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CHBOSKY Stephen – Le monde de Charlie

15/02/2013 20 commentaires

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Le monde de CharlieTitre : Le monde de Charlie
Auteur : Stephen CHBOSKY
Plaisir de lectureetoile 2 Livre avec regrets

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Charlie va entrer en seconde au lycée et il décide d’écrire des lettres pour raconter sa vie ; le moment présent. Il ne choisit pas un inconnu, il choisit cette personne précisément ; pour non pas lui raconte la vie, mais la sienne. C’est la boule au ventre que Charlie réalise sa rentrée des classe mais pourtant tout se déroule au mieux ; surtout après que des Terminale, Patrick et Sam le prennent sous leur aile. Alors qu’il se sent décalé, il apprécie de plus en plus de vivre. Et il explique alors pourquoi.

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)°º•. Charlie est un adolescent qui effectue son entrée dans un nouvel établissement, avec tout le questionnement que cela implique. Il se sent un peu en marge, pas très raccord. On le trouve par ailleurs un peu fragile, assez vulnérable et carrément introverti. Et pourtant, il cache une grande sensibilité et un cerveau qui pédale tout le temps. Il ne ferait pas de mal à une mouche mais il a bien souvent des difficultés sur le plan social avec ses semblables.
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Les thématiques développées sont liées à l’adolescence et la manière d’être vues et abordées sont assez prévisibles dans leur ensemble ; elles sont par ailleurs très imprégnées d’un petit côté US (place de la fête, de la boisson pour s’intégrer, des drogues consommées pour ne pas être une lavette). Bien que la description réalisée par Charlie parait assez spontanée en général, elle est parfois un peu trop propre : joies, peines, passage au monde adulte communs.
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Ce récit n’est pas réellement un roman épistolaire puisque nous n’avons accès qu’à la seule correspondance du protagoniste. Le tutoiement, bien qu’adressé à un inconnu sert à mieux impliquer le lecteur, chose qui n’a absolument pas fonctionné avec moi.

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Le monde de Charlie 02)°º•. J’ai appris sur le tard l’existence du film que j’avais noté sur mes tablettes – au cas où. La veille où j’ai entamé ce livre, je ne savais même pas qu’il existait et que j’allais le lire. Pour une fois, lu en premier, je pensais pouvoir ne pas être déçue (contrairement à l’étrange histoire de Benjamin Button et la nouvelle de Fitzgerald sur laquelle s’est appuyé le film que j’ai lue a posteriori) ; reste à voir ledit film, je suis curieuse de savoir comment ce roman a pu être adapté… bien que ce soit Chbosky qui l’ait réalisé. Alors autant te dire que quand j’ai commencé ce livre, je ne m’attendais à rien ; et rien ne s’est réellement passé pour moi. Et pourtant, je ne suis d’habitude pas insensible à ce genre d’histoire.
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J’ai trouvé le récit lent, très lent. A la moitié du livre, je me demandais encore si je pouvais espérer quelque chose pour la fin. Comme nous n’avons accès qu’aux écrits de Charlie, il est difficile pour nous de poser les bases du contexte, de l’environnement aussi. C’est un effet recherché, pour que nous vivions ce que Charlie traverse. Mais comme les personnes sont vues à travers son propre filtre, j’ai trouvé qu’il était moins aisé de s’y attacher, pour ne pas dire pas du tout. Heureusement, le style rédactionnel de Charlie s’améliore au fur et à mesure du livre.
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Côté narratif, je suis restée sur ma très grand faim : je n’ai pas ressenti de recul particulier, pas une vision différente des choses, ni même poétique ou encore plus sensible (du moins, plus qu’un adolescent lambda). Non, c’était presque ennuyant. J’attendais les indices, très peu nombreux qui me feraient entrevoir des égratignures pour la fin, les pistes à suivre – bien que j’ai deviné très vite. Mais le récit n’était même pas brute de décoffrage, il n’y avait ni colère, ni passion ; comme si tout cela était conté après être maintes fois tamisé à la passoire.
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Bien sûr, on attend quelque chose qui vient à la fin ; elle est importante, ce n’est pas le seul cheminement du récit qui retient l’intérêt du lecteur. Je considère tout de même que cette lecture est pour adulte ou jeune adulte dans le sens où il n’y a pas vraiment de mots choisis et posés pour cette souffrance latente, il n’y a pas d’explication non plus. Le travail intellectuel doit pouvoir être réalisé par la personne elle-même. Bien que la morale et le tutti quanti soient beaux, je n’ai pas été happée par le récit – il faut dire que le langage parlé m’a sans doute un peu abimé la lecture dans le premier tiers.

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« Le monde de Charlie » paru en premier sous le titre de « Pas raccord » regroupe une partie de la correspondance de Charlie à l’entrée de sa seconde. Il raconte sa vie, telle qu’elle est, remplie de ces tout petits riens qui semblent insignifiants à vos yeux. Il vous emmène dans son monde, tel qu’il le conçoit, le visualise. Dans un langage très parlé, ce livre peut vous emmener tout d’abord vers la sensibilité du protagoniste, puis à prendre connaissance d’une blessure un peu plus profonde ; pour peu que réussissiez à vous plaire dans ce récit.

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)°º•. La bande-son de Charlie
Juste pour le plaisir…
The Smiths – Asleep
Ride – Vapour Trail
Simon & Garfunkel – Scarborough Fair
Procol Harum – A Whiter Shade Of Pale
The Beatles – Dear Prudence
Nick Drake – Time Of No Reply
Suzanne Vega – Gypsy
The Moody Blues – Night In White Satin
The Smashing Pumpkins – Daydream
Genesis – Dusk
U2 – MLK
The Beatles – Blackbird
Fleetwood Mac – Landslide
The Beatles – Something
Nirvana – Smells Like Teen Spirit
The Pink Floyd – Another Brick In The Wall, Part II

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Souvenir lié à ma lecture : Le passage parlant de la vue après le tunnel.

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Dans le chaudron :
¤ Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers de Benjamin Alire Sáenz
¤ Eleanor & Park de Rainbow Rowell

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Azilis, Book en Stock (Phooka), Chez Iluze, Instantané (Luthien), Les mots de Mélo, Lis tes ratures (Lyra Sullyvan), Mon coin lecture (Karine), Muti et ses livres (Mutinelle) ont aussi foulé le monde de Charlie.

CITRIQ

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Challenge Jeunesse YA

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Ce livre a aussi été lu dans le cadre du challenge jeunesse – YA.

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Pic : Perks part Catching-Smoke.

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RIGGS Ransom – Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1

23/11/2012 40 commentaires

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Titre : Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1
Auteur : Ransom RIGGS
Plaisir de lecture :  Livre sympa
Tome 2, tome 3

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Depuis sa prime jeunesse, Jacob est bercé par les histoires de son grand-père. Ce dernier, surnommé Abe lui raconte comment il chassait les montres quand il était plus jeune ; et l’endroit où il avait vécu, l’orphelinat chapeauté par Miss Peregrine. Agé maintenant de 16 ans, Jacob n’arrive pas à savoir où commence la fiction dans les récits de son grand-père. Un après-midi, et malgré toute l’aide qu’il souhaite apporter, Jacob trouve son grand-père blessé. Il lui livre son dernier souffle « Trouve l’oiseau. Dans la boucle. De l’autre côté de la tombe du vieux. Le 3 Septembre 1940 ».

Durant son deuil, Jacob s’aperçoit qu’il est bouleversé par ce que lui racontait son grand-père, notamment par ses clichés qui lui déclenchent des hallucinations paranoïaques. Avec l’accord de son psychanalyste Golan, Jacob et son père se rendent sur l’île Cairnholm, dernier endroit qu’a fréquenté Abe. Peu de temps avant cette décision, Jake tombe sur une lettre de Miss Peregrine adressée à son grand-père, ce qui le rend encore plus abasourdi. Dès le premier pied posé à terre, Jacob court à la recherche de l’orphelinat… et n’y trouve que les restes d’une vieille bâtisse incendiée.

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)°º•. Jacob, surnommé Jake est un jeune adolescent de 16 ans, dont le cynisme est sans pareil. Il est le narrateur de l’histoire ce qui nous permet de bénéficier des découvertes en même temps que lui.
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On va à la rencontre de tous les habitants de l’île Cairnholm, même Martin, le conservateur du tout petit musée. Evidemment, comme l’annonce le titre, il y est aussi affaire d’enfants particuliers. Mais en quoi consiste leur particularité ? Vous en apprendrez beaucoup, de quoi étancher votre soif, promis. Il va sans dire qu’ils sont attachants même si j’aurai aimé que Riggs nous propose encore plus d’attractivité pour ces personnages secondaires (moi, difficile ?). Leur description est singulièrement visuelle. Entre autres, nous faisons la connaissance d’Emma, de Fiona, de Millard, de Bronwyn ; mais aussi des syndrigast, des estres, des ombrunes et des sépulcreux.

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)°º•. De l’ambiance, je vous dirai très peu de choses. Premièrement, que la second guerre mondiale est seulement une toile de fond et pas l’élément premier de cette histoire (voilà qui devrait en rassurer plus d’un). Deuxièmement, que la plume est délicieuse, fluide et que j’ai aimé être plongée de ce roman (la traduction est très bonne). J’ai aimé le lire au chaud sous la couette ; voire avec une faible lumière, comme pour lire cette histoire secrètement. La nuit tombée joue beaucoup sur ce que nous lisons (en particulier lorsqu’on finit le livre au petit matin !).
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Ce roman est envoutant et j’ai aimé le décor posé. Cairnholm est une île du pays de Galles ; dans sa description et les événements, on la découvre en cheminant. En plus de la thématique du temps, Ransom Riggs va également parler de jeux de pouvoir, de protection et de différence.
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La sauce de ce « roman photo » prend bien, l’intégration de clichés est originale et bienvenue. Il faut savoir que ces photos « vintage » sont en réalité des photos réelles (peu ont été retouchées) mais aussi assez troublantes. C’est un sacré tour de main que réalise Riggs pour réussir à donner à ces photographies existantes une histoire différente de celle qu’elles racontent, qu’elles happent le temps d’une seconde. Moi qui suis très attachée aux photos, j’ai trouvé que c’était bien joué et cela s’avère la grande force de ce roman. Toutes les photos sont tirées de collections privées et je n’ose imaginer les jours entiers de recherches.

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)°º•. Ce livre jeunesse ne prend pas ses lecteurs pour des poules mouillées même  si l’intrigue se révèle un poil classique avec la construction manichéenne. Dans ma chronique, je donne peu d’informations concernant la trame car je pense que la découverte du livre est aussi importante que le fond de l’histoire. D’ailleurs, si ma lecture a fonctionné, c’est parce que j’avais lu très peu de choses à son sujet et que je ne m’attendais pas à grand-chose.
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Ce roman se divise en deux parties, mais toutes deux se valent tant dans leur construction que dans leur intérêt ; même si on en préfère une. C’est vrai que j’ai davantage aimé monter mes hypothèses, chercher le pourquoi des photos que de savoir ce qui allait réellement se passer niveau action. Ce roman pourrait figurer comme un one shot même si la fin se révèle ouverte ; on entend déjà parler d’une suite : quid ?
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Je suis bien contente que ce photographe se soit essayé à la plume car ce premier roman m’a été assez addictif. L’histoire est très visuelle et je ne doute pas qu’un jour, Burton officialisera son envie de l’adapter (pour l’instant, ce n’est qu’une légère envie). Enfin, et non des moindres : couverture, titre, photos d’époque, arabesques de bas de pages, lettrines et patterns de chapitres (dignes de la décoration des plus grandes maisons de l’époque, je confirme) en font un objet soigné.

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Partez avec Jacob à la recherche de l’oiseau à pipe et découvrez tout un pan d’histoire totalement cachée. Riggs signe là un excellent premier roman à l’allure d’époque et aux clichés véritables qui vous conteront une histoire bien plus profonde que la surface qu’ils en montrent. A lire sous la couette, à la faveur de la nuit ; laissez-vous transporter pour découvrir sous une plume efficace qui sont ces enfants particuliers.

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)°º•. Biographie
par Bayard : Ransom Riggs a grandi en Floride. Il vit aujourd’hui à Los Angeles. Il a obtenu les diplômes du Kenyon College et du département de cinéma et de télévision de l’Université de Californie du Sud. Il a réalisé plusieurs courts-métrages couronnés de prix. Actuellement, il officie comme bloggeur et écrivain voyageur.
Son blog.

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Souvenir de lecture : Encore des photos !
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Antre des livres (Plumeline), Le blog d’une P’tite Elfe, Le rêve du renard (Yume), Les carnets de Radicale, Les lectures du Vampire Aigri (D. Lockhart), Les rats de bibliothèque (Cléo), Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Sorcelleries (Sita)ont aussi été impressionnées par les clichés.

CITRIQ

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Une lecture qui convient parfaitement pour le challenge jeunesse/YA.

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WESTERFELD Scott – Léviathan ~ Léviathan, tome 1

11/03/2012 37 commentaires

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Titre : Léviathan (Léviathan, tome 1)
Auteur : Scott WESTERFELD
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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En 1914, l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et sa femme sont assassinés à Sarajevo ; l’Europe entre en guerre. Le trône revient à Alek, jeune adolescent qui se doit de fuir avec ses hommes dévoués, le comte Volger et son maitre d’armes Otto Klopp à bord de leur engin clanker pour éviter les menaces terroristes.

A quelques milliers de kilomètres de là, Deryn s’enrôle dans la Royal Air Force sous l’identité d’un jeune homme nommé Dylan. Son équipe darwiniste embarque sur l’étrange Léviathan, investie d’une mission : emmener la précieuse cargaison du Dr Barlow jusqu’à Constantinople.

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)°º•. Deryn veut absolument rejoindre les forces britanniques ; elle se crée une identité masculine et se fait appeler Dylan. Elle réussit avec brio le passage d’entrée et par un concours de circonstance, embarque sur le Léviathan. Un peu garçon manqué, elle est très intelligente et bien plus débrouillarde qu’Alek. J’ai évidemment davantage d’accroche avec elle qu’avec le prince, par sa crédibilité et son envie d’aller toujours plus loin.
A ses côtés, on rencontrera surtout la scientifique Barlow qui représente un peu l’archétype steampunk de la femme intelligente et on ne peut plus sûre d’elle. Evidemment, c’est un des personnages les plus intriguants à mon sens et que je meurs d’envie d’en apprendre plus sur son compte.
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Aleksandar est le fils de l’archiduc François-Ferdinand et non moins couard. De par son statut, il ne sait point faire grand-chose et son côté peureux n’arrange pas les choses. Heureusement, il est bien entouré par son professeur d’escrime, Volger et Otto Klopp, un maitre mécanicien à la pointe. Ils apportent indéniablement de la stabilité au prince et un soutien inépuisable.
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Il va sans dire que les deux personnages principaux vont se rencontrer et que l’on ronge son frein – mais pas trop longtemps – pour voir la rencontre s’effectuer sous nos yeux. On a le sourire au coin en pensant qu’ils cachent leur identité l’un à l’autre. Pour ma part, j’aurai apprécié des personnages un peu plus ambigus ou énigmatiques. Du corps, que diable !

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)°º•. La plus grande force du livre, et sans doute ce qui m’a le plus fascinée, reste les thèses darwiniste et clanker qu’a développées Scott Westerfeld. En prenant en compte l’ère de la vapeur et la révolution industrielle, il surfe sur l’époque victorienne pour créer un univers steampunk presque réel. On sent que l’auteur a pris beaucoup de plaisir à donner naissance à ses inventions.
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Les Clankers – Autriche-Hongrie, Allemagne – sont des adeptes des machines toutes en pièces d’artillerie & moteurs diesel qui restent tout de même des mécanopodes terrifiants. A l’inverse, les Darwinistes créent des êtres hybrides par manipulation génétique pour répondre à leurs besoins. Ce sont les fils de vie (ADN) qui leur permettent de composer ces magnifiques animaux – dont le Léviathan. Les darwinistes sont représentés par la France, la Grande-Bretagne et la Russie.
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Les deux clans, farouchement opposés voient dans l’autre, la diablerie multipliée par dix.

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)°º•. Cette trilogie s’inscrit dans un mouvement steampunk indéniable – du boulon de mécanopode et de la bestiole modifiée – mais est également une uchronie. Le roman s’établit sur une géopolitique identique à la nôtre en y intégrant des éléments fantastiques. On remarque une bonne base de documentation pour nous amener dans une situation politique de départ, analogue à notre histoire. Notons que la postface de l’auteur est un délice à lire.
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Chaque personnage principal (Deryn & Alek) raconte son histoire sur deux chapitres puis c’est le second qui enchaine jusqu’à l’association des deux points de vue lors de leur rencontre. Si ce procédé permet de maintenir le rythme, il est aussi source de frustration, surtout quand on préfère l’un des personnages.
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Bien que l’invention des théories darwinistes et clankers m’a tout de suite plu, j’ai trouvé que ce livre jeunesse proposait une intrigue plus légère avec de grandes facilités dans le scenario. L’action fait partie intégrante du livre pour donner du punch et les temps morts ne sont pas nombreux mais il en résulte une certaine prévisibilité. Les touches d’humour sont aussi présentes et on passe un bon moment. Enfin, si le livre peut paraître énorme aux plus jeunes, c’est sans aucun doute dû à la (grande) taille de police et à l’interligne de 1,5.
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Voici un livre uchronique et steampunk qui ravira notre imagination quant aux créatures darwinistes et aux machines clankers : Deryn & Alek nous proposent deux psychologies différentes et nous font rencontrer des personnages secondaires intéressants. Quelques simplicités apparaissent dans l’histoire mais on passe tout de même un agréable moment.

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)°º•. Biographie
Scott Westerfeld né en 1963 est un écrivain américain spécialisé dans la science-fiction, connu essentiellement pour ses travaux en space opera ; il a été dans d’autres vies créateur de logiciels et compositeur de musique contemporaine.
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La couverture aux impressions métalliques dorées et rouges légèrement en relief est du plus bel effet. Des illustrations pleine page de Keith Thompson disséminées dans tout le livre est un régal pour les yeux.
Léviathan a reçu quelques prix :
Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes (2010),
Prix Elbakin du meilleur roman fantasy traduit jeunesse (2011).
Le site de l’auteur, le wiki de la trilogie Léviathan.

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux un Huxley !

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Dans le chaudron :
¤ Léviathan tome 2
¤ Goliath tome 3
¤ Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel
¤ Le protectorat de l’ombrelle de Gail Carriger

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec les Atuaniennes Endea, Shaya, Spocky, Vert, Yume.

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A lire au pays des merveilles (Emmyne), Biblioblog (Coeur de Chêne), Happy Few (Fashion), Hugin&Munin, Journal semi-littéraire (Angua), La caverne de JainaXF, Le terrier de Chiffonnette, Livr0ns-n0us, Pitiland (Pitivier), RSFblog (Lhisbei), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Valunivers sont aussi montés à bord du Léviathan.

CITRIQ

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Ce livre est en pleine ligne de mir du challenge Winter Time Travel et du défi steampunk.

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Pics : Keith Thompson ©

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COLIN Fabrice – Bal de givre à New-York

22/02/2011 24 commentaires

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Titre : Bal de givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Anna Claramond reprend tout juste connaissance. La voiture de Wynter Seth-Smith vient de la renverser. Ce dernier s’excuse et n’hésite pas à lui laisser ses coordonnées si elle a un souci ou besoin d’aide. Anna rentre chez elle, la tête embrumée. Elle se souvient de son nom mais les autres informations reviennent au compte-goutte. Plus tard, Wynter, fils héritier d’une célèbre dynastie, l’invite officiellement comme cavalière à une grande soirée familiale. Après avoir traversé une ville blanche et somptueuse, la voici aux portes du building des Seth-Smith. Elle rejoint Wynter mais se fait agresser par le Masque, cet étrange fugitif recherché par la police. D’étranges indices lui parviennent. Sa mémoire lui fait actuellement défaut… mais qui est-il ? Que se cache-t-il sous le Masque ?

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)°º•. Anna Claramond est coincée dans une grande solitude. Elle prend des décisions irréfléchies car elle a du mal à se relever de cet état cotonneux depuis son accident. On s’attache très vite à elle, on la plaint et bien souvent on aimerait l’aider. Heureusement, Jacob, son majordome télé kinésiste est d’un soutien inconditionnel. Il représente, avec le manoir les deux valeurs sûres d’Anna. Wynter Seth-Smith est le fils de Jareck et Myra. Les relations sont un peu conflictuelles avec sa sœur Iris. Mais dans l’absolu, il a 16 ans, est sûr de lui et profite de la vie. Il se comporte comme un homme mature, expérimenté et séducteur… et à vrai dire, c’est peut-être un des points sur lesquels je trouverai le roman pas assez réaliste. Enfin, nous avons Le Masque, un homme inconnu qui tague New York la blanche à coup d’extraits de sonnets de Shakespeare.

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)°º•. Tout comme dans « A vos souhaits » et « Les vampires de Londres », je donne une mention spéciale aux décor & ambiance. Les descriptions des lieux sont superbes et magiques. Nous avons un blanc surréaliste qui vêt New-York en donnant un aspect « enchanteur » indéniable. Tout cela contribue à l’imagination et propose une histoire très imagée. L’ambiance feutrée mise en place traduit très bien la sensation d’être sous une « pluie » de flocons, en pleine nuit, au cœur de l’hiver. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons dans le dos. Cette faculté à transmettre les émotions comme si c’était nous qui les ressentions, est prodigieux. Je noterai aussi que les grandes atmosphères siéent au suspense. Le tout emballé d’un peu de steampunk avec le manoir victorien et Orpheus, la voiture à trois roues de Clara finira par vous griser.

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)°º•. J’avoue avoir déjà lu le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox » et « A vos souhaits » qui sont, avec ce livre-ci dans des registres complètement différents. On y notera une certaine cohérence : le fait que Fabrice Colin se balade, qu’il maitrise et que sa plume est agréable (et là, on a presque envie d’être plus tard, quand on sera « grand », Fabrice Colin).
Ce livre jeunesse se lit d’une traite, il est un poil petit pour rassasier la lectrice que je suis, mais on ne reste pas sur sa faim. J’ai été emportée dès les premiers mots, une très grande force (encore !) de Colin. Sans aucun doute, c’est la qualité de narration qui joue le plus grand rôle : notre Anna Claramond est narratrice et nous avons également accès à ses pensées.
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En plus d’être happée par l’histoire, je trouve le tout très poétique et d’une sensibilité particulière. Le récit est grandiloquent, les indices et hypothèses sont palpitants. Nous avons un doute omniprésent de ce qu’il va se passer. C’est comme si nous ne parvenions pas réellement à saisir ce que l’on croit entr’apercevoir, et passez-moi l’expression, mais c’est jouissif. On partage beaucoup au cours de cette histoire : la peur de notre héroïne et la jubilation en suivant ses pas. L’auteur joue avec l’ambiguïté, les apparences et les sensations.
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Le seul reproche que j’aurai à formuler (ici sur le livre en tant qu’objet, pas sur le récit) est que « trop de détails, tue le détail ». Sans aucun doute, le quatrième de couverture n’est pas à lire avant d’entamer le livre et que les quelques mots du service presse accompagnant le livre sont de gros spoileurs vilains méchants pas beaux.
Mais sinon, le roman est un poil rapide et tiré par les cheveux, et je pense notamment à l’instant où Anna est sans dessus-dessous dès le premier baiser. Je trouve l’épilogue un peu plus faible que le reste… mais ça, cela doit être mon côté « mais quoi, il/elle tue personne ? » que j’expose dès que je lis des livres et vois des films et séries. Je n’ai rien à cacher, je suis plus « zombiiiiie » que « love storyyyyy ». Et oui, il y a un petit côté sirupeux dans cette histoire mais beaucoup aimeront.
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Bref, un univers travaillé, une fluidité dans le récit, du suspense créé par les mots, une plume agréable, un bon moment de lecture. Approuvé !

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.

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)°º•. Extrait
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Souvenir lié à cette lecture : Ah du Colin, rien que du Colin !
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D’autres avis disponibles chez : Bricabook (Leiloona), Lire oui mais quoi ? (Yue Yin), Oceanicus in Folio (Bladelor), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret).

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Pics : #01 Long winter par Moroka323 ; #02 Boardwalk par Flaure ; #03 New York City par Zairaam.

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FAKHOURI Anne – Le clairvoyage

11/01/2011 19 commentaires

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Titre : Le clairvoyage
Auteur : Anne Fakhouri
Plaisir de lecture : coeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2

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Clara vit dans un monde scientifique où chaque chose a sa place, où tout a une explication logique jusqu’à ce qu’elle atterrisse chez son oncle Antoine et sa tante Bébé, dans une maison qui cache beaucoup plus que ce que l’on pense. La vie a donné un sacré coup de pied à Clara, et malgré cela, elle est prête à tout : mais comment va-t-elle réagir en découvrant des signes suspicieux ? Jusqu’où pourra-t-elle aller dans la bataille qui fait rage ?
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De grandes questions en relation avec nos personnages demeurent… quelles sont leur réelle personnalité ? Ont-ils un secret ? Sont-ils tous liés ?

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)°º•. L’attachement à Clara notre héroïne, est très fort. On ressent beaucoup de peine pour la jeune fille à la mort de ses parents. On avance à tâtons dans l’histoire aux côtés et au rythme de Clara, grâce à l’emploi de la première personne comme narratrice et à l’utilisation de l’italique pour ses pensées. A 12 ans, elle est une personne intelligente et mature. Elle se révèle être une grande exploratrice et est prête à aller au devant de tous les dangers.

Elle est accompagnée par sa poupée Miss Buba. C’est d’ailleurs grâce à elle, si nourrisson, elle a pu survivre à une chute. Miss Buba est une coéquipière de choc et Clara peut lui faire confiance les yeux fermés.

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Antoine et Bébé accueillent Clara dans leur grande maison. Antoine est son oncle maternel et ils se sont très peu vus depuis ces dernières années à cause du comportement étrange de Bébé au baptême de Clara. Etrange, Bébé l’est toujours : elle reste la plupart du temps coincée dans son atelier aux rideaux fermés. Clara fait également la rencontre des deux sœurs de Bébé, Suze et Lia : elles tiennent toutes deux un magasin d’antiquités. Monsieur Hêtre veille aussi quelques fois à la tenue de la boutique. Vient s’ajouter Gauvain, le fils de Lia ; ils vont tous deux avoir le droit à de sacrées péripéties.

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Nous découvrirons d’autres personnages discrets mais non moins importants tel que le Chat Grain (une version plus noire que le Chat de Chechire d’Alice), de Puck le corbeau, de Titania Reine des Fées (oui, la Titania de Shakespeare) et une flopée de fées, sirènes et fantômes.

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)°º•. Anne Fakhouri est une très bonne conteuse. On tourne les pages très vite, on se surprend à retenir son souffle. Le flirt avec le merveilleux se fait par touches subtiles. On y trouve beaucoup de mythes et légendes mais ils n’ont pas été réécrits et c’est grâce à la seule interprétation du lecteur que l’histoire devient naturelle et très puissante. Y sont présents des références arthuriennes, du folklore et pas d’impression d’un livre ultra classique. Par la fracture dans la vie de Clara, l’auteur traite des thèmes plus profonds tels l’adolescence et la mort. « Le Clairvoyage » est un petit roman de 250 pages mais dont l’histoire est riche et originale. Par-dessus tout, prime la tendresse de l’auteur.

L’univers est magique, quelque peu féérique et tellement prenant. L’impression de brume en début de livre renforce ce côté de « miss Clara perdue ». Les ambiances sont délicieusement mises en place et participent à la part de mystère. Le suspense y est très fort et le retournement de situation appréciable.

Cette histoire est loin d’être seulement un livre « enfantin », il est au contraire accessible à et intéressant pour tous. Il est fort dommage que L’Atalante ne communique pas sur le fait que ce livre soit le premier tome d’un diptyque, on croit à un one-shot. « Le Clairvoyage » a par ailleurs reçu le Grand Prix de l’Imaginaire en 2010. La couverture est réalisée par Sarah Debove.

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)°º•. Biographie (source)

Anne Fakhouri a huit ans quand elle découvre le désert, Lewis Carroll et le roi Arthur. Son bac en poche, elle se destine à des études de lettres qu’elle oriente vers le mythe arthurien, participe à la création d’Actusf, un site de chroniques sur les littératures de l’imaginaire, et écrit. Aujourd’hui, mariée, une fille, elle vit à Paris. Le clairvoyage est son premier roman.
Un entretien de l’auteur à découvrir chez Elbakin.

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Souvenir lié à ma lecture : Mais comment fait-on pour n’avoir jamais entendu parler d’un livre pareil ?!
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Ce livre est voyageur
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Merci à Babelio et aux éditions L’Atalante

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D’autres avis disponibles chez : Loula, il était une fois…On ne voit bien qu’avec le coeur (Edelwe).

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PAOLINI Christopher – L’Héritage ~ Eragon, tome 1

04/02/2009 16 commentaires

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Titre : Eragon (L’héritage, tome 1)
Auteur : Christopher Paolini
Plaisir de lecture Livre sympa

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Dans un autre temps, une autre époque… et peut-être si proche, l’Alagaësia est dominée par l’Empire. Eragon, jeune habitant de Carvahall, ne se doutait pas qu’il rencontrerait l’étrangeté dans la forêt. Lors de sa dernière excursion, il découvre une pierre précieuse, lisse et d’un magnifique bleu. Un dragon ancestral nait et adopte Eragon. Un couple inséparable qui va devoir combattre l’Empire et son roi démoniaque qui règne sur tout le pays…

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)°º•. Existence des Dragons

Ce n’est pas une personne, de quelle que race que soit qui choisit son dragon. C’est ce dernier, à travers la coquille de son œuf qui choisit la personne digne de lui… Il est donc impossible de percer le mystère du choix d’un Dragonnier. Dragons souffrent comme souffre la Terre, ils en sont les gardiens. Ce ne sont pas que des animaux, mais des êtres doués de raison, d’intelligence, bref, d’une personnalité (bien trempée ?)
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Les dragonniers, plus forts que n’importe quelle autre race, ne pouvaient être détruits si facilement. Ils se réunirent en Confrérie, afin d’allier leurs forces… Cependant, à l’apogée de leur puissance, ils se détruisirent entre eux.
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Au temps où fleurissaient le bonheur et la bonne entente dans les cités, les dragonniers bénéficiaient d’un entrainement intense et qualifié. Ils étaient invincibles… Bien que Galbatorix suivit cet apprentissage, sa dragonne mourut d’une flèche fichue dans son cœur. La démence était née dans l’esprit de Galbatorix. Ce dernier exécuta un long périple afin de rejoindre la Confrérie des Dragonniers pour les prier de leur donner un second œuf. Dans sa folie, il entraina d’autres membres et causa la perte de tous.

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)°º•. L’Histoire

L’Histoire est assez riche en ce qui concerne les peuplades. Différentes races s’y côtoient et s’y mélangent : elfes, nains, hommes, urgals, ombres et tant d’autres. Eragon est bien entouré avec Saphira, Murtagh, Brom, Garrow et Roran (sa famille). Cependant, ce dernier doit prendre en main sa destinée, choisir un camp et surtout trouver sa propre quête. Les dragonniers ont une histoire différente des autres, il n’existe pas vraiment d’alliances. Ces hommes sont doués, possèdent des qualités surhumaines, ont la vie éternelle. Toutefois, le dragon n’est pas un animal ordinaire, ils détiennent une dignité, une personnalité, une entité à part entière.
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Nous remarquons dans l’histoire que la psychologie et la télépathie tiennent une grande place ; une forte liaison de chaire et mentale lie le dragon et son dragonnier.
Existe-t-il une bipolarité du monde en Alagaësia ? Pas si sûr ! Il existe le Camp du mal (avec l’Empire), le peuple, les Vardens (nains et humains), le royaume des nains, celui des elfes. Mais pouvons-nous parler d’une alliance véritablement établie ? Il existe une fragilisation à l’intérieur de ladite alliance que Galbatorix, depuis Urû’Baen n’hésitera pas à utiliser…

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)°º•. Ecriture

Christopher Paolini est un jeune écrivain. Né en 1983, fan de Tolkien, il commence à écrire sa trilogie à l’âge de 15 ans… Pas dupes, les parents, éditeurs littéraires, font de ce futur business, une histoire de famille ! (pour garder les droits d’auteur) Bien que découvrant quelques difficultés de conter et de raconter, de tenir en alerte son lecteur, Christopher Paolini possède une écriture prometteuse. Nous nous attachons assez facilement à l’un des personnages mais je regrette que les portraits ne soient pas plus précisés et détaillés permettant de s’immerger dans ce roman.

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)°º•. Grimoire

Le livre présente une carte magique proposant la position des lieux, tous les sites ne sont pas indiqués, mais permet un très bon repère. (pour l’Histoire racontée, pour les périples effectués). J’apprécie particulièrement la disponibilité de différents dictionnaires en fin de livre : tous les mots ne sont pas traduits, et nous sommes fiers de pouvoir en retenir quelques uns (répertoire de l’ancien langage, répertoire du langage des nains, répertoire du langage des Urgals).

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L’histoire est assez riche ; différentes races s’y côtoient et s’y mélangent. L’écriture demeure bancale : Paolini rencontre quelques difficultés pour conter et pour raconter, de tenir en alerte son lecteur : espérons que les prochains tomes seront plus prometteurs. Malheureusement, le portrait des personnages mériterait d’être davantag travaillé ; entrainant une immersion mitigée du lecteur dans le roman.

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