GAIMAN Neil – Stardust

30/04/2013 38 commentaires

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Stardust Neil GaimanTitre : Stardust
Auteur : Neil GAIMAN
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Il existe un petit muret dans la ville de Wall qui s’ouvre sur une prairie : un pays féérique. Le passage y est interdit sauf une fois tous les neuf ans, sur une foire des plus magiques. Dustan Thorn part y faire un tour et fricotter. Un bébé nait de son union : Tristran. Il grandit à Wall et tout amoureux, il fait une promesse absurde à sa Victoria : récupérer l’étoile qu’ils ont vu tomber. Mais il n’est pas le seul à être attiré par cet astre en perdition.

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)°º•. Si Tristran Thorn se révèle le personnage principal de cette histoire, les personnages dits « secondaires » ont tout aussi d’importance. On y retrouve certaines figures-personnalités assez classiques de la fantasy. Nous croisons bien évidemment le petit peuple : licorne, sorcières, fées, nain, pirates. J’ai particulièrement aimé les sept frères à la conquête du bijou pour régner sur Stormhold. .

Bien qu’ils soient tous aussi sympathiques les uns que les autres, ils n’ont pas tiré la corde de l’empathie chez moi. Il m’est agréable de suivre leurs aventures mais d’un œil lointain et non pas grâce à une proximité ressentie.

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Stardust)°º•. Ce livre est un conte de fée et il commence en bonne et due forme par « il était une fois ». Gaiman prend au pied de la lettre : en fantasy, tout est possible. L’histoire est poétique, remplie de magie. L’auteur suit un fil rouge : la quête de Tristran mais plusieurs bifurcations entrent en jeu. L’univers est campé malgré les divers sentiers empruntés. .

La visualisation est réelle : la lune mère, les arbres qui parlent, les différentes peuplades. La géographie des lieux est également bien réussie ; je pense notamment au nom des monts. Les références sont nombreuses et j’avoue que sans les notes, je n’aurai absolument pas percutées de moi-même car il s’agit avant tout de la culture britannique. La trame de l’histoire est assez originale dans le désir de récupérer une étoile tombée personnifiée. La conclusion s’avère pourtant douce-amère. .

Je ne me suis pas réellement ennuyée, ni même l’ai trouvé inintéressant mais j’ai eu du mal à adhérer au roman. A mes yeux, il manque une deuxième vitesse à ce véhicule, une carence en matière de punch. Ceci dit, ce livre plaira à un public plus jeune (celui qu’il vise) et devrait même s’apprécier en lecture à voix haute. .

De l’adaptation cinématographique de Matthew Vaughn, je n’en avais que des souvenirs diffus – et la mémorable scène avec De Niro – mais de sentiment général assez agréable. Je l’ai donc revisualisée pour en conclure que je l’ai trouvée plus réussie que le livre, mea culpa.  Sans aucun doute car il y a plus d’actions que pour le format papier.

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« Stardust » s’avère un livre jeunesse parfait pour que le jeune public fasse ses premiers pas en fantasy ; l’histoire est bien ficelée et les émerveillera. Bien qu’il séduira aussi le public adulte, on peut se faire piéger par une certaine lenteur et les personnages bien que sympathiques n’arriveront pas à décrocher notre cœur de manière irrémédiable.

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Dans le chaudron :

Odd et les géants de glace
CoralineNeverwhere : qui n’est pas un livre jeunesse mais mon coup de cœur Gaiman
Peter pan de J.M. BarrieLe secret du quai 13 d’Eva Ibbotson

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Souvenir de lecture : oui, oui. Dans mon livre, il s’appelle bien Tristran et non Tristan.

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Defi valeriacr0Challenge Jeunesse YACe livre était le choix d’avril pour le Valériacr0. Valériane l’avait choisi car la féérie est sympa quand il fait froid, car il y a des fées dans le dedans et parce qu’elle voulait aussi avoir mon avis sur ce livre qu’elle avait déjà lu. Il figure aussi à ma liste du challenge jeunesse – young adult.

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Book en stock (Dup), Bulle de livre (Snow), Chaplum, Clair obscur (Endea), Le boudoir de Méloë, Les lectures de Cachou, Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Lis tes ratures (Lyra Sullyvan), Livr0ns-n0us, Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Mon coin lecture (Karine), Parchments of Sha’ (Shaya), Petites madeleines (Faelys), Sous le feuillage (Lael) ont aussi rencontré Yvaine.

CITRIQ

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Pic : Warmp-up par Aerion-the-Faithful. .

Quand Livrement devient grand

25/04/2013 66 commentaires

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logoT’as vu ?!
Ne me dis pas non, parce que bon, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Ce blog possède maintenant son nom de domaine. C’est à ce moment que je reçois vos applaudissements francs et chaleureux.

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Mais en réalité, qu’est ce que cela change ? Tu n’es pas obligé(e) de me donner du « madame », et le vouvoiement ne sera toujours pas de mise entre nous. La magie de la redirection fait que les liens sont toujours bons, le flux RSS et la newsletter fonctionnent aussi sans manipulation de ta part. Donc, c’est tout pareil pour toi. C’est quelques deniers en moins, pour moi… et juste 3 secondes hors-norme où je peux faire ma crâneuse.

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Oui, car les chroniques ne seront pas mieux écrites, plus longues ou plus nombreuses. La seule donne c’est que je pense ce blog moins provisoire que je ne l’aurai cru – on est dans la cinquième année – et que je pouvais quand même faire une fleur à cet espace. Bon, en gros, on reste les mêmes et on continue comme ça. Oké ?

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+1 si tu partages cette information sur les réseaux sociaux (Ah ? on me dit dans l’oreillette que c’est-même-pas-un-concours-ma-pauvre). Par contre, tu peux m’aimer sur Google + ou sur Facebook, ça, ça me fera vraiment plaisir.

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Categories: Vie de lectrice Tags:

MARION Isaac – Vivants

25/04/2013 18 commentaires

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Vivants Isaac MarionTitre : Vivants
Auteur : Isaac MARION
Plaisir de lectureLivre à regrets

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Il ne se souvient pas. Sinon que son nom commence par R. et qu’il vit actuellement dans une carcasse d’un Boeing 747, au sein d’un aéroport. Sa non-vie n’est rien jusqu’à ce qu’une jeune femme bien vivante débarque dans leur squat. R. se précipite dessus pour la mettre à l’écart : ferait-il des réserves de nourriture ? Ou est-ce le commencement de sa métamorphose ?

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)°º•. R. a faim de vivre, sa façon minimaliste de s’exprimer n’est finalement qu’un commencement. Il rencontre alors Julie, humaine vivante… et fille de chef d’armée.

Ce roman post-apocalyptique amène des zombies au dialogue structuré (ou du moins avec des mots formulés), une cohésion sociale – amis, famille – et même une hiérarchie religieuse. Les expressions utilisées sont simplistes, ils demeurent une coquille physique et pourtant, on détecte chez R. une étincelle psychologique.
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Derrière les personnages, c’est une sorte de « tolérance » qui est déclarée. C’est tout une métaphore sur le sens de la vie qui se déroule : amour, amitié. Et on pourrait presque dire que cela fait un peu désordre d’y associer le mot zombie.

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Vivants Isaac Marion)°º•. Le récit est original car nous avons le droit cette fois à un point de vue zombiesque ; il est relativement intriguant d’assister à la renaissance de R., à sa façon d’appréhender les choses et tout simplement de « vivre ».

Hormis les premières pages qui peuvent en débecter certains, il ne faut pas s’attendre à un univers vraiment zombifiant. Nous sommes en présence de très peu de détails glauques, mais d’une histoire d’amour, oui. C’est sirupeux, même plus que sur les bords (de la tartine). C’est du Roméo & Juliette à la sauce post apocalyptique.
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L’histoire est contée à la première personne du singulier. Aussi étrange que cela puisse paraitre, les codes du genre sont plutôt respectés mais j’ai trouvé que l’auteur ne creusait pas assez, alors qu’il y avait tant matière à ! Le roman demeure plein de bons sentiments, mais je demeure « en reste ». Quid du virus ?

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Nous assistons à un microcosme en développement. Mais l’univers n’a pas été assez bien exploité, additionné d’une lenteur excessive ma lecture me donne l’impression de n’avoir rien à me mettre sous la dent. L’humour est un peu présent notamment dans quelques phrases bien trouvées, mais le second degré est lui, absent. J’ai l’impression que « Vivants » propose une pondération dans l’acceptable ; je trouve le potentiel avorté dans son ensemble.

Notons qu’il existe une adaptation cinématographique « Warm bodies » (titre en version originale du roman). La couverture est par contre, franchement réussie avec la symbolique du réseau veineux imprimé sur du papier mat et à la touche de vernis sélectif.

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« Vivants » est un roman placé sous la narration d’un zombie : après quelques pages de détails crus, le récit tourne très vite à l’adaptation à la vie du zombie R. Sa métamorphose est sympathique mais pas assez poussée à mon sens alors que l’auteur avait largement de quoi faire. Voici une lecture en demi-teinte ; très prometteuse mais qui m’a laissée circonspecte. Très vite, nous tournons à l’eau de rose, une histoire d’amour qui ravira les fans de romance et/ou les personnes qui côtoient normalement les zombies, de très loin.

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Dans le chaudron :
¤ ROUX Madeleine : Un blog trop mortel
¤ McKAY Kirsty : Zombie panic

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Souvenir de lecture : et sinon, c’est quand que cela commence ?

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Blog-o-livre (Blackwolf), La passion littéraire de Tristhenya, Le blog de Freelfe, Lectures trollesques (PtiteTrolle), Le dragon galactique (Tigger Lilly), Les lectures de Mylène, Nevertwhere, Ptite-boukinette (Azariel), Regard d’enfant (Thalia),  Un papillon dans la Lune, Unseelie’s diary (Thechouille) ont assisté aussi aux premières constructions de phrases de R.

CITRIQ

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Challenge Jeunesse YA.

Oh, une petite entrée pour le challenge jeunesse – young adult !

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Pic : Warm bodies par neeann.

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LACOMBE Benjamin – Ondine

21/04/2013 15 commentaires

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Ondine Benjamin LacombeTitre : Ondine
Auteur : Benjamin LACOMBE
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Hans de Ringstetten croise la route d’Ondine, une nymphe. Touché par sa beauté et sa personnalité, il la demande en mariage et la ramène au royaume. Le mariage scelle l’attribution d’une âme qu’elle n’avait pas. Mais sur les terres du prince l’attend Ursule, très intéressée par le prince.

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)°º•. Avec les livres de Benjamin Lacombe, il y a toujours un plaisir constant : celui de dévorer les illustrations. Il faut dire qu’il a particulièrement réussi Ondine avec une chevelure flamboyante des plus spectaculaires.
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Nous découvrons des références au préraphaélisme. Ce mouvement artistique est né au XIXe siècle grâce à deux figures majeures William Holman Hunt et John Everett Millais. Pour (ultra)résumer, on notait le pictural sur un dessin minutieux privilégiant les détails, avec des couleurs vives et tonales.
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Comme pour L’Herbier des fées, l’illustrateur nous propose des jeux de calques et imprimés pour l’eau. Elle est omniprésente, parfois en sous-latence. Ce procédé permet de décomposer ainsi tous ses mouvements, sa sensualité aussi. Il ouvre ainsi la porte au symbolisme de l’univers aquatique.

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Ondine)°º•. Cette histoire tragique s’articule autour de deux femmes : deux natures différentes, mais deux forces aussi : la terre et la mer. La très belle Ondine parait bien plus humaine dans ses sentiments même si elle ne peut s’extraire de sa condition.

Lacombe représente aussi le triangle amoureux Ondine-Hans-Ursule. C’est d’ailleurs sur cette relation à trois pour laquelle il faudra se sentir à l’aise s’il s’agit d’une lecture avec un public jeune.

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L’auteur s’est inspiré des textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux pour composer son récit doux amer. Il reprend et donne une nouvelle version du mythe des ondines mais dans le sens de la tragédie de la mythologie allemande : amour, jalousie et trahison sont les thèmes forts.

De plus, ce monde sombre est empli de méfiance et l’histoire se termine sans happy end. Si l’histoire et l’objet livre sont de bonne qualité, il ne déclenche pas de coup de cœur pour moi. Malgré les visages des personnages exprimés sous un trait rond et doux, la symbolique est particulièrement forte et le conte, complexe ; à conseiller pas avant 10 ans minimum.

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)°º•. Biographie
Né en 1982, Benjamin Lacombe est un illustrateur français. Il suit une formation à l’ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) et signe son premier contrat durant ses études. Connu et reconnu en littérature jeunesse, il utilise ses mains aussi bien avec des pinceaux qu’avec un stylo.
Son siteson blog.

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Ondine  ondine 03

Ondine

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Dans le chaudron :
¤ Blanche-Neige
¤ Grimoire de Sorcières
¤ La mélodie des tuyaux
¤ La petite Sorcière
¤ Le carnet rouge, en collaboration avec Agata Kawa
¤ L’herbier des fées

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Souvenir de lecture : cadeau d’anniversaire de la part de Valériane 😉

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Anarésume (Anassete), Bric à book (Leiloona), Délivrer des livres (Hérisson), Les histoires de Margaud, Les lectures de Liyah, Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Sous le feuillage (Laël) ont aussi été englouties par les flots.

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BOUSQUET Charlotte – La peau des rêves ~ L’aube des cendres, tome 4

18/04/2013 5 commentaires

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Aube des cendres La peau des reves Charlotte BousquetTitre : L’aube des cendres (La peau des rêves, tome 4)
Auteur : Charlotte BOUSQUET
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Sur l’île, Lorelei va être fiancée à Rain et sauve in extremis Anja blessée. Toutes deux vont devoir revoir les choses pour tenter de réagir : mais il est parfois difficile de sortir du trou qu’elles ont elles-mêmes creusé (et aidées par d’autres). La priorité est de retrouver Milan pour instaurer un semblant de stabilité. Mais tous ne partagent pas cette décision. Cependant, Najma la conteuse n’est guère plus en sécurité que ses héroïnes.

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)°º•. Nous retrouvons les mêmes personnages que « L’aube des chimères » tome 3 car il s’agit de la même histoire. Nous sommes toujours à Berlin, sur l’île du clan d’Ishtar. Ce dernier se compose d’Attalus, le régnant, sa mère Inger et son fils, Rain. Nous croisons aussi Nefer maitre d’œuvre et sculptrice. Will est le garde du corps de Lorelei. L’avantage d’une histoire écrite en deux tomes et de voir les personnalités se révéler ou évoluer au sein des pages.
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Anja arrive à se relever et c’est avec une rage bien accrochée qu’elle va avancer, grâce à quelques appuis. Les chapitres sont alternés entre Anja et Lorelei : deux narrations pour marquer la séparation des équipes mais aussi pour pouvoir suivre l’avancée dans chaque camp. L’introspection de Lorelei est assez profonde, elle se remet entièrement en question. Du côté de Najma, nous avons quelques révélations : on avance, on avance.

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L aube des cendres)°º•. Le post apocalyptique est toujours présent dans cet univers mais il est moins marqué. S’il servait de décor dans les premiers tomes, ici ce n’est que pour indiquer l’origine des mutations. Le descriptif du monde est plus atténué pour se concentrer sur l’essentiel soit les thématiques et le scenario mais aussi pour laisser de la place à l’imagination. Charlotte Bousquet se focalise sur la tolérance et l’acceptation de soi. On note aussi et toujours quelques références musicales – qui ont l’air d’avoir de l’importance pour l’auteure.

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)°º•. « L’aube des cendres » est un tome qui se dévore littéralement. J’ai apprécié davantage cette aventure à celle de Cléo (tomes 1 et 2) mais les livres forment un véritable tout : une histoire gigogne intéressante pour la manière dont elle est traitée et pour les valeurs sous-marines notamment sur le rapport humain. J’ai trouvé la fin particulièrement touchante.
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Je confirme donc que la saga se construit bien sur 5 tomes sinon on serait plus que frustrés sans connaitre la « fin » de l’histoire de la conteuse Najma. Selon Elbakin, nous connaitrons les derniers mots de celle-ci dans une nouvelle qui sera attendue pour 2014.
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« L’aube des cendres » est le quatrième tome de « La peau des rêves » et conclut la deuxième histoire de Najma. L’imbrication proposée par l’auteure est originale ; la série bénéficie d’un scenario ficelé et d’une belle plume grâce à laquelle tout est amené avec facilité. Certains passages sont un peu moins crédibles de par leur tournure mais ce livre jeunesse – à partir de 13 ans – trouvera son public aussi auprès des adultes. Voici une saga de qualité dont on attend maintenant les tout derniers mots.

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)°º•. Biographie

Née en 1973, Charlotte Bousquet est une touche à tout. Tout à la fois, elle est auteur, traductrice et créatrice de jeux de rôle. Elle est aussi passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes. L’illustration de couverture est de Mélanie Delon.

Son site, son blog.
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Dans le chaudron :
¤ Nuit tatouée, tome 1
¤ Nuit brûlée, tome 2
¤ Les chimères de l’aube, tome 3
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Souvenir de lecture : La fin, nous voulons la fin.
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Karline a aussi été émue par la fin de l’aventure d’Anja.
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Ce livre est une entrée pour le challenge Jeunesse/YA.
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions de L’Archipel.

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Pic : Ankh par mrzn89.

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LANDRESSIE Céline – Rose Morte ~ La floraison, tome 1

16/04/2013 20 commentaires

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La floraison Rose Morte Celine LandressieTitre : La floraison (Rose Morte, tome 1)
Auteur : Céline LANDRESSIE
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Trois épines tome 2, Flétrissures tome 3

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Arrivée en France en 1570, la famille de Greer a fêté depuis les 28 ans de leur fille Eileen, surnommée Rose. Toujours demoiselle, Edmund l’informe que contre toute attente (et surtout celle de son rejeton), ses fiançailles avec le Comte de Chaumontel seront rendues publiques lors de la soirée parisienne organisée par le Comte de Janlys. Mais Rose et son amie Charlotte de Carville ont plus d’un tour dans leur sac pour déjouer les plans du paternel. Nonobstant, lors de l’événement tant attendu, Rose se surprend à plonger dans le regard captivant d’Artus.

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)°º•. La brochette de personnages est dans l’ensemble assez attachante – pour différentes raisons – et savamment dosée.

Dans la famille de Greer, je demande le comte Edmund, papa adulé mais aussi homme d’affaires ; lady Mary quant à elle, pince sans rire et catholique jusqu’au bout des ongles aura su me faire sourire plus d’une fois, la représentant forcément avec la bouche en forme de cloaque de poule. Enfin, leur fille, Eileen et nommée Rose est la protagoniste. J’avoue avoir une large préférence pour les personnages à forte personnalité mais j’apprécie grandement quand elle s’avère proportionnée : les grandes gueules ou les capricieuses (qui généralement, ont aussi plein de pouvoirs ou des destins exceptionnels, le tout sans difficulté aucune)  me font généralement hausser les sourcils. On se rend compte que Rose n’est pas caricaturale : forte mais attachante, elle est tout feu tout flamme. Malgré sa résistance mentale, on perçoit très vite qu’elle peut aussi être à fleur de peau. Cette femme flamboyante est le premier point important et positif du roman.
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Personnages « secondaires » et non des moindres, nous trouvons les frères Holival. Le comte Artus de Janlys ainsi qu’Adelphe. J’ai été particulièrement surprise quant à mon ressenti : moi qui préfère les hommes au rôle de méchant (qu’ils le soient ou qu’on le leur donne) comme les assassins, j’avoue avoir largement préféré Adelphe. Je ne peux m’empêcher tout de même de pensert qu’il y a anguille sous roche pour l’un comme pour l’autre et j’attends – déjà ! – impatiemment la suite. Charmeurs, un poil sauvage, irrésistibles gentlemen, on ne peut pas ne pas être intrigué par ce beau combo.
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Enfin, dans l’entourage de Rose, nous découvrons également Charlotte de Carville et Jérôme. Petite note non secrète, puisqu’il y ait question de vampire : une hiérarchie se dessine à travers le récit. Céline Landressie reprend le mythe fondateur du vampire (des multiples formes du vampire ?) en important les bases et autres concepts qui tournent autour de ces ‘créatures’.

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La floraison Rose Morte)°º•. Céline Landressie a choisi la fin du XVIe siècle pour planter son roman : elle mêle fiction et histoire avec tout le naturel qu’il est possible d’avoir en écriture. Henri IV, la Ligue, les Huguenots et l’Edit de Nantes sont les piliers de l’époque. Cependant, si cet aspect plaira à ceux friands de récit historique, il pourra aussi seulement effleurer ceux qui ne s’y sentent pas à l’aise ou peu attirés.
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Toute en retenue, la plume de l’auteure esquisse un joli entrechat pour décomplexer une période relativement riche afin de l’utiliser judicieusement comme toile de théâtre. Elle décrit des ambiances raffinées, des décors de l’époque avec un luxe de détails dépeints : toilettes et vieilles pierres.

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)°º•. Quand la douceur de la soie côtoie le tranchant des poignards.

Lire « La Floraison », c’est avant tout une belle rencontre. C’est une sensibilité mise en exergue pour servir un récit de qualité. Il est question de destins romanesques et d’enjeux politiques, mais avant tout, de Rose. Le choix d’une narration introspective est pertinent car nous disposons du point de vue intime de la protagoniste mais aussi un peu d’omniscience. Nous savons certaines choses dont elle n’a pas une once d’idée : c’est assez jouissif comme procédé et développe considérablement notre empathie.
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L’action brute n’est pas au cœur du roman et pourtant, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Céline Landressie sait entretenir le mystère : elle révèle certains indices ici et là et dévoile d’autres particules de l’intrigue au compte-goutte. Il est de ces détails presque insignifiants qui méritent une seconde lecture (ou se rappelleront à notre bonne mémoire à la lecture des tomes suivants). Les dialogues sont réfléchis et apportent tous quelque chose, parfois de manière obreptice. C’est un véritable jeu de piste qui s’offre à nous.
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Historique, un brin polar, du genre fantastique, avec un peu de romantisme ou même des traces d’horreur, personne ne se risquera à étiqueter ce roman. La délicatesse de la plume est estimable : l’auteure prend le temps de narrer, de servir une profusion de détails et descriptions, de fignoler l’environnement : tout ce qui œuvre pour nous plonger dans l’ambiance. L’écriture soignée propose un vocabulaire choisi entrainant aussi une richesse et une intelligence des textes. L’ensemble est ingénieusement pesé.

Le livre propose un papier épais de bonne qualité ; la couverture réalisée par Magali Villeneuve sied à merveille au roman (combien de fois l’ai-je admirée avant de reprendre ma lecture ?)

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« La floraison » est un roman qui peut être qualifié d’historico-fantastique mais ce serait réducteur. Accompagnez Rose au caractère déterminé, se laissant piéger par le regard envoutant du Comte de Janlys. Suivez-la dans la sphère qui devient maintenant sienne et assistez au plus près à sa métamorphose psychologique. Grâce à une plume délicate, Céline Landressie entraine le lecteur dans une épopée vampirique, qui n’a pas à rougir en comparaison de ses confrères.

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)°º•. Biographie
Née en 1978, Céline Landressie s’avère davantage qu’une amatrice éclairée concernant notre Histoire, mais pas que. Elle est aussi la maman de Rose Morte, une pentalogie du genre fantastique dont « La floraison » est le premier tome. Le deuxième paraitra en mai 2013. Son blog

Pour découvrir prologue et chapitre 1, c’est par ici.

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Dans le chaudron :
¤ Le voleur de voix de Jean-Nicholas Vachon.

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Souvenir de lecture : charmant et habile du poignard.

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Accroc des livres (Mélisande), Book en stock (Dup) et Vampirisme (Madoka) ont aussi sombré dans les yeux d’Artus.

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Logo Lecture Equitable

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Il s’agit-là d’une nouvelle lecture équitable avec les Éditions de l’Homme Sans Nom.

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Céline Landressie (que j’ai torturé pour l’emploi du tutoiement) et les éditions de l’Homme Sans Nom.

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Pic : Vamp goddess par Tas-poetry.
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ALMANZA Jérémie & GAUTHIER Séverine – Coeur de pierre

14/04/2013 24 commentaires

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Coeur de pierre Almanza GauthierTitre : Cœur de pierre
Auteurs : Jérémie ALMANZA & Séverine GAUTHIER
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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Une nuit d’hiver, deux enfants naissent. Le médecin est formel : le premier, un garçon, est né avec une pierre à la place du cœur ; l’équipe médicale de la seconde entend très fortement les battements : la fille est née avec un cœur d’artichaut. Ils grandissent et un jour, se rencontrent.

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Coeur de pierre 02)°º•. Après « Aristide broie du noir », reviennent Séverine Gauthier et Jérémie Almanza pour reformer un duo de choc. Pour ce one shot, ils poussent la porte du conte métaphorique sur l’amour.
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Ce récit onirique livre une histoire à cœur ouvert. Sont nommés l’amour à plus d’une facette et la lutte entre la dépression et la joie de vivre. Grâce à une ligne sensible, Séverine Gauthier offre des protagonistes au cœur sensible. Par l’absence de bulle, on classifie cette bande-dessinée comme « muette ». Ce sont des textes en rimes, et même en alexandrins qui marquent le tempo du récit. La place du non-dit est aussi très importante. L’une est tournée vers le bonheur quand l’autre est tourné vers la souffrance. L’auteure joue aussi sur les expressions cœur de pierre, cœur d’artichaut, cœur d’or.
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Le lecteur est immédiatement happé par les illustrations. Elles me font irrémédiablement penser à celles d’Éco (travail d’Almanza & Bianco). Richesse des détails et couleurs magnifiques permettent de s’évader. La consistance de chaque planche est agréable, les infinités de nuances, tout aussi. L’univers du garçon au cœur de pierre s’avère dépouillé, ravagé et est composé de tons gris. Celui de la fille au cœur d’artichaut montre beaucoup d’énergie grâce aux couleurs vives ; elle est entourée aussi d’êtres vivants (plantes, oiseaux). Almanza avoue que l’influence burtonienne est toujours là, même si c’est en filigrane. Il tente de mettre en application une leçon sur le contraste, sur la force d’une illustration détaillée si elle est précédée par une plus épurée. Il travaille toujours de la même façon : le dessin est réalisé au crayon (davantage mis en exergue pour Cœur de pierre que sur ses autres travaux), il ajoute de l’aquarelle puis les couleurs et les ambiances sont parfaites via Photoshop.

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L’enfant au cœur de pierre était né en décembre,
Et tous les médecins lors de l’auscultation
Annoncèrent aux parents qu’ils ne pouvaient entendre
Les battements du cœur de leur petit garçon.

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Coeur de Pierre 01)°º•. Aussi bien des dessins que des textes, il se dégage une grande délicatesse. La dualité des deux mondes est très bien traduite : sombre et lumineux ; ce qui reflète aussi le degré de bien-être des deux personnages. Subtil, sensible et fascinant, je ne manque pas de superlatifs pour décrire ce petit livre. La thématique de l’enfance malheureuse y prend ses quartiers : un peu de tristesse mais tellement de beauté ! La fin laisse place à l’interprétation ; qu’on ressentira chacun à sa façon.
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« Cœur de pierre » présente le même format et le même mode de narration que « Aristide broie du noir » publié en 2008. Après leur première collaboration, ils ont décidé de remettre le couvert sur un travail commun qui leur a semblé plus fluide car ils se connaissaient mieux et l’accord de leurs univers est un grand atout. Ils communiquent de la douceur et de la justesse pour une histoire intimement liée à l’émotion. Voilà un livre qui se feuillette du bout des doigts, les yeux grands ouverts.

Le livre a été publié en collection jeunesse, et s’avère pour tout public. Au vu de son petit prix par rapport à ce qu’on a l’habitude de croiser, il serait bête de résister.

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Ouvrez « Cœur de pierre » et plongez dans un monde aux couleurs contrastées et à la cadence poétique menée en alexandrins. Tant pour l’histoire que pour les illustrations, cette petite bande dessinée a tout pour séduire petits et grands. Gauthier & Almanza représentent un combo accompli pour faire naitre d’emblée des sentiments chez le lecteur.

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)°º•. Biographies
Née en 1977, Séverine Gauthier se trouve à la plume. Auteur scénariste, elle est la maman de plusieurs ouvrages. Son blog.
Côté dessinateur, c’est Jérémie Almanza qui officie. Né en 1982, il est subjugué par de nombreuses références (les romans de Roald Dahl, Max & les maximonstres et Les Contes de la rue Mouffetard). On peut voir ses productions,  .

Pour découvrir une preview de Cœur de pierre, c’est par ici.

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Souvenir de lecture : C’est beau mais triste, mais beau…

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Dans le chaudron :
¤ Eco – La malédiction des Shacklebott, tome 1
¤ Eco – La bête sans visage, tome 2
¤ Aristide broie du noir d’Almanza & Gauthier

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Bricabook (Leiloona), La bibliothèque de Noukette, Mes lectures de l’imaginaire (Olya) ont aussi déclaré le coup de cœur.

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