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Ange – Le peuple turquoise

16/10/2010 18 commentaires

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Couverture du livre Le peuple turquoise d'Ange, publié aux éditions BragelonneTitre : Le peuple turquoise (Ayesha, tome 1)
Auteur : Ange
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3

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Rien ne laissait présager la rencontre entre Arekh, galérien prisonnier et Marikani, héritière de la ville d’Harabec. Après que leur galiote ait coulée, les voilà en fuite. Pour des raisons différentes, l’un doit fuir les autorités, la seconde doit retrouver sa cité ; ils vont devoir durement coopérer durant un bout de chemin, toute personnalité prise en compte. Ils feront face à de nombreux obstacles montés par l’émir, ennemi juré de notre Reine et devront rejoindre coûte que coûte Harabec. Alors que le chemin promet de ne point être reposant, l’arrivée à la capitale le sera encore moins, au vu des multiples intrigues politiques.

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)°º•. Marikani et Arekh, coéquipiers bien malgré eux nous entrainent tour à tour dans les mines mystérieuses des émirats et au pic d’une montagne atypique. Ensemble, et avec Liénor, la suivante de Marikani, nous entrons dans un pays aux influences arabisantes et perses. Les rapports humains semblent un peu superficiels dans la bonne première partie du bouquin mais on arrive tout de même au fil des pages, à s’y attacher.

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Le gros atout des personnages demeurent les différences des origines sociales et raciales qui cohabitent bon gré mal gré. On y notera que l’esclavage est un des thèmes épineux de l’histoire : les asservis sont captifs de droit divin. Ce sont les divinités stellaires qui ont indiqué dans une de leurs constellations que les gens aux yeux bleus sont les reclus. Une tache entre les omoplates de chacun valide leur soumission. C’est pourquoi, les gens aux yeux bleus (le peuple turquoise) ne peut devenir libre, ni en rachetant son droit à la liberté, ni par affirmation de son propriétaire.

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En Ayesha, les héritiers de la lignée d’Harabec sont des rois-sorciers. Ils disposent donc de pouvoirs particuliers. Le lien entre la force du souverain et du destin du peuple est le plus intéressant : la force de l’héritier d’Harabec est étroitement liée à celui du pays. Si la force est conséquente, le royaume est politiquement fort, les récoltes abondantes et les habitants heureux. L’inverse est aussi vraie.

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Le passé et le présent d’Arekh es Morales sont inconnus. Notre brave gars se la joue un peu égoïste, profondément impulsif et bad boy sur les bords. Il n’empêche que contre toute attente, il aidera les survivants de la galère coulée à rejoindre la terre ferme et même plus. Il se frottera au caractère de Marikani aya Arrethas, héritière puissante et en passe de devenir officiellement la reine d’Harabec. Tour à tour très mystérieuse et presque sympathique, Marikani saura se montrer persévérante et forte, malgré quelques réactions absurdes. Elle est accompagnée par Liénor, une suivante et amie. Cette dernière voue une haine terrible à Arekh, et ne veut que deux choses : que Marikani survive et qu’Arekh trouve la mort. Elle demeure insaisissable et son identité relativement secrète.

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)°º•. Ayesha est un monde où les croyances religieuses des astres sont fortes. On se rend vite compte que le poids des traditions, l’ambition et le fanatisme font accepter au peuple, l’esclavage de personnes dont la seule « faute » s’arrête à un de leurs attraits physiques, les yeux bleus.

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L’écriture en elle-même est très bien, rien à reprocher. Le rythme demeure un peu faible, on sent pourtant qu’il y a une véritable maitrise de la plume et on se dit « mais quand est-ce que le livre va exploser et qu’on n’ait plus envie de le quitter ?! ». Les très bonnes descriptions permettent de se plonger dans une ambiance romanesque, qui sent bon le mystère et les épices.

Quelques faits restent prévisibles et il n’y a pas beaucoup d’originalité mais les éléments sont bien tenus. Les stratégies d’intrigue sont bien menées quoiqu’un poil tirées par les cheveux. Il reste tout de même des moments de suspense où le rythme de lecture s’accélère.

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Un premier tome qui nous permet de rentrer dans l’univers d’Ayesha, de nous frotter aux caractères hétéroclites des personnages et de baigner dans les enjeux politiques gigantesques d’Harabec et des émirats. Il faudra attendre la seconde moitié du livre pour commencer avoir un rythme pulsé et du pep dans l’intrigue principale.

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)°º•. Sous le pseudonyme d’Ange, nous retrouvons Anne et Gérard Guéro, nés respectivement en 1966 et 1964. Ils sont connus non seulement pour leurs romans « médiéval fantastique » mais également dans le monde de la bande dessinée et pour l’écriture de scenarios de jeux de rôle. Ils sont souvent étiquetés gentiment « auteurs prolixes ».

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Je possède à la maison, la trilogie collector pour les 10 ans de Bragelonne dont la couverture sublime est née de l’imagination de David Oghia. Cette trilogie existe aussi en trois volumes dont le nom est « Les lunes de Tanjor » et dans une intégrale nommée « Ayesha – La légende du peuple turquoise ».

Voilà et sinon je vous livre la dédicace de mon édition, car je la trouve superbe 🙂

A Alain Nevant, Stéphane Marsan, Barbara Liano et Oliviet Dombret, qui ont tous été importants pour moi pendant et après la rédaction de ce livre. (Et pour certains, avant aussi). Je voudrais ajouter qu’une des raisons pour lesquelles Stéphane Marsan est dans cette dédicace est qu’il y a quarante-huit heures, il m’a dit : « Tu as quarante-huit heures pour trouver une dédicace, et cette fois, tu serais gentille de ne pas m’oublier ». Et non, Stéphane, tu ne changes pas un mot de ce truc.

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)°º•. Extrait :

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Dans le chaudron :
¤ La flamme d’Harabec, tome 2
¤ La mort d’Ayesha, tome 3

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Souvenir lié à ma lecture : mais comment vais-je pouvoir emmener un livre de plus de 600 pages dans mon sac ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
D’autres avis disponibles sur la trilogie complète chez : Fantasy au petit-déjeuner (Salvek), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Parchments of Sha’ (Shaya).

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Pics : #1 par Dk-Raven ; #2 par Muady ; #3 Mardin city par Orcunceyhan ; #4 portrait d’Ange ; #5 Couverture 10 ans de Bragelonne ; #6 Couverture intégrale chez Bragelonne.

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ROWLING J.K. – Harry Potter à l’école des sorciers

15/09/2010 4 commentaires

Titre : Harry Potter à l’école des sorciers (Harry Potter, tome 1)
Harry Potter and the philosopher’s stone

Auteur : Joanne Kathleen Rowling
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6 et tome 7

Un peu de musique pour votre lecture ?

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)°º•. Harry Potter découvre le jour de son onzième anniversaire qu’il est non seulement un sorcier mais surtout qu’il doit faire sa rentrée d’ici quelques jours à Poudlard, l’école de magie. Il voit sa vie changer de tout au tout, il quitte sa famille oncle, tante et cousin insupportables pour rejoindre sa « patrie ». Il apprend, grâce à Hagrid gardien des clefs et des lieux et futur ami, qu’il est très célèbre. Il a résisté lors de l’attaque et de la mort de ses parents, à un puissant sorcier noir, Voldemort.
Arrivé à Poudlard, il devra faire face à cette célébrité qui le précède et qui est bien encombrante. Il va se lier notamment à deux copains de première année, Ron et Hermione et devoir supporter les railleries de Malefoy et les réflexions de Rogue. Maitriser sa baguette magique, combattre un troll, récupérer une licorne dans la forêt interdite, voler avec un balai et surtout, déjouer les premiers plans du mage noir.

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)°º•. Loin s’en faut, dans ce premier tome, nous allons rencontrer du beau monde.
Sans aucun doute, notre héros bien malgré lui, Harry Potter, est un jeune garçon plutôt maigrelet, à la peau blanche et aux petites lunettes rondes. Il sera généralement très vite dépassé par cette popularité dont il n’a rien demandé. Quelque peu tête brûlée, il suivra des traces peu discrètes et entrainera Ron et Hermione à leur identification.

La famille Dursley – l’oncle Vernon, la tante Petunia et le cousin Dudley – est tout ce qu’il peut exister de plus détestable dans une famille anglaise moyenne. Ils sont heureux d’être normaux et méprise tout ce qui tourne autour de l’univers de la magie.

Ronald Weasley est l’ami d’Harry Potter avec qui il copine rapidement puisque c’est grâce à maman Weasley qu’ils apprennent à rejoindre le quai 9 ¾ pour prendre le Poudlard Express. Enième enfant roux d’une famille relativement nombreuse et pauvre, Ron est fasciné par le célèbre sorcier Harry Potter, Harry Potter est fasciné par le sorcier ordinaire Ron Weasley. C’est comme ça, dans la simplicité et sans trop d’artifices qu’ils se lient d’amitié. C’est pourtant une toute autre histoire que la rencontre avec Hermione Granger. Celle-ci, première tête de classe, antipathique à souhait et très ascétique. Ce n’est qu’après que les garçons l’aient sorti d’un mauvais pas, qu’ils commencent alors à s’apprécier tous trois.
Tous les trois à Gryffondor, ils seront soutenus par Neville Londubat, un première année mais aussi par les jumeaux Weasley (et frères de Ron).

Du côté des méchants, nous avons dans la maison des Serpentard, Drago Malefoy – qui n’a certainement pas l’envie de ranger son arrogance dans sa poche – toujours suivi de ces deux acolytes un peu ballots Crabbe et Goyle. Harry Potter aura également beaucoup de mal avec la personnalité de Severus Rogue (Severus Snape en VO), directeur des Serpentard , qu’il juge envers et contre… lui.

Harry Potter fera la connaissance – et se frottera – aux professeurs McGonagall, directrice de la maison des Gryffondor, Albus Dumbledore, directeur de Poudlard. Mais aussi du Professeur Quirrel, professeur de Défense contre les forces du mal ; Hagrid qui sous ses apparences de gros rustre, n’en demeure pas moins quelqu’un de sentimental, un fervent fan des créatures magiques dangereuses et non moins un fidèle ami.

Harry Potter entendra également parler de Voldemort, plus communément ‘nommé’ « Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » ou « Tu sais qui » (en VO, « Who is Who »), ce terrible sorcier puissant de magie noir.

Il convient de dire qu’une des forces des récits de J.K. Rowling est d’assurer une proximité personnages/lecteur dès les premières pages : on s’y attache, on les aime, on les déteste, on leur en veut et on leur crie limite dessus !  Beaucoup de sentiments se développent à l’encontre de nos chères personnes. J’ajouterai qu’à cette relecture, il m’a été très difficile de ne pas coller le physique des acteurs engagés par la Warner Bros. Pictures.

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)°º•.Le monde parallèle inventé par J.K. Rowling ne peut faire que rêver… et il demeure pourtant bien ancré : il est réfléchi, ordonné, et bien construit pour qu’il demeure réaliste et non moins fantasmant. Dès ce premier tome, et même avec force, nous entrons de plain pied dans un univers créé de toutes pièces.

Mention spéciale à Poudlard, qui représente le nid de tous les jeunes sorciers : le château de Poudlard est tout simplement impressionnant ; il représente ce qu’il est : droit, imposant, de pierres solides. Situé en Ecosse, il demeure invisible aux Moldus (ces personnes sont pouvoirs), il est flanqué de sept étages et plusieurs hautes tours, il a les pieds dans un parc magnifique, à l’orée de la forêt interdite et possède de nombreuses serres botaniques. Il est constitué de nombreuses salles de classe, des pièces particulières – et quasi autonome -, de pensionnats, de salles communes, d’une bibliothèque à faire pâlir de jalousie tout lecteur, et bien évidemment d’escaliers mouvants et de couloirs labyrinthiques. Vous l’aurez compris, Poudlard demeure cher à mon cœur et je le considère comme un véritable personnage à part entière. J’ai sans doute un grand coup de cœur pour la Grande Salle qui accueille les repas, les examens, des réceptions cérémonieuses. Cette pièce est pour moi la plus conviviale puisqu’elle est le lieu où se retrouve tout élève et tout professeur.  Les fêtes organisées en son sein sont grandioses et bien évidemment, je n’allais pas terminer sans vous parler de son plafond très élevé qui reproduit l’humeur du ciel réel.

J’insisterai également sur les petits détails qui font toute la différence : J.K. Rowling nous sert des petites trouvailles so lovely : le sport appelé Quidditch, les chocogrenouilles, la cape d’invisibilité, les personnages des peintures qui se promènent, les dragées surprises de Bertie Crochue… etc. !

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)°º•. Niveau thématiques, ne démordons pas des traditionnels tolérance, amitié, persévérance, respect et entraide. Des thématiques chères à nos cœurs au cœur des mœurs. Erk, c’est pour moi, juste un peu mollasson et tellement guimauve. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un livre jeunesse…
Par contre, je suis assez étonnée du manichéisme présent :
Gryffondor = gentils, Serpentard = méchants
Sorciers = braves gens protecteurs, Moldus = crétins, imbéciles de premier ordre
Aïe ! L’exagération est également à l’ordre du jour avec comme exemple la famille Dursley qui se révèle être une grosse saleté, ainsi que celui des trois élèves de première année qui arrivent à déjouer le plan d’un des plus grands sorciers. Mouaiiis, ok, hein.

La structure du livre reprend les grands axes des romans jeunesse avec la notion du bien très ancrée, de héros plutôt bien développés avec à leurs côtés des personnages secondaires caricaturaux. Cependant, le regard neuf et innocent d’Harry Potter sur ce tout nouveau monde qui s’offre à lui est très agréable. Ce premier tome demeure léger et le ton y est agréable. Le suspense n’est pas très grand, mais on se contentera pour cette introduction.

Bref, Harry Potter à l’école des sorciers demeure un livre classique de jeunesse et bien que J.K. Rowling n’ait pas tout tété de son pouce (références multiples certes, mais aussi copitages conformes), elle a au moins ouvert les portes de la littérature à de nombreux petits gamins (et des moins petits) et surtout celles des lectures de l’imaginaire !

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)°º•. J’ai relu ce livre dans le cadre du (Re)Reading Harry Potter, lancé par Sophie The Bursar & Sophie de Les lectures de Cachou. Ma première lecture date de 2003 (oui, je suis arrivée en retard) et tout cela grâce à mon petit frère qui avait emprunté le premier tome à la bibliothèque scolaire.  J’ai bien fini par succomber… à mes risques et périls ? Bref, une relecture vraiment appréciable, bien que ce premier tome soit quelque peu ridicule et qu’on garde la dent creuse. Cependant, elle permet de voir des détails qui nous parle grandement au vu des événements des prochains livres. Il est toujours sympathique d’y voir les quelques départs de feu discrets ou même les voies qui ne seront jamais explorées.

Concernant mon plus gros objectif : lire en VO. Le début a été très difficile, mais petit à petit, je m’y suis mise. Au lieu de chercher tous les mots de vocabulaire (obsédée que je suis) j’ai laissé couler ne cherchant que ceux qui me posaient un problème de compréhension. Cependant, au vu de mon niveau en anglais, ma lecture a été très longue, atteignant même une heure pour lire un chapitre… ! Je n’ai pas lu tout le livre en anglais, il m’a fallu passer à la bibliothèque pour chercher un tome en français et être « à l’heure » pour rendre ma copie pour le challenge.

Un livre qui tombe à pic pour la rentrée 2010 !

Avec les premiers mots qui ne peuvent qu’attirer les lecteurs :
« Mr and Mrs Dursley, of number four, Privet Drive, were proud to say that they were perfectly normal, thank you very much. »
“Mr et Mrs Dursley, qui habitaient au 4, Privet Drive, avaient toujours affirmé avec la plus grande fierté qu’ils étaient parfaitement normaux, merci pour eux. »

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)°º•. Biographie

Joanne Kathleen Rowling est née en 1965 vers Yate, en Angleterre.

Après une vie peu chanceuse avec le décès de ses proches et l’expérience d’une vie au statut précaire, le petit sorcier Harry Potter nait alors dans son imagination et avec toute la volonté du monde, elle commence alors à écrire la saga d’Harry Potter. Après un cuisant refus de la part du premier agent, le second, issu d’une petite maison d’éditions britannique décide de la publier. Le premier volume d’Harry Potter a connu un succès grandissant grâce à un bouche-à-oreille formidable. La saga deviendra alors un phénomène planétaire.
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)°º•.  Extrait

La dernière boutique dans laquelle ils pénétrèrent était étroite et délabrée. Au-dessus de la porte, des lettres d’or écaillées indiquaient « Ollivander – Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J.-C. » Dans la vitrine poussiéreuse, une simple baguette de bois était exposée sur un coussin pourpre un peu râpé.
L’intérieur de la boutique était minuscule. Une unique chaise de bois mince était réservée aux clients et Hagrid s’y assit en attendant. Harry éprouvait une étrange sensation, comme s’il venait d’entrer dans une bibliothèque particulièrement austère. Il sentit un frisson dans la nuque. La poussière et le silence du lieu semblaient recéler une magie secrète.
_ Bonjour, dit une voix douce.
Harry sursauta. La chaise sur laquelle Hagrid était assis craqua bruyamment et il se leva d’un bond.
Un vieil homme se tenait devant eux. Ses grands yeux pâles brillaient comme deux lunes dans la pénombre de la boutique.
_ Bonjour, dit Harry, mal à l’aise.
_ Ah oui, oui, bien sûr, dit l’homme. Je pensais bien que j’allais vous voir bientôt. Harry Potter. Vous avez les yeux de votre mère. Je me souviens quand elle est venue acheter sa première baguette, j’ai l’impression que c’était hier, 25,6 centimètres, souple et rapide, bois de saule. Excellente baguette pour les enchantements.
Mr Ollivander s’approcha de Harry. Les yeux argentés du vieil homme avaient quelque chose d’angoissant.
_ Votre père en revanche, avait préféré une baguette d’acajou, 27,5 centimètres. Flexible. Un peu plus puissante et remarquablement efficace pour les métamorphoses. Enfin, quand je dis que votre père l’avait préférée… en réalité, c’est bien entendu la baguette qui choisit son maître.
Mr Ollivander était si près de Harry à présent que leurs nez se touchaient presque. Harry distinguait son reflet dans les yeux couleur de brume du vieil homme.
_ Ah, c’est ici que…
D’un doigt long et blanc, Mr Ollivander toucha la cicatrice en forme d’éclair sur le front de Harry.
_ J’en suis désolé, mais c’est moi qui ai vendu la baguette responsable de cette cicatrice, dit-il d’une voix douce, 33,75 centimètres. En bois d’if. Une baguette puissante, très puissante, et entre des mains maléfiques… Si j’avais su que cette baguette allait faire en sortant d’ici…
Il hocha la tête puis, au grand soulagement de Harry, il se tourna vers Hagrid.
_ Rubeus ! Rubeus Hagrid ! Quel plaisir de vous revoir… C’était du chêne, 40 centimètres, plutôt flexible, n’est-ce pas ?
_ En effet, dit Hagrid.
_ Une bonne baguette. Mais ils ont dû la casser en deux quand vous avez été exclu du collège ? demanda Mr Ollivander d’un ton soudain grave.
_ Euh… oui… oui, c’est ça… répondit Hagrid, mal à l’aise. Mais j’ai gardé les morceaux, ajouta-t-il d’une voix plus assurée.
_ J’imagine que vous ne vous en servez pas ? interrogea sèchement Mr Ollivander.
_ Oh, non, bien sûr que non, monsieur, répondit précipitamment Hagrid.
Harry remarqua que ses mains s’étaient crispées sur le parapluie rose.
_ Mmmmm, marmonna Mr Ollivander en jetant à Hagrid un regard perçant. Bien revenons à vous, Mr Potter. Voyons un peu…
Il sortit de sa poche un mètre ruban avec des marques en argent.
_ De quelle main tenez-vous votre baguette ? demanda-t-il.
_ Euh… je suis droitier, répondit Harry.
_ Tendez le bras. Voilà.
Il mesura le bras de Harry, de l’épaule jusqu’au bout des doigts, puis du poignet jusqu’au coude, puis la hauteur de l’épaule jusqu’aux pieds, puis du genou jusqu’à l’aisselle et enfin, il prit son tour de tête.
_ Chaque baguette de chez Ollivander renferme des substances magiques très puissantes, Mr Potter. Nous utilisons du poil de licorne, des plumes de Phénix ou des ventricules de cœur de dragon. Et de même qu’on ne trouve pas deux licornes, deux dragons ou deux Phénix exactement semblables, il n’existe pas deux baguettes de chez Ollivander qui soient identiques. J’ajoute, bien entendu, qu’aucune baguette magique ne vous donnera des résultats aussi satisfaisants que les nôtres.
Le vieil homme alla prendre des boîtes disposées sur des étagères tandis que le mètre ruban continuait tout seul de prendre les dernières mesures nécessaires – l’écartement des narines, notamment.
_ Ca ira comme ça, dit l’homme, et le mètre ruban tomba en un petit tas sur le sol. Essayez donc celle-ci, Mr Potter. Elle est en bois de hêtre et contient du ventricule de dragon, 22,5 centimètres. Très flexible, agréable à tenir en main. Prenez-la et agitez-là un peu.
Harry prit la baguette et la fit tournoyer légèrement en se sentant parfaitement idiot. Mais Mr Ollivander la lui arracha presque aussitôt des mains et lui en fit essayer une autre, puis une autre et une autre encore. Bientôt, il y eut un monceau de baguettes magiques posées sur la chaise en bois mince, mais aucune ne convenait.
_ Un client difficile, commenta Mr Ollivander d’un air satisfait. Mais nous finirons bien par trouver celle qui vous convient. Voyons celle-ci. Une combinaison originale : bois de houx et plume de Phénix, 27,5 centimètres. Facile à manier, très souple.
Harry prit la baguette et sentit aussitôt une étrange chaleur se répandre dans ses doigts. Il la leva au-dessus de sa tête, puis l’abaissa en la faisant siffler dans l’air. Une gerbe d’étincelles rouge et or jaillit alors de l’extrémité de la baguette, projetant sur les murs des lueurs mouvantes. Hagrid applaudit en poussant une exclamation enthousiaste.
_ Bravo ! s’écria Mr Ollivander. Très bien, vraiment très bien. Etrange… très étrange…
Il reprit la baguette et la remit dans sa boîte qu’il enveloppa de papier kraft en continuant de marmonner : «  Etrange… vraiment étrange… »
_ Excusez-moi, dit Harry, mais qu’est ce qui est donc si étrange ?
Le vieil homme fixa Harry de ses yeux pâles.
_ Je me souviens de chaque baguette que j’ai vendue, Mr Potter, répondit-il. Or, le Phénix sur lequel a été prélevée la plume qui se trouve dans votre baguette a également fourni une autre plume à une autre baguette. Il est très étrange que ce soit précisément cette baguette qui vous ait convenu, car sa sœur n’est autre que celle qui… vous a fait cette cicatrice au front.

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Dans le chaudron :
¤ Les Contes de Beedle le Barde
¤ Harry Potter et l’enfant maudit, Parties une et deux de Jack Thorne

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Souvenir lié à ma lecture :
Au moment de la sortie de ce premier tome, mon frère était plus jeune qu’Harry Potter, mais sa similitude physique : brun, peau blanche, plutôt mince, avec petites lunettes rondes et cicatrice au milieu du front a fait fondre beaucoup de midinettes à l’école primaire et n’avait pas assez de doigts pour compter le nombre de ses amoureuses.
A la relecture, Harry Potter sonnera forcément et de manière permanente « Brocéliande », lieu de mes dernières vacances… Un livre VO qui a connu quelques lectures et grains de sable, un livre VF emprunté à la bibliothèque dont la découverte de sa réservation par et pour moi, a fait ouvrir grandes comme des soucoupes, les yeux du bibliothécaire.

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Lu dans le cadre du (Re) Reading Harry Potter
Les participants au (Re) Reading Harry Potter et leurs chroniques chez Sophie The Bursar.

Et bien sûr, un très grand coucou à ma Sirius Team (hiiiiii ♥ )

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D’autres avis disponibles chez : La pause lecture (Emma)La vallée des grenouilles séchées (Sophie The Bursar)Lire oui mais quoi (Yueyin)Oceanicus in folio (Bladelor).

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Pics : #1 Harry Potter par Ciclomono ; #2 Harry Potter, Ron Weasley and Hermione Granger par Hakumo ; #3 Hagrid par Amy-Art ; #4 Screen du film Harry Potter à l’école des sorciers realise par Chris Colombus ; #5 Couverture fictive par M.S. Corley ; #6 Portrait de J.K. Rowling ; #7 Harry Potter par Shel-Yang ; #8 Harry Ron Hermione par Porotto ; #9 Harry Potter par Ariel87.

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BEAGLE S. Peter – La dernière licorne

28/07/2010 6 commentaires

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Titre : La dernière licorne
Auteur : Peter S. Beagle
Plaisir de lecture Livre fantas…tique

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Notre licorne vit insouciante dans une forêt de lilas. En entendant la discussion de deux chasseurs passés non loin, elle s’interroge sur l’existence d’autres semblables. L’immortalité et leur caractère distrait des licornes les ont éloignées les unes des autres. Elle décide alors de partir en quête pour retrouver des congénères. Dès les premiers pas en dehors de son carré d’herbe, elle se fait prendre en otage par des humains malintentionnés et finit derrière les barreaux d’une cage. Schmendrick, un mage raté mais non moins sympathique la délivre. En chemin, il rencontre Molly Grue, une femme bandit. Ces deux personnes, sous le charme que dégage la licorne, s’empressent de l’accompagner dans ses aventures. Au détour d’un chemin, un papillon leur révèle que c’est le roi Haggard, grâce à l’aide de son Taureau Rouge qui a anéanti toutes les licornes. Ils décident alors de se rendre auprès de lui.

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°º•. Les personnages

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Notre licorne est à l’image parfait qu’on se fait d’une licorne… Très belle et qui le sait. Sans oublier qu’elle ne se pren
d pas pour la cruche du monde. Une licorne, quoi. Bon, une licorne qui se la pète un peu. Comme les elfes, non ? Il faudra bien avouer que par des côtés certains, notre licorne est aussi très, très nunuche.


Son premier compagnon Schmendrick est un magicien très doué : il rate tous ses sorts. Bien que considéré comme un véritable raté, il possède néanmoins une certaine magie. Il est assez impressionnant de le voir si loufoque : il cherche au fur et à mesure ce qu’il compte faire et invente ses sorts sur le tas.


Cette équipe de bras cassés ne serait rien sans la présence de Molly Grue. Notre femme hors-la-loi a quitté chéri et bande de copains, lassée de leurs maigres aventures prévisibles. Bien qu’elle soit une sacrée canaille, elle est d’autant plus attachée à notre licorne.


Et le dernier amoureux de la licorne est le prince Lir, adopté par le roi. C’est d’un amour courtois, qu’il se livrera corps et âme à notre personnage principal. (Définition d’amour courtois, merci Laure : Dans les histoires d’amour au Moyen-âge, quand le chevalier vénère sa Dame et est prêt à toutes les prouesses en son nom, on parle « d’amour courtois »)


On y rencontrera bien sûr le terrible méchant roi Haggard, le monstrueux et immensément grand Taureau Rouge, le « chat couleur de l’automne » et le très bavard crâne-poseur-d’énigme.


Notre trio prendra conscience au fil de l’histoire qu’il se révèle être chacun une figure de conte de fée… et devra vivre avec ce rôle prédéfini envers et contre tout/ tous ?

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°º•. Les thèmes

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Nous voici dans un univers très « sucré », à la limite du sirupeux. Le premier chapitre est une épreuve en soi : il est même possible que votre foie fasse une cirrhose. Une fois l’obstacle franchi, la lecture sera plus agréable. Il n’en demeure pas moins que, qui parle de licorne, est forcément cucul la praline. Alors oui, notre licorne nunuche sera bien présente. Mais une licorne nunuche, c’est presque un pléonasme, non ?


Cette histoire est pleine de bons sentiments et semble à notre époque, un peu dépassée. Elle reste tout de moins très romantique, au même titre que « Thomas le Rimeur » d’Ellen Kushner.

La magie est un concept sur lequel tous les personnages ont leur mot à dire. Schemendrik le magicien raté dira qu’il suffit d’y croire pour qu’elle existe, un des bandits stipulera qu’ « un vrai magicien est magicien barbu » Qu’à cela ne tienne ! On aura par ailleurs, le droit aux thèmes universels (et incontournables) de l’immortalité, de la lutte du bien contre le mal, du courage, de la loyauté, de l’amour pur et du triomphe de l’innocence.

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°º•. L’écriture

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Ce merveilleux conte traite des mythes anglo-saxons et des mœurs du Moyen-âge. Beagle se moquera intelligemment des princesses ultra belles, des preux chevaliers, des magiciens super puissants et des belles culcul-la-praline de licorne. L’humour à droite et à gauche sera discret mais par petites touches très bien réalisées. Par ces deux aspects, nous pourrons rapprocher « La dernière licorne » de « Princess Bride » de Goldman.


Le style est travaillé, l’intrigue est tenue et le tout est emballé de poésie. Les métaphores sont très valables «  frissons dans le dos, comme si on avait introduit des algues mouillées dans sa chemise »… quoi de plus imagé ! L’humour et les personnages attachants de Beagle m’avaient déjà séduite avec la lecture du recueil de nouvelles « Le rhinocéros qui citait Nietzsche » auquel j’avais énormément accroché.

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°º•. Biographie

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Peter Soyer Beagle est né à New-York en 1939. Quand il ne chante pas ou ne joue pas du folk, il écrit scenarios, romans et nouvelles. « La dernière licorne » est considéré comme un des dix meilleurs livres de fantasy et a été traduit en quinze langues et édité partout dans le monde. Ecrite en 1968, l’histoire de « la dernière licorne » est un classique souvent étudié au collège chez nos amis anglo-saxons. Elle a été portée à l’écran sous forme de dessin-animé en 1982 par Jules Bass et Arthur Rankin.


°º•. Extrait

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.

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Souvenir lié à ma lecture :

J’aime quand mes lectures me rappellent aux souvenirs d’autres lectures.
Le côté cucul la praline de la licorne est quand même sacrément rigolard.

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Un autre avis disponible chez
 Les lectures de Folfaerie.

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Pics : #1 Last Unicorn par Apathy-Inc ; #2 The last Unicorn par Starhorse ; #3 The last Unicorn : cover image par Renae De Liz ; #4The last Unicorn 5 cover par Renae De Liz ; #5 The last Unicorn par Arafel3876 ; #6
The red bull par Messa ; #7 The last Unicorn par Leona Windrider.

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GOLDMAN William – Princess Bride : Le grand classique du conte de grand amour et de grande aventure

24/07/2010 7 commentaires

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Titre : Princess Bride
Auteur : William Goldman
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Dans un lointain pays, se trouve la ferme où habite Bouton d’or : très jolie mais quelque peu nombriliste. Par jalousie de l’intérêt de la comtesse porté à Westley, le garçon de ferme, elle décide d’en tomber amoureuse. Ce dernier part en Amérique pour faire fortune et promet à notre princesse de venir la rechercher. Cependant, le vaisseau sur lequel il a embarqué a été intercepté par celui du Pirate Robert et est déclaré pour mort.

A la suite de ce tragique événement, Bouton d’or accepte la demande en mariage de la part du prince Humperdinck. Ce dernier, antipathique à souhait et aux mœurs étranges souhaite déclencher une guerre contre ses voisins. Au même instant, Bouton d’or se fait enlever par un trio de brutes. Seul un mystérieux homme pourra la délivrer. Et ce n’est que le début des aventures.

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)°º•. Histoire

Le quatrième de couverture donne le ton : « un récit de duels à l’épée, de bagarre, de torture, de poison, d’amour, de haine, de vengeance, de géants, de chasseurs, de méchants, de gentils, de serpents, d’araignées, de monstres, de poursuites, d’évasions, de mensonges, de vérités, de passion et de miracles. »

Avec une telle promesse, il aurait été idiot de passer à côté d’une histoire pareille !

Ce conte a été écrit par S. Morgenstern voilà fort longtemps et de manière pompeuse. Heureusement, le texte a subi des découpages dans le lard grâce à William Goldman pour nous offrir le meilleur.

Bouton d’or, notre princesse égocentrique et capricieuse se fait enlever par une troupe mal troupée. Inigo, un bretteur hors pair, ne vit que pour venger son père ; la majorité du temps, il est accompagné par un balourd affectueux répondant au nom de Fezzik. Ces deux travaillent sous la coupelle de Vizzini, leur chef tyrannique. N’en reste pas moins, le prince Humperdinck qui se révèle antipathique à souhait. Son plus grand loisir est de tuer des bêtes qu’il a fait enfermer dans son zoo de la mort.

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)°º•. En écriture

Venons au plus intéressant, cette « œuvre combinant comédie, aventure, romance et fantasy » est à découvrir pour le jeu de Goldman. Le comique de situation est le maitre mot.

Pour commencer, et afin de nous expliquer le pourquoi du comment de son découpage, William Goldman intervient dans les récits sous la forme de longues loooongues parenthèses. Ses coupures régulières sont généralement inadéquates, répétitives et… comiques. Dans ces parenthèses, il y explique que telle ou telle scène se passe avant/après l’invention de tel objet ou le déroulement de tel événement. Comme si savoir que le sourire colgate blancheur fut inventé avant la passoire ait une importance capitale dans la prise en otage de Bouton d’or…
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Bien qu’un poil agaçantes au début, on se prend vite au jeu des parenthèses du simple fait qu’elles sont présentes pour traiter l’intemporalité des contes.

Par ailleurs, Goldman nous fait hautement savoir, et ceci en une parenthèse de plusieurs pages, qu’il a inventé une suite à la scène magistrale que Morgenstern a soigneusement coupée. Mais oui, qui ne serait pas curieux de savoir ce qu’il se passe lors d’une nuit entre deux de nos personnages qui promet d’être torride ? C’est donc tout naturellement, qu’il nous conseille de demander son récit à sa maison d’éditions. D’une part, pour tout savoir dudit spectacle enflammé dont nous prive Morgenstern, et d’autre part, juste pour importuner sa maison d’éditions qui n’a rien voulu savoir et n’a pas voulu que cette partie inventée par Goldman soit rattachée à l’histoire de Morgenstern lors de la publication du livre

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Pour le récit, vous aurez le droit à des scènes très rythmées, des interludes avec le portrait de nos brutes Fezzik et Inigo qui vous paraitront alors attendrissants mais néanmoins marrants. Des métaphores très parlantes, notamment avec l’entrainement à l’étranglement de la part d’un des personnages… qui s’entrainera sur des saucisses géantes. Et bien évidemment, les détails des batailles à la minute ou au geste près. Votre lecture vous sera facilitée, grâce à l’utilisation de la numérotation, du type : a, b, c et 1, 2, 3.

Ce roman est une parodie gentille des histoires d’amour, des contes et des légendes. Sans attrition aucune, les profils de la belle princesse, du courageux prince et des brutes brutasses seront mis plus qu’à mal. Bref, vous l’aurez compris, cette histoire va être la tribune d’un tout très théâtral et déjanté à souhait. Indubitablement, ce récit serait morne s’il n’avait pas été largement arrosé d’une large dose de cucuteries, de collant et de liquoreux. Attendez-vous à des surprises de taille avec Goldman.

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)°º•. Les bonus

Concernant les introductions, j’ai trouvé l’idée sympathique d’y introduire une spéciale « 25 ans » avec les secrets de la réalisation de l’adaptation cinématographique. J’ai d’ailleurs gagné un beignet et un croissant (page 7) puisque je ne lis pas ce livre car j’ai entendu parler ni même vu l’adaptation cinématographique.

Ces introductions peuvent paraître longues – et elles le sont ! – mais Goldman donne déjà beaucoup en nous racontant tout cela et il serait lourdaud de passer à côté ! A contrario, la partie du bébé de Bouton d’or après notre récit principal – elle-même affublée d’une introduction conséquente – fait très « surenchère » et aurait du avoir l’immense privilège d’être… supprimée.

Notre roman est paru pour la première fois en 1973. Il a été adapté par Rob Reiner en 1987 (sur un scenario de Goldman himself, bien sûr). Apparemment, une grande partie des lecteurs de ce roman sont premièrement des spectateurs de l’adaptation cinématographique. Et ne me demandez point mon avis, je n’ai pas vu le film.

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)°º•. Biographie

Né en 1931 et décédé en 1998, William Goldman a eu une vie bien remplie… Il a publié plusieurs romans, mais a écrit également trois pièces jouées à Brodway et quelques scénarios, ainsi que ses mémoires concernant sa vie professionnelle à Brodaway et Hollywood.
L’adaptation cinématographique de Princess Bride a été nominée deux fois et a reçu les prix du public au festival international du film de Toronto en 1987 et celui du meilleur fim fantastique et des meilleurs costumes.

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)°º•. Extrait

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure & Eirilys.

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Souvenir lié à ma lecture :
Les énormes découvertes que nous faisons lorsque nous partageons nos lectures avec d’autres passionnés, sans oublier les pronostics improbables 😀

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Lu aussi dans le cadre du challenge « Les Coups de Coeur de la blogosphère ».


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Pics : #1 Princess Bride par AcuteCat ; #2 Princesse Bride par Dave McClellan ; #4 Une couverture du livre ; #5 Princess Buttercup par KingMukatan ; #6 Portrait du mystérieux homme ; #7 Carte du pays #8 La princesse sauvée

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CALVO David – Wonderful

10/07/2010 26 commentaires

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Wonderful David CalvoTitre : Wonderful
Auteur : David Calvo
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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Bientôt, la Terre n’existera plus. La lune est morte et va venir s’écraser sur la Terre, pulvérisant les humains et leurs rêves. Dans les derniers instants de vie, les Londoniens fourmillent : ils vivent, certains goûtant à une vie victorienne, d’autres en écoutant la radio, ou en accédant à une douce folie. Beaucoup de personnes ont un but commun : participer au grand marathon de danse au Trafalgar Square qui a lieu ces prochains jours. L’objectif est de devenir le nouveau Roi de Londres. Sur les chansons sélectionnées de BlueFM, Pooh tente de ne pas se noyer dans son chagrin, Margot cherche en vain un partenaire pour le marathon et Loom tente tant bien que mal de comprendre les paroles que prononce une orpheline en état de choc. 

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Wonderful 01)°º•. Loom (Dr Loomis de son vrai nom) exerce au complexe où des enfants abandonnés de plus en plus nombreux grossissent les rangs à l’approche de l’apocalypse. Pooh, sa compagne erre dans l’appartement et dans sa tristesse permanente que seule la présence de Loom arrive un peu à tarir. Loom est appelé en urgence auprès de la nurserie où une orpheline, inconsciente et en état de choc chante d’étranges paroles. Obsédé par ce qu’il en retourne, il va chercher à trouver la langue que cette fille a employée. Au détour de murs blancs, un malade qui s’est lui-même transpercé les yeux crie qu’ils l’ont retrouvé et qu’ils vont le faire grossir. Complètement asservi par ses pensées, Loom ne se rendra pas tout de suite compte qu’il est suivi par deux détectives, les frères Floatsam et Jetsam.
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Margot Fiedler, quant à elle, est désespérée. Elle recherche activement un partenaire pour participer au marathon de danse. Elle n’a pas le choix, elle doit gagner. Coûte que coûte, c’est une course contre la montre qui se joue pour elle. Difficile pour une femme qui passe son temps le nez dans les livres, entre deux coups de stress, elle adopte Ornette, un drôle de « flocon ».
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Grimm survit dans son palais, assisté d’Ignatz un orphelin recueilli, chaque jour est une nouvelle épreuve. Bien que ses sujets lui semblent fidèles, il sait très bien qu’on veut lui destituer son titre de Roi de Londres. Sa dernière trouvaille est un kaléidoscope qui semble bien l’accaparer…
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Les reines Victoria et Mab, toutes deux sur leur territoire veillent au bon grain et sur leurs adeptes. Mais il ne fait pas bon régner quand certains Londoniens ne comprennent pas les lubies d’autres et que tout est prêt à déraper.

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Pourquoi Pooh est-elle si triste ? Dr Loom va-t-il trouver la traduction de ces paroles incohérentes ? Pourquoi est-il suivi par Floatsam et Jetsam ? Pour qui les détectives travaillent-ils ? Margot trouvera-t-elle un compagnon à temps pour le lancement du marathon ? Qui est Ornette ? Est-il seulement possible de détrôner Grimm ? Qui lui a offert le kaléidoscope ? Les reines Mab & Victoria ne sont-elles pas des usurpatrices ?

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)°º•. Nous entrons de vif dans une histoire pré-apocalyptique mais non moins romanesque. En tant que lecteur, nous sommes catapultés dans un univers qui n’est point expliqué. Il est difficile de se dire dès les premières pages, de lâcher prise et de se laisser porter. Au même titre que Loom, nous n’avons aucune vue omnisciente et nous avancerons autant à tâtons que lui. Tout jouera sur la désorientation du lecteur, qui de fil en aiguille, se surprendra par les retournements de situations et les révélations. A la moitié de l’histoire, nous découvrirons toujours de nouvelles intrigues, et reprendre son souffle devient difficile. Certes, nous apprenons le rôle de chacun, les actions, mais l’identité de chacun demeure encore floue. Le complot est universel et le déroulement peut paraître angoissé et déroutant.

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Wonderful 02)°º•. Sur toile de « rêve », Calvo nous peint une fresque des activités humaines. L’euphorie permanente des personnages côtoie leur cynisme tatillon. Chaque « clan » d’humains, en vu de ses croyances s’est attribué un quartier de Londres. C’est comme ça que nous retrouvons les Victoriens et leur Reine Victoria à Buckingham Palace et la Reine Mab et son peuple féérique aux Jardins de Kensington. Certains citoyens se retrouveront pourtant bien seuls, notamment Loom qui sauve sa peau, Pooh l’affligée, Margot la solitaire et la voix de BlueFM, radio « pirate », Gouldling coincé dans son complet-veston gris, et Grimm, Roi de Londres. Wonderful est bien entendu la scène de ces destins croisés de nos personnages.
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Manifestement, Wonderful a des allures de Neverwhere de Neil Gaiman. En premier lieu, les décors londoniens s’inspireront du précédent livre et pour ma part, je trouve que le combo Floatsam & Jetsam a quelques ressemblances avec le couple Croup & Vandemar.  Scènes poétiques et burlesques montent sur la scène tour à tour. Tragédie & Comédie se succèdent. La forte sensibilité des personnages frôlera leur intense exaltation. Dans un Londres où Big Ben a cessé de sonner, dans un Londres où l’esprit baroque prime, dans un Londres où tout est possible, vous n’aurez qu’une envie : y entrer !
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Calvo nous présente un condensé de chimères absolument délicieux. Son histoire se révèle être également un exercice de style superbe. Il saura créer un équilibre parfait entre fantastique et rocambole.
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Pour certains lecteurs, ce côté rêveur/poétique ne saura pas autant les transporter que j’ai pu l’être. J’ai aimé ce côté de l’abandon total du lecteur, invité simplement à « profiter ». Les personnages un poil tordu m’ont totalement séduite et l’univers baroque d’un(e) Londres effervescent(e) n’a pu que me plaire. La dimension de la machination planétaire ne pourra rendre que plus fragile cette histoire où les humains sont bien loin… de tout.

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)°º•. Calvo a reçu le Prix Julia Verlanger 2001 avec Wonderful.
L’édition que j’ai entre les mains, est celle de Bragelonne, dont la magnifique couverture a été refaite pour leurs « 10 ans » et est signée David Oghia.
Moi qui me plains des titres de chapitre trop révélateurs, je vous avoue que cette fois, j’ai été servie et que la majorité d’entre eux me demeurent encore énigmatiques.

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Biographie :
David Calvo Né en 1974, au milieu des îles blanches de Massilia, ce bout du monde, David Calvo est systématiquement arrêté dans les aéroports pour vérification d’identité. Quand il ne court pas le monde pour se cacher de ceux qui lui veulent du mal, David Calvo écrit des livres, des nouvelles et des scénarii. On a dit de lui qu’il est hors normes, sans respect pour les codes et genres de la littérature, qu’il se nourrit exclusivement de caramel et de thé à la menthe. C’est vrai, mais il y a plus encore : iconoclastes et dérangées, ses œuvres sont en fait les cris désespérés d’un homme prisonnier de sa propre image, dont il tente de se débarrasser depuis qu’un sinistre critique a vu en lui le nouveau Norman Mailer de la Fantasy. Aujourd’hui, David Calvo se laisse bercer par les querelles intestines que son estomac droit livre, avec patience et opiniâtreté, à son colon gauche. Wonderful est son deuxième roman.

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)°º•. Extrait :

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Wonderful extrait

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Dans le chaudron :
¤ Neverwhere de Neil Gaiman

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Wonderful 03Souvenir lié à ma lecture : Le choix de mon marque-ta-page, que j’ai découvert on ne peut plus approprié, à la fin de ma lecture. « Guardians » d’Amy Brown.

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec GaëtanLhisbei. Hugin & Munin et Librairie Critic se sont aussi exclamés  » So ! »

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Pics : #1 Nightfall Over Big Ben par AngryDogDesigns, #2London after Midnight par IndigoChildren, #3 Guardians par Amy Brown.

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GAIMAN Neil – Des choses fragiles

04/05/2010 24 commentaires

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Des choses fragiles GaimanTitre : Des choses fragiles – Nouvelles et merveilles
Auteur : Neil Gaiman
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Avec ce recueil de nouvelles et autres merveilles, Neil Gaiman met l’accent sur les idées. Ces petites choses fragiles, quelques fois minuscules, quelques fois tarabiscotées, peuvent être mises sur papier pour répondre généralement à une demande. Neil Gaiman a voulu leur donne un foyer intemporel au sein de cet ouvrage.

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)°º•. Ces 31 nouvelles et poèmes sont toutes aussi différents les uns que les autres. Ils ont été écrits dans un cadre limité car Neil Gaiman ne les invente que sur commande. Les thématiques généralement en sont précises et sont écrites en vue de figurer dans des revues, dans des anthologies, pour ses enfants ou pour des événements. C’est sans aucun doute la richesse de ce recueil car l’hétérogénéité est de mise et est une agréable surprise pour le lecteur.

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Le côté bordélique présenté par l’auteur est sympa : il organise ses nouvelles selon ses propres envies et il ne tient qu’à nous de lire ce livre comme il nous chante : il n’y a pas d’obligation de lire les nouvelles les unes à la suite des autres, mais est privilégiée la pioche. La lecture de cette mosaïque est facilitée par la présence d’une introduction rédigée par Neil Gaiman qui permet, en outre d’expliquer la genèse de chaque récit.

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Des choses fragiles 01Neil Gaiman propose ici plusieurs univers, merveilleux et horreur s’y côtoie. Il est quelque fois, difficile de s’introduire dans un monde si singulier. J’avoue que les nouvelles lugubres n’ont pas eu mes préférences et à l’inverse, certaines ont simplement retenu mon attention dont notamment ‘la présidence d’Octobre’, ‘l’heure de la fermeture’ et ‘le jour de l’arrivée des soucoupes’. La seule nouvelle qui est un véritable coup de cœur pour moi s’avère être ‘le cartographe’ qui se situe en réalité dans l’introduction ! L’intérêt de bouquin se trouvera pour moi, dans l’interview de l’auteur présentée en annexe. Le reste m’aura quelque peu ennuyée et j’ai déjà oublié certains récits. Pour le coup, avec ce livre, je reste sur ma faim.
De Gaiman, je sais apprécier ses romans, mais en tant que nouvelliste, je passe allègrement mon chemin. Au vu des gratifications littéraires reçues, il va s’en dire que je ne suis pas faite pour ce « genre ».
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Neil Gaiman se plait à être nouvelliste car cela lui permet d’offrir un support à certaines de ses idées. Il y a des thématiques qu’il ne souhaite pas aborder sous la forme de roman. Il indique qu’il préfère passer quelques heures, un week-end ou une semaine sur une thématique d’horreur pour une nouvelle plutôt que 18 à 24 mois pour un roman.
Notons par ailleurs que les nouvelles et autres récits ont reçu de belles récompenses :
– Prix Hugo de la meilleure nouvelle en 2004.
– Prix Locus de la meilleure nouvelle en 2003, 2004 et 2005 !

Mention spéciale à la couverture, qui vraiment, traduit fort bien le contenu…

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)°º•. Gaiman, Neil de son petit prénom n’est plus à connaitre, tout le monde a déjà entendu parler de lui – du moins, j’ose espérer –. C’est un auteur britannique vivant aux USA et qui a fait son petit trou dans les rideaux du devant de la scène de la littérature fantastique (reprenons notre souffle). Comics, romans et nouvelles, Neil Gaiman a plus d’un tour dans son sac.
Son site/blog, son twitter.

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Dans le chaudron :
¤ Coraline,
¤ De bons présages,
¤ Neverwhere.
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Au fil de mes lectures (La liseuse) et Raison & Sentiments (Matilda) en parlent aussi.
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GALLEGO GARCÍA Laura – Idhun ~ La Résistance, tome 1

24/04/2010 16 commentaires

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La resistance Idhun 09Titre : La résistance (Idhun, tome 1)
Auteur : Laura Gallego García
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

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Idhun est un monde habité par toutes sortes d’êtres magiques, marins et humains. Deux types fantastiques sont à l’honneur : les licornes qui insufflent la magie en les êtres pour qu’ils deviennent sorciers et les dragons, les indétrônables.
C’est alors que se produit une conjonction d’astres : les trois lunes et les trois soleils d’Idhun s’alignent pour former une énergie considérable. Cette dernière peut être utilisée à bon ou mauvais escient pour créer un miracle… ou une énorme catastrophe.
Ashan le Nécromancien provoque l’anéantissement d’Idhun car il profite de cette conjonction pour ouvrir une porte sur Idhun. Les seules créatures capables de détruire les dragons s’avèrent être les Sheks, des serpents ailés. Elles ne manqueront pas à leur tâche et exterminera la race. Idhun devient alors empereur d’Idhun et choisit de tuer tous les traîtres, ces magiciens qui ont fui le pays. Pour les expatriés terriens, il se fait aider par Kirtash, son meilleur bras droit.
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La resistance Idhun 01C’est en rentrant de l’école que Jack retrouve, à la maison, ses parents tués par Kirtash et le sorcier Elrion. Ces deux derniers encore présents sur les lieux ne le tuent pas, lui ; mais spécifient à Jack que c’est lui qu’ils recherchaient. Anéanti, il se réveille aux côtés de…

Alsan, Shail et Victoria.
Eux, ce sont les combattants. Ils ne sont que trois, ce sont des adolescents. Ils vivent à Limbhad, où s’est réveillé Jack. Cet endroit est protégé, à l’accès contrôlé par l’Ame et se situe à la frontière d’Idhun.

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Alors nait tout un tas d’interrogations…
Les parents de Jack sont des terriens, ils ont pourtant été tués, pourquoi ; Pour quelle étrange raison, Jack a-t-il été sauvé par les tueurs de ses parents ;Victoria, terrienne également a la possibilité de guérir des blessures superficielles mais par quel mystère ; la résistance s’arrête à ces trois personnes, que combat-elle et quelles sont ses missions ;Pourquoi un tel endroit que Limbhad existe-t-il ; quel avenir réservent les armes légendaires à leur détenteur ; que reste-t-il du monde Idhun ; qui est cet étrange assassin placide qu’est Kirtash ; les sheks, ces serpents ailés ont-ils le désir de conquérir d’autres mondes.

Et cætera.
Bah, oui, parce qu’en lisant ça, il y a pleiiiin de questions à se poser.
Et que franchement, on se demande réellement ce que ces trois pelés et un tondu – adolescents qui plus est – vont réellement pouvoir accomplir avec leurs quarante doigts.

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La resistance Idhun 02)°º•. Laura Gallego García nous propose avec Idhun, des êtres magiques à n’en plus finir. Vous allez être servis, même si nous le rencontrons pas tous pour ce premier tome… et peut-être jamais sachant que les sheks ont envahis cet univers.

Sur les plateaux et collines s’y trouvent les humains ; en forêt, nous y croisions les fées, les nymphes, les feux follets, les gnomes, les lutins et autres êtres féeriques. Les hautes montagnes étaient gouvernées par les géants. Dans les profondeurs marines, on y retrouve les varus, ces étranges créatures amphibies. Si les plaines et vallées fertiles, ce sont les célestes qui y demeurent (des sorciers) et enfin dans les déserts, nous y retrouvons les yans.
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Notre résistance survit à Limbhad : cette étrange parcelle est un endroit où la magie y est très concentrée. Le mobilier est fin et riche et semble d’une autre époque, que côtoient des objets insolites de notre époque : radio, ordinateur, etc. Ce lieu est protégé par son aura, l’Ame. Cette dernière permet de transporter les gens et contrôle les venues. Avec l’utilisation de la magie, il est possible d’entrer en contact avec l’Ame afin qu’elle emmène les voyageurs à l’endroit où ils souhaitent. C’est par cet intermédiaire que nos protagonistes se trouveront tour à tour à Madrid, en Allemagne, en France, au Danemark et à Seattle. Cependant, impossible de rejoindre Idhun par ce biais là : Ashun le Nécromancien a condamné la Porte inter dimensionnelle qui donnait accès au monde. Y vivent de manière permanente, Jack qui se retrouve sans foyer et qui n’a pas le droit de voyager pour sa propre sécurité… et celle des autres, la chatte de couleur cannelle surnommée la Dame qui est la mascotte de la maisonnée. Alsan et Shail suivent régulièrement les traces de Kirtash afin de sauver les idhunites exilés avant que l’assassin ne les retrouve, et viennent se reposer en Limbhad. Victoria y vient fréquemment, généralement la nuit afin de ne pas réveiller les soupçons de sa grand-mère.
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Jack a perdu ses parents, tués par Elrion. Il se retrouve bien malgré lui à Limbhad où Alsan, Shail et Victoria prennent soin de lui. Le mystère qui entoure la mort de ses parents est entier : mais pourquoi ont-ils été visés ? En quête de son identité, il voue une haine sans limite à Kirtash. Malheureusement, son impulsivité ne va pas servir la Résistance. Obsédé par l’envie de retrouver Kirtash et de l’abattre, il va devoir contrer ses envies bestiales, apprendre à devenir moins colérique afin de devenir un bon élément pour servir ladite Résistance.

Alsan, idhunite, est le fils du roi Brun et prince de Vanissar. Plus vieux que Jack il se révèle plus posé mais un peu orgueilleux. Il a été élevé pour régner et tout dans son comportement traduit une maitrise de soi.
Shail, idhunite et second jeune homme de la résistance a lui aussi, quelques années de plus que Jack. En plus de son rôle de magicien, il est la force tranquille du groupe, il demeure posé et réfléchi et il va guider le reste du groupe qui s’enflamme si rapidement.

Victoria a treize ans et est terrienne. Elle est dans la Résistance un peu par hasard. Elle habite avec sa grand-mère, une femme qui l’a adoptée très jeune. Ce n’est que la nuit qu’elle rejoint Limbhad car en journée, c’est une jeune fille qui va au collège et qui a bien du mal à se faire des amis. Elle s’est découvert le don de guérison de blessures superficielles mais il reste mineur.
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La resistance Idhun 03Du côté des rivaux, nous avons bien évidemment Ashran le Nécromancien qui a ouvert la porte d’Idhun aux sheks. Mais également Kirtash : celui-ci est un adolescent d’environ quinze ans, qui a pourtant derrière lui, un nombre impressionnant d’assassinats. Tout vêtu de noir, il est châtain avec un regard bleu glaçant qui est sa véritable force. Il se trouve être le bras droit d’Ashran, son meilleur guerrier. De plus, il est dénué de tout sentiment et imperturbable.  (lui, c’est mon personnage ♥ ) Dans tous ses déplacements, il est suivi par le sorcier Elrion ; c’est Ashran qui lui a assigné de force, et Kirtash est bien avancé avec ce magicien dans les pattes.

Des personnages bien campés qui vont indéniablement changer au fil de leurs aventures…

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La resistance Idhun 04)°º•. La trilogie « Memorias de Idhún » de Laura Gallego García a connu un succès phénoménal en Espagne. Les éditions Bayard l’ont découvert sur le stand de Editorial SM à la foire du livre de Francfort. Attirés par la couverture originale et attirante, ils l’ont étudié sous une première lecture et se sont lancés dans la version française qui débarque le 30 avril 2010 avec le premier tome.

On rapproche souvent ce roman de Paolini et de sa trilogie de l’héritage. Hormis la présence de dragon et l’âge de leurs auteurs au moment de l’écriture des livres (dix-neuf pour Paolini, vingt-et-un pour Laura), les similitudes s’arrêtent ici : avec Laura Gallego García, nous trouvons quand même un roman plus carré, mieux écrit, plus réfléchi et le scenario est indubitablement plus travaillé !

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La qualité de ce roman repose sur une originalité certaine : les rouages de l’histoire sont soignés et les recoupements ont été intelligemment réalisés. Le scenario est bien ficelé, le suspense est au rendez-vous. On se surprend à tenter de deviner la suite, de regrouper des indices pour découvrir certains pans cachés de l’histoire. Tout est finement distillé à travers le roman est c’est un véritable plaisir de tourner les pages en maintenant son souffle.

La resistance Idhun 05Sans aucun doute, notre auteur sait maitriser les codes de la fantasy. Elle a su tourner à son avantage les quelques contraintes de l’imaginaire. Elle nous présente un univers contemporain rattaché à notre époque. Les protagonistes ont une vie « normale », ils doivent aller en cours, se lever tôt le matin et réellement s’entrainer pour acquérir force et expérience. Notons par ailleurs que dans ce roman, les ordinateurs, les CD, internet et les concerts, existent. Le côté hispanique ressortira dans le livre par petites touches avec notamment la vie de Victoria qui est ancrée à Madrid.
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La plus grosse thématique du bouquin est la découverte de soi – quelques fois à ses dépens – et sa maitrise. Nos adolescents vont grandir, ils vont se chercher et ils vont devoir vivre avec leurs menus défaut. Certes, il y a un côté fleur bleue non négligeable ; il se révèle un peu agaçant car pour le lecteur, les sentiments sont clairs comme de l’eau de roche et les personnages se tournent autour bien longtemps. Mais la romance est une ficelle à ne pas négliger car elle plait à beaucoup de monde, et surtout aux lecteurs ciblés.

La découverte de l’Histoire d’Idhun est sympathique car elle dure tout le roman. Ce n’est pas un morne pavé de plusieurs pages dans un style narratif soporifique. Les éléments fournis sont révélés pour servir on ne peut mieux l’intrigue. On peut mentionner par ailleurs, qu’il arrive dans la majorité des histoires, que les combattants (dans le pire des cas), finissent par abandonner la bataille, ils deviennent neutres par manque de force psychologique. Ici, il y a la possibilité réelle qu’à tout moment, nos personnages basculent… chez l’ennemi ! (et cela fait partie bien sûr, d’un des fils du récit les plus palpitants)
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Voilà un premier roman prometteur pour cette trilogie : un univers bien campé, des personnages développés, un scenario bien ficelé. La question qui me reste sans réponse : vais-je tenter de lire la suite en espagnol ? Bah oui, parce que tu vois, cher lecteur, je suis bien tentée de connaître la suite !

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Laura Gallego García nous offre le monde d’Idhun : un univers bien campé, des personnages intenses qui vont évoluer au fil des pages et une intrigue brillante. Laura Gallego García nous propose de la fantasy contemporaine avec une trame magnifiquement tissée. Voilà un récit qui nous tient en haleine où les créatures magiques ne sont pas en reste, et où les personnages devront traverser moult difficultés. Les sentiments des personnages mis en avant de manière réaliste et mesurée méritent une mention particulière.

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Laura Gallego Garcia)°º•. Laura GALLEGO GARCÍA, née en 1977, est un auteur espagnol de littérature jeunesse. Elle a écrit son premier roman à 12 ans qui ne sera jamais publié. Après quelques autres récits, elle se fait connaître avec la trilogie ‘Chroniques de la Tour’. Entre 2004 et 2006, elle rédige sa trilogie ‘Memorias de Idhún’ qui demeure son plus gros succès avec 350 000 exemplaires vendus.
Son site perso : lauragallego.com
Le site de ‘Memorias de Idhún’ (espagnol)
Le site de ‘Idhun’ (français)

J’ai eu l’immense privilège de recevoir un coffret collector de la part des éditions Bayard. Quelle chouette surprise, le livre collector est numéroté (200 exemplaires sont sortis) et nous avons reçu trois petits badges à l’effigie du roman. La magnifique couverture est d’Alfonso Ruano & Pablo Núñez.

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Et un extrait…

Lorsqu’il passa de nouveau devant l’énorme porte ornée, elle s’entrebâilla dans un grincement. De quelques centimètres à peine, mais cela fit sursauter Jack. Il n’y avait personne alentour. Il contracta les épaules – ce n’était sans doute qu’un courant d’air – et n’hésita pas à la pousser.
Il se retrouva dans une immense salle circulaire dont les hauts murs étaient couverts d’étagères garnies de livres très anciens. Au centre de la pièce trônait une grande table ronde en vieux bois, entourée de six fauteuils magnifiquement sculptés. Jack s’approcha pour examiner la table. Sa surface était gravée des mêmes étranges symboles que ceux qui figuraient sur la porte, mêlés à des dessins d’animaux mythologiques et de créatures qu’il n’avait jamais vues. Au centre de la table, un faible rayon de lumière sortait d’une fente circulaire. Jack leva les yeux et vit, juste au-dessus, dans le plafond de la salle, une lucarne ronde par laquelle filtrait la douce lueur des étoiles. Elle était équipée d’une sorte de vitrail qui représentait trois soleils et trois lunes.
Jack recula instinctivement, effrayé sans savoir pourquoi. Il s’arrêta et voulut se ressaisir. Qu’est-ce qui l’avait troublé de cette manière ?
Il fit de nouveau quelques pas en avant et releva la tête. La verrière n’avait rien de spécial. Trois soleils disposés en triangle. Trois lunes formant un autre triangle inversé. Les deux figures étaient entrelacées, et les lignes qui joignaient les astres entre eux dessinaient… un hexagone.
Jack prit l’amulette de Victoria, qu’il portait toujours autour du cou, pour l’observer avec attention ; mais l’obscurité l’empêchait de la voir distinctement.
– Si seulement j’avais un peu de lumière, murmura-t-il, frustré.
Soudain, il entendit un chuchotement, puis un léger craquement, et une lumière chaude et changeante inonda la pièce. Jack bondit comme si on l’avait pincé et regarda autour de lui. Six torches disposées le long du mur circulaire s’étaient allumées.
– Qui va là ? demanda-t-il en essayant de contrôler les battements affolés de son cœur. C’est toi, Shail ?
Nul ne lui répondit. Rien ne bougea. Seule la lumière fantomatique des torches tremblait et s’agitait, produisant des ombres inquiétantes dans la salle.
Jack fronça les sourcils et se concentra sur l’amulette, un hexagone comme celui de la verrière. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Il regarda de nouveau la lucarne. Les six astres, qui luisaient mystérieusement, lui causaient toujours un vague malaise. Il avait la sensation de les avoir déjà vus… dans un ciel étrange et terrifiant, couleur de sang.
Il eut le cœur serré au souvenir de son cauchemar où le serpent géant se dressait devant un impressionnant ciel rouge. Que signifiait tout ceci ? Ce symbole avait-il un rapport avec lui, avec ses rêves et la mort de ses parents ?
Se penchant en avant pour mieux distinguer les figures de verre de la lucarne, il posa sans s’en rendre compte les mains sur la table. Subitement, un intense faisceau de lumière surgit de la fente au centre de la table et s’éleva en une colonne brillante vers la lucarne aux six astres. Stupéfait, Jack recula, vacilla et tomba par terre. Il resta assis sur les dalles, bouche bée, pendant qu’une scène prodigieuse se déroulait devant lui.
Les lumières qui jaillissaient de la table avaient commencé à tourbillonner, se mélanger et s’entrecroiser, donnant naissance à des couleurs étranges et surprenantes. Elles tournèrent tant et plus jusqu’à finir par former une sphère brillante de couleur bleu-vert.
Jack mit quelques secondes à comprendre qu’il voyait une planète. Il pensa d’abord que c’était la Terre, puis les lumières se firent plus précises, l’hologramme, plus net, et le jeune garçon constata que cette géographie lui était complètement inconnue. Il découvrit trois petites sphères qui tournaient autour de la plus grande, et trois autres, plus importantes, qui étaient immobiles, non loin de là.
« Les soleils et les lunes », pensa-t-il en déglutissant.

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Bric à Book (Leiloona), De l’autre côté du miroir (Laure), Délivrer des livres (Hérisson08) sont aussi Idhunites.

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Pics : #1 A beautiful lie par sweety15267, #2 Victoria par Keerakeera, #3 Kirtash par WyrmRider, #4 La couverture espagnole de ‘La resistancia’, #5 La couverture du premier volet du comic (espagnol) basée sur Idhun, #6 Laura Gallego Garcia herself, #7 Le coffret collector, #8 Les coulisses de la couverture, #9 Livre numéroté.

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