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MALERMAN Josh – Bird box

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Bird box Josh MalermanTitre : Bird box
Auteur : Josh Malerman
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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Les suicides violents se succèdent, le monde semble devenir fou sans aucune raison ou explications à ses gestes. Malorie tombe enceinte alors que les chaînes télévisées égrènent ce genre de nouvelles de plus en plus fréquemment. Puis elles ont cessé d’émettre, les gens ont commencé à se rassembler pour mieux faire opposition à cette menace sans visage.
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)°º•. Depuis quelques temps, Malorie, Garçon et Fille ne sortent plus du tout et vivent les yeux bandés. Elle veut tirer le meilleur des enfants de quatre ans, leur donner les compétences pour survivre au mieux. C’est toute une éducation du bruit, du son et de l’écoute qui se met en place dès les premières minutes de leur vie. Malorie peut paraitre froide voire même dure mais cette distance voulue sert à déshumaniser les rapports sociaux et rendre ces enfants indépendants. Puis le jour préparé avec minutie arrive : c’est une véritable course contre la montre qui se déroule, une fuite terrible.

Et parmi les êtres vivants – à défaut de pouvoir dire personnages – il y a ces créatures : on ne sait pas à quoi ils ressemblent ni même vraiment s’ils existent.

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Jusqu’à quelle distance quelqu’un peut-il entendre ?
Il faut que les enfants entendent dans les arbres, dans le vent, dans les rives qui mènent à un monde rempli de créatures vivantes. La rivière est un amphithéâtre, s’avise Malorie, les mains sur les rames.
C’est également une tombe.
Il faut que les enfants écoutent.

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)°º•. Comment Bird box est arrivée entre mes mains ? Totalement par hasard. J’ai simplement misé sur la couverture car je n’ai lu ni le quatrième ni une chronique d’un blogueur. Parfois, je fais ma warrior (mais si, tenter une lecture mystère est un level d’aventure assez élevé pour moi, respectes)
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Le point de vue narratif est celui de Malorie. Le rapport avec les personnages est un peu étrange dans cette histoire car notre attachement n’y est pas franc, comme s’ils manquaient un peu d’épaisseur. Et pourtant, la trame nous captive. Le récit du présent est entrecoupé de flashbacks qui nous ramènent aux premières vagues de suicide. Ils se mélangent pour nous montrer le vécu de Malorie.
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Il s’avère être un post apo efficace : après l’hécatombe de l’humanité, les personnes doivent survivre en explorant de nouveaux territoires avec de nouvelles règles du jeu. C’est le récit du grand départ, des choix effectués par les personnages et ce qu’il en découle.
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Le « mal » qui fond sur la vie de Malorie est inconnu. Rien n’est prouvé que ce soit le fait de voir les monstres qui poussent les gens à mettre fin à leur jour. Ils doivent braver la vérité et vérifier les hypothèses qui formulent pour survivre tant bien que mal. Leur situation est précaire voire désespérée. L’atmosphère pesante travaille l’oppression ressentie lors de notre lecture.

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Bon, leur disait-elle souvent, autour de la table de la cuisine. Fermez les yeux.
Ils s’exécutaient aussitôt.
Qu’est-ce que je suis entrain de faire ?
Tu souris.
Exact, Fille. Comment l’as-tu deviné ?
Tu respires différemment quand tu souris, maman.
Et ils recommençaient le lendemain.

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Blindfolded Toymiko)°º•. La tension est palpable, la menace du roman fait appel à nos propres peurs. Et comme c’est assez proche de ma réalité, l’histoire a fonctionné : il m’a déstabilisée et m’a happée. J’ai été très réceptive, les capteurs sensoriels déployés à 100% par les sensations liées à la peur.
Alors que je souhaitais lire au lit, mon reader a freezé et j’en étais presque contente. J’ai lu assez vite « Bird box » pour ne pas être confrontée à cette histoire avant d’aller me coucher (et de cauchemarder car je suis une petite nature).
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Le pouvoir de suggestion y tient un grand rôle : l’imagination galope. Le rythme est bien mesuré et rend l’histoire addictive. Le plus gros est basé sur le background. Les scènes d’actions sont bien décrites, je pense notamment au moment d’aller chercher l’eau dans le puits et quand Malorie, assise dans la barque, a la sensation que quelque chose frôle son bandeau. L’immersion est très grande pour moi. Le roman m’est apparu comme bref et intense.
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Dans l’ensemble, je trouve que l’intrigue est bien traitée. Le lecteur soulèvera des hypothèses mais ne recevra pas de réponse, pas de solution, pas d’explication. C’est aussi ce qui fait l’intérêt du livre et entretient le saisissement du lecteur. Je reste encore en réflexion quant à la fin. Percutant, immensément entrainant, j’ai « vécu » avec ce livre que je considère comme terriblement efficace. Comme il atteint dans le mille le but que je recherche dans mes lectures, mon plaisir a été total.

[Spoiler : surligner pour lire] Je peux comprendre que l’intrigue paraisse linéaire une fois la lecture terminée, mais quand j’étais “dedans”, mon imagination m’emmenait vers plein de directions différentes. Et pourtant, je n’ai pas été déçue du chemin pris par l’auteur.
Le seul point où je suis vraiment tatillonne, qui s’avère aussi secondaire, ce sont les synonymes employés pour « cage » : non, on ne met pas les oiseaux en boite ni même ‘dans’ un mot angliciste « box ».

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« Bird box » de Josh Malerman est un récit qui se vit : plongé dans un univers inconnu, nous découvrons la « nouvelle donne » par les yeux de Malorie. Appréhension, peur et même répugnance, l’auteur est à l’aise pour jouer avec nos sensations. Cette histoire ne propose pas de solution ni d’explication quant à l’intrigue développée. Il se lit, voire même se dévore et pourrait vous déclencher quelques frissons.

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extraits bird box Josh Malerman.

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Souvenir de lecture : Garder le bandeau bien serré.

Dans le chaudron :
Des lecture addictives
¤ La trilogie Silo de Hugh Howey
¤ La saga Locke & Key de Joe Hill & Gabriel Rodriguez

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logo Halloween 2014

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Une lecture parfaite dans le cadre d’Halloween ! (évidemment)

Book en stock (Dup), Imaginelf, La prophétie des ânes (Cornwall), Marmelade de livres (Natacha), Mes imaginaires (Sandrine), Muti et ses livres, My Inner Shelf (Carole), Plume de Cajou ont peut-être eu un peu de mal à ne pas soulever leur bandeau.

CITRIQ

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Pic : Blindfolded par Toymiko.

  1. 20/10/2014 à 16:46 | #1

    Le fait qu’on ne sache pas est ici un plus, alors que parfois, ça peut s’avérer décevant. Du doute nait la peur, la peur efficace.
    Le truc qui m’a titillée moi, c’est tout ce que ces gens (qui sont « aveugles » depuis peu) arrivent à faire, notamment dans leurs déplacements extérieurs…

    • 20/10/2014 à 21:49 | #2

      Oui, je suppose qu'en tant qu'auteur, cela doit être très particulier et demander des compétences particulières pour qu'une histoire sans élément de réponse puisse être aussi forte. Oui, il y a quelques facilités sur les déplacements, sur la route mais aussi les kilomètres sur l'eau...

  2. 20/10/2014 à 19:39 | #3

    J’ai aussi adoré le livre (mais je ne t’apprends rien 😉 ). C’est vrai que ça force c’est sa suggestion, chacun peut y voir ce qu’il veut.

    • 20/10/2014 à 21:49 | #4

      ... ou les imaginer tour à tour créatures monstrueuses physiquement ou sans substance.

  3. 20/10/2014 à 23:44 | #5

    Wow, décidément, je ne vois que des bonnes chroniques sur ce livre 🙂

  4. 21/10/2014 à 08:01 | #8

    Comme quoi, chez certains ça fonctionne parfaitement, chez d’autres beaucoup moins (je ne parle pas de moi, je ne l’ai pas lu)…

    • 21/10/2014 à 12:22 | #9

      Oui, c'est une affaire de ressenti :) Et notre vécu, notre vision des choses jouent pas mal. Je trouve ça chouette, aussi.

  5. 21/10/2014 à 10:02 | #10

    Tu m’intrigues vraiment avec ce livre.
    J’en ai lu du bien comme un peu de moins bien, mais j’ai envie de le découvrir pour me faire mon idée.

  6. 21/10/2014 à 12:18 | #13

    Le pouvoir de suggestion a totalement fonctionné chez moi, quelle flippe ! Bon par contre derrière ça je le trouve un peu limité. Mais son efficacité est bien réelle ^^

    • 21/10/2014 à 12:24 | #14

      Oui, mais je pense que c'était un parti pris par l'auteur. Il n'a peut-être pas senti qu'en développant davantage, il arriverait au même résultat pour saisir quelques lecteurs ?

  7. 22/10/2014 à 03:41 | #15

    Bon, bon, bon… je vais le lire bientôt bientôt! Ton billet m’encourage à participer à la LC avec Cess!

  8. 23/10/2014 à 17:10 | #17

    Voilà un livre qui doit constituer une expérience de lecture bien déroutante ! Cela m’intrigue, j’aime bien les livres qui sortent un peu des sentiers battus ^^

    • 26/10/2014 à 19:46 | #18

      Oui, il faudrait que tu t'y essaies pour voir si tu es prise entre les pages !

  9. 28/10/2014 à 11:35 | #19

    Je le vois partout celui-là, une tentation supplémentaire.

    • 28/10/2014 à 12:05 | #20

      J'espère que tu n'as pas lu trop de chroniques... car souvent la déception peut poindre si on en attend trop :/ Mais je ne me voyais pas parler de ce livre, alors que c'est un coup de cœur :)

  10. 30/10/2014 à 11:31 | #21

    J’ai très envie de lire ce livre! halala plus le temps passe plus ma PAL augmente alors que ça devrait être l’inverse!!

    • 30/10/2014 à 20:58 | #22

      Mouahahah :) Cela me fait la même chose, tu sais... (on est perdues !)

  11. 01/11/2014 à 10:12 | #23

    C’est vrai que ce livre renvoie à nos propres peurs et notamment celle d’évoluer dans le noir et de ne rien voir ! En tout cas, voilà un roman très efficace, bien stressant ! Et pour ce qui est des créatures, je les ai imaginées un peu comme des être désincarnés…

  1. 20/10/2014 à 11:44 | #1
  2. 01/11/2014 à 10:45 | #2
  3. 24/11/2014 à 09:45 | #3
  4. 25/12/2014 à 13:01 | #4
  5. 31/12/2014 à 12:34 | #5
  6. 19/02/2015 à 14:14 | #6
  7. 25/03/2015 à 14:08 | #7
  8. 29/12/2018 à 22:27 | #8