GRIFFON Guillaume & Céka – Billy Wild

11/11/2012 4 commentaires

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Titre : Billy Wild (Intégrale)
Auteurs : Céka & Guillaume GRIFFON
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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1787, une tête mise à prix : Billy Wild.
Billy Wild n’a pas toujours été un cow-boy solitaire. Quand il est tout jeune et encore tout miséreux, Linus, charlatan de renom a décidé de le protéger. Et pour cela, il lui a fait boire un élixir. Mais un pacte a toujours deux parties… Billy Wild part à la recherche de Linus pour étancher sa soif de vengeance.

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)°º•. Quand il était la tête de turc des enfants du village, Billy Wild n’était encore que Hans Güt. Linus est un bonimenteur qui sillonne les routes pour vendre ses potions. Il choisit de sauver Hans Güt et lui donne un élixir à boire ; un breuvage aux conséquences étonnantes. Billy a déjà envoyé 237 âmes en enfer quand nous faisons sa connaissance. Très filiforme, il n’en demeure pas moins concentré sur son objectif. Il rencontre par ailleurs les 12 cavaliers, les grandes crapules du désert.

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)°º•. L’atmosphère du western est très bien représentée dans sa symbolique : les longs regards, les colts à la ceinture, les ondulations au léger vent que ce soit le foulard ou une mèche de cheveux. Il n’y a pas de doute. Globalement, le livre est assez macabre, la noirceur est omniprésente, c’est pourquoi les auteurs qualifient leur livre de « western gothique ».  Le noir s’invite sur les illustrations mais aussi en tant que fond sur la page même du livre.
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Le crayon acéré, tout est taillé à la serpe. Les visages sont déformés, les têtes monstrueuses et les expressions grimaçantes. Les détails sont tous marqués : muscles, mâchoires, on y verrait presque les restes du repas pris entre les dents. Concernant Billy, j’ai trouvé que son physique très mince me rappelait par certains côté les créatures de la nuit de Ted Naifeh.
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Les planches bénéficient d’un découpage intelligent, les bulles sont peu présentes afin de laisser place au non-dit. La fluidité de lecture s’en trouve améliorée.
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)°º•. Cette intégrale de 220 pages referme un diptyque en deux temps : au niveau du scénario, les deux tomes sont assez différents l’un de l’autre. Les illustrations sont à couper le souffle, et la voix off de cette histoire n’est autre que celle de Billy. Les dialogues réduits au strict minimum favorisent cette ambiance oppressante. Tout est travaillé pour que le lecteur reste dans le ton et soit emporté par le rythme. Cet ouvrage se lit vite, trop vite ?
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On assiste à quelques bains de sang et à une intrigue à une seule clef, je m’attendais à davantage mais le scénario reste efficace. J’ai beaucoup aimé l’introduction du fantastique, cette pointe inattendue et étonnante. En bonus, nous avons le droit à une galerie de dessins d’autres auteurs, des recherches de couvertures et à quelques illustrations supplémentaires.

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Par cette intégrale, entrez dans le monde de Billy Wild. Terreur de western, il ne laisse aucun de ses ennemis indemnes. Mais sa chasse à l’homme l’emmène vers de sombres détours. Laissez-vous entrainer dans l’univers sombre de Céka & Griffon pour découvrir des illustrations saisissantes au scénario performant.

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)°º•. Biographies
Scénariste par passion, Céka né en 1965 est un auteur français avec plus d’une cinquantaine d’ouvrages à son actif. Il partage son temps entre la presse et l’édition. Son site.
Né en 1975, Guillaume Griffon abandonne très vite la comptabilité pour s’aventurer en école de dessin. Il travaille aux US à Walt Disney World pendant 1 an et demi pour revenir dans l’hexagone ; la rencontre avec Céka donne Billy Wild.

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Pour lire les premières pages de l’intégrale, c’est par ici.

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Souvenir de lecture : Fabuleuse galerie des 12 cavaliers.

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Bar à Bd (Mo’), La bibliothèque du Dolmen (Joëlle), Le grenier à livres (Choco), Livr0ns-n0us ont été embarqués immédiatement entre les pages.

 CITRIQ

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Une dernière participation pour le challenge Halloween et une nouvelle entrée par celui de Fins du Monde.

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NAIFEH Ted – Courtney Crumrin et le royaume de l’ombre, tome 3

09/11/2012 4 commentaires

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Titre : Courtney Crumrin et le royaume de l’ombre (Courtney Crumrin, tome 3)
Auteur : Ted NAIFEH
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1, tome 2, tome 4, tome 5, tome 6 ; hors série 1, hors série 2
Rencontre avec Ted Naifeh en dédicace

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Coutney Crumrin sème l’horreur et le désespoir et a brisé le cœur de son oncle Aloysius. Tous les samedis, elle doit se rendre à Radley Hall suivre le cours supplémentaire de Mme Crisp. Ces nouvelles séances se font en compagnie des enfants de la communauté des sorciers et autres magiciens. Alors qu’ils s’intéressent à l’Histoire de la communauté et surtout à sa fondation, Templeton prend en filature cette gamine qu’il considère comme trop dangereuse.

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)°º•. Malgré la présence d’autres enfants qu’on pourrait estimer « comme elle », Courtney est toujours exclue. Naifeh base ce tome sur la psychologie de Courtney : elle voit dans les actes des autres gamins, la supériorité qu’elle a voulu parfois imposer grâce à ses connaissances. On retrouve finalement une Courtney au moral assez miné.
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Du côté des personnages, on en recroise certains comme le gobelin en chef mais aussi la duchesse effroyable. La visite de Gobelin-ville nous fera rencontrer plein de nouvelles créatures dont le Seigneur du Royaume de l’ombre. A Radley Hall, on se focalisera sur Blake Trianne, Vanya et les deux petits mignons trop choupinets Joey et Connie. Nous ferons aussi la connaissance de Malcom, surnommé si gentiment « Tronche de cul » le meilleur ami de l’ancien quartier de Courtney ainsi que de Débile 1er et son second (Pete & Troy).

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)°º•. Comme toujours, je me régale du travail soigné de Ted Naifeh : je trouve les ambiances particulièrement convaincantes. Le mal-être de Courtney se diffuse durant tout le livre. L’auteur nous propose une atmosphère oppressante. J’ai trouvé que l’utilisation des bulles noires pour certains hauts-placés de Gobelin-Ville était du plus bel effet.
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Le royaume de l’ombre est dans la continuité de la saga et la cohérence avec les deux tomes précédents. Nous faisons face à une certaine mélancolie pour nombre de personnages ; Courtney, les gamins de Radley Hall, le Seigneur et la Duchesse. A l’inverse, les parents sont vus comme plus soucieux et Courtney fait même preuve d’une certaine tendresse à leur égard. Heureusement, le tome se termine sur une lueur d’espoir… Courtney part avec son oncle Aloysius en « vacances » pour le tome 4.
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Ted Naifeh tisse son univers sous nos yeux ébahis et je me demande encore comment naissent ces personnages dans son imaginaire ?

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Pour ce troisième opus, Ted Naifeh nous investit dans le mal-être de la protagoniste, que ce soit par l’histoire ou par les illustrations. Tout est teinté d’une certaine mélancolie alors que Courtney doit courir après les erreurs d’autrui et ne pas se laisser piéger par Templeton. Tout n’est pas rose à Hillsborough, mais l’histoire est toujours aussi prenante pour le lecteur.

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)°º•. Biographie
Je ne peux cette fois, que vous partager la biographie qu’on retrouve en fin de livre, écrite par lui-même.
« Ted Naifeh est un appétissant et assez beau morceau de mec, heu, de mortel entrant à peine dans sa troisième décennie ici-bas. Il est installé à San Francisco, où les choses de la nuit ne se distinguent désormais plus des humains, et c’est comme ça qu’il les aime. Ted a gagné sa vie en chroniquant les vies de toutes sortes de choses à la fois sombres et belles ».
Son site

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Dans le chaudron :
¤ Courtney Crumrin et les Choses de la nuit, tome 1
¤ Courtney Crumrin et l’assemblée des sorciers, tome 2
¤ Courtney Crumrin et les effroyables vacances, tome 4
¤ Courtney Crumrin et l’apprentie sorcière, tome 5
¤ Courtney Crumrin et le dernier sortilège, tome 6
¤ Courtney Crumrin : portrait du sorcier en jeune homme, premier hors série
¤ La ligue des gentlemen ordinaires, second hors série
¤ Gloomcookie
¤ Rencontre avec Ted Naifeh

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Souvenir de lecture : On a quand même de la peine pour ce Seigneur. Non ?

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Olya (Mes lectures de l’imaginaire) a aussi lu ce troisième tome ; Edelwe (Lectures et Farfafouilles), Lael (Sous le feuillage) Mo’ (Bar à bd), Munin (Hu&Mu) vous parlent de l’intégrale réunissant les trois premiers tomes ; JainaXF vous touche quelques mots sur les quatre premiers tomes.

CITRIQ

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Et encore une petite participation pour le Challenge Halloween.

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CARRIGER Gail – Le protectorat de l’ombrelle ~ Sans forme, tome 2

06/11/2012 36 commentaires

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Titre : Sans forme (Le protectorat de l’ombrelle, tome 2)
Auteur : Gail CARRIGER
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique
Tome 1tome 3, tome 4, tome 5

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Du haut de ses talons et sous son ombrelle, Alexia Tarabotti a pris du grade : la voilà maintenant « Mujah » au service de la Reine. Elle mène l’enquête pour découvrir pourquoi les pouvoirs des vampires et de loups garous sont ainsi annihilés. Elle va devoir mettre son nez dans les affaires de l’ancienne meute de Lord Maccon. Tout pourrait se passer à merveille, si elle ne devait pas se frotter à son épouvantable demi-sœur et subir le chatouillement de plumes des chapeaux d’Ivy.

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)°º•. Lord Maccon et Alexia Tarabotti travaillent maintenant et principalement en horaires décalés ; pourtant ils mènent une vie tranquille et… non, pas du tout en fait. Pour Alexia, il est temps de partir en Écosse, à bord d’un dirigeable. Elle va rencontrer des loups garous en kilt (ouhouh !), la meute de Kingair, l’ex de Lord Maccon (la meute, pas Kingair). Dans ce tome, nous faisons un petit tour dans le passé de Conall, avec fortes grandes révélations… ou pas.
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C’est avec une grande joie si bien dissimulée qu’Alexia n’ait d’autres choix que de partir avec Félicité, sa demi-sœur insupportable. Ivy l’accompagnera et avec elle ses délicieux couvre-chefs invraisemblables. Tunstell, le porte-clés et le fiancé officiel de cette dernière sera de la partie ainsi que le commandant Channing Channing des Chersterfield Channings.
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Nous ferons la connaissance de Mme Lefoux, une inventrice française, modeuse et aux autres talents bien cachés. J’ai un faible particulier pour elle car j’aime beaucoup son caractère et sa façon de vivre. J’ai été un peu déçue que Lyall, le second de Maccon et Lord Akeldama soient aussi en retrait alors qu’ils m’avaient charmés dans Sans âme.
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Les créatures surnaturelles souffrent d’une épidémie d’humanisation, ce qui va créer une tension relativement forte. Il va sans dire que le grand atout de cette saga est bien les interactions entre les personnages. Alexia menacée, que va-t-il se passer ?

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)°º•. La touche steampunk est indéniable, Gail Carriger en ajoute encore une couche grâce aux inventions de Mme Lefoux, ainsi que le dirigeable, symbole fort de ce genre littéraire. J’ai beaucoup apprécié l’ajout de l’éthérographe qui s’avère un moyen de communication plus fantasyien que le télégraphe.
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Les us et coutumes victoriens en prennent toujours plein la figure notamment quand on s’aperçoit que les bandelettes d’une momie deviennent l’apparat indispensable à toute personne de distinction.

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)°º•. Pour ce deuxième tome, nous retrouvons toutes les particularités de ces personnages hauts-en-couleur. J’apprécie tout particulièrement l’harmonie indéniable entre la brutalité des loups-garous et le raffinement des vampires. On y croise aussi quelques fantômes mais je vous  en laisse la surprise. J’aurai quand même aimé que les informations concernant le passé de Conall Maccon soient plus consistantes.
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Si j’avais beaucoup souri en lisant le premier volume, la bonne surprise quant au ton employé par Gail Carriger est un peu passée. L’intrigue est lente et au démarrage tardif pour finalement se résoudre assez vite. Les actions sont rares, le tout manque de dynamisme. J’aurai envie que l’auteur passe la seconde maintenant que nous sommes aux faits quant au caractère des personnages, de l’existence de sociétés secrètes et des ambiances victoriennes. Heureusement, on ne peut pas rester chagrin trop longtemps, car cette série a – heureusement – un fort potentiel.
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J’apprécie toujours ces dialogues plein de mordant, les réponses cinglantes et sarcastiques du personnage principal. Il n’y a pas à dire, l’humour british est très appréciable. La plume est terriblement distrayante. Notons que ce tome propose une fin (difficilement) soutenable. Par ailleurs, cette série se clôture en cinq tomes et une adaptation en manga est déjà en cours.

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Cette fois-ci, Alexia part en Ecosse à bord d’un dirigeable pour rencontrer des loups-garous en kilt. Il va sans dire que nous sommes très heureux de retrouver ces personnages aux caractères plus forts les uns que les autres. On est tout « joie » d’assister à leurs échanges peu piqués des vers. Il est conseillé de ne pas attendre trop d’actions pour ce tome car l’intrigue est lente au démarrage pour se conclure très rapidement. On continue de flotter dans un univers steampunk délicieux.

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)°º•. Biographie
Gail Carriger, était archéologue américaine avant de devenir une auteur de steampunk. Elle a commencé d’écrire pour s’évader et y a pris beaucoup de plaisir – et on la comprend !

Son magnifique site à découvrir.

Pour lire les premières pages de « Sans forme », c’est par ici.

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Dans le chaudron :
¤ Sans âme, tome 1

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Souvenir de lecture : Et pourtant j’avais déjà fait une pré sélection pour les citations !

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Elles ont été nombreuses à lire « Sans forme » : Book en stock (Dup & Phooka), Elemnium (Dehlya), Hydromielle, La p(ile) à l(ire) d’Hécléa, Les lectures de Mylène (Mycoton), Les lectures de Nyx, Mon coin lecture (Karine), Neverwhere (Vert), Perdre une Plume, Pluie de livres (Dexlivres), Ptite boukinette (Azariel), Terre des mille lieux (Anisedora), Un brin de lecture (Karline05).
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CITRIQ

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Un petit livre qui se plait pour le challenge Halloween et le défi steampunk.

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Pics : #01 Ivy par Poisonwillow ; #02 Mme Lefoux par Poisonwillow.

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PASTOR Annie – Comment survivre à une attaque de zombies de l’espace

04/11/2012 22 commentaires

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Titre : Comment survivre à une attaque de zombies de l’espace
Auteur : Annie PASTOR
Plaisir de lecture Livre à regrets

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Ce livre compile les informations nécessaires à votre survie en cas d’attaque de zombies de l’espace. Mais pourquoi spécifiquement « de zombies de l’espace » ? Tout simplement parce qu’il est dit très rapidement dans ce roman que le virus ne peut pas être terrestre. Je ne vous spoile pas, on l’apprend dans les vingt premières pages.

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Il va de soi qu’on ne peut pas s’empêcher de penser à sa propre situation (configuration de son chez soi, les lieux, les personnes de notre entourage) et de commencer à fomenter des plans de secours en se basant sur son propre environnement.
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On peut le dire : je suis assez fana des zombies, du coup, je suis plutôt prête concernant l’apocalypse du 21 décembre et tout le tintouin en découlant. Mais sachez qu’à la lecture de ce livre, deux choses me sont apparues : 1°) que j’avais oublié de mettre des vitamines dans mon sac de survie (oh my god !), 2°) que je suis fondamentalement contre l’idée de me couper les cheveux le 21 (ces derniers étant une prise facile pour les zombies)

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Si certaines informations prêtent à sourire, d’autres, nombreuses sont contradictoires : comme le fait de vivre exactement 12 ans en réclusion avant de sortir dehors ; alors que quelques pages plus loin, on vous conseille d’agir très vite.
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Sur le forme, quelques reproches aussi notamment sur la police taille 14 utilisée et sur le texte non justifié sauf dans les encadrés « alerte » et « bon à savoir » ; qui ont hérissé les poils de mes bras de lectrice bourrée de tics. Le texte ne possède aucun saut de ligne et les pictogrammes sont utilisés à outrance dans le livre. L’avantage d’un texte écrit assez gros fait de lui une lecture idéale si son état de santé se rapproche (justement) de celui de zombie : il se lit rapidement, sans concentration et même avec une migraine (j’ai testé pour vous, je suis gentille, quand même).

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Là où cela devient moins marrant, c’est de trouver le tout un peu longuet à cause des nombreuses redites. Le guide est sympathique et on voit bien le plaisir pris à écrire de telles recommandations mais les idées sont déjà vues ici et là et on a l’impression d’une dissertation blablateuse sans véritable fond de connaissances sympathiques, sérieuses ou drôles mais du moins attendues comme « intéressantes ». Ce guide aurait pu être écrit par tout novice en matière de zombie. Je-te-ju-re.

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Et enfin, là où on s’insurge et on crie au scandale c’est que ce livre… n’est qu’une pâle copie du guide de survie de Brooks. Je t’invite pour le coup à lire la chronique d’Emma666 qui explique tout cela. Bref, je suis vile car je vous parle d’un roman… qui été retiré de la vente justement à cause de ces ressemblances plus que frappantes.

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Bref, en cas d’apocalypse, venez chez moi, je suis prête.

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Souvenir de lecture : Note pour moi-même : prendre des vitamines, de préférence celles pour Seniors, il y a plus de trucs dans le dedans. Prendre quelques élastiques pour cheveux d’avance : entre 150 et 200 environ.

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La pause lecture (Emma666) vous fait comprendre le fond de sa pensée.
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CITRIQ

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Un petit ajout pour le challenge d’Halloween ainsi qu’une nouvelle entrée pour celui Fins du Monde.

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NAIFEH Ted – Courtney Crumrin et l’assemblée des sorciers, tome 2

02/11/2012 6 commentaires

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Titre : Courtney Crumrin et l’assemblée des sorciers (Courtney Crumrin, tome 2)
Auteur : Ted NAIFEH
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1tome 3, tome 4, tome 5, tome 6 ; hors série 1, hors série 2
Rencontre avec Ted Naifeh en dédicace

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C’est la rentrée des classes avec comme nouvelle professeur Mme Crisp ; ce qui n’est pas du tout au goût de Courtney Crumrin. Elle préférerait potasser les arts occultes plutôt que d’apprendre l’Histoire américaine. Malheureusement, on ne lui a pas demandé son avis : Mme Crisp souhaite intégrer Courtney au monde réel avant qu’elle ne se renferme de trop. Dans le même temps, a lieu l’assemblée des Sorciers à cause de la réapparition de Tommy-le-décharné et de tout ce qui en découle.

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)°º•. Dans ce tome, nous recroisons certains personnages, nous faisons la connaissance de nouvelles créatures et même des environs avec notamment Radley Hall, ce bâtiment blanc qui a toujours fait partie du décor, autour duquel ne semble entrer et sortir personne. Quel qu’il soit, aucun des personnages n’est neutre : tant au niveau physique que dans son comportement.
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Courtney Crumrin se plait finalement à Hillsborough, grâce à l’environnement qui lui convient. Elle se rend compte qu’il vaut mieux être dans les petits papiers de l’Oncle Aloysius.  Nous sommes toujours aux balbutiements de la relation entre l’ongle et la petite fille… et on veut toujours en savoir plus ! Par contre, Courtney n’est pas franchement ravie de connaitre son nouveau professeur Mme Crisp, qu’elle considère à première vue comme un véritable casse-pied.
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Nous croisons également d’autres sorciers, ayant ainsi la confirmation de leur existence. Et évidemment, nous rencontrons… Tommy le Décharné qui est le pire hobgobelin qui soit : appelé aussi le Décharné aux os ensanglantés, il peut atteindre n’importe quelle cachette, il peut se glisser dans le plus petit coin ; ses doigts peuvent remonter les tuyaux d’écoulement. Nous rencontrons aussi le Feu Elfe, mais je vous laisse la surprise quant à son identité.

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)°º•. J’apprécie toujours autant ce trait vif et ces grands aplats noirs. Les expressions des personnages sont très poussées et mordantes de vérité. En plus des ombres omniprésentes, on se rend compte qu’en une seule case, beaucoup de choses peuvent passer entre l’auteur et le lecteur.
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On lit le livre pour l’histoire puis on le relit pour les dessins, inéluctablement.
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)°º•. Contrairement au premier volume qui proposait 4 chapitres pour 4 petites histoires ; ici nous sommes plutôt dans la configuration d’une seule histoire découpée en 4 chapitres. On entre dans le cœur  du sujet.
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Je suis toujours enthousiasmée par les aventures de Courtney Crumrin et je prends plaisir à entrer dans l’univers personnel de Naifeh. Ce récit est une leçon d’humanité : on comprend que les sorciers ont autant de mauvaises idées que les humains et que les créatures fantastiques ont des motivations plus que douteuses.
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Le découpage soigné permet d’intégrer beaucoup de suspense. Il n’y a pas de censure et nous avons même le droit à quelques mots de langage châtié. Le scenario n’est pas édulcoré et on assiste même à la vengeance de Courtney. Décidément, on ne joue pas impunément avec la nécromancie.

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Avec « Courtney Crumrin et l’assemblée des sorciers », nous entrons dans le quotidien fantastique de Hillsborough où sorciers, humains et créatures fantastiques se valent sur l’échelle de l’horreur. Les ambitions nourries par les uns plombent les autres et l’équilibre ne semble pas se rétablir aussi vite que nous l’aurions espéré. C’est un véritable plaisir de partager la vie et… les affaires de Courtney.

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)°º•. Biographie
Je ne peux cette fois, que vous partager la biographie qu’on retrouve en fin de livre, écrite par lui-même.
« Ted Naifeh est un appétissant et assez beau morceau de mec, heu, de mortel entrant à peine dans sa troisième décennie ici-bas. Il est installé à San Francisco, où les choses de la nuit ne se distinguent désormais plus des humains, et c’est comme ça qu’il les aime. Ted a gagné sa vie en chroniquant les vies de toutes sortes de choses à la fois sombres et belles ».
Son site

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Dans le chaudron :
¤ Courtney Crumrin et les Choses de la nuit, tome 1
¤ Courtney Crumrin et le royaume de l’ombre, tome 3
¤ Courtney Crumrin et les effroyables vacances, tome 4
¤ Courtney Crumrin et l’apprentie sorcière, tome 5
¤ Courtney Crumrin et le dernier sortilège, tome 6
¤ Courtney Crumrin : portrait du sorcier en jeune homme, premier hors série
¤ La ligue des gentlemen ordinaires, second hors série
¤ Gloomcookie
¤ Rencontre avec Ted Naifeh

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Souvenir de lecture : Faut-il apprécier ou non sa sainte Horreur ?

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Olya (Mes lectures de l’imaginaire) a aussi adoré ce deuxième volet ; Edelwe (Lectures et Farfafouilles), Lael (Sous le feuillage) Mo’ (Bar à bd), Munin (Hu&Mu) vous parlent de l’intégrale réunissant les trois premiers tomes ; JainaXF vous touche quelques mots sur les quatre premiers tomes.

CITRIQ

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Et encore une petite participation pour le Challenge Halloween.

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FEIST Raymond E. – Faërie

31/10/2012 43 commentaires

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Titre : Faërie
Auteur : Raymond Elias FEIST
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Phil, grand écrivain décidé de quitter la vie agitée d’Hollywood pour retourner dans sa région natale, vers Pittsville. Gloria et leurs enfants, Gabbie, Sean & Patrick emménagent très vite dans la maison du vieux Kessler acquise pour une bouchée de pain. La propriété s’étend sur plusieurs hectares et comprend le pont du troll au fond des bois. Phil retrouve sa mère spirituelle, l’ancienne universitaire Aggie et même Gabbie qui rechignait un peu à passer son été ici, rencontre Jack. Mais ce tableau idyllique est très vite envahi par les ombres, notamment quand les jumeaux et leur chien Pas-de-pot traversent pour la première fois le pont. Ils ne sont que les premiers à être la proie de créatures fantastiques et d’autres puissances inconnues.

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)°º•. La famille Hastings se compose d’une famille presque trop parfaite aux yeux des lecteurs, que ce soit dans la description de leur caractère ou dans leur comportement. Phil, bien que n’étant toujours pas passé à l’ère des ordinateurs, s’avère être un écrivain brillant, un illustre réalisateur et maints fois récompensé. Ce qui n’est pas forcément le cas de Gloria qui n’a pas réellement enflammé les planchers de théâtre ; mais elle demeure une femme aimante et une mère protectrice.
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Gabbie, jeune rentière est la fille de Phil née d’un précédent mariage. Si au début, on s’attend à ce qu’elle tape un scandale parfait pour une publication dans Vogue, elle redevient très vite une jeune femme responsable. Elle rencontre le protégé d’Aggie Grant : le doctorant Jack  Cole avec qui elle tisse des liens très forts. Mais il n’est pas le seul à être charmé par son physique. Les jumeaux Patrick & Sean sont un peu plus clichés dans le sens où le premier est fort et téméraire, le second est très effacé et timide. Il en convient qu’ils sont plutôt crédibles dans leur rôle de jeunes garçons de 8 ans, tant pour les « oui, oui » répondus aux conseils de leur mère – alors qu’ils n’en pensent pas moins – que pour leur incapacité à prendre correctement des messages téléphoniques, parce que bon, « les jeux vidéos, c’est trop cool ». Ils vont être les premières victimes des créatures et ce sont eux aussi qui vont faire face aux plus dures épreuves.
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On croisera souvent Mark et Gary, deux collaborateurs d’un même cabinet qui sont ravis de pouvoir fréquenter la bibliothèque de M. Kessler laissée en l’état dans la vieille maison. Ils souhaitent compulser tous les documents qu’ils y trouveront mais se feront surprendre par quelque découverte. Enfin, il y a le vieux Barney qui lui sait. Il sait beaucoup de choses, mais personne ne daigne l’écouter. Il se révèlera être une aide précieuse dans les derniers retranchements et possède d’ailleurs une pierre-à-fées.

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)°º•. Pour son histoire, Raymond Feist ne présente pas un univers édulcoré à la poudre de perlimpinpin, mais sert un véritable monde sombre et dangereux. Même si les légendes me sont parfois méconnues, nous mettons les pieds sur un tapis de folklore. L’environnement – paysages, bâtiments – est très peu décrit pour laisser une place optimum aux ambiances lugubres.
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Raymond Feist nous entraine à la rencontre du peuple : petit, bon ou mauvais. Pour ce livre-ci, nous allons côtoyer les sentiments maléfiques du petit peuple. On se rend compte que les créatures féériques ne sont absolument pas fréquentables. Personne n’échappe à ces êtres diaboliques, même pas les petits enfants de 8 ans. Il va sans dire que le roman peut faire ressortir les peurs de son enfance ; l’histoire prend des tournants un peu malsains voire qui font peur.

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)°º•. Ce roman fantastique date de 1988 et n’a pas pris une seule ride. L’écriture se révèle subtile, très travaillée et le roman se lit facilement.

Le fort pouvoir d’attraction de cette histoire réside dans le mélange du réalisme au folklore. La vie quotidienne est mélangée à des scènes surnaturelles. Ce qui fait sa force peut aussi être un petit point faible dans le sens où certains moments paraissent plus lents, un peu trop enfantins à mon goût ; mais cela représente à peine 10% de la totalité du roman puisqu’il s’agit-là de moments plus calmes pour que la tension monte progressivement.
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La sexualité est exploitée dans ce récit, on peut même parler de violence sexuelle. C’est pourquoi certaines scènes peuvent se révéler choquantes. Ce livre ne doit absolument pas être considéré comme un livre jeunesse, surtout si le lecteur n’a jamais eu de premiers frissons via un livre classé « horreur » pour jeunesse.
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Il va de soi que l’angoisse est latente, que le suspense peut se révéler « de fou ». Il ne s’agit pas de verser dans de l’horreur gratuite ou dans des moments sanglants, mais la chair de poule nait parfois à la lecture de certains passages. C’est un livre dont on ne se sépare pas, jusqu’au dénouement.
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Ce roman est totalement envoutant car nous voyons l’ombre rôder dès les premières pages et s’imposer sur ces feuilles d’écriture innocentes. On est très vite aspiré par l’histoire et les interventions de différents narrateurs sont justement dosées. Cela pourrait être une histoire à laquelle on y croirait dur comme fer.

Si vous souhaitez lire ce livre, commencez par vous procurer une pierre-à-fées.

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En un tour de main, Feist nous présente un one shot des plus particuliers où le petit peuple montre ses aspects les plus terrifiants et s’en prend puissamment aux êtres humains. Ce livre fait monter un suspense certain tout au long de ses pages et c’est avec les yeux écarquillés – et parfois cachés sous la couette – qu’on dévore cette histoire.

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)°º•. Biographie
Né en 1945 à Los Angeles, Raymond Elias Feist tire sa notoriété mondiale grâce aux chroniques de Krondor comptant pas moins de 28 ouvrages. Son site.

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Souvenir de lecture : « Ah, ce passage, c’est un peu craignos quand même » […] « Oké, celui-là, c’est encore pire ! »

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Audouchoc (Théoma), Au fil de mes lectures (La Liseuse), E-maginaire, Imagin’erre, La bibliothèque Malounienne (Malou), Lanylabooks, Lectures d’une dévoreuses de livres… (Nini), Mes imaginaires (SBM) ont aussi rencontré la Chose sous le Pont du Troll.

CITRIQ
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Une participation au Challenge Halloween, un peu effrayante mais idéale pour ce 31 octobre !

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Pic : Couverture anglaise par Geoff Taylor, des détails à voir ici.

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BRASEY Edouard – Le petit livre des Sorcières

28/10/2012 12 commentaires

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Titre : Le petit livre des Sorcières
Auteur : Edouard BRASEY
Plaisir de lecture : Livre à regrets

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Vous connaissez les sorcières moches aux bas de laine et aux mentons en galoche ; vous connaissez les sorcières aux formes généreuses, celles au visage piqué de taches de rousseur mais connaissez-vous réellement leur folklore et leurs coutumes ?

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Ce que j’adore de ce livre, c’est bien la couverture matelassée façon coussin bien rembourré. Ce petit livre de 64 pages n’est guère plus grand qu’une main ouverte. Il dispose aussi de son propre signet en tissu, comme un grimoire de grand.
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J’ai été assez surprise de voir que les informations collectées ici et là ne se retiennent pas vraiment hormis quelques faits notables. J’ai trouvé que le travail de fond était ultra synthétique. Le livre regroupe également quelques tableaux sur le thème, notamment « Médée » d’Anthony Augustus Sandys (1829-1904), l’illustration des Douze Frères des frères Grimm, Anne Anderson (1874-1930) et quelques citations tirées d’autres livres. Cependant, les illustrations signées par Gestin ne sont à mes yeux pas ses meilleures.
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Ce petit livre se lit très vite, en demi-heure, il se trouve bouclé. La partie historique est finalement celle qui prend le plus de place dans cet ouvrage. Les chapitres se concentrent sur deux voire trois pages maximum.

Il se révèle pourtant être une très bonne introduction pour les enfants dans le monde imaginaire. La lecture se doit d’être accompagnée pour expliquer certains faits comme le witch pricking qui consistent à piquer les sorcières pour voir si elles saignent à chaque fois et la noyade des femmes (si elle coule, ce n’était pas une sorcière, si elle flotte, c’en est une et elle finit sur le bûcher).

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Ce petit livre renferme les premières notions sur les sorcières mais les informations peu nombreuses et les illustrations passables laissent un léger goût de déception au lecteur.

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Sommaire :
Introduction
Les sorcières des contes
Les sorcières guérisseuses
Les sorcières jeteuses de sorts
Le sabbat des sorcières
Balai vole !
La chasse aux sorcières
Comment reconnaitre une sorcière ?
Les quinze crimes des sorcières
Les sorcières de Salem
Les derniers procès en Angleterre
La fin de la répression

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Souvenir de lecture : Si mon impression sur le livre est mitigée, il n’en est de rien quand au plaisir ressenti lors de la réception du cadeau d’Olya.

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WongLi (Les chroniques de l’Imaginaire) en dit aussi quelques mots. Lael (Sous le feuillage) chronique ici toute la petite bibliothèque du Merveilleux dont est tiré ce petit livre.

CITRIQ
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Hop, une petite participation au Challenge Halloween.

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