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FAZI Mélanie – Miroir de porcelaine

23/09/2013 17 commentaires

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Miroir de porcelaine Melanie FaziTitre : Miroir de porcelaine
Auteur : Mélanie FAZI
Plaisir de lectureetoile 4 Nouvelle à découvrir

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Iris sort d’une période « d’hibernation » et se fait violence pour sortir de l’état léthargique dans lequel elle se trouve. Elle veut répéter son numéro qui consiste à animer deux automates en même temps tout en les rendants indépendants l’un de l’autre. Mais l’exercice n’est pas si facile quand corps et esprit humains ne veulent pas aller dans la même direction.

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Voladia et Saskia sont les deux automates d’Iris. Ce sont des squelettes « bois, métal, tissu rembourré, structure sans fioritures » qui ne prennent vie que lorsqu’on leur enfile leur costume. Leur description est soignée : pièces de vêtement, coups de pinceau pour le visage, matières des tissus et couleurs. La douceur d’une plume, la rondeur d’un sein, le creux d’un nombril sont chez ces automates le manque à créer ; une certaine volupté. C’est pourquoi ces pantins de porcelaine effectuent des chorégraphies : dans la danse, on y retrouve beaucoup de sensualité.

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Mais ça sonne faux. Ma voix est émaillée de minuscules fêlures.

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La nouvelle est particulièrement bien écrite car l’auteur a la faculté de faire pénétrer le lecteur dans l’univers, et ce, dès les premiers mots. On s’attache à Iris au premier paragraphe. Les jeux de flashbacks s’investissent tant pour le rythme que pour la compréhension de la scène. On veut voir Iris s’animer pour sa passion et l’on ressent immédiatement sa détresse. La solitude de la protagoniste pèse lourd ; la volupté est transposée aux pantins.

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Miroir de porcelaine extrait 01

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La belle écriture suscite au mieux nos émotions. Le récit est bien mené, plein de poésie mais doux amer également. Un malaise s’installe au fur et à mesure de notre lecture. La dualité déchire la nouvelle : les automates beaux et froids à la fois, la colère et l’immense tristesse d’Iris, Saskia et Voladia qui se veulent jumeaux et que finalement sont bien différents. Lire cette nouvelle, c’est un peu comme si on venait de regarder un instant de vie à travers une fenêtre, comme un spectateur silencieux et s’en aller à petits pas.

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Miroir de porcelaine extrait 02

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J’avais déjà découvert la plume de Mélanie Fazi au travers de deux ses recueils : Serpentine et Notre-Dame-des-Écailles (ainsi que sa parfaite traduction du recueil « Ainsi naissent les fantômes » de Lisa Tuttle). L’auteur possède la grande force de faire pénétrer le lecteur dans chaque univers, et bien souvent juste le temps d’une nouvelle. « Miroir de porcelaine » a reçu le prix Masterton 2010 et est parue originellement dans « 69, anthologie érotique » anthologie qui proposent des textes d’érotisme & de littérature de l’imaginaire. J’ai reçu la nouvelle grâce au partenariat des éditions ActuSF avec le challenge Je lis des nouvelles et des novellas de Lune.

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Miroir de porcelaine est une nouvelle courte mais prenante. Le temps d’une parenthèse, Mélanie Fazi nous emmène aux côtés d’Iris. Malgré sa solitude, deux automates partagent et sa vie et les planches : Voladia et Saskia. Mais dans le tempo de cette nouvelle danse, une apocope s’immisce définitivement. L’auteur nous propose une écriture soignée pour une histoire au court format qui fonctionne.

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Souvenir de lecture : la description des automates.
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Dans le chaudron :
¤ Notre-Dame-des-Écailles
¤ Serpentine

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My summer of (SFFF) love Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNNVoici donc ma dernière entrée pour le challenge My summer of (SFFF) love pour ce trio un peu particulier où l’entité la plus vivante ne s’avère pas forcément l’être humain ; et aussi pour le challenge Je lis des nouvelles et des novellas.

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La biblioblog de Maêlle, Les histoires de Lullaby ont aussi touché la porcelaine de ces automates.

CITRIQ

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HILL Joe et RODRIGUEZ Gabriel – Locke & Key – Bienvenue à Lovecraft, volume 1

01/09/2013 22 commentaires

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Bienvenue a Lovecraft Locke and Key Hill RodriguezTitre : Bienvenue à Lovecraft (Locke & key, volume 1)

Auteurs : Joe HILL & Gabriel RODRIGUEZ

Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6

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Alors que la famille Locke est occupée par les travaux de peinture, deux jeunes hommes suivis par Rendell, conseiller d’orientation, se présentent. Sous les yeux de son épouse Nina, ils le tuent. Tyler, l’ainé des enfants arrive à les mettre K.O. mais pas à sauver son père. Kinsey et Bode ont également réussi à se cacher, le temps de l’horreur. La famille décide de quitter les lieux pour s’installer au manoir familial dans le Massachussetts. ‘Keyhouse’ est la maison familiale des Locke et ils y retrouvent leur oncle Duncan, frère de Rendell. Si tout parait calme en apparence, il faut savoir que l’écho du puits… n’en fait qu’à sa tête.

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)°º•. Chacun des trois enfants vivent et réagissent différemment à leur tragédie. Ils vont devoir affronter leurs propres peur et accepter la nouvelle donne de leur vie. On sent déjà poindre une psychologie développées pour chaque personnage et ils se révèlent déjà très attachants. .

Keyhouse est un manoir victorien isolé sur une île. Les natures démoniaques qui sont tapies dans son ombre sont inconnues des personnages. Le principe des clés m’a beaucoup plu. C’est sans doute THE originalité qui permet de nombreux rebondissements, beaucoup d’idées à exploiter et toute une cascade de causes-conséquences avec moult détails. Oui, il y a du potentiel et on sent que le scénariste va bien s’amuser !

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Bienvenue a Lovecraft 01)°º•. La rencontre entre scénariste et dessinateur… je la qualifie de très bonne ! L’un sert l’autre et inversement. Ce n’est pas chose aisée qu’un tel mariage paraisse à mes yeux, parfait. Au scénario, nous avons Joe Hill, aux dessins Gabriel Rodriguez et Jay Fotos aux couleurs. .

Le  dessin parait très américain mais les illustrations sont bien plus travaillées que dans les comics américains – que j’ai croisés – tant sur la richesse des détails que sur les mouvements de rondeurs et de cassures. Le trait épais m’a séduite dès les premières pages. Si les décors sont menaçants et horrifiques, ils n’en sont pas sanglants (sauf les premières pages, assassinat oblige). .

Le découpage est bien pensé pour dynamiser les scènes d’action, les traits des visages sont efficaces dans l’expression. J’ai été agréablement surprise par cet aspect « bien fini ». La galerie en fin de tome est aussi appréciable. L’union entre scénario en béton & dessins noirs servent à merveille émotions, suspense, frissons et tensions.

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)°º•. Ce comics aux accents fantastiques et d’horreur donne le ton. L’utilisation de « Lovecraft » attire le chaland amateur. On pourrait croire à un procédé bidon marketing, mais il n’en est rien car la série fait appel à des ambiances identiques développées par l’auteur du même nom. Dès les premières cases, le ton est donné : on sent que quelque chose va mal se passer. .

Cette intrigue à tiroirs présente un scénario intelligent avec des secrets plein les poches (si tant donné qu’un scénario ait des proches). Une narration par flashbacks nous permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Le récit est palpitant, très dense. Nous sommes de suite happés, nous parlons de lecture « ultra » addictive. L’ajout du fantastique apporte une nouvelle lumière à l’histoire. Tout est présenté sans détour, parfois brutalement. Hill ne sombre pas dans le pathos même s’il fait appel à plusieurs émotions. Il utilise quelques ficelles connues mais les tire judicieusement. La grande tension qui s’en dégage peut être angoissant pour certains lecteurs. .

Je ne connaissais pas Joe Hill avant d’attaquer cette série pour adulte, ce qui fondamentalement n’a pas joué dans mon choix (le conseil d’ami, beaucoup). Le titre et la couverture, bien plus. Joe Hill est Joseph Hillstrom King. Oui, le fils de Stephen King. Il signe ici sa première immersion dans le monde des comics.

J’ai dévoré les trois premiers volumes et en ai déclaré un gros coup de cœur… au point d’en parler à toute la blogosphère (ou presque). Mais au moment de les acquérir, j’ai été confrontée à une rupture de stock et à l’inflammation des prix de l’occasion. J’ai été patiente (très) et j’ai attendu que Milady Graphics les rééditent. Eux ont connu quelques soucis, moi une sueur froide. Finalement, la série a bien été rééditée mais en hard cover (prenant ainsi quelques euros de plus pour leur prix final, grr). .

Un recueil français synthétise six opus. La série devrait compter alors six tomes en français pour la saison complète. Locke & Key a reçu à deux reprises le British Fantasy Award du meilleur comics (2009, 2012). Joe Hill a également remporté l’Eisner Award du meilleur scénariste en 2011. Une série télévisée produite par Spielberg aux US (droits vendus à Dreamworks) a été avortée en raison des coûts de production trop importants. Cependant, Universal pencherait pour la réalisation d’un long métrage, affaire à suivre.

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« Bienvenue à Lovecraft » devrait défrayer votre chronique. Plongez dans un univers soigneusement établi, parfaitement dessiné et harmonieusement placé sous ambiances. Le duo Hill-Rodriguez fonctionne à merveille pour nous fournir une histoire en béton armé à laquelle vous prendrez forcément plaisir à lire. Le principe des clés devient une grande source d’inspiration. Tension et émotion sauront faire palpiter votre cœur de lecteur.

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Bienvenue a Lovecraft 02 Bienvenue a Lovecraft 04 Bienvenue a Lovecraft 03 .

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Souvenir de lecture : je le veux là, maintenant. Je vais les acheter, tout de suite. Hum. Bon, je vais attendre la seconde parution et croiser fort les doigts de petits lutins pour qu’elle ait vraiment lieu.

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Defi valeriacr0Ce livre est ma lecture choisie dans le cadre du Défi Valériacr0 pour août. Lecture et relectures m’ont toutes deux ravie et il était enfin temps de vous en parler 😉 .

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Book en stock (Phooka),  Le livroblog d’Hilde, Marque-ta-page (Valeriane), Mes lectures de l’imaginaire tomes 1&2 (Olya),  Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Rêve général (J.a.e_Lou) ont tourné avidement les pages. .

CITRIQ

Toutes les illustrations proviennent de la galerie de Gabriel Rodriguez.

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BAILLY Samantha – Ce qui nous lie

30/08/2013 34 commentaires

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Ce qui nous lie Samantha BaillyTitre : Ce qui nous lie
Auteur : Samantha BAILLY
Plaisir de lecture : etoile 4Livre à découvrir

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Alors que rien ne le présageait, Alice peut voir les liens affectifs et leur densité qui relient les personnes entre elles. Ils se matérialisent sous la forme de fils lumineux impalpables. Ce phénomène inexplicable fait office de don pour elle. Elle s’en sert pour démasquer les hommes infidèles et venger les femmes trompées. Malheureusement, sa rente n’est pas inépuisable. Elle souhaite reprendre une vie « normale » et devient employée de bureau. Plusieurs personnes côtoient son quotidien professionnel, notamment Raphaël, seule personne dont elle ne perçoit pas les liens émanant de lui.

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)°º•. C’est tout un processus d’apprentissage qu’Alice met en plat : ces fameux fils qui partent du plexus de chaque être humain l’ont destabilisée puis sont devenus une faculté bienvenue. Nous suivons le parcours d’Alice, une période charnière de sa vie puisque sa vie professionnelle l’amène à rencontrer des personnes : John, Morgan, Shamin, Sébastien, Romain, Raphaël et Sonia. Elle souhaite se prendre en main pour donner une nouvelle dynamique à sa vie.
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Le récit offre une réflexion générale sur les relations humaines et les moments partagés sont nombreux : joie, trahison, tristesse, bonheur, deuil, solitude, amitié, amour s’y retrouvent. L’auteur y intègre beaucoup de douceur et un peu de mélancolie en filigrane.

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)°º•. J’ai lu très peu de chroniques de crainte d’être spoilée, mais l’envie de lire ce livre a été très forte ; il n’a d’ailleurs pas stagné sur ma pile à lire.
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L’histoire se dévore très vite, sans doute parce que la narration est tenue à la première personne du singulier. Les réflexions sonnent très justes : on pourrait presque croire qu’Alice est l’écrivain de ce roman.  Ce dernier trouve une grande résonance chez le lecteur, il y a forcément un passage qui fera écho au vécu de chacun. Bien que le livre soit publié dans la collection « grandes romances » de Milady, je la trouve light voire secondaire. En réalité, l’amour est une empreinte permanente sur le livre, dans tous les gestes et les actions des personnages ; c’est finalement le fil conducteur du bout de vie d’Alice que nous découvrons. Mais je la trouve bien dosée et absolument pas collante (on ne peut pas aimer et les zombies et les romances bien enrobées) ; c’est à noter. .
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Ce qui nous lieL’alternance entre passé, présent et futur d’Alice permet des ellipses intéressantes tant pour le maintien du suspense que pour éclipser les périodes creuses. Elles sont très bien indiquées en début de chapitre en affichant clairement les dates. Même moi, je ne m’y suis pas perdue alors que je suis du genre à ne pas lire les titres des chapitres, et cela me joue des tours. Si certains lecteurs n’y ont pas vu d’intérêt notable, j’ai trouvé que ces mouvements temporels permettaient de mieux  savourer l’impact sur la vie d’Alice. .
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Les moments et gestion du quotidien sont décrits avec fidélité. Ce roman introspectif se lit très vite, en une bouchée grâce à un très bon rythme. Le vrai fond de l’histoire s’associe avec un aspect doux amer. Toutefois, le roman offre une noté de positivité et de la délicatesse. La fin ouverte est appréciable, elle laisse la place aux lecteurs ; bien que j’avoue m’être attendu à une autre fin, très dramatique en réalité.

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« Ce qui nous lie » est l’histoire – presque réelle – d’une jeune fille. Un nouveau don, un changement de vie et Alice se retrouve confronter à l’inexplicable. Avec une plume sobre, Samantha Bailly raconte avec simplicité et douceur un bout de vie de ce personnage. Dans un tourbillon de sensations, d’une pointe douce-amère, nous découvrons cette tranche de vie.

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Souvenir de lecture : L’effet visuel grâce à la description pointilleuse des liens lumineux.

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My summer of (SFFF) loveCollection « grandes romances », un titre parlant et une couverture… tout autant. Si le désir de vengeance d’Alice tourne autour des hommes infidèles, ce n’est pas pour rien.  Et dans cette nouvelle entreprise, des collaborateurs masculins, il n’en manque pas non plus. Durant son introspection, la thématique de l’amour y prend une grande place et parfois, devient un cap. Un livre qui a donc toute sa place dans le challenge My summer of (SFFF) love.

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Au boudoir de Candyshy, De Livres et d’Epice (Chani), LanylaBooks, Le blog de Ptitelfe, Le Chat du Cheshire, Lectures trollesques, Les carnets de Radicale, Les Chroniques d’Evenusia, Les histoires de Margaud, Perdre une plume, Ptite-boukinette, Regard d’enfant (Thalia), The farthest land (Torene) ont aussi observé les gens dans l’open space.

CITRIQ

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Pic : The red thread par Thenutcrackparade.

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TUTTLE Lisa – Ainsi naissent les fantômes

22/03/2013 16 commentaires

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Ainsi naissent les fantomes Lisa TuttleTitre : Ainsi naissent les fantômes
Auteur : Lisa TUTTLE
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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Le recueil se compose de six nouvelles ainsi que d’un entretien – qui se révèle d’ailleurs fort plaisant puisque nous avons l’impression de lire des réponses formulées à l’instant. Ce recueil a été préparé et traduit par Mélanie Fazi, qui en plus d’être une novelliste hors pair est une grande admiratrice de Lisa Tuttle. Il regroupe des nouvelles écrites entre 1984 et 2007 ; l’œuvre est cohérente aussi bien dans l’écriture que dans les thématiques. La préface de Mélanie Fazi est assez éloquente. Le livre contemporain tire aussi un pan de sa qualité grâce à une traduction remarquable. .

En plus de chroniques plus que positives, c’est Lune qui m’a fortement conseillé d’acquérir ce livre ; et elle a eu raison. Quand on connait ma frilosité concernant le format nouvelle, on sait que lorsque je conseille à mon tour la découverte de ce recueil (même si on n’aime pas le format nouvelle, justement) ; on peut dire que c’est avec un certain poids.

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)°º•. L’harmonie est de mise concernant les thèmes : l’amour y prend beaucoup de place, la maternité-grossesse et aussi la maltraitance sous plusieurs définitions. Les figures féminines sont majoritaires bien qu’il ne s’agisse pas d’une ode. Elles sont pour la plupart narratrices, et les récits racontés à la première personne du singulier. .

Les histoires sont assez dures dans leur ensemble. La lecture est souvent glaçante, parfois perturbante. L’inquiétude nait des comportements des personnages plutôt que de la situation dans laquelle ils se retrouvent. L’auteur joue avec les sentiments : peur, colère, espoir et effroi. Soyons précis : les nouvelles finissent souvent mal, avec un dénouement particulièrement horrifique parfois. Lisa Tuttle ne laisse pas insensible, les textes font écho à nos propres obsessions ou peurs. Les monstres intérieurs sont évidemment mis en scène. J’ai été parfois assez horrifiée mais de manière plus contenue qu’à la lecture des Contes de la fée verte de Poppy Z.Brite. Ils ne jouent pas sur le même tableau, Lisa Tuttle reste plus ancrée dans la réalité.

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Ainsi naissent les fantomes couverture

clic

)°º•. L’auteur possède l’art et la manière de nous focaliser sur un détail qui n’aura pas finalement pas tant d’importance : la (mauvaise) surprise vient d’ailleurs. Elle nous propose des retournements psychologiques dans la plupart des cas. La maitrise de cet « entre-deux » entre réalité et fiction est épatante : l’élément fantastique est amené de bien des manières. La construction est exemplaire avec la place des non-dits, les sous-entendus. On y découvre beaucoup de finesse, aucune exagération et « pire » : c’est comme si on assistait aux scènes de nos propres yeux. .

La place des mots décrivent des ambiances millimétrées dans leur réalisme. Les mots glissent, c’est un sans faute. Nouvelliste est un métier : Lisa Tuttle n’a plus à le démontrer ; je n’ai ressenti aucune frustration à la lecture de ce recueil. Ce qui arrive bien souvent quand je me penche sur les nouvelles. .

Définitivement, toutes les nouvelles laissent à réfléchir, elles se savourent (mon rythme a été une ou deux nouvelles maximum par jour). Évitez d’attraper le recueil à la tombée de la nuit, c’est plutôt affolant. Ma préférée est sans doute ‘Le remède’ quoique ‘Rêves captifs’ m’a demandé de poser le livre un instant et était une promesse tacite et particulière de la suite du recueil.

Sur le fond comme sur la forme, le livre est de bonne facture. En sus du papier épais, la couverture à rabat propose une magnifique illustration de Stéphane Perger. . .

Quelques mots concernant la nouvelle « Le vieux M.Boudreaux » : j’ai été charmée dès les premiers mots par la qualité de la plume de Lisa Tuttle. Tout est extrêmement bien agencé, rien ne dépasse et c’est avec une certaine avidité que je l’ai dévorée (la nouvelle, pas Tuttle). Elle laisse matière à réfléchir et a définitivement conquis mon cœur pour acquérir ce recueil.

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« Ainsi naissent les fantômes » est un livre de bonne facture, tant pour le livre-objet que pour le contenu. Par une plume remarquable et une traduction magistrale, vous saurez surpris par les retournements majeurs des nouvelles. L’effroi nait de leur lecture, et la réflexion de par les problématiques. On se laisse très facilement envouter et chaque nouvelle appelle à la découverte de la suivante, malgré ce frisson glacé pointant entre les omoplates.

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)°º•. Biographie Lisa Tuttle, née en 1952, est un écrivain américain vivant maintenant en Ecosse. Elle a 10 romans et une centaine de nouvelles à son actif. Avec « Ainsi naissent les fantômes », elle remporte le grand prix de l’imaginaire 2012 dans la catégorie ‘nouvelle étrangère’. Vous pouvez découvrir son écriture avec une nouvelle gratuite « Le vieux M. Boudreaux », à télécharger ici. .

Au sommaire : ¤ Rêves captifs ¤ L’heure en plus ¤ Le remède ¤ Ma pathologie ¤ Mezzo-tinto ¤ La fiancée du dragon ¤ Entretien

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Souvenir de lecture : Et quand j’eus un peu d’espoir, il fut brisé si vite.

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Dans le chaudron :
Recueils noirs
¤ Les chambres inquiètes de Lisa Tuttle
¤ Les contes de la fée verte de Poppy Z. Brite
¤ Perles noires d’Adam Possamaï

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Clair obscur (Endea), Lectures trollesques (PtiteTrolle), Le dragon galactique (Tigger Lilly), Les lectures d’Efelle, Les lectures de Xapur, Les singes de l’espace (Gaëtan), Mes imaginaires (SBM), Nevertwhere (Vert), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret), RSFblog (Lhisbei), Un papillon dans la lune ont ressenti aussi cette peur filtrer des lignes.

CITRIQ

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Challenge je lis des nouvelles et des novellas JLNN Logo Lecture EquitableCe recueil est aussi une entrée pour le challenge « Je lis des nouvelles et des novellas ». Il est également une lecture équitable. Dystopia est une association loi 1901, créée en mai 2009 par Tallis (Librairie Charybde, président), Clément Bourgoin (Librairie Ys, secrétaire) et Xavier Vernet (Librairie Scylla, trésorier).

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Pic : Portrait de Lisa Tuttle par Mélanie Fazi.

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ILLIANO Rozenn – Le Rêve du Prunellier

18/01/2013 6 commentaires

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Le reve du Prunellier Rozenn IllianoTitre : Le Rêve du Prunellier
Auteur : Rozenn ILLIANO
Plaisir de lectureetoile 4 Livre à découvrir

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Au cœur de l’Hiver, Rozenn vous invite à entrer dans son univers fantastique. Au sein de ce recueil, huit nouvelles se partagent les pages, parfois les impressions ou même les personnages. Toutes ont en commun cette tournure poétique ô combien subjuguante.

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Dès les premières lignes, on ressent la mécanique bien huilée : le positionnement précis des virgules, comme les motifs d’une dentelle parfaite et puis la construction des phrases qui vous emmène tels les différents mouvements du vent. J’y ai retrouvé la même rigueur que chez Estelle Valls de Gomis, où la mesure est battue avec la même minutie qu’un métronome.

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Le reve du prunellier.

Nous entrons dans l’univers de Rozenn, qu’on connait par ses bijoux, ses illustrations mais aussi ses goûts et passions. Il est transposé maintenant en mots ; comme l’ultime vecteur complémentaire de ses arts. Si les textes prennent aussi bien c’est que le recueil est un rappel à nos propres souvenirs et sensations : Rozenn réalise la prouesse de faire de ses récits, un peu ceux des lecteurs.

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On y croisera souvent des personnages aux yeux sombres, quelques fois atypiques (violets), à la chevelure ébène, parfois longue et à la peau diaphane. La présence des corneilles est indéniable, celle de la Reine des glaces très attendue. On se demande parfois si on n’entrevoit par Rozenn elle-même dans les nouvelles ; Lilith, pour sûr.  La plus agréable sensation lors de ma lecture est la découverte que je qualifie de « visuelle » des écrits. Lorsque je l’ai lu le tout premier passage concernant Silence, derrière ma rétine s’est immédiatement imprimée l’illustration de Rozenn. C’est bluffant, d’autant plus que les artistes à écrire & à illustrer sont assez rares. Parfois étrange, souvent onirique (ou peut-être que…), le tout est saupoudré délicatement de féerie.

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Pour vous laisser le loisir de la surprise, je dirai que mes préférées restent « La forêt d’Adria » car elle conte un petit vieux au nom de Cornelius (j’aime ce prénom), qu’il y la présence de Titania et d’Obéron, que ce conte se révèle très beau au vu de la force de la Nature. Et sans aucun doute parce que je l’ai lu, chauffée par les rayons du soleil, assise dans un parc, face à une fontaine (ça joue). « D’Hiver et d’Ombres » m’a beaucoup plu car j’aime les personnages qu’elle renferme et parce qu’on découvre l’identité de ceux qui ont été attaqués par les Ombres.

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Le recueil présente huit nouvelles, huit récits qui se révèlent être une pièce additionnelle à la créativité de Rozenn. Marchez sur un tapis de neige pour partir à la rencontre de Layla, découvrir le royaume de la Reine des glaces… mais méfiez-vous des Ombres. Par une plume délicate, Rozenn nous offre avec simplicité et tout l’enchantement possible, une partie de son souffle.

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RozennNée en 1985, Rozenn est une artiste française touche-à-tout. Sa motivation l’entraine à s’essayer à différents arts, avec réussite. Elle est également la tenancière émérite de Unseelie.fr.

Son site, son blog.

Pour tout savoir de « Le rêve du Prunellie», c’est par ici.
La sortie numérique de recueil est pour le 19 janvier (et si vous lisez le recueil, vous saurez que cette date n’est pas anodine). Cette version ne bénéficie pas des illustrations, contrairement à la version papier accompagné d’un carnet d’illustrations qui verra le jour en février. Vous pouvez découvrir gratuitement la nouvelle « Poe » chez Rozenn et y découvrir les illustrations aussi.

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Dans le chaudron :

¤ Le chat qui avait peur des ombres de Rozenn & Xavier Collette,
¤ Brume d’Estelle Valls de Gomis.

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Souvenir de lecture : Ah, Silence !

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Autour du livre (Agathe K.), Bulle de livre (Snow), La Prophétie des ânes (Cornwall), Un papillon dans la Lune ont aussi attrapé quelques flocons.

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Logo Lecture EquitableChallenge je lis des nouvelles et des novellas JLNNHo, une petite entrée pour le challenge JLNN !
Le recueil étant auto-publié, on espère que Rozenn soit aussi reconnue-appréciée au niveau des maisons d’éditions et on la soutient en mode ‘Lecture équitable‘.

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Pic : The lantern par Rozenn.

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RIGGS Ransom – Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1

23/11/2012 40 commentaires

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Titre : Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1
Auteur : Ransom RIGGS
Plaisir de lecture :  Livre sympa
Tome 2, tome 3

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Depuis sa prime jeunesse, Jacob est bercé par les histoires de son grand-père. Ce dernier, surnommé Abe lui raconte comment il chassait les montres quand il était plus jeune ; et l’endroit où il avait vécu, l’orphelinat chapeauté par Miss Peregrine. Agé maintenant de 16 ans, Jacob n’arrive pas à savoir où commence la fiction dans les récits de son grand-père. Un après-midi, et malgré toute l’aide qu’il souhaite apporter, Jacob trouve son grand-père blessé. Il lui livre son dernier souffle « Trouve l’oiseau. Dans la boucle. De l’autre côté de la tombe du vieux. Le 3 Septembre 1940 ».

Durant son deuil, Jacob s’aperçoit qu’il est bouleversé par ce que lui racontait son grand-père, notamment par ses clichés qui lui déclenchent des hallucinations paranoïaques. Avec l’accord de son psychanalyste Golan, Jacob et son père se rendent sur l’île Cairnholm, dernier endroit qu’a fréquenté Abe. Peu de temps avant cette décision, Jake tombe sur une lettre de Miss Peregrine adressée à son grand-père, ce qui le rend encore plus abasourdi. Dès le premier pied posé à terre, Jacob court à la recherche de l’orphelinat… et n’y trouve que les restes d’une vieille bâtisse incendiée.

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)°º•. Jacob, surnommé Jake est un jeune adolescent de 16 ans, dont le cynisme est sans pareil. Il est le narrateur de l’histoire ce qui nous permet de bénéficier des découvertes en même temps que lui.
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On va à la rencontre de tous les habitants de l’île Cairnholm, même Martin, le conservateur du tout petit musée. Evidemment, comme l’annonce le titre, il y est aussi affaire d’enfants particuliers. Mais en quoi consiste leur particularité ? Vous en apprendrez beaucoup, de quoi étancher votre soif, promis. Il va sans dire qu’ils sont attachants même si j’aurai aimé que Riggs nous propose encore plus d’attractivité pour ces personnages secondaires (moi, difficile ?). Leur description est singulièrement visuelle. Entre autres, nous faisons la connaissance d’Emma, de Fiona, de Millard, de Bronwyn ; mais aussi des syndrigast, des estres, des ombrunes et des sépulcreux.

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)°º•. De l’ambiance, je vous dirai très peu de choses. Premièrement, que la second guerre mondiale est seulement une toile de fond et pas l’élément premier de cette histoire (voilà qui devrait en rassurer plus d’un). Deuxièmement, que la plume est délicieuse, fluide et que j’ai aimé être plongée de ce roman (la traduction est très bonne). J’ai aimé le lire au chaud sous la couette ; voire avec une faible lumière, comme pour lire cette histoire secrètement. La nuit tombée joue beaucoup sur ce que nous lisons (en particulier lorsqu’on finit le livre au petit matin !).
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Ce roman est envoutant et j’ai aimé le décor posé. Cairnholm est une île du pays de Galles ; dans sa description et les événements, on la découvre en cheminant. En plus de la thématique du temps, Ransom Riggs va également parler de jeux de pouvoir, de protection et de différence.
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La sauce de ce « roman photo » prend bien, l’intégration de clichés est originale et bienvenue. Il faut savoir que ces photos « vintage » sont en réalité des photos réelles (peu ont été retouchées) mais aussi assez troublantes. C’est un sacré tour de main que réalise Riggs pour réussir à donner à ces photographies existantes une histoire différente de celle qu’elles racontent, qu’elles happent le temps d’une seconde. Moi qui suis très attachée aux photos, j’ai trouvé que c’était bien joué et cela s’avère la grande force de ce roman. Toutes les photos sont tirées de collections privées et je n’ose imaginer les jours entiers de recherches.

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)°º•. Ce livre jeunesse ne prend pas ses lecteurs pour des poules mouillées même  si l’intrigue se révèle un poil classique avec la construction manichéenne. Dans ma chronique, je donne peu d’informations concernant la trame car je pense que la découverte du livre est aussi importante que le fond de l’histoire. D’ailleurs, si ma lecture a fonctionné, c’est parce que j’avais lu très peu de choses à son sujet et que je ne m’attendais pas à grand-chose.
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Ce roman se divise en deux parties, mais toutes deux se valent tant dans leur construction que dans leur intérêt ; même si on en préfère une. C’est vrai que j’ai davantage aimé monter mes hypothèses, chercher le pourquoi des photos que de savoir ce qui allait réellement se passer niveau action. Ce roman pourrait figurer comme un one shot même si la fin se révèle ouverte ; on entend déjà parler d’une suite : quid ?
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Je suis bien contente que ce photographe se soit essayé à la plume car ce premier roman m’a été assez addictif. L’histoire est très visuelle et je ne doute pas qu’un jour, Burton officialisera son envie de l’adapter (pour l’instant, ce n’est qu’une légère envie). Enfin, et non des moindres : couverture, titre, photos d’époque, arabesques de bas de pages, lettrines et patterns de chapitres (dignes de la décoration des plus grandes maisons de l’époque, je confirme) en font un objet soigné.

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Partez avec Jacob à la recherche de l’oiseau à pipe et découvrez tout un pan d’histoire totalement cachée. Riggs signe là un excellent premier roman à l’allure d’époque et aux clichés véritables qui vous conteront une histoire bien plus profonde que la surface qu’ils en montrent. A lire sous la couette, à la faveur de la nuit ; laissez-vous transporter pour découvrir sous une plume efficace qui sont ces enfants particuliers.

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)°º•. Biographie
par Bayard : Ransom Riggs a grandi en Floride. Il vit aujourd’hui à Los Angeles. Il a obtenu les diplômes du Kenyon College et du département de cinéma et de télévision de l’Université de Californie du Sud. Il a réalisé plusieurs courts-métrages couronnés de prix. Actuellement, il officie comme bloggeur et écrivain voyageur.
Son blog.

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Souvenir de lecture : Encore des photos !
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Antre des livres (Plumeline), Le blog d’une P’tite Elfe, Le rêve du renard (Yume), Les carnets de Radicale, Les lectures du Vampire Aigri (D. Lockhart), Les rats de bibliothèque (Cléo), Lilyn Kirjahylly (Miss Spooky Muffin), Sorcelleries (Sita)ont aussi été impressionnées par les clichés.

CITRIQ

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Une lecture qui convient parfaitement pour le challenge jeunesse/YA.

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COLIN Fabrice – Bal de givre à New-York

22/02/2011 24 commentaires

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Titre : Bal de givre à New-York
Auteur : Fabrice Colin
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut

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Anna Claramond reprend tout juste connaissance. La voiture de Wynter Seth-Smith vient de la renverser. Ce dernier s’excuse et n’hésite pas à lui laisser ses coordonnées si elle a un souci ou besoin d’aide. Anna rentre chez elle, la tête embrumée. Elle se souvient de son nom mais les autres informations reviennent au compte-goutte. Plus tard, Wynter, fils héritier d’une célèbre dynastie, l’invite officiellement comme cavalière à une grande soirée familiale. Après avoir traversé une ville blanche et somptueuse, la voici aux portes du building des Seth-Smith. Elle rejoint Wynter mais se fait agresser par le Masque, cet étrange fugitif recherché par la police. D’étranges indices lui parviennent. Sa mémoire lui fait actuellement défaut… mais qui est-il ? Que se cache-t-il sous le Masque ?

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)°º•. Anna Claramond est coincée dans une grande solitude. Elle prend des décisions irréfléchies car elle a du mal à se relever de cet état cotonneux depuis son accident. On s’attache très vite à elle, on la plaint et bien souvent on aimerait l’aider. Heureusement, Jacob, son majordome télé kinésiste est d’un soutien inconditionnel. Il représente, avec le manoir les deux valeurs sûres d’Anna. Wynter Seth-Smith est le fils de Jareck et Myra. Les relations sont un peu conflictuelles avec sa sœur Iris. Mais dans l’absolu, il a 16 ans, est sûr de lui et profite de la vie. Il se comporte comme un homme mature, expérimenté et séducteur… et à vrai dire, c’est peut-être un des points sur lesquels je trouverai le roman pas assez réaliste. Enfin, nous avons Le Masque, un homme inconnu qui tague New York la blanche à coup d’extraits de sonnets de Shakespeare.

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)°º•. Tout comme dans « A vos souhaits » et « Les vampires de Londres », je donne une mention spéciale aux décor & ambiance. Les descriptions des lieux sont superbes et magiques. Nous avons un blanc surréaliste qui vêt New-York en donnant un aspect « enchanteur » indéniable. Tout cela contribue à l’imagination et propose une histoire très imagée. L’ambiance feutrée mise en place traduit très bien la sensation d’être sous une « pluie » de flocons, en pleine nuit, au cœur de l’hiver. Rien que d’y repenser, j’en ai des frissons dans le dos. Cette faculté à transmettre les émotions comme si c’était nous qui les ressentions, est prodigieux. Je noterai aussi que les grandes atmosphères siéent au suspense. Le tout emballé d’un peu de steampunk avec le manoir victorien et Orpheus, la voiture à trois roues de Clara finira par vous griser.

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)°º•. J’avoue avoir déjà lu le premier tome des « Etranges sœurs Wilcox » et « A vos souhaits » qui sont, avec ce livre-ci dans des registres complètement différents. On y notera une certaine cohérence : le fait que Fabrice Colin se balade, qu’il maitrise et que sa plume est agréable (et là, on a presque envie d’être plus tard, quand on sera « grand », Fabrice Colin).
Ce livre jeunesse se lit d’une traite, il est un poil petit pour rassasier la lectrice que je suis, mais on ne reste pas sur sa faim. J’ai été emportée dès les premiers mots, une très grande force (encore !) de Colin. Sans aucun doute, c’est la qualité de narration qui joue le plus grand rôle : notre Anna Claramond est narratrice et nous avons également accès à ses pensées.
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En plus d’être happée par l’histoire, je trouve le tout très poétique et d’une sensibilité particulière. Le récit est grandiloquent, les indices et hypothèses sont palpitants. Nous avons un doute omniprésent de ce qu’il va se passer. C’est comme si nous ne parvenions pas réellement à saisir ce que l’on croit entr’apercevoir, et passez-moi l’expression, mais c’est jouissif. On partage beaucoup au cours de cette histoire : la peur de notre héroïne et la jubilation en suivant ses pas. L’auteur joue avec l’ambiguïté, les apparences et les sensations.
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Le seul reproche que j’aurai à formuler (ici sur le livre en tant qu’objet, pas sur le récit) est que « trop de détails, tue le détail ». Sans aucun doute, le quatrième de couverture n’est pas à lire avant d’entamer le livre et que les quelques mots du service presse accompagnant le livre sont de gros spoileurs vilains méchants pas beaux.
Mais sinon, le roman est un poil rapide et tiré par les cheveux, et je pense notamment à l’instant où Anna est sans dessus-dessous dès le premier baiser. Je trouve l’épilogue un peu plus faible que le reste… mais ça, cela doit être mon côté « mais quoi, il/elle tue personne ? » que j’expose dès que je lis des livres et vois des films et séries. Je n’ai rien à cacher, je suis plus « zombiiiiie » que « love storyyyyy ». Et oui, il y a un petit côté sirupeux dans cette histoire mais beaucoup aimeront.
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Bref, un univers travaillé, une fluidité dans le récit, du suspense créé par les mots, une plume agréable, un bon moment de lecture. Approuvé !

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)°º•. Biographie
Né en 1972, Fabrice Colin est considéré comme un auteur français talentueux et prolixe en littérature de l’imaginaire (romans jeunesse, adultes, nouvelles). Il connait un succès certain, et sait jouer sur divers registres. Et pour ne rien enlever à l’affaire, il est – parait-il – plutôt bel homme.
Son blogson site.

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)°º•. Extrait
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Souvenir lié à cette lecture : Ah du Colin, rien que du Colin !
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D’autres avis disponibles chez : Bricabook (Leiloona), Lire oui mais quoi ? (Yue Yin), Oceanicus in Folio (Bladelor), Reflets de mes lectures (Cédric Jeanneret).

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Pics : #01 Long winter par Moroka323 ; #02 Boardwalk par Flaure ; #03 New York City par Zairaam.

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