Archive

Articles taggués ‘univers sans magie apparente’

COLIN Fabrice – Bal de givre à New-York

22/02/2011 24 commentaires

.

Titre : Bal de givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut

.
Anna Claramond reprend tout juste connaissance. La voiture de Wynter Seth-Smith vient de la renverser. Ce dernier s’excuse et n’hésite pas à lui laisser ses coordonnées si elle a un souci ou besoin d’aide. Anna rentre chez elle, la tête embrumée. Elle se souvient de son nom mais les autres informations reviennent au compte-goutte. Plus tard, Wynter, fils héritier d’une célèbre dynastie, l’invite officiellement comme cavalière à une grande soirée familiale. Après avoir traversé une ville blanche et somptueuse, la voici aux portes du building des Seth-Smith. Elle rejoint Wynter mais se fait agresser par le Masque, cet étrange fugitif recherché par la police. D’étranges indices lui parviennent. Sa mémoire lui fait actuellement défaut… mais qui est-il ? Que se cache-t-il sous le Masque ?

.
.
)°º•. Anna Claramond est coincée dans une grande solitude. Elle prend des décisions irréfléchies car elle a du mal à se relever de cet état cotonneux depuis son accident. On s’attache très vite à elle, on la plaint et bien souvent on aimerait l’aider. Heureusement, Jacob, son majordome télé kinésiste est d’un soutien inconditionnel. Il représente, avec le manoir les deux valeurs sûres d’Anna. Wynter Seth-Smith est le fils de Jareck et Myra. Les relations sont un peu conflictuelles avec sa sœur Iris. Mais dans l’absolu, il a 16 ans, est sûr de lui et profite de la vie. Il se comporte comme un homme mature, expérimenté et séducteur… et à vrai dire, c’est peut-être un des points sur lesquels je trouverai le roman pas assez réaliste. Enfin, nous avons Le Masque, un homme inconnu qui tague New York la blanche à coup d’extraits de sonnets de Shakespeare.

.
.

)°º•. Tout comme dans « A vos souhaits » et « Les vampires de Londres », je donne une mention spéciale aux décor & ambiance. Les descriptions des lieux sont superbes et magiques. Nous avons un blanc surréaliste qui vêt New-York en donnant un aspect « enchanteur » indéniable. Tout cela contribue à l’imagination et propose une histoire très imagée. L’ambiance feutrée mise en place traduit très bien la sensation d’être sous une « pluie » de flocons, en pleine nuit, au cœur de l’hiver. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons dans le dos. Cette faculté à transmettre les émotions comme si c’était nous qui les ressentions, est prodigieux. Je noterai aussi que les grandes atmosphères siéent au suspense. Le tout emballé d’un peu de steampunk avec le manoir victorien et Orpheus, la voiture à trois roues de Clara finira par vous griser.

.
.

)°º•. J’avoue avoir déjà lu le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox » et « A vos souhaits » qui sont, avec ce livre-ci dans des registres complètement différents. On y notera une certaine cohérence : le fait que Fabrice Colin se balade, qu’il maitrise et que sa plume est agréable (et là, on a presque envie d’être plus tard, quand on sera « grand », Fabrice Colin).
Ce livre jeunesse se lit d’une traite, il est un poil petit pour rassasier la lectrice que je suis, mais on ne reste pas sur sa faim. J’ai été emportée dès les premiers mots, une très grande force (encore !) de Colin. Sans aucun doute, c’est la qualité de narration qui joue le plus grand rôle : notre Anna Claramond est narratrice et nous avons également accès à ses pensées.
.

En plus d’être happée par l’histoire, je trouve le tout très poétique et d’une sensibilité particulière. Le récit est grandiloquent, les indices et hypothèses sont palpitants. Nous avons un doute omniprésent de ce qu’il va se passer. C’est comme si nous ne parvenions pas réellement à saisir ce que l’on croit entr’apercevoir, et passez-moi l’expression, mais c’est jouissif. On partage beaucoup au cours de cette histoire : la peur de notre héroïne et la jubilation en suivant ses pas. L’auteur joue avec l’ambiguïté, les apparences et les sensations.
.

Le seul reproche que j’aurai à formuler (ici sur le livre en tant qu’objet, pas sur le récit) est que « trop de détails, tue le détail ». Sans aucun doute, le quatrième de couverture n’est pas à lire avant d’entamer le livre et que les quelques mots du service presse accompagnant le livre sont de gros spoileurs vilains méchants pas beaux.
Mais sinon, le roman est un poil rapide et tiré par les cheveux, et je pense notamment à l’instant où Anna est sans dessus-dessous dès le premier baiser. Je trouve l’épilogue un peu plus faible que le reste… mais ça, cela doit être mon côté « mais quoi, il/elle tue personne ? » que j’expose dès que je lis des livres et vois des films et séries. Je n’ai rien à cacher, je suis plus « zombiiiiie » que « love storyyyyy ». Et oui, il y a un petit côté sirupeux dans cette histoire mais beaucoup aimeront.
.

Bref, un univers travaillé, une fluidité dans le récit, du suspense créé par les mots, une plume agréable, un bon moment de lecture. Approuvé !

.
.
)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.

.
.

)°º•. Extrait
.

.
.

————————————————————————~*

.

Souvenir lié à cette lecture : Ah du Colin, rien que du Colin !
.

D’autres avis disponibles chez : Bricabook (Leiloona), Lire oui mais quoi ? (Yue Yin), Oceanicus in Folio (Bladelor), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret).

..
Pics : #01 Long winter par Moroka323 ; #02 Boardwalk par Flaure ; #03 New York City par Zairaam.

.

.

Ange – La flamme d’Harabec

27/11/2010 22 commentaires

.

Couverture du livre "La flamme d'Harabec" écrit par Ange, publié aux éditions BragelonneTitre : La flamme d’Harabec (Ayesha, tome 2)
Auteurs : Ange
Plaisir de lecture : Livre à découvrir
Tome 1, tome 3

.

Après que Marikani ait retrouvé son trône à Harabec, Arekh et elle ont une divergence sérieuse d’opinions. Arekh quitte donc la capitale pour vivre sa vie… et s’engage dans l’armée contre le peuple de Marikani. Au passage, une petite fille du Peuple turquoise s’entiche de notre homme et va le suivre dans ses aventures. Cependant, la rebellion gronde : les esclaves commencent à se rebeller. Un grand concile est tenu entre les chefs des peuples pourtant ennemis, afin de décider les orientations à prendre. Alors que Marikani tenter de lutter contre les répressions, les représailles religieuses se font de plus en plus fortes et nombreuses.

.

.

Illustration placée en couverture pour le livre La flamme d'Harabec d'Ange)°º•. Ce deuxième tome nous montre des personnages principaux faibles. Ils n’ont plus confiance en eux, ils s’interrogent et font des bêtises. Leur comportement est passablement énervant. On en vient même jusqu’à leur parler « non, mais fais pas ça… fais pas ça, je t’ai dit ! Et voilààà, t’as foutu ta m*rde, t’es content, hein ?! C’est malin… C’est bien fait », etc.

.
Marikani, reine d’Harabec est une pauvre petite chose. Le couple Ange a décidément montré le « pire » côté de sa personnalité. Il faut bien avouer qu’elle fait tout de travers, c*nnerie sur c*nnerie !
Arekh ne vaut pas mieux qu’elle. Cependant, bien que ses croyances soient brisées, on remarque qu’il s’en remet quelques fois aux dieux (le geste d’Ishka, avec le lancer de cailloux pour déterminer la direction ou la décision à prendre) ou alors, à sa folie. On verra d’ailleurs sa très forte haine raciale fondre comme glace au soleil au fil des événements. On développe un sens de l’ironie relativement fort en lisant leurs déboires, ponctué de « ooooh, les pauvres ».

.

D’autres personnages gravitent autour d’eux, il y a notamment cette fillette du Peuple Turquoise, la petite esclave suit Arekh qui l’a aidée à partir d’Harabec. Elle est plutôt discrète et non démunie d’une intelligence certaine. Par contre, elle manque régulièrement à l’appel au milieu du livre, les auteurs l’auraient-ils oubliée ?

Vashni a tout pour elle, est une businesswoman de taille. Elle fait partie de la cour de Marikani mais ne fait pas l’intelligente lorsqu’elle descend dans les mines avec sa reine. Elle fera partie de la caravane royale pour se rendre au grand concile en Salmyre. Quant à Liénor, la compagne de toujours de Marikani, elle est dans l’ombre. Toutes deux se sont prises en grippe et pourtant elle demeure toujours un soutien pour la souveraine.

Parmi les personnages les moins sympathiques, nous ferons la connaissance des liseurs d’âme et de Leosimba : ces religieux vont montrer la force de leur pouvoir.

.

.

Esquisse préalable à la mise au propre de la couverture pour le livre La flamme d'Harabec)°º•. Ce tome ne laisse pas le lecteur indifférent : le couple Ange a mis l’accent sur les émotions des personnages, ce fameux temps où vient l’introspection. L’histoire se déroule sur fond « dramatique ». Les descriptions sont très bien réalisées, on entre de plain pied dans le décor, les ambiances sont soignées : Les mines oppressantes, le rouleau compresseur des Mérénides, Salmyre la magnifique et dangereuse. La ville Salmyre, scène des plus grands événements est étincelante… de pierres précieuses ou de lames de couteaux ?
.
Ange utilisent des chapitres courts pour nous donner une accélération de lecture au même titre que l’accélération de l’histoire et l’enchainement des événements.
Ce livre se concentre donc sur la partie « chaos & sang » de l’histoire. Pour allumer la flamme, il faut la rébellion du Peuple turquoise ; pour que le feu couve, il faut qu’il s’unisse autour d’une même croyance !

.

.

Portrait en noir et blanc de Ange, pseudonyme du couples d'auteurs Gérard et Anne Guéro)°º•. Sous le pseudonyme d’Ange, nous retrouvons Anne et Gérard Guéro, nés respectivement en 1966 et 1964. Ils sont connus non seulement pour leurs romans « médiéval fantastique » mais également dans le monde de la bande dessinée et pour l’écriture de scenarios de jeux de rôle. Ils sont souvent étiquetés gentiment « auteurs prolixes ».
.

Je possède à la maison, la trilogie collector pour les 10 ans de Bragelonne dont la couverture sublime est née de l’imagination de David Oghia. Cette trilogie existe aussi en trois volumes dont le nom est « Les lunes de Tanjor » et dans une intégrale nommée « Ayesha – La légende du peuple turquoise ».

.

Couverture du livre "Ayesha" spécial 10 ans de Bragelonne Couverture du livre Ayesha, première édition publiée chez Bragelonne

.

Voilà et sinon je vous livre la dédicace de mon édition, car je la trouve superbe 🙂

A Alain Nevant, Stéphane Marsan, Barbara Liano et Oliviet Dombret, qui ont tous été importants pour moi pendant et après la rédaction de ce livre. (Et pour certains, avant aussi). Je voudrais ajouter qu’une des raisons pour lesquelles Stéphane Marsan est dans cette dédicace est qu’il y a quarante-huit heures, il m’a dit : « Tu as quarante-huit heures pour trouver une dédicace, et cette fois, tu serais gentille de ne pas m’oublier ». Et non, Stéphane, tu ne changes pas un mot de ce truc.

.

Ah, et petit jeu des sept différences : sauras-tu les retrouver parmi ces deux couvertures ?
Alors à votre avis, est-ce l’illustrateur qui a modifié sa composition ou…?

.

Couverture du livre "La flamme d'Harabec" écrit par Ange, publié aux éditions J'ai lu Couverture du livre "La flamme d'Harabec" écrit par Ange, publié aux éditions J'ai lu

.

.

)°º•. Extrait

.

.

————————————~*

.

Dans le chaudron :
¤ Le peuple turquoise, tome 1
¤ La mort d’Ayesha, tome 3

.

Souvenir lié à ma lecture : Je me suis demandée dès les premières pages, si je n’avais pas zappé un tome. Nous passons d’un premier tome aux personnages principaux forts à un deuxième tome où ils sont de vraies loques.
.

Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
D’autres avis disponibles sur la trilogie complète chez : Fantasy au petit-déjeuner (Salvek), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Parchments of Sha’ (Shaya).

.
Pics : #01 Extrait de la couverture de Bragelonne ; #02 Croquis de la couverture ; #03 Portrait d’Ange ; #04  Couverture de J’ai Lu ; #05 Couverture de J’ai Lu.
.

Ange – Le peuple turquoise

16/10/2010 18 commentaires

.

Couverture du livre Le peuple turquoise d'Ange, publié aux éditions BragelonneTitre : Le peuple turquoise (Ayesha, tome 1)
Auteur : Ange
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3

.

Rien ne laissait présager la rencontre entre Arekh, galérien prisonnier et Marikani, héritière de la ville d’Harabec. Après que leur galiote ait coulée, les voilà en fuite. Pour des raisons différentes, l’un doit fuir les autorités, la seconde doit retrouver sa cité ; ils vont devoir durement coopérer durant un bout de chemin, toute personnalité prise en compte. Ils feront face à de nombreux obstacles montés par l’émir, ennemi juré de notre Reine et devront rejoindre coûte que coûte Harabec. Alors que le chemin promet de ne point être reposant, l’arrivée à la capitale le sera encore moins, au vu des multiples intrigues politiques.

.

.

)°º•. Marikani et Arekh, coéquipiers bien malgré eux nous entrainent tour à tour dans les mines mystérieuses des émirats et au pic d’une montagne atypique. Ensemble, et avec Liénor, la suivante de Marikani, nous entrons dans un pays aux influences arabisantes et perses. Les rapports humains semblent un peu superficiels dans la bonne première partie du bouquin mais on arrive tout de même au fil des pages, à s’y attacher.

.

Le gros atout des personnages demeurent les différences des origines sociales et raciales qui cohabitent bon gré mal gré. On y notera que l’esclavage est un des thèmes épineux de l’histoire : les asservis sont captifs de droit divin. Ce sont les divinités stellaires qui ont indiqué dans une de leurs constellations que les gens aux yeux bleus sont les reclus. Une tache entre les omoplates de chacun valide leur soumission. C’est pourquoi, les gens aux yeux bleus (le peuple turquoise) ne peut devenir libre, ni en rachetant son droit à la liberté, ni par affirmation de son propriétaire.

.

En Ayesha, les héritiers de la lignée d’Harabec sont des rois-sorciers. Ils disposent donc de pouvoirs particuliers. Le lien entre la force du souverain et du destin du peuple est le plus intéressant : la force de l’héritier d’Harabec est étroitement liée à celui du pays. Si la force est conséquente, le royaume est politiquement fort, les récoltes abondantes et les habitants heureux. L’inverse est aussi vraie.

.

Le passé et le présent d’Arekh es Morales sont inconnus. Notre brave gars se la joue un peu égoïste, profondément impulsif et bad boy sur les bords. Il n’empêche que contre toute attente, il aidera les survivants de la galère coulée à rejoindre la terre ferme et même plus. Il se frottera au caractère de Marikani aya Arrethas, héritière puissante et en passe de devenir officiellement la reine d’Harabec. Tour à tour très mystérieuse et presque sympathique, Marikani saura se montrer persévérante et forte, malgré quelques réactions absurdes. Elle est accompagnée par Liénor, une suivante et amie. Cette dernière voue une haine terrible à Arekh, et ne veut que deux choses : que Marikani survive et qu’Arekh trouve la mort. Elle demeure insaisissable et son identité relativement secrète.

.

)°º•. Ayesha est un monde où les croyances religieuses des astres sont fortes. On se rend vite compte que le poids des traditions, l’ambition et le fanatisme font accepter au peuple, l’esclavage de personnes dont la seule « faute » s’arrête à un de leurs attraits physiques, les yeux bleus.

.

L’écriture en elle-même est très bien, rien à reprocher. Le rythme demeure un peu faible, on sent pourtant qu’il y a une véritable maitrise de la plume et on se dit « mais quand est-ce que le livre va exploser et qu’on n’ait plus envie de le quitter ?! ». Les très bonnes descriptions permettent de se plonger dans une ambiance romanesque, qui sent bon le mystère et les épices.

Quelques faits restent prévisibles et il n’y a pas beaucoup d’originalité mais les éléments sont bien tenus. Les stratégies d’intrigue sont bien menées quoiqu’un poil tirées par les cheveux. Il reste tout de même des moments de suspense où le rythme de lecture s’accélère.

.

Un premier tome qui nous permet de rentrer dans l’univers d’Ayesha, de nous frotter aux caractères hétéroclites des personnages et de baigner dans les enjeux politiques gigantesques d’Harabec et des émirats. Il faudra attendre la seconde moitié du livre pour commencer avoir un rythme pulsé et du pep dans l’intrigue principale.

.

)°º•. Sous le pseudonyme d’Ange, nous retrouvons Anne et Gérard Guéro, nés respectivement en 1966 et 1964. Ils sont connus non seulement pour leurs romans « médiéval fantastique » mais également dans le monde de la bande dessinée et pour l’écriture de scenarios de jeux de rôle. Ils sont souvent étiquetés gentiment « auteurs prolixes ».

.

Je possède à la maison, la trilogie collector pour les 10 ans de Bragelonne dont la couverture sublime est née de l’imagination de David Oghia. Cette trilogie existe aussi en trois volumes dont le nom est « Les lunes de Tanjor » et dans une intégrale nommée « Ayesha – La légende du peuple turquoise ».

Voilà et sinon je vous livre la dédicace de mon édition, car je la trouve superbe 🙂

A Alain Nevant, Stéphane Marsan, Barbara Liano et Oliviet Dombret, qui ont tous été importants pour moi pendant et après la rédaction de ce livre. (Et pour certains, avant aussi). Je voudrais ajouter qu’une des raisons pour lesquelles Stéphane Marsan est dans cette dédicace est qu’il y a quarante-huit heures, il m’a dit : « Tu as quarante-huit heures pour trouver une dédicace, et cette fois, tu serais gentille de ne pas m’oublier ». Et non, Stéphane, tu ne changes pas un mot de ce truc.

.

)°º•. Extrait :

.

—————————————————-~*

.

Dans le chaudron :
¤ La flamme d’Harabec, tome 2
¤ La mort d’Ayesha, tome 3

.

Souvenir lié à ma lecture : mais comment vais-je pouvoir emmener un livre de plus de 600 pages dans mon sac ?

.

Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
D’autres avis disponibles sur la trilogie complète chez : Fantasy au petit-déjeuner (Salvek), Mes lectures de l’imaginaire (Olya), Parchments of Sha’ (Shaya).

.

Pics : #1 par Dk-Raven ; #2 par Muady ; #3 Mardin city par Orcunceyhan ; #4 portrait d’Ange ; #5 Couverture 10 ans de Bragelonne ; #6 Couverture intégrale chez Bragelonne.

.

CLARKE Susanna – Jonathan Strange & Mr Norrell

09/04/2009 34 commentaires

.

Titre : Jonathan Strange & Mr Norrell
Auteur : Susanna Clarke
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

.

Dans une Angleterre meurtrie, en 1806, George III veille sur son peuple. La magie en ce territoire a disparu en même temps que le Roi Corbeau, il y a de ça, maintes années. Aux prises des guerres napoléoniennes,  les britanniques ne savent plus où donner de la tête ni à quel saint se vouer. Le gouvernement de Gladstone remet alors aux mains des magiciens, le sort de la nation.
.

En ces temps mémoriaux, Mr Norrell travaille pour la restauration de la magie, et sera alors alerté et devra offrir ses services à son pays. Afin de s’établir en référence incontestée, Mr Norrell essaye tant bien que mal de s’incruster à la mondanité so british. Les personnes qui façonnent sa notoriété l’inciteront alors à prendre un apprenti. Jonathan Strange devra alors apprendre à composer avec un maître imbu de lui-même et individualiste pour s’instruire à la magie.
.

Cependant, les élucubrations de Mr Norrell ne se dérouleront pas comme prévues, et Jonathan Strange se tournera vers les côtés sombres et profonds de la magie, se détournant petit à petit du monde couvé par l’hégémonie de son maître.

.
.

)°º•. En ce livre, la magie est une science exacte. Elle devient alors un privilège réservé à une élite restreinte, soit… Mr Norrell seul en son nom. C’est ce qu’il nommera « la restauration de la magie anglaise ». Cette dernière est alors assujettie aux relations et à un certain lobbying.
.
Ce livre s’inscrit avec beaucoup de détails précieux tant pour la description, les lieux géographiques ou même la chronologie : on bascule facilement dans une sommes de références et de précisions pseudo historiques. On rentre alors dans une Angleterre de rêve et de magie où l’Histoire est revisitée avec finesse et habilité.
Le livre se révèle de plus en plus noir, et le suspense grandit au fil des pages. Le roman est composé de trois volumes distincts, dont le suivant est plus fort que le volume précédent.
.
L’histoire n’est pas linéaire, les débuts peuvent paraître longs (voire très longs pour certains lecteurs) mais la troisième partie est réellement salvatrice. D’autres stipuleront que la fin est bâclée mais ne serait-ce pas un sentiment de frustration ? Car la fin est tout… sauf comme on l’imagine.

.
.

)°º•. Qu’ils soient principaux ou plus anonymes, tous les personnages sont façonnés avec grand soin, entre retenue et humour, « à l’anglaise ». Nous y retrouvons, également pour le côté historiques, des personnages célèbres, qui ont existé en chair et en os, comme Lord Wellington et Lord Byron. Le premier connu en tant que vainqueur de Napoléon à Waterloo, le second, illustre poète britannique en littérature romantique.
.

Comme dit précédemment, la sempiternelle lenteur ressentie par de nombreux lecteurs est pour moi l’opportunité de développer et de camper les caractères des personnages et même plus : avancer avec eux en évaluant les modifications spécifiques à leur propre expérience. Pour une fois, que l’on n’accuse pas le contraire à un roman… ! L’humain serait-il alors toujours mécontent de ce qu’il possède ?
.

Les deux personnages principaux, Strange et Norrell, vont tenter de rendre ses lettres de noblesse à cette science tombée en désuétude.
.

Norrell est pour sa part, relativement fier et imbu de lui-même. On pourrait alors lui ajouter les défauts d’inhumain et d’individualiste. En tant qu’unique et officiel représentant de la magie moderne, il pense que la magie est une discipline spirituelle de chaque instant, inaccessible à à peu près tout le monde.
Il n’est pas inimaginable pour sa part, et même plus, il est nécessaire que l’apprentissage demande des années d’études. Par ailleurs, il ne verse pas dans les sortilèges « démonstratifs » jugés par lui-même comme de la poudre aux yeux. Il paraît relativement désoeuvré, et le fait qu’il soit coincé dans son monde d’érudit provoque davantage la pitié du solitaire de la part des lecteurs.
Portrait faussement craché d’un « terriblement intellectuel »,  le secret des livres est jalousement gardé. En attendant, la lecture du roman tend à lui trouver des excuses quant à l’invention de son monde nombriliste ; on notera d’ailleurs que la passion poussée aux extrêmes lui est aussi néfaste qu’à son environnement. Quelque peu bancal et mal conseillé, Norrell s’appesantira douloureusement à la suite des événements.

.

Jonathan Strange est son miroir social : il est bien marié, très amoureux. Il se révèle comme aventurier, fantasque, curieux. En disciple intéressé, il supportera l’enseignement de son maître Norrell avec force. Cependant, il choisira sa propre voie avec en étendard, la démocratisation de la magie. Quitte à en délaisser sa femme.
Il supporte d’avantage l’expérience : guerre au Portugal, traversées de routes imaginaires,…). Il s’attaque directement à la conception norelliennes.

.

Parallèlement, on fait la connaissance du Gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon dont le caractère s’appuie sur son immense impétuosité. Ses objectifs vont à l’encontre des valeurs humaines et il n’hésitera pas à user et à abuser de ses savoirs pour mener à bien les destinées qu’il proclame (et sincèrement, il me fout la pétoche, lui). Les personnages dits secondaires offrent un panel de caractères, d’histoires et d’émotions propres à eux. C’est une véritable histoire chorale ou la vie de chacun se lie. Je me suis réellement attachée à certains et c’était un délice littéraire de suivre leurs pas de danse en fond de trame.

.

.
.

)°º•. 10 ans. C’est le temps qu’il faudra à Susanna Clarke pour l’écriture, pour le peaufiner ce livre et nous le présenter.
Il est difficile de lui mettre une étiquette ou de ranger ce roman dans des cases prédéfinies de par les genres littéraires qu’il aborde. Certainement, une essence victorienne flotte sur cette histoire. Cependant, cette œuvre très XIXe siècle est quelque peu difficile à lire à cause des lenteurs de ce genre tant pour le rythme que pour le déroulement des actions.
.

Les influences prêtées à Susanna Clarke s’appuierait sur des auteurs du XIXe siècle telle que Jane Austen (n’en ayant jamais lu, je ne confirmerai pas). Le quatrième de couverture, dans un objectif commercial selon moi, citera les noms de J.R.R. Tolkien et de Rowling – aucune comparaison n’est possible avec Harry Potter car il est plus sérieux et la noirceur y est omniprésente – ; mais aussi d’Ursula Le Guin, qui est, elle, un grand nom de la Fantasy. Et si mon observation est bonne, nous retrouvons une multitude de clins d’œil à Shakespeare et à ses œuvres dans les notes de bas de page.

.

Ce monde fantastique repose sur des connaissances poussées du mélange de plusieurs univers magiques qui se lient et se délient au fil des pages.  Cependant, le tout reste rationnel, très ancré dans la réalité ; et le duel permanent des deux magiciens est finement ciselé, sophistiqué et même archaïque. L’auteur éveille notre curiosité de par une intrigue intéressante. D’accord, il demeure quelques longueurs à des moments clefs. On pourrait alors scinder son avis selon les trois parties que propose le livre : un début fastidieux, de longues pauses narratives mais une fin salutaire. Il faut prendre le temps de le lire, prendre le temps de rentrer dans l’histoire : le suspense, les rebondissements et actions ne sont pas présentes à toutes les pages : c’est un divertissement de qualité.
Il en convient tout de même, qu’on attend avec un zeste d’impatience (immense) l’arrivée de Jonathan Strange… qui mettra quelques cinquantaines de pages à se réaliser !

.

Il arrive même à Susanna Clarke de s’adresser directement à ses lecteurs, chose surprenante mais non moins essentielle pour les inclure dans l’histoire. J’ai beaucoup apprécié les analyses pour définir les différences entre les livres de magie et les livres sur la magie. De petites précisions, des habilités sur le sujet agrémentent le texte.

.

Le triptyque : Mr Norrell, Jonathan Strange et John Uskglass est de plus loin, le plus piquant et passionnant.
Nous remarquerons aussi une bipolarité permanente qui se définie très bien dans les personnages de Mr Norrell/ Jonathan Strange, comme de lumière symbole du présent/souvenirs du passé mais aussi, par la forme : des couverture de livres blanche/noire qui finalement, sous-tendra le triptyque.

.
Enfin, et certainement en dernier mot, hormis le fait que Susanna Clarke nous police en nous éduquant que la magie ne s’apprend que par un travail long, dur et acharné ; elle s’investit sur le fondement que ce qu’il importe : c’est la vie.

.

.

Susanna Clarke se fait alors connaître du grand public grâce à Jonathan Strange & Mr Norrell, et remporte les prix suivants :
– Prix Hugo du meilleur roman 2005
– Prix Locus du premier roman 2005
– World Fantasy Award 2005
– Prix BookSense du roman de l’année 2005
– Roman de l’année par le Time Magazine
– Prix des Lecteurs du Livre de Poche.

.

Biographie selon www.livredepoche.com
Née en 1959 à Nottingham, Susanna Clarke a passé son enfance dans différentes villes d’Écosse et du nord de l’Angleterre. Après des études à Oxford, elle travaille un temps dans l’édition, puis part enseigner l’anglais à l’étranger, d’abord à Turin, ensuite à Bilbao. Elle revient en Angleterre en 1992. De 1993 à 2003, elle est directrice de la publication chez Simon & Schuster à Cambridge. Parallèlement, elle commence à publier des nouvelles. L’une d’elles, « Mr Simonelli or The Fairy Widower », est sélectionnée pour le World Fantasy Award en 2001. Mais c’est son premier roman, Jonathan Strange & Mr Norrell, paru en 2004, qui la fait connaître du grand public et lui vaut plusieurs prix.

.

Enfers & Damnation : étant une véritable quiche en anglais, j’ai bien évidemment lue la version traduite. Aïe ! Préférez de loin la version originale car le budget alloué pour la traduction (par Isabelle D. Philippe) devait être restreint au vu des nombreuses coquilles inacceptables…

.

Notes de bas de pages
Petit paragraphe qui vaut ce qu’il vaut : les notes de bas de pages.
J’ai régulièrement vu qu’elle agaçait un grand nombre des lecteurs dudit roman. Pour moi, elles ont été de véritables bouffées d’air. Elles sont fraîches et reposantes. Elles sont indéniablement des références qui propulsent le livre sous son côté « historique ». De petites histoires, des correspondances postales, quelques explications historiques véridiques, de références à des livres inexistants : bref, du petit plaisir qui, quelque fois, prend plusieurs pages voire même… 90% de la superficie d’un recto !

.

 

.
.

)°º•. Comme la magie, le marketing est une véritable science concernant le roman Jonathan Strange & Mr Norrell.
Commençons par la couverture, sobre, frappée d’un logo de corbeau : elle ne passe pas inaperçue. Les packaging sont classieux et à éditions multiples : le livre se décline en noir (couverture noir mais aussi les tranches des pages) et en blanc ; une version rouge relancer l’impact quelques mois plus tard…

.

Sa sortie est savamment organisée : une baguette de chef d’orchestre en est son symbole le plus fort. Le teasing s’organise plusieurs mois à l’avance :
¤ Acquis par les éditions Bloomsbury (qui signe le contrat du succès d’Harry Potter & Rowling), Seront disponibles 1500 épreuves du roman (au lieu d’une dizaine habituellement) enroulées dans du papier kraft et cachetées à la cire pour se faire promouvoir dans la sphère professionnelle. Certaines ont même été vendues via ebay au prix de 200$.
¤ Durant le Salon du livre à Londres : ils créent une ancienne gazette avec des extraits du livre
¤ Les sorties littéraires s’enchaînent : août 2004 en Grande-Bretagne, septembre aux Etats-Unis, puis en octobre, dans plusieurs pays en simultané.

.

A l’heure actuelle, le livre s’est vendu à 2 millions de ventes…
Il ferait l’objet d’une adaptation par les studios New Line (qui ont été les créateurs de la saga « Le seigneur des anneaux ») par le scénariste de Christopher Hampton (connu pour les liaisons dangereuses).
A l’avenir, on parle également un deuxième tome, mais qu’en sera-t-il ?

.
.

)°º•. Extraits :

¤ La veille du jour où Mr Norrell devait accomplir son acte de magie, il neigea sur York et, le lendemain main, la poussière et la boue de la cité avaient entièrement disparu sous une blanche immaculée. Les bruits de pas et de sabots étaient assourdis, et les voix des citoyens d’York altérées par un silence blanc qui étouffait les sons. Mr Norrell avait fixé une heure très matinale. Chacun dans sa maison, les magiciens d’York prenaient seuls les peut-déjeuner. Sans un mo, ils regardaient une servante servir leur café, rompre leurs pains au lait chauds, aller quérir le beurre. L’épouse, la sœur, la fille, la belle-fille ou la nièce qui accomplissaient ordinairement ces menues tâches n’étaient pas encore levées ; le plaisant papotage domestique féminin, que les messieurs de la société d’York affectaient tant de mépriser et qui, en vérité, formait un doux et gentil refrain dans la petite musique de leur vie quotidienne, était absent. Les salles à manger où ces messieurs étaient installés avaient changé par rapport à ce qu’elles étaient la veille. L’obscurité hivernale avait disparu, chassée par une formidable lumière – le soleil d’hiver réverbéré maintes fois par le sol enneigé. La nappe damassée blanche avait un éclat éblouissant, où dansaient les boutons de rose ornant les délicates tasses à café de la fille de maison. La cafetière d’argent de la nièce étincelait sous les rayons, les bergères souriantes en biscuit de la belle-fille s’étaient métamorphosées en anges flamboyants. La table paraissait dressée de couverts et de cristaux magiques.

.

¤ Cependant, la peinture qui tira l’œil de Strange était une immense fresque murale s’étendant sur toute la longueur du mur nord. Au milieu, on voyait deux rois assis chacun sur un trone. De part et d’autre, debout ou à genoux, se pressaient chevaliers, dames, courtisans, pages, dieux et déesses. La partie gauche de la fresque était baignée de soleil. De ce côté-ci, le roi était un homme beau et robuste, présentant toute la vigueur de la jeunesse. Il portait une toge claire et avait les cheveux dorés et bouclés, le front ceint de lauriers et un sceptre à la main. Les figures des dieux qui l’entouraient étaient tous équipés de casques, de cuirasses, de lances et d’épées, l’artiste suggérant ainsi que ce monarque n’attirait dans son amitié que les plus guerriers des hommes et des divinités. Dans la partie droite du tableau, en revanche, la lumière devenait terne et crépusculaire, comme si le peintre avait voulu figurer un soir d’été. Des étoiles brillaient au-dessus des personnages et tout autour. De ce côté-là, le roi avait la peau pâle et les cheveux bruns. Il portait une toge noire, et sa physionomie était indéchiffrable. Couronné de sombres feuillages de lierre, il tenait en sa main gauche une fine baguette d’ivoire. Son entourage se composait de créatures surnaturelles : un phénix, une licorne, une mantichore, des faunes et satyres. On distinguait également quelques personnages mystérieux : une silhouette masculine en robe de moine avec le capuchon tiré sur le visage, une silhouette féminine enroulée dans une cape foncée et semée d’étoiles, le bras jeté en travers les yeux. Entre les deux trônes se dressait une jeune femme vêtue d’une tunique blanche flottane et coiffée d’un casque d’or. D’un geste protecteur le roi martial lui avait posé la main gauche sur l’épaule ; le roi ténébreux, lui, tendait la main droite vers elle, qui avait allongé la sienne, de sorte que les bous de leurs doigts se touchaient légèrement.
C’est l’œuvre d’Antonio Verrio, une gentilhomme italien, expliqua le valet. – Voici Edward III de l’Angleterre du Sad. – Il montra ensuite le roi de droite. – Et voilà le roi magicien de l’Angleterre du Nord, John Uskglass.

.

¤ Cela étonnera mes lecteurs (car cela étonne tout le monde qu’un roi soit si peu maitre de son destin. Songez pourtant avec quelles alarmes la suspicion de démence est accueillie dans les familles privées. Songez alors combien ces alarmes sont bien plus grandes quand le patient est le roi de Grand-Bretagne ! SI vous ou moi devenions fou ce serait un malheur pour nous-mêmes, nos proches et notre famille. Mais quand un roi devient fou, c’es une calamité pour la nation entière.

.


.

)°º•.

Fiche technique :
– 864 pages (de bonheur ?)
– Broché, 153 x240 mm (ça, ça veut dire que dans le métro, tu ne pourras point le balader, un sac à lui seul tu devras donner)
– Prix : 23€
– www.jonathanstrange.com

.

En résumé :
Suppositoire soporifique :
– longueurs narratives
– début long, très long…
– écriture très XIXe siècle
– coquilles de la langue française (dans la traduction)
– fin salutaire
– imaginaire réaliste et rationnel
– 864 pages soporifiques

.

Brillant chef-d’œuvre :
– personnages travaillés
– triptyque des personnages fabuleux
– bipolarité permanente
– références scientifiques et historiques très documentées
– fin salutaire
– imaginaire réaliste et rationnel
– (presque) 864 pages salvatrices

.

Pics : #01 Moment privilégié ; #02 Version noire ; #03 Un extrait… ; #04 Oh une invasion des notes de « bas » de page ; #05 une note, page 1 et page 2 ; #06 page 3, la note continue et se la joue solo ; #07 Le chapitre qui anéantit tous les magiciens britanniques ; #08 Enfin l’arrivée de Strange !

.

Enregistrer

KAY Guy Gavriel – Le Seigneur des Empereurs

09/01/2009 2 commentaires

.

Titre : Le seigneur des Empereurs (La mosaïque de Sarance, tome 2)
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture : Livre avec entrée au Panthéon
Tome 1

.

Arrivé à la cité des cités, Crispin, mosaïste de métier, souhaite se dédier entièrement à la création du dôme du sanctuaire de Valérius. Malheureusement, c’est sans compter les intrigues sarantines dans lequel il est entrainé malgré lui ; mais personne ne peut résister aux valses de Sarance. Naitront des contacts privilégiés, avec l’Empereur Valérius II et son propre monarque exilé à Sarance, la Reine Gisel. Cependant, des personnes tenteront l’impossible pour le mettre à l’écart.

.
.

Bien que la magie soit infirme, l’intrigue subjugue toujours autant que pour le premier tome. Nous retrouvons et découvrons des personnages hauts en couleurs dont chacun devient tour à tour pion d’une terrible partie d’échecs. Le lieu de théâtre que représente Sarance est tout bonnement fantastique : la ville est mystérieuse, profonde et semble posséder sa propre arme.

.

.

Enregistrer

KAY Guy Gavriel – Le chemin de Sarance

09/01/2009 2 commentaires

Titre : Le chemin de Sarance (La mosaïque de Sarance, tome 1)
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2

.

Alors que sa femme et ses filles sont emportées par la peste, Crispin de Varèna survit. Il reçoit alors une demande émanant de l’Empereur Valérius II, de la cité dorée et précieuse : Sarance. Ce dernier fait appel à son talent en tant que mosaïste. Crispin s’en va traverser l’empire semé d’embuches et d’interrogations, accompagné d’un laissez-passer impérial et d’un oiseau mécanique à la langue bien pendue.

.
.

La force de ce roman réside sur l’intrigue qui demeure intacte du début à la fin. Les personnages sont impressionnants voire même charismatiques. Ils sont décrits avec tant de subtilités qu’on ne peut que mieux les imaginer comme ayant réellement existés. L’artisan au début bourru se dévoile et nous assistons à sa propre introspection. Tout est histoire de rebondissements et de trouvailles. Ce roman à multiples facettes est à déguster !

.

.

Enregistrer

KAY Guy Gavriel – Les lions d’Al Rassan

09/01/2009 4 commentaires

.

Titre : Les Lions d’Al Rassan
Auteur : Guy Gavriel Kay
Plaisir de lecture : Livre à découvrir

L’Espéragne est bercée par deux religions : l’adoration de Jad; et celle d’Ashar ; et est divisée en multiples royaumes. Nous suivons alors dans cette aventure la destinée de trois personnages tous issus de milieux sociaux et de religion différents. Jehane est une docteur Kindath qui s’enfuit avec Ibn Musa pour échapper à un massacre ; Rodrigo Belmonte, capitaine jaddite, exilé de sa province pour payer le prix d’un meurtre et Ammar Ibn Khairan, poète et assassin du dernier Khalife d’Al-Rassan. C’est dans un contexte instable que nous sommes projetés dans un univers ou les arabesques se font et se défont.
.

Il va de soi que l’Espéragne ne fait pas moins penser à la péninsule ibérique : les métaphores y sont à peine voilées mais la transposition médiévale à un monde imaginaire est fine et équilibre. La poésie et l’humanisme qui s’en dégagent sont délicieux. De par cette danse, le lecteur sera littéralement plongé, suivant pas à pas la valse des personnages. Bien que ce monde inventé est un univers sans magie, il n’en réside pas moins délicatement ciselé.

.

Enregistrer