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Titre : Les dames de Grâce Adieu
Auteur : Susanna CLARKE
Plaisir de lecture :
Livre à découvrir
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Ce recueil au titre poétique et fondamentalement attirant contient huit nouvelles qui prennent pied dans le monde folklorique. Ces écrits rappellent toute la saveur de ceux du XIXe siècle, temps de l’Angleterre puritaine où le romantisme apparaît en filigrane.
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Cet univers envoûtant met en exergue les relations entre le peuple féerique et les simples mortels. Bien qu’il n’y ait – a priori – pas besoin de le spécifier, l’ouvrage montre que les contes de fées ne sont pas que pour les enfants (D’ailleurs, Tolkien en discute dans Faërie).
Cette satire sociale présente la place de la femme et un débat autour de la magie de la part d’hommes et de femmes. Ici, la fée peut être homme, femme gentille ou maléfique. Les textes aux tonalités différentes proposent des fins laissées en suspens qui, sans rentrer dans les détails, retracent en quelques lignes ce que sont devenus les personnages quelques années plus tard ou résument la chute.
Ce langage un peu ampoulé, précieux sans aucun doute ne permet une prise de contact facile. Le style peut paraitre a priori assez hermétique mais il faut se laisser envahir par les nouvelles.
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Le lendemain […], ma mère prépara cinq tourtes. Aujourd’hui les malveillants ouvriront leurs becs et des mensonges s’envoleront pour bourdonner autour du Monde, cependant, la vérité, c’est que ces tourtes (prépareez par ma mère) étaient étrangement petites. Pour certaines raisons pressantes et priveez qui m’appartiennent – à savoir une Grande Subite Faim – je les mangeai toutes, ce qui fut cause d’une querelle entre ma mère et moy.
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La première nouvelle « Les dames de Grâce Adieu » n’est pas sans rappeler le roman « Jonathan Strange & Mr Norrell » puisque nos deux protagonistes font une brève apparition. Entre vous et moi, je ne suis pas sûre que commencer par ce recueil m’aurait donné envie de plonger dans le long roman de Susanna Clarke. Vraiment. Du simple fait qu’il y ait surtout question d’ambiances, chose difficilement traduisible sur le format court.
Parmi ces huit nouvelles, entre autres références, sachez que l’une d’entre elles se déroule dans le village de Wall du livre « Stardust » de Neil Gaiman.
Le livre est beau : la couverture cartonnée et gaufrée donne le toucher d’un livre ancien ; tout comme le grain du papier épais. Les illustrations à l’encre surannées de Charles Vess sont superbes. Ces pleines pages entretiennent l’effet “conte de fées”.
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« Les dames de Grâce Adieu » de Susanna Clarke vous entraîne dans un univers victorien et tendrement poétique. Les huit nouvelles se focalisent sur les relations entre fées et mortels et chaque intrigue se conclut par une fin en pointillés pour laisser davantage la part belle au ressenti qu’à l’explication plate et moins vivante de l’explication de la conclusion. On voyage au XIXe siècle grâce à la plume de l’auteur qui enveloppe son lecteur.
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La couverture anglaise
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Souvenir de lecture : Ah, chère Mrs Mabb.
Ce livre m’a été offert par Phooka 🙂
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Dans le chaudron :
¤ Jonathan Strange & Mr Norrell de cette auteure (of course)
¤ Stardust de Neil Gaiman (pour découvrir l’univers)
¤ Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë (un vrai livre d’époque)
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« Les dames de Grâce Adieu » était ma sélection du défi Valériacr0 de mars. Cette lecture est parfaite pour ce jour trop court “Le dimanche je lis des nouvelles et des novellas” proposé par Lune. Je peux également la lister pour le “winter mythic fiction challenge” et il s’avère que c’est ma première entrée pour le challenge “SFFF au féminin”.
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Blog-O-Livre (Blackwolf), Book en Stock (Phooka), Imaginelf (Grnx), Reveline sont aussi partis enquêter avec Alessandro Simonelli.

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