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Titre : Le trône de fer (Le trône de fer, tome 1)
Auteur : George Raymond Richard MARTIN
Plaisir de lecture :
Livre fantas… tique
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Voilà quelques années, le roi Targaryen a été trahi et assassiné ; depuis règne Robert Baratheon dit l’Usurpateur. Alors qu’il vient tout juste de perdre son bras droit, Robert s’exile dans le nord pour demander à son cher ami Eddard Stark d’être la Main du Roi. Ce dernier n’est pas en droit de refuser et part donc à la Cour pour assister impuissant, aux machinations, trahisons et autres joyeusetés.
Au royaumes des 7 couronnes, la manigance est au menu de chaque jour : les grandes familles s’entre-déchirent pour les pouvoirs politiques. Du roi à la pute, en passant par le chevalier et la manante, tout le monde est mêlé aux intrigues pour le meilleur et surtout pour le pire.
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)°º•. Les personnages complexes bénéficient tous d’une personnalité hautement travaillée. La description établie par G.R.R. Martin nous les fait voir blanc, puis noir, et pourquoi pas gris. Nos sentiments vont et viennent, on les aime, on les déteste ; notre avis change sans cesse de camp. C’est ce côté “girouette” qui en fait alors le point culminant de notre intérêt. Les personnages sont tous hétéroclites, à la poubelle les clichés du valeureux chevalier ou du sinistre nain : les psychologies présentées sont dénuées de manichéisme.
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Par ailleurs, nous n’avons pas un héros, pas un protagoniste unique, mais bien une myriade de personnages principaux, tous égaux au point de vue du récit. Il y a aussi quelques personnages secondaires, généralement les compagnons.
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Cinq grandes familles se battent pour le trône de fer (dont celle qui le possède actuellement)… et le pouvoir qui en découle.
Le Roi Robert Baratheon est marié à Cersei Lannister ; celle-ci a un frère jumeau, Jaime avec qui elle entretient d’étranges relations et son second frère Tyrion, un petit homme. Il va sans dire que j’apprécie réellement ce dernier pour son auto-dérision, sa vision du monde, son répondant et son intellect.
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La Main du Roi, Eddard Stark est lié à Catelyn Tully (épouse Stark donc) ; leur famille se compose de leurs enfants Robb, Sansa, Arya, Bran et Rickon. S’ajoute à ce charmant portrait, le bâtard d’Eddard, Jon Snow. Sans aucun doute, Sansa se prendrait bien des claques de ma part alors qu’Arya remporte toute ma sympathie car elle ne se cantonne pas à son rôle de jeune fille asservie ; elle est parfois boudeuse… pour mieux arrivée à ses fins. Jon est malheureusement un illégitime complètement paumé qui n’a pas d’autres choix que celui de s’engager dans la brigade de Nuit – les frères noirs qui surveillent le mur au nord du nord du royaume -. Il m’a été appréciable de voir l’évolution du personnage et sa manie de se faire des ennemis dès les premières minutes. Bien qu’il soit brun comme son père, je me le représente assez facilement comme Jolan de “Thorgal” (ne me demandez point pourquoi). Autre petit détail amusant, après une partie de chasse, Stark a trouvé une portée abandonnée de loups-garous dont un pour chacun de ses enfants. Ces derniers correspondent par ailleurs, assez bien au caractère de leur maître (on ne dit pas “tel maître, tel loup-garou” ?). Eddard Stark se présente comme un droit homme aux mœurs évoluées (du moins, plus que la moyenne) mais est très vite pris en étau entre ses vœux et ses devoirs ordonnés par le Roi.
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Évidemment les enfants du feu roi Targaryen, Viserys et Daenerys ne sont pas en reste. Viserys travaille dans l’ombre et souhaite reconquérir le trône… et donne la main de sa sœur dès le lendemain au khal Drogo.
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Il y a aussi les Autres, ces êtres indéfinissables, ainsi appelés par les gens du Nord. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le pire n’est pas de leur côté du mur.
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)°º•. L’univers est cohérent et présente quelques touches d’originalité ; je trouve assez cocasse que les saisons durent des années. Nous sommes propulsés dans une société médiévale réaliste où nous trouvons des royaumes, des seigneurs, des petites gens, des brigands, etc. Les descriptions narratives sont dans l’ensemble plutôt réussies. L’univers tout en nuances est véritablement soigné. Bien qu’il présente peu de magie, nous y retrouvons des intrigues mêlées (secondaires, principales), des relations complexes mais aussi complots, corruption, trahisons, mensonges… et romances. L’humour y est aussi incontestablement existant.
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)°º•. Cette saga a toujours fait énormément parler d’elle avec effet exponentiel depuis la création de la série télévisée américaine éponyme. Le fait que ce cycle ne soit pas fini a énormément repoussé ma lecture.
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La traduction est une véritable plaie : les fautes d’orthographe, tapuscrites et autres coquilles ont failli avoir raison de moi pour arrêt probable en cours de route. La traduction “médiévalisée” a été un choix – voulu – qui ne respecte pas entièrement la plume de G.R.R. Martin mais j’ai eu quelques difficultés avec les expressions sans queue ni tête et les listes à rallonge d’adjectifs.
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L’histoire est racontée par plusieurs personnages : sous forme de chapitre et à la troisième personne du singulier, on avance peu à peu. Il est parfois assez frustrant de voir se terminer une partie pour donner la voie à un autre personnage. Cependant, cela donne du rythme et permet de faire avancer le récit de manière compréhensible et avec vigueur. G.R.R. Martin est également scénariste et cela se sent quand il use de la pluralité pour mener l’intrigue et contrarier son lecteur… pour l’attacher davantage à son récit.
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“Le trône de fer” (première moitié du tome version originale “A game of Thrones” ) n’a donc rien de l’allure d’un vulgaire prologue. Il propose de forts retournements de situations et une véritable épopée un peu cruelle… pour notre bon plaisir.
Il me rappelle des parties de “cadavre exquis” avec l’impatience et la surprise au moment où l’on déplie le prochain rabat en papier pour découvrir la suite de l’histoire.
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)°º•. Biographie
Né en 1948, G.R.R. Martin est tour à tour écrivain de science-fiction et fantasy, scénariste et producteur. Rarement gai dans ses écrits, il propose toujours une certaine mélancolie. Il a vendu plus de 7 millions d’exemplaires de son oeuvre « Le trône de fer » (A Song of Ice and Fire) dans le monde (donnée de mars 2010) et sans doute un peu frustré et énormément tenu en haleine autant voire plus de fans.
Le premier tome « A game of Thrones » (« le trône de fer » et « le Donjon Rouge » en version française) a obtenu le prix Locus du meilleur roman de fantasy en 1997.
Son site officiel et « La garde de nuit » un site francophone tenu par des fans, très complet d’ailleurs.
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Dans le chaudron :
¤ Le donjon rouge, tome 2
¤ La bataille des rois, tome 3
¤ L’ombre maléfique, tome 4
¤ L’invincible forteresse, tome 5
¤ Intrigues à Port-Réal, tome 6
¤ L’épée de feu, tome 7
¤ Les noces pourpres, tome 8
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Souvenir de lecture : D’accord, « l’hiver vient » mais bon, être comme Arya « silencieux comme une ombre et léger comme une plume » c’est encore mieux.
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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Emma666 & Heclea (vous découvrirez leur avis au prochain épisode !) et la suite de la saga se fera en joyeuse compagnie grâce à l’ajout des copinettes Eirilys, Neph & Phooka.
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Clair Obscur (Endea), Fan’Asie (Kameyoko), Hydromielle, If is Dead (Serafina), Le dragon galactique (Tigger Lilly), Les lectures de Louve, Listesratures (Lyra Sullyvan), Le vallon fantastique (Ryû), Mes ailleurs (El Jc), Mes imaginaires (SBM), Mes lectures de l’imaginaire… (Olya), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Valunivers ont aussi été tentés par le côté obscur de la force.

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Ce livre rejoint le challenge Magie et Sorcellerie littéraire.
Pics : #01 House Stark par LiquidSoulDesign ; #02 Jon Snow par TwiggyMcBones ; #03 Game of Thrones par Mibu no ookami.
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