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Articles taggués ‘livre jeunesse’

McKAY Kirsty : Zombies panic

06/04/2012 22 commentaires

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Titre : Zombie panic
Auteur : Kirsty McKAY
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut

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Bobby vient tout juste d’emménage en Angleterre ; son caractère taciturne n’a pas déclenché de nouvelles amitiés. Ce voyage scolaire en Ecosse se révèle un enfer sans fin pour elle. A la pause déjeuner, les élèves partent à la cafeteria de la station alors que Bobby préfère rester dans le bus. Malheureusement, cela ne sera pas synonyme de tranquillité puisque Smitty est puni. L’absence de leurs camarades commence à les inquiéter quand ils voient courir Alice comme si elle avait vu la Mort en personne. Derrière elle, les autres se meuvent étrangement.

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)°º•. Bobby et Smitty restés dans le car sont rejoints par Alice et Pete qui ne semblent pas toucher par le phénomène zombifiant de leurs collègues. Tous quatre ne se supportent pas et vont devoir se serrer les coudes pour leur survie. Bobby est relativement renfermée et se considère comme timide, pourtant elle va être pleine d’initiatives et de bonne volonté. Smitty est considéré comme la brute de la cour, à rouler des épaules et à siffler les filles. Alice est plutôt la bimbo, la petite star de l’école, avec ses ongles parfaitement manucurés et ses petits hauts pailletés accordés à son rouge à lèvre rose. Enfin, Pete est un albinos étiqueté « intello » par ses acolytes mais saura lui aussi trouver la force qui est en lui.
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Dans la littérature thématique « zombie », nous voyons très peu d’adolescents. McKay utilise des personnages très stéréotypés qui emmèneront beaucoup de piquant à l’histoire. Tout est une histoire de cohabitation, on découvre l’évolution de leurs relations également.

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)°º•. Ce roman écrit à la première personne du singulier est un livre jeunesse ciblé… « jeunes ». Le vocabulaire adapté permet une lecture dès 12 ans. J’ai apprécié que l’histoire démarre très vite puisque c’est à la quinzième page que le premier zombie arrive. C’est un roman d’aventure où l’action est omniprésente, laissant la place tout de même au temps de la réflexion.
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L’auteur utilise des ficelles des romans « zombie » et y colle un aspect très sérieux qui entretient le comique de situation. Ce roman est à prendre au premier degré, il suffit de se laisser porter. Ce n’est pas ici que vous trouverez des questions sur l’humanité et le quid des zombies non plus. McKay utilise la représentation d’un zombie se trainant, avide de chair fraiche et sans une once d’intelligence. Elle adopte l’Ecosse pour ses décors effrayants et emploie ses personnages à chercher les origines de la contamination.
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Si quelques événements se révèlent prévisibles, le dénouement est quant à lui surprenant. Le style est saugrenu, un peu décalé et très vif. Le suspense est tout de même bien entretenu. Quelques phrases pleines d’humour et bien pensées nous tirent des sourires et contrebalancent bien avec l’horreur. Pour le côté sanglant, je pense qu’on atteint un niveau moyen : il y a quand même des zombies, des petites blessures et quelques bastons.

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Un petit roman jeunesse qui ne paye pas de mine. Un peu d’humour et beaucoup d’action servent une histoire avec des zombies et des adolescents en quête d’une véritable survie. Si quelques uns d’entre nous pourraient s’ennuyer de la trame directe et unique, les plus jeunes d’entre nous verront à travers cette histoire, une bonne façon de côtoyer son premier zombie et en seront enchantés.

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)°º•. Biographie
Auteur américaine, Kirsty McKay est née et a étudié en Angleterre. Ses travaux de recherche et d’écriture se sont basés sur les pièces de théâtres pour enfants. Zombie Panic, publié sous le titre Undead en VO, est son premier roman.
Kirstymckay.com

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Souvenir de lecture : J’ai toujours pensé que la hache était une très bonne arme contre les zombies. Je devrais reconsidérer l’emploi du snowboard.

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CITRIQ

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Seuil.

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Pic : Snow zombie loves you par One-Sky.

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BOUSQUET Charlotte – La peau des rêves ~ Nuit brûlée, tome 2

13/03/2012 8 commentaires

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Titre : Nuit brûlée (La peau des rêves, tome 2)
Auteur : Charlotte BOUSQUET
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Si Cléo est ramenée au clan des Chimères – La Tour de l’Horloge – grâce à la volonté de Lyn pour qu’on lui soigne ses blessures ; ce sont bien les meurtrissures psychologiques les plus profondes. Où qu’elle soit, Cléo est une étrangère guère acceptée. Elle va devoir chercher des réponses à ses très nombreuses questions sur ses origines tout en gardant la tête froide. La présence de Lyn et celle d’Axel ne vont pas faciliter l’équilibre de la balance.

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)°º•. On retrouve Cléo, avec ses doutes, ses peurs et son impression d’être complètement paumée. En même temps, on la comprend du simple fait qu’elle soit rejetée par tout le monde. Si l’hésitation prend une grande place dans sa vie, on remarque aussi le changement de son caractère.
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On ne peut parler de Cléo sans parler de Lyn, cette chimère qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. On pourrait s’attendre à ce que Charlotte Bousquet s’étende sur ce personnage, on n’en saura finalement très peu – ou pas assez par rapport à ce que l’on aimerait. Si cette jeune femme parait être une chimère « lumineuse », son homonyme, Axel est plutôt ténébreux, c’est un homme-corbeau. Aucun secret, c’est lui le bellâtre de la couverture de ce deuxième tome.

On retrouvera bien sûr les membres du Passage, Marcus, Tybalt et Tania pour les plus importants.
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Pour cette histoire en emboitement, si le premier tome avait été très léger sur les informations évoquées concernant le nid de ‘Lona et la vie prisonnière de Najma ; il en va autrement de ce deuxième tome où l’on entraperçoit non seulement le caractère des membres du clan mais où l’on se focalise surt les émotions de notre conteuse.

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)°º•. Le décor post apocalyptique est toujours présent mais beaucoup moins surprenant, on a acquis l’environnement. Cet univers chaotique révèle une ère de tension : les combats sont physiques mais également psychologiques puisque chaque être vivant vit perpétuellement en état d’alerte. On entrevoit un peu tous les types des mutations nés après l’apocalypse : les chimères, Ceux d’en dessous, les dégénérés et nous croisons pour la première fois les tritons.
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Cléo est toujours en pleine quête d’elle-même : elle doit assembler un puzzle identitaire et on ne peut pas dire qu’elle reçoit beaucoup d’aide. Elle ressent beaucoup de colère, de doutes aussi, ses peurs se font plus vivaces. La place est dédiée aux conflits, aux trahisons, à la mort mais aussi aux amours (filiale et impossible). La gémellité est un point crucial de l’histoire mais j’ai été étonné de la tournure puisque des personnes totalement inconnues l’une à l’autre il y a encore 15 jours sont devenues plus que fusionnelles, sans avoir à échanger un seul mot.
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Dans ce monde, la présence de l’écriture est diffuse : les extraits d’œuvres classiques qui permettent à Cléo de mettre des mots sur ses sentiments, les clins d’œil à des romans plus récents comme ceux de Clavel et de Sire Cédric. On aperçoit toujours ces pancartes à moitié effacées par le temps mais aussi quelques exemplaires de livres détenus par les personnages.

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)°º•. Si l’univers de prime abord apparaît sombre, il l’est beaucoup moins dans « Nuit brûlée » : place à la romance ! (un peu torturée, soit) L’aspect dramatique est toujours présent, mais plus ténu. Les combats sont sanglants mais avec moins de noirceur en fin de compte.
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Malgré une plume déliée qui nous permet d’avancer rapidement dans l’histoire, j’ai trouvé que les événements étaient cousus de fil blanc. J’ai été tout de même assez déçue dans l’ensemble tant le premier tome était prometteur et m’avait emballée ! J’apprécie le rythme saccadé des phrases sans verbe qui donne du rythme, favorise la respiration de lecture pour se rapprocher des sensations des personnages.
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Encore et toujours, on cherche les relations entre Najma et Cléo, serait-ce les tatouages qui « parlent » ? On pense généralement avoir trouvé leur lien pour qu’à la page suivante, nos hypothèses soient balayées. La structure de la pentalogie se structure ainsi : deux tomes pour l’histoire de Cléo, deux tomes pour la seconde histoire narrée par Najma qui devient alors l’héroïne du dernier volume.

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Nous entrons dans le deuxième tome de « La peau des rêves » qui nous entraîne  à la découverte de Cléo le personnage principal. L’univers post apocalyptique est appréciable même si les événements sont appréciables. On attend avec impatience la seconde histoire et les tenants et aboutissements de cette histoire en gigogne.

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)°º•. Biographie

Née en 1973, Charlotte Bousquet est une touche à tout. Tout à la fois, elle est auteur, traductrice et créatrice de jeux de rôle. Elle est aussi passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes.

Son site, son blog.
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L’illustration de couverture est un toucher peau de pêche de Mélanie Delon est superbe !

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Dans le chaudron :
¤ Nuit tatouée, tome 1
¤ Les chimères de l’aube, tome 3
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Souvenir de lecture : Mais qui, qui est Najma ?

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Phooka.
Books in wonderland (Seelie), Délivrer des livres (Hérisson08) et Un brin de lecture (Karline05) ont aussi découvert la Tour de l’Horloge.

CITRIQ

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Et hop, tout comme le premier tome, il entre dans le challenge Fins du monde.
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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions de L’Archipel.

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Pics :#01 Crow par Alivis ; #02 Merman par badbadtzmaru.

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WESTERFELD Scott – Léviathan ~ Léviathan, tome 1

11/03/2012 37 commentaires

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Titre : Léviathan (Léviathan, tome 1)
Auteur : Scott WESTERFELD
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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En 1914, l’archiduc austro-hongrois François-Ferdinand et sa femme sont assassinés à Sarajevo ; l’Europe entre en guerre. Le trône revient à Alek, jeune adolescent qui se doit de fuir avec ses hommes dévoués, le comte Volger et son maitre d’armes Otto Klopp à bord de leur engin clanker pour éviter les menaces terroristes.

A quelques milliers de kilomètres de là, Deryn s’enrôle dans la Royal Air Force sous l’identité d’un jeune homme nommé Dylan. Son équipe darwiniste embarque sur l’étrange Léviathan, investie d’une mission : emmener la précieuse cargaison du Dr Barlow jusqu’à Constantinople.

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)°º•. Deryn veut absolument rejoindre les forces britanniques ; elle se crée une identité masculine et se fait appeler Dylan. Elle réussit avec brio le passage d’entrée et par un concours de circonstance, embarque sur le Léviathan. Un peu garçon manqué, elle est très intelligente et bien plus débrouillarde qu’Alek. J’ai évidemment davantage d’accroche avec elle qu’avec le prince, par sa crédibilité et son envie d’aller toujours plus loin.
A ses côtés, on rencontrera surtout la scientifique Barlow qui représente un peu l’archétype steampunk de la femme intelligente et on ne peut plus sûre d’elle. Evidemment, c’est un des personnages les plus intriguants à mon sens et que je meurs d’envie d’en apprendre plus sur son compte.
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Aleksandar est le fils de l’archiduc François-Ferdinand et non moins couard. De par son statut, il ne sait point faire grand-chose et son côté peureux n’arrange pas les choses. Heureusement, il est bien entouré par son professeur d’escrime, Volger et Otto Klopp, un maitre mécanicien à la pointe. Ils apportent indéniablement de la stabilité au prince et un soutien inépuisable.
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Il va sans dire que les deux personnages principaux vont se rencontrer et que l’on ronge son frein – mais pas trop longtemps – pour voir la rencontre s’effectuer sous nos yeux. On a le sourire au coin en pensant qu’ils cachent leur identité l’un à l’autre. Pour ma part, j’aurai apprécié des personnages un peu plus ambigus ou énigmatiques. Du corps, que diable !

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)°º•. La plus grande force du livre, et sans doute ce qui m’a le plus fascinée, reste les thèses darwiniste et clanker qu’a développées Scott Westerfeld. En prenant en compte l’ère de la vapeur et la révolution industrielle, il surfe sur l’époque victorienne pour créer un univers steampunk presque réel. On sent que l’auteur a pris beaucoup de plaisir à donner naissance à ses inventions.
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Les Clankers – Autriche-Hongrie, Allemagne – sont des adeptes des machines toutes en pièces d’artillerie & moteurs diesel qui restent tout de même des mécanopodes terrifiants. A l’inverse, les Darwinistes créent des êtres hybrides par manipulation génétique pour répondre à leurs besoins. Ce sont les fils de vie (ADN) qui leur permettent de composer ces magnifiques animaux – dont le Léviathan. Les darwinistes sont représentés par la France, la Grande-Bretagne et la Russie.
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Les deux clans, farouchement opposés voient dans l’autre, la diablerie multipliée par dix.

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)°º•. Cette trilogie s’inscrit dans un mouvement steampunk indéniable – du boulon de mécanopode et de la bestiole modifiée – mais est également une uchronie. Le roman s’établit sur une géopolitique identique à la nôtre en y intégrant des éléments fantastiques. On remarque une bonne base de documentation pour nous amener dans une situation politique de départ, analogue à notre histoire. Notons que la postface de l’auteur est un délice à lire.
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Chaque personnage principal (Deryn & Alek) raconte son histoire sur deux chapitres puis c’est le second qui enchaine jusqu’à l’association des deux points de vue lors de leur rencontre. Si ce procédé permet de maintenir le rythme, il est aussi source de frustration, surtout quand on préfère l’un des personnages.
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Bien que l’invention des théories darwinistes et clankers m’a tout de suite plu, j’ai trouvé que ce livre jeunesse proposait une intrigue plus légère avec de grandes facilités dans le scenario. L’action fait partie intégrante du livre pour donner du punch et les temps morts ne sont pas nombreux mais il en résulte une certaine prévisibilité. Les touches d’humour sont aussi présentes et on passe un bon moment. Enfin, si le livre peut paraître énorme aux plus jeunes, c’est sans aucun doute dû à la (grande) taille de police et à l’interligne de 1,5.
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Voici un livre uchronique et steampunk qui ravira notre imagination quant aux créatures darwinistes et aux machines clankers : Deryn & Alek nous proposent deux psychologies différentes et nous font rencontrer des personnages secondaires intéressants. Quelques simplicités apparaissent dans l’histoire mais on passe tout de même un agréable moment.

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)°º•. Biographie
Scott Westerfeld né en 1963 est un écrivain américain spécialisé dans la science-fiction, connu essentiellement pour ses travaux en space opera ; il a été dans d’autres vies créateur de logiciels et compositeur de musique contemporaine.
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La couverture aux impressions métalliques dorées et rouges légèrement en relief est du plus bel effet. Des illustrations pleine page de Keith Thompson disséminées dans tout le livre est un régal pour les yeux.
Léviathan a reçu quelques prix :
Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes (2010),
Prix Elbakin du meilleur roman fantasy traduit jeunesse (2011).
Le site de l’auteur, le wiki de la trilogie Léviathan.

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Souvenir de lecture : Moi aussi je veux un Huxley !

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Dans le chaudron :
¤ Léviathan tome 2
¤ Goliath tome 3
¤ Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel
¤ Le protectorat de l’ombrelle de Gail Carriger

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec les Atuaniennes Endea, Shaya, Spocky, Vert, Yume.

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A lire au pays des merveilles (Emmyne), Biblioblog (Coeur de Chêne), Happy Few (Fashion), Hugin&Munin, Journal semi-littéraire (Angua), La caverne de JainaXF, Le terrier de Chiffonnette, Livr0ns-n0us, Pitiland (Pitivier), RSFblog (Lhisbei), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Valunivers sont aussi montés à bord du Léviathan.

CITRIQ

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Ce livre est en pleine ligne de mir du challenge Winter Time Travel et du défi steampunk.

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Pics : Keith Thompson ©

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BOUSQUET Charlotte – La peau des rêves ~ Nuit tatouée, tome 1

17/02/2012 26 commentaires

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Titre : Nuit tatouée (La peau des rêves, tome 1)
Auteur : Charlotte BOUSQUET
Plaisir de lecture :  Livre fantas… tique

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Najma est prisonnière d’un clan et se voit raconter une histoire aux enfants quémandeurs. Dans le nid des Chimères d’Itzan à ‘Lona, il est difficile de renier son don de conteuse. Najma nous entraîne dans un Paris apocalyptique. Après le Cataclysme qui a eu lieu il y a plusieurs décennies, les clans se battent pour un territoire anéanti. Chez les hommes, le statut adulte s’acquiert en tuant son premier adversaire. Cléo survit dans ce monde sans pour autant y trouver sa place. Un jour, une “proie” est toute désignée, la mort est le seul objectif : elle s’aperçoit alors que la Chimère possède à son poignet le même tatouage qu’elle.

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)°º•. A la suite du Cataclysme, sont nés les mutants. De nouvelles « races » ont vu le jour : les Chimères ces mi-animaux mi-humains se partagent le territoire avec les hommes (Mens) et les créatures des sous-sols appelés « Ceux d’en-dessous ».  Chacun forme un ou plusieurs clans ; si on peut entrevoir une semi-solidarité entre les hommes ; le mouvement général veut que chacun se méfie de tout le monde.
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Marcus est le chef du clan humain où notre héroïne Cléo vit. Il semble savoir des choses mais veut les garder secrètes au grand dam de Cléo. Cette dernière n’est pas une héroïne abracadabrante. Elle n’a pas une très grande confiance en elle et prend généralement des décisions sur le tard. Bien que je n’accroche pas à elle autant qu’à des héroïnes que j’aurai pu croiser dans d’autres livres, elle me plaît. Sans doute parce que Bousquet a pris le temps de construite une personnalité « commune » c’est-à-dire tout à fait crédible dans ses réactions et émotions sans ce côté ultra-héros qui peut parfois brûler la rétine tellement il est inconcevable. Elle est pourtant brutalisée de bien des manières au sein du clan du passage qui l’a recueillie à sa naissance.  Son tatouage représente un serpent ailé et demeure la clef de voûte de l’histoire.
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Dans ce groupe, nous retrouvons Tania, la soeur adoptive de Cléo. Je me demande encore comment sa jalousie ne l’a pas tuée. A côté de Cléo, elle est pâle. Cheveux blonds presque blancs, peau quasiment translucide, c’est pourtant bien aux yeux de son père et des autres qu’elle sera le plus invisible. Il y a également Tybalt ; quelque peu enragé et extrêmement jaloux, il ne mérite que des claques pour son comportement inacceptable.
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Lors de ses péripéties, Cléo rencontrera furtivement Axel et Lyn, deux Chimères. Elle a laissé en vie le premier sans que son clan le sache afin de ne pas déclencher un esclandre. Quant à Lyn, elle partage le même tatouage et la même couleur des yeux.  Auraient-elles aussi un passé similaire ou des origines communes ?

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)°º•. Charlotte Bousquet nous sert un univers où le cataclysme a eu lieu il y a quelques décennies. Cette atmosphère post-apocalyptique est servie par des ambiances sinistres voire très sombres. Elle ne glisse pas vers la facilité où tout le monde est désoeuvré-que-c’est-triste. Et puis, « post-apocalyptique » ne rime pas forcément avec zombies, même si je les aime bien.  Les descriptions sont plutôt rares et l’absence d’explications de l’univers permet à l’auteur de nous rapprocher davantage des sensations de Cléo, ce que je trouve très judicieux.
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Pour cette histoire, nous nous confronterons aux doutes et peurs de Cléo : elle veut découvrir les clefs de son passé, savoir qui elle est et aussi ce qu’elle veut. La quête d’identité entraînera aussi la question des différences, la monstruosité que peut refléter une personne étiquetée comme anormale ou qui ne rentre pas dans le moule. L’affirmation de soi peut être vu comme un fil rouge.
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Enfin, la jalousie et la trahison sont deux thèmes illustrés avec des extraits d’œuvres classiques : Cyrano de Bergerac, Roméo & Juliette Horace et Othello. J’ai beaucoup apprécié cette petite originalité qui fait son effet.

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)°º•. Ce « court » roman de 230 pages – qui s’engloutit très vite – repose sur une idée de départ originale avec les tatouages qui « parlent », qui racontent une histoire. A première vue, nous abordons deux récits parallèles sans véritable lien entre eux.
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J’ai absolument voulu intégrer – voire apprendre par cœur – la composition des clans grâce au lexique présent en début de livre. J’ai vite abandonné, au fil des pages, Charlotte Bousquet prend soin de son lectorat et on range très vite les personnages croisés dans les bons groupes. Il y a deux petits détails que j’ai particulièrement aimés : l’amour de Cléo pour les livres et de voir comment ils sont alors traités après le Cataclysme mais aussi le jeu de piste avec les pancartes où seules quelques lettres sont encore lisibles.
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La trame présentée est déjà relativement riche : on trouve beaucoup de détails, de débuts de sentiers que pourrait prendre Charlotte Bousquet dans la suite de son histoire. Le rythme est bon, sans effet de relâchement et le suspense est bien entretenu car on veut toujours en savoir davantage. On avance à tâtons mais on meurt d’envie de connaître tous ces mystères et on demeure très intrigués par les Chimères.
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Bien que la couverture indique « à partir de 13 ans », j’émets quelques doutes au vu de la violence physique et morale. Certaines scènes sont trop virulentes pour ne pas être sceptique quant à l’âge préconisé : même si – me dit-on – les jeunes à cet âge-là savent tout, il y a une différence entre “croire savoir” et “le lire noir sur blanc”.
« Nuit tatouée » est le premier tome d’une pentalogie.

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Il suffit de se laisser bercée par la plume de Charlotte Bousquet pour que la magie opère. Dans un monde post-apocalyptique, le tatouage de Cléo est intriguant et nous emmène vers des mystères et des Chimères bien étranges.

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)°º•. Biographie

Née en 1973, Charlotte Bousquet est une touche à tout. Tout à la fois, elle est auteur, traductrice et créatrice de jeux de rôle. Elle est aussi passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes.

La couverture est un toucher peau de pêche, et même si elle ne dure pas dans le temps (après être passée entre 2 ou 3 paires de mains), elle est appréciable et sert parfaitement la superbe illustration de Mélanie Delon.
Son site, son blog.

Pour lire les premières pages, c’est ici.

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Dans le chaudron :
¤ Nuit brûlée, tome 2
¤ Les chimères de l’aube, tome 3
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Souvenir de lecture : Une idée originale, des tatouages qui « parlent »… on ne demande qu’à écouter !

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Book en stock (Phooka), Books in Wonderland (Seelie), De l’autre côté du miroir (Laure), Délivrer des livres (Herisson08), Le marque-page (Choukette), Mes Imaginaires (SBM), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret), See you beyond heaven (De.w), Tout à fée… bourbonnaise, Un brin de lecture (Karline05) se sont aussi plongés dans ce premier tome.

CITRIQ

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Ce livre entre de plein fouet dans le cadre du challenge « Fins du monde« .

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Pics : #01 Black Wings par Paingu ; #02 A drawing on wrist par Negative after image.

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COLLETTE Xavier & CHAUVEL David : Alice au pays des merveilles

17/01/2012 38 commentaires

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Titre : Alice au pays des merveilles
Auteurs : Xavier COLLETTE & David CHAUVEL
Plaisir de lecture Livre avec entrée au Panthéon

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Alice s’ennuie au pied d’un arbre où sa sœur lit un livre.  » La belle avance, qu’un livre sans images, sans causeries » pensait Alice. C’est alors qu’elle voit du coin de l’œil, un lapin blanc filer à toute allure avec sa montre de poche dans la patte. Ni une ni deux, elle le suit… jusqu’au pays des merveilles.

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)°º•. Bien que le plan scénaristique soit optimisé, le texte semble un peu décousu car il faudrait alors davantage de pages pour pouvoir illustrer l’histoire originelle de Lewis Carroll « Les aventures d’Alice au pays des merveilles ». Il n’y a pas véritable de transition et l’impression de passer du coq à l’âne est assez forte.
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Cependant, si vous connaissez la trame générale, vous verrez alors que les jeux de langage et le texte original traduit sont respectés. L’album fait la part belle à l’absurde et au non-sens si chers au cœur de Carroll. Ce n’est pas un secret, je trouve les livres (Les aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir) beaucoup trop perchés pour qu’ils soient compréhensibles ; qui plus est, auprès d’un jeune public. C’est donc avec une grande joie qu’un tel album – avec plein d’images dans le dedans – ne pouvait que faire remonter l’estime que j’ai pour cette histoire.
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Aucun personnage ne manque à l’appel : Dodo, Duchesse, Chat de Cheshire, Chapelier, Lièvre de Mars, etc. J’apprécie énormément cette Alice brune qui ressemble davantage à Alice Liddell la source d’inspiration de Carroll qu’à Alice (la blonde) dessinée par John Tanniel. Notons que les personnages semblent relativement justes et n’ont pas sombré dans la caricature grâce à Chauvel et Collette.

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)°º•. Passons au plus important pour moi, le côté illustrations.
Hormis Alice brune, j’aime le Chat de Cheshire et son sourire dentu.
Le clair/obscur – sombre/lumineux, quoi – met parfaitement en valeur de la dimension psychologique du conte. L’atmosphère est enrichie, tour à tour mystérieuse, étrange et même effrayante.
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Collette semble s’être défait de ce qu’il aurait pu déjà se faire sur l’œuvre d’Alice : son regard frais et nouveau m’a totalement enivrée. La variation des angles de vu exalte la perspective irréelle du pays des merveilles. Les textures réalisées numériquement sont également ingénieuses. Chaque protagoniste dispose de son propre univers avec ses codes couleurs. Les détails peuvent nous retenir longtemps entre les pages.
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La jaquette amovible représente Alice qui tombe (tombe, tombe…) sur le devant et un beau médaillon doré à l’arrière. La véritable couverture de l’album représente le Chat de Cheshire avec son magnifique sourire en vernis sélectif (et j’ai toujours été une grande fan de vernis sélectif). Le quatrième de couverture montre la queue touffue du chat, sans jeu de mot.

La qualité du produit fini s’accorde sur des illustrations haute définition (encore heureux, sinon Xavier se serait lui-même tapé sur les doigts) ; les pages sont glacées. Bref, un album très soigné.

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Bien que le scenario m’apparaît comme mitigé, les illustrations m’ont totalement enchantée. D’un coup de crayon, nous sommes propulsés dans un formidable pays aux merveilles, riches en couleurs et en détails. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je referme cet album si magique.

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)°º•. Biographies
David Chauvel, né en 1969 voue une véritable passion pour la bande dessinée. Il tente toutes les directions, en explorateur agîté et cela lui va bien. Il devient alors un scénariste prolifique.
Xavier Collette est un homo sapiens dessinatus né en 1981 en Belgique. Ce nom ne doit pas vous être inconnu, sinon, il y a souci. Pour tout découvrir de lui (ou presque), c’est par ici : Coliandre.
Une petite vidéo de présentation de l’album, à voir ici.

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Dans le chaudron :
¤ Le Chat qui avait peur des ombres de Xavier Colette & Rozenn,
¤ Le petit bois du dimanche soir de Xavier Collette & Estelle Billon-Spagnol.
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Souvenir de lecture : Allez, je le relis encore.

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec
Valériane, pour une spéciale « anniversaires »

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A lire au pays des merveilles (Emmyne), Bulle de livre (Snow), De l’autre côté du miroir (Laure), Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), See you beyond Heaven… (De.w) ont aussi feuilleté ce bijou.

CITRIQ

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Et hop, cet album peut être rangé dans la commode du challenge « Je lis aussi des albums« .

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Pics : © Tous droits réservés Collette & Chauvel.

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COLLETTE Xavier & BILLON-SPAGNOL Estelle – Le petit bois du Dimanche soir

02/11/2011 18 commentaires

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Titre : Le petit bois du Dimanche soir
Auteurs : Estelle BILLON-SPAGNOL & Xavier COLLETTE
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique

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En ce dimanche soir, Mariette file en douce au petit bois pour rejoindre ses amis farfelus, notamment Lézard-Noir, Vieux-Loup et Solitaire-Jack. Elle a beaucoup de choses à réaliser : aider Oie-Bel-Œil à construire l’hôtel du petit bois, jouer aux cartes avec les fourmis ou encore dormir avec les frères Corbeaux.

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)°º•. Chaque double page invite au voyage : les nombreux détails sont à croquer. Les ambiances mystérieuses et l’aspect cocooning ne donnent qu’une envie : aller au petit bois, nous aussi. Les grandes ombres, un poil inquiétantes, stimulent encore plus notre curiosité et le côté « j’veux en être ! ». Je suis toujours aussi admirative de cette sensibilité du bout de doigt crayon que Xavier Collette possède et nous offre. J’aime cet aspect « rêves » très bien rendu et le fantastique qui s’invite imperceptiblement. Les illustrations sont pleines de couleurs pour faire le stock de bonne humeur. Et Mariette a une super bonne bouille… et un chouette bonnet !

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Le petit format de cet album est agréable : il donne une impression de joyau, d’un objet précieux. Ce voyage entre onirisme et réalité se dessine par des frontières floues ; ce qui laisse le rôle au lecteur de choisir l’un ou l’autre et même un peu des deux, aussi. Le texte court aux allures de contes plaira dès 3 ans.

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C’est une véritable bulle de positivisme pour contrer ce blues du dimanche soir que ressentent la plupart d’entre nous. Un petit album parfait pour une « histoire du soir ». C’est de l’optimisme en barre en encres et papier, il s’inscrit dignement dans la liste des « petits quarts d’heure de bonheur » (tout comme un croissant chaud, une couverture toute douce ou une douche chaude)

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)°º•. Xavier Collette est un homo sapiens dessinatus né en 1981 en Belgique. Ce nom ne doit pas vous être inconnu, sinon, il y a souci. Pour tout découvrir de lui (ou presque), c’est par ici : Coliandre.
Evidemment, la Madame des mots de cet album est Estelle Billon-Spagnol, elle tient un blog rigolo que tu peux voir ici : Le truc d’Estelle Billon-Spagnol.

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Souvenir de lecture : Nous avons tous une Mariette en fond de nous. Laissons-la s’exprimer un peu plus souvent…

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Dans le chaudron :
¤ Le Chat qui avait peur des Ombres de Xavier Collette & Rozenn.
¤ L’Ombre que j’ai adoptée, Pouyâ !

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Histoire de lectures (Tiphanya), Le marque-page de Choukette, Les voyages immobiles de Madame Charlotte, Papier de soie (Morgan) ont autant apprécié que moi, cet album.
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CITRIQ

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Et hop, un nouveau album qui entre dans le challenge « Je lis aussi des albums » 🙂

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Pics : © Estelle Billon-Spagnol & Xavier Collette
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SACRE Yohan – Mon cauchemar et moi

21/10/2011 21 commentaires

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Titre : Mon cauchemar et moi
Auteur : Yohan SACRE
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Ce petit garçon est bloqué dans le monde de ses rêves et doit affronter ses démons. Il rencontre cette grosse bête toute poilue qui semble avoir oublié son nom. Ils cheminent tout deux dans un environnement sans dessus dessous et vont apprendre à se connaître.

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De prime abord, l’histoire commence sur un ton léger. L’univers onirique que nous sert Yohan Sacré est empreint d’angoisses, de peurs et de cauchemars. Ce monde étrange sans queue ni tête va servir un récit profond à l’ambiance sombre. Cette histoire cruelle demeure émouvante et l’atmosphère fantasmagorique n’est certainement pas le plus à craindre.

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J’avais emprunté “Mon cauchemar et moi” car j’étais alors en pleine période de terreurs nocturnes, il me semblait tout choisi. Cet album de qualité, au doux papier se lit d’une traite. J’ai apprécié la cadence de récit et les illustrations, bien que pas assez variées à mon goût – personnages souvent vus du même angle, construction de l’environnement identique d’une page à l’autre -. Il n’en demeure pas moins qu’hormis quelques gros mots, les illustrations pastel amènent à une fin inattendue et un peu brutale ; elle m’a un peu secouée, je dois bien le dire…

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Né en 1989, Yohan Sacré a participé à divers concours dans le monde de la BD. Il s’inspire de l’univers de grands pour les adapter en gardant sa patte. Son style est à la fois enfantin et lugubre.
Son site ; pour découvrir les premières planches de l’album, c’est ici.
Pour information, cet album est classé dans les bandes dessinées adultes dans les bibliothèques… Il n’est donc pas à mettre entre toutes les mains. Pour lecteurs avertis.

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Souvenir de lecture : Une fin au goût amer…

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A l’ombre du cerisier… (Jeydragon), Lis tes ratures ! (Lyra Sullyvan), Plume, Sous le feuillage (Lael) ont aussi découvert ce bel album touchant.

CITRIQ

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Ce livre s’inscrit aussi au Challenge « Je lis aussi des albums » ainsi qu’au Challenge Halloween.

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