MARTIN G.R.R. – Le trône de fer ~ Intrigues à Port-Réal, tome 6

26/06/2012 17 commentaires

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Titre : Intrigues à Port-Réal (Le trône de fer, tome 6)
Auteur : G.R.R. MARTIN
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut

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Par amour pour ses enfants disséminés dans tout Westeros, Catelyn commet un acte que son peuple voit comme une trahison. Elle n’est pourtant pas la seule de la famille à réaliser ce type d’erreurs irréparables. La cohésion des alliances n’est plus à l’ordre du jour.  Les terres de Winterfell changent de main et Robb s’avère bien embêté. Snow accomplit sa dernière mission auprès des Sauvageons alors qu’Arya tombe dans les bras d’un homme de son père. Sansa est toujours à la cour de Port-Réal où Tywin Baratheon est venu remplir son rôle de Main du roi Joffrey, laissant pour compte son fils Tyrion et tous ses efforts déployés.

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)°º•. Nous avons de nouveaux personnages « point de vue » : Jaime Lannister et Samwell Tarly vont avoir le droit à leur propre chapitre et c’est avec plaisir que nous accueillons ce sang neuf qui va permettre de changer un tantinet notre vision mais aussi d’apprendre des détails sur certains événements antérieurs.
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Il n’en va pas moins que je m’interroge encore sur l’objectif de certains passages mais aussi sur certains dialogues très « parlotte dans le vent ». Daenerys continue à manger du sable et rien d’autre. Snow intègre les rangs de Mance Ryder et j’apprécie qu’on s’approche d’autant plus près des Sauvageons. Tyrion reste un des personnages clefs et il va se voir offrir un discours qui transpire d’amour de la part de son père ; il bénéficie toujours d’une plume appréciable de la part de Martin bien que Catelyn en soit pas en reste.
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Nous passons un moment formidable dans le Q.G. des femmes Tyrell, que ce soit avec Magaery ou avec sa grand-mère Olanna appelée la Reine des Epines qui n’a pas la langue dans son sac. Mais aussi lors des trois coups…

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)°º•. On entre dans une ère de petits arrangements : les alliances se font et se défont et rien n’est vraiment encore décidé au niveau politique. L’ignorance des événements sur le continent de Westeros amène son lot de quiproquos et d’erreurs stratégiques.
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Depuis le début de la saga, j’oscille entre deux sentiments : quelques passages plaisants étaient à mon goût trop noyés dans cette masse de pages. J’avais donc décidé d’attendre beaucoup moins de cette histoire, de ne prendre que ce qu’elle offre sans cesser de vouloir plus à défaut d’être déçue. Même si la vie de certains personnages se déroule doucement, quitte à ce qu’on s’y ennuie de pied ferme, d’autres moments clés ont été un véritable plaisir à lire pour ce tome-ci. De plus, j’y ai trouvé beaucoup plus d’éléments fantastiques et surtout l’énonciation de promesses que j’aimerai bien voir se réaliser… si l’auteur se le permet sans nous faire attendre encore 3 ou 4 tomes.

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Intrigues à Port-Réal propose encore de multiples changements au niveau politique. Certaines scènes sont à dévorer lors de la lecture et nous promet de bons moments ; j’ai apprécié l’apparition d’éléments magiques bien que l’histoire se déroule encore très lentement.

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)°º•. Biographie

Né en 1948, G.R.R. Martin est tour à tour écrivain de science-fiction et fantasy, scénariste et producteur. Rarement gai dans ses écrits, il propose toujours une certaine mélancolie. Il a vendu plus de 7 millions d’exemplaires de son oeuvre « Le trône de fer » (A Song of Ice and Fire) dans le monde (donnée de mars 2010) et sans doute un peu frustré et énormément tenu en haleine autant voire plus de fans.
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« Intrigues à Port-Réal » publié sous le nom « Brigands » pour le grand format est en réalité la première partie du volume “A storm of swords”, connu maintenant sous le nom enchanteur et original de « intégrale 3 ». Il se compose des volumes VF suivants : Intrigues à Port-Réal, L’épée de feu, Les noces pourpres et La loi du Régicide.

« A storm of swords » a remporté le prix locus du meilleur roman fantasy en 2001.

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Dans le chaudron :
¤ Le trône de fer, tome 1
¤ Le donjon rouge, tome 2
¤ La bataille des rois, tome 3
¤ L’ombre maléfique, tome 4
¤ L’invincible forteresse, tome 5
¤ L’épée de feu, tome 7
¤ Les noces pourpres, tome 8

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Souvenir de lecture : 3 ou 4 pieds, rien que ça !

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Cette lecture s’est réalisée en la charmante compagnie de Phooka dont vous pouvez retrouver l’avis, mais aussi d’Eirilys, Emma666, Heclea & Neph.

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Pics : #01 Arya of House Stark par Jekaa ; #02 Samwell Tarly par TheSketchBoy.

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LE FANU Joseph Sheridan – Carmilla

19/06/2012 28 commentaires

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Titre : Carmilla
Auteur : Joseph Sheridan LE FANU
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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En Styrie, Laura et son père vivent seuls dans un immense château. Ils recueillent une jeune demoiselle qui vient de subir un accident. Ils sont ravis d’avoir de la compagnie, et plus particulièrement Laura qui se morfondait dans sa jeunesse. Une relation dépendante va naitre entre les deux femmes ; Carmilla semble avoir une emprise totale sur Laura. Son père ne sait plus quoi faire pour sauver sa fille apathique qui se meurt à vue d’œil.

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)°º•. Laura est une jeune demoiselle relativement naïve mais attachante. Elle représente la blonde innocente par excellence. Elle se révèle très attirée par Carmilla, malgré les nombreux aspects négatifs de cette dépendance. Elle ne peut se détacher de son influence, au péril de sa propre santé.
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Carmilla est le cliché de la brune exaltée. Elle est néanmoins énigmatique et dangereuse. On se questionne d’ailleurs sur sa véritable identité ; et personnellement, j’aurai bien aimé savoir qui est sa mère, si elle existe vraiment ou si c’est un mirage.

L’une est l’opposé de l’autre, la lumière versus l’obscurité.

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)°º•. Ce court roman de 134 pages est à la première personne du singulier, Laura nous emmène dans sa vie ; le château qu’elle habite est éloigné de tout et les personnes aux alentours sont pétries de superstitions. C’est dans ce contexte qu’elle accueille sa nouvelle amie Carmilla.
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A la fois romantique et gothique, cette histoire propose surtout une métaphore de l’amour. Si on y décèle la thématique de l’homosexualité c’est avec beaucoup de sensualité. Œuvre majeure du XIXe siècle, tout était dans le non-dit et la suggestion ; on découvre d’ailleurs une histoire contée avec grands esthétisme et pudeur. Il n’y a pas d’effusion de sang.
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A l’époque de sa parution, le vampire était considéré comme « exotique » ; si « Carmilla » est un texte fondateur pour le mythe du vampire, il n’en demeure pas moins que ce vampire-ci ne pâtit pas trop du jour ni même de l’aspect religieux (grigri sur l’oreiller) ; il est évidemment très beau, se nourrit de sang, craint le pieu et son lieu d’attache reste un cercueil.
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S’il est moins connu que « Dracula », il a été tout de même écrit en 1871, soit 26 ans avant l’œuvre de Bram Stoker. Ce dernier y faisait d’ailleurs référence avec un clin d’œil que son éditeur a jugé mauvais pour son succès à venir.

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Une œuvre à lire pour découvrir un des premiers textes à l’origine du folklore vampirique. On se laisse facilement charmer par Carmilla et on prend un certain plaisir à lire ses actes et son mode de fonctionnement pour séduire sa proie.

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)°º•. Biographie

Joseph Sheridan Le Fanu (1814 – 1873) était un écrivain irlandais et l’un des auteurs majeurs du Fantastique. Malgré des études de droit, il n’exercera jamais au barreau de Dublin. Journaliste puis rédacteur en chef, il a publié bon nombre d’articles, de récits et de romans.

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Souvenir de lecture : Cherchez le cercueil.

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Au fil de mes lectures (La liseuse), Chaplum, La caverne d’Ankya, Les chroniques d’Isil, Les lectures de Cachou, Les livres de George, Mon coin lecture (Karine), Parchments of Sha’, Sous le feuillage (Lael), Vampirisme (Vladkergan), Voyager… Lire… (Cryssilda) en ont aussi dit quelques mots.

CITRIQ

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Hop voici ma dernière participation « au mois irlandais » de Cryssilda.

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Pics : #01 Carmilla par Florbe91 ; #02 Et mourir de plaisir par Maid-of-Orleans.

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KIRKMAN & ADLARD – Walking Dead ~ Monstrueux tome 5, Vengeance tome 6

15/06/2012 8 commentaires

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Titres : Monstrueux, Vengeance (Walking Dead, tomes 5 et 6)
Auteurs : Robert KIRKMAN & Charlie ADLARD
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Volume 5 « Monstrueux »
Au pénitencier, nos survivants tentent de remettre en route les générateurs, ils tombent sur le local anti-émeute et sont ravis d’y découvrir tout ce matériel. Alors qu’ils partent récupérer de l’essence pour maximiser leurs chances en cas de fuite, ils voient un hélicoptère en perdition. Rick, Glenn et Michonne partent à sa recherche et rencontrent d’autres rescapés.

Volume 6 « Vengeance »
… mais ils vont vite déchantés. Ils deviennent prisonniers de la communauté de Woodbury. Le gouverneur qui règne sur la ville a d’étranges mœurs. Alors que Rick se fait soigner d’une terrible blessure, Michonne n’a pas le choix et doit devenir l’un des combattants dans une arène au décor… particulier. Et puis tout dérape et elle devient bouchère de classe A.

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)°º•. Dans ces deux volumes, on va davantage se focaliser sur Rick, Glenn et Michonne concernant l’aventure bien qu’à la prison, les discussions vont ouvrir de nouvelles portes sur les personnalités ; notamment quand Carol va exposer son envie de foyer avec une vision tout particulière à Lori (ah quelle aventure, mais quelle aventure, il n’y a pas à dire !)
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Si Rick m’exaspérait un peu lors des précédents tomes, j’ai pu davantage comprendre sa souffrance maintenant ; sous le coup d’une pression ultime, il me parait bien plus humain que lorsqu’il édicte de nouvelles lois de communauté qu’il ne pourrait même pas lui-même respecter.
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Alors que Glenn se fait plutôt discret et même très petit ; Michonne ne peut qu’attirer la pitié du lecteur alors que jusqu’ici, elle n’attirait pas forcément sa sympathie – mais sa curiosité, sans aucun doute –. Dans « Vengeance », elle va se reprendre et devenir un énorme ouragan ; à vrai dire, elle est assez flippante et confirme nos suppositions sur son bien-être psychologique.

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)°º•. Les perspectives des illustrations sont toujours aussi intéressantes. Les scènes cruciales sont bien dépeintes, comme si le temps était capturé et suspendu. Même si je trouve qu’il manque un peu de précision dans le trait, les encrages créent de stupéfiants jeux d’ombre et de lumière. Si d’ordinaire la suggestion me donne davantage de frissons que la réalité des choses, j’ai trouvé des plans singulièrement parlants et crus.
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Au sein de cette saga, les volumes « Monstrueux » et « Vengeance » forment un diptyque. On se rend compte qu’on monte d’un barreau sur l’échelle du gore. Au début du volume 5 on ressent bien l’effet du calme avant la tempête. La tension est toujours grande et je n’ai pas ressenti de longueurs comme ce fut le cas lors des précédents tomes. Les scènes sont partagées entre dialogues et actions.
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La lecture est tout aussi captivante qu’angoissante : si voir des zombies maltraités ne me dérange pas, la violence face à l’être humain m’est plus difficile. Kirkman ne se repose pas sur ses lauriers, le lecteur n’est pas épargné. Je reste tout de même sceptique quant à la présentation d’une nouvelle communauté dans l’optique de créer une bulle de cruauté afin d’y condenser beaucoup d’horreurs.  La scène de torture est particulièrement violente sur le plan moral. C’est sûr, l’histoire prend un grand tournant.

Si en toile de fond, les zombies restent présents et sont une menace permanente, on peut s’interroger et se demander qui de l’homme ou du zombie s’avère le pire ?

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« Monstrueux » et « Vengeance » s’inscrivent comme une aventure en deux volets au sein de Walking Dead. Robert Kirkman engendre une phase particulièrement sombre de l’histoire où l’être humain est son propre danger. Coincée entre grande tension et récit captivant, l’action a surtout un effet saisissant sur le plan moral.

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)°º•. Biographies
Robert Kirkman né en 1978 est un auteur de comics, apparemment ultra méga connu surtout pour « Walking Dead », « Invicible » et « Marvel Zombies ». Charlie Adlard, né en 1966 est connu en Angleterre pour nombre de ses travaux dans la revue « 2000 AD ». Evidemment, son notoriété va croissante avec le succès de Walking Dead.
Leurs sites officiels : Robert Kirkman & Charlie Adlard.

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Dans le chaudron :
¤ Passé décomposé, tome 1
¤ Cette vie derrière nous, tome 2
¤ Sains et sauf ?, tome 3
¤ Amour et mort, tome 4
¤ Ceux qui restent, tome 9
¤ Vers quel avenir ?, tome 10
¤ Les chasseurs, tome 11
¤ Un monde parfait, tome 12
¤ Point de non-retour, tome 13
¤ Piégés !, tome 14

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Souvenir de lecture : Alors il vaut mieux avoir une petite cuillère qu’une hache ? Allons bon.

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Ces deux volumes ont été croqués en lecture commune avec ma copinette Valeriane. Phooka de Bookenstock (tomes 5 et 6), Chez Iluze (tome 5, tome 6) Olya de Mes imaginaires ( tome 5, tome 6) ont aussi parcouru ses sombres pages.

CITRIQ

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Et hop, une petit chronique pour le challenge Fins du monde.

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Pics : #01 The walking dead’s Michonne par mehdic ; #02 Walking Dead The Governor par MChampion

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McGANN Oisín – La saga des Wildenstern ~ Voraces, tome 1

13/06/2012 28 commentaires

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Titre : Voraces (La saga des Wildenstern, tome 1)
Auteur : Oisín McGANN
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Alors que Nate rentre tout juste de son périple d’Afrique, il apprend la mort de son frère aîné, Marcus. Personne ne semble très surpris de l’hypothèse de meurtre qui s’avère monnaie courante dans la famille Wildenstern. Nate est le premier visé ; lui qui venait de capturer la superbe bête de Glenamure, se voit relayé au statut d’assassin ambitieux.  Il souhaite retrouver le véritable criminel mais c’est sans compter les ancêtres qui refont surface et la terrible explosion durant les funérailles de Marcus.

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)°º•. Ce qu’on ne peut nier, ce sont bien les personnages colorés. Chacun avec un caractère bien différent, ils n’en sont pas moins tous dans la même tourmente. Comme nous suivons le fil de pensée de chacun d’entre eux, nos sentiments évoluent selon leurs actes ou leurs sentiments. Par exemple, si de prime abord, on soupçonne Daisy d’être une femme vénale, on se demande très vite si elle aurait pu orchestrer le meurtre par son mari Roberto Wildenstern ou si elle le protège car elle l’aime profondément.
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A ce jeu, nous pouvons abattre plusieurs cartes, comme celle d’Edgar le patriarche, Gédéon son frère, puis ses garçons, feu Marcus, Nathaniel (dit Nate) jeune et désinvolte qui n’a pas forcément le cœur bien accroché, Roberto qui est le talon d’Achille de son père, chose que ce dernier trouve fort regrettable. Il y a aussi Gérald, son neveu, grand médecin en devenir.
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Si la misogynie des hommes de Wildenstern est un fait, il n’en va pas moins que les femmes sont indépendantes et au caractère peu piqué des vers. Il y a la benjamine Tatiana Wildenstern et l’épouse de Roberto, Melancolia (qui se fait surnommer Daisy). On comprendra très vite que si elles portent des sous-vêtements extrêmement bouffants, elles ont quand même une culotte.

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)°º•. C’est la première fois en fantasy, qu’un auteur s’approprie l’Irlande victorienne pour en faire le décor de son histoire. On se confronte d’ailleurs à la réalité de l’époque où la classe dominante se contente de thé accompagné de petits biscuits tandis que les dominés crèvent de faim sur le paillasson de leur bicoque. L’ambiance victorienne s’appuie aussi sur le vieux manoir plein de passages secrets et de pièces oubliées.
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La famille Wildenstern est d’une puissance colossale aussi bien au niveau politique qu’économique.  Le moteur général de ce clan est l’avidité : l’assassinat des propres membres de la famille est considéré comme un moyen acceptable pour asseoir son ambition. Les rouages de la famille s’appuient sur des lois de l’ascension et des règles d’héritage bien définies : est accepté le meurtre de l’aîné dans la seule optique de vouloir le siège de patriarche ; tout meurtre commis pour la vengeance ou pour toute autre raison d’animosité n’est point accepté.

Enfin et non des moindres, la famille possède un pouvoir de régénérescence grâce à l’or que l’on appose sur le corps, l’aurea sanitas. Et je vous jure qu’on meurt d’en savoir plus !
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Evidemment tout comme le suggère la couverture, on se trouve dans une trilogie baignée de steampunk. Le prologue est tout simplement terrible à lire car on y découvre que la bête de Glenamure est en réalité un mécanimal. D’ailleurs dans cet univers, Darwin a expliqué l’apparition des mécanimaux dans la structure de sa théorie sur l’évolution des espèces. Les mécanimaux sont des bêtes mi-vivantes, mi-mécaniques. Elles sont indépendantes voire même sauvages, intelligentes et développent de véritables capacités physiques ; d’ailleurs leur chasse est un véritable sport. Dans mon esprit, elles ressemblent un peu aux créatures croisées dans la saga « Leviathan » de Scott Westerfeld. Malheureusement, dans ce premier tome j’ai trouvé qu’ils étaient sous exploités et j’espère en apprendre davantage avec la lecture du tome suivant.

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)°º•. Cet univers palpitant sert une histoire rythmée, sans longueur et dont la fin se révèle satisfaisante accompagnée d’une ouverture. On assiste aux points de vue de chaque personnage, le tout définit par des chapitres courts.

Il est appréciable de voir se dessiner sous nos yeux les hypothèses de cette conspiration en puissance. Complots, manipulations, quiproquo, faux semblants, suggestions… tout est dans l’art des Wildenstern. L’histoire est relativement sérieuse mais contient aussi du fun dans le dedans. L’humour noir est présent mais il est impossible de rester de marbre devant certaines tournures de phrases de l’auteur. Même si les uns sont montés contre les autres depuis leur plus tendre enfance, on réalise bien que le héros ne peut être seul à tout porter à bout de bras – surtout pas Nate ! – et que l’union peut parfois faire la force… du moins le temps d’un soupir.
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Oisín McGann a intégré quelques événements paranormaux car il voulait transmettre la joie ressentie lorsqu’il lisait – lui ou nous d’ailleurs – ces histoires durant l’enfance qui nous émerveillaient et qui contenaient toutes un élément fantastique. Il est pourtant bien dommage qu’une telle saga jeunesse n’arrive pas à sortir de l’anonymat tellement est plaisante à lire.

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« Voraces » le premier tome jeunesse d’une trilogie steampunk expose des originalités tant dans le scénario que dans les personnages qui la compose – être humains et mécanimaux –. De l’aventure en veux-tu en voilà, des réflexions sérieuses aussi, le tout se déroulant sur fond victorien et dans un vieux manoir mystérieux. Bienvenue chez les Wildenstern !  Welcome to the Wildenstern’s !

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)°º•. Biographie
Oisín McGann né en 1973 en Irlande est illustrateur avant de devenir écrivain. Son domaine de prédilection reste la littérature de l’imaginaire car il apprécie de pouvoir inventer de nouvelles règles et séduire les lecteurs de ce genre et leur ouverture d’esprit. Il est également féru de cinéma.
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La magnifique couverture est bien sûr signée d’Aurélien Police dont j’adore le travail ; son site.

Vous pouvez lire les premières pages de Voraces, ICI.

Une nouvelle en anglais est disponible gratuitement sur le site d’Oisín McGann (clic), elle se situe chronologiquement entre le tome 1 « Voraces » et le tome 2 « Féroces » et peut être lue indépendamment. Elle a été rédigée afin de faire patienter les lecteurs quant à la parution du dernier tome.

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Souvenir de lecture : Pour une fois, j’aimerai bien incarner tous les personnages en même temps.
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Chez Neph, Délivrer des livres (Herisson08),  La caverne de JainaXFLivr0ns-n0us ont sans doute rêvé elles aussi d’incarner l’un des Wildenstern.

CITRIQ

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Cette lecture est réalisée dans le cadre « Un mois en Irlande » organisé par Cryssilda mais entre aussi en jeu pour le défi steampunk.

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Pics : #01 en-tête du Prologue ; #02 en-tête du chapitre 6 ; #03 couverture anglo-saxonne.
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Rond de Sorcière #23

11/06/2012 28 commentaires

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Le Rond de Sorcière me permet de vous faire découvrir tous les livres lus durant le mois ; notamment les petits trésors que je découvre sans avoir le temps de leur consacrer une chronique complète. C’est une sorte de compromis entre ma bonne conscience livresque et moi.

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Mai 2012 a été synonyme de lectures 100% de l’imaginaire. Alors même si nous avons tous un super-héros qui sommeille en nous (c’est beau, dit comme ça, non ?) et donc pour les personnages aussi, jai lu pas mal d’ouvrages concernant les super-héros : enfin, les vrais super-héros  Ceux qui peuvent tordre des cuillères et tout. Ou voler, mais ça c’est trop commun.
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Romans SFFF
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Sans forme (Le protectorat de l’ombrelle, tome 2) – Gail CARRIGER
Plaisir de lecture : Livre fantas… tique
La chronique complète est à lire ICI.
Tome 1.
Si dans le premier tome je me suis concentrée sur l’interaction des personnages à défaut d’une intrigue un peu effacée, le deuxième tome m’a un peu déçue puisque là, l’intrigue ne démarre qu’aux trois quarts du roman : aïe. Oui, l’effet de surprise d’un univers présentant des personnages hauts en couleur est passé et j’attendais une effusion de peps pour ce deuxième tome. La joute verbale entre les personnages est toujours intéressante à suivre mais j’aurai aimé un peu plus de rythme. Ceci dit, côté steampunk, nous sommes servis avec la boutique de Mme Lefoux et le voyage en dirigeable ainsi que tous ces petits détails à grignoter.

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L’affaire Jane Eyre (Thursday Next, tome 1) – Jasper FFORDE
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Ce livre est une relecture et je me suis retrouvée avec les mêmes sensations qu’à sa première ouverture. L’univers est assez plaisant pour son originalité mais aussi son organisation. J’ai de suite accroché à cette héroïne qui n’en a que le nom, que j’ai trouvée par ailleurs très humaine. Je me suis totalement laissé porter par l’intrigue, Fforde déployant les sentiments et les faits et gestes de Thursday Next d’une manière assez naturelle et pourtant réfléchie. Tout s’emboîte à la perfection pour nous faire passer un très bon moment.
Cette lecture commune a été réalisée en compagnie de mes amis Atuaniens.

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Intrigues à Port-Réal (Le trône de fer, tome 6) – G.R.R. MARTIN
Plaisir de lectureetoile 3 Livre sympa peu s’en faut
Cycle Le trône de fer.
Décidément ! Depuis le début de cette saga, j’oscille entre deux ‘plaisirs de lecture’. J’avais décidé d’attendre beaucoup moins de cette histoire, de ne prendre que ce qu’elle offre sans cesser de vouloir plus à défaut d’être déçue. C’est à ce moment-là que nous avons attaqué ce tome 6. Même si la vie de certains personnages se déroule doucement, quitte à ce qu’on s’y ennuie de pied ferme, d’autres moments clés ont été un véritable plaisir à lire. De plus, j’y ai trouvé beaucoup plus d’éléments fantastiques et surtout l’énonciation de promesses que j’aimerai bien voir se réaliser… si G.R.R. Martin se le permet sans nous faire attendre encore 3 ou 4 tomes.
Cette lecture commune a été lue en compagnie de Eirilys, Emma666, Heclea, Neph et Phooka.

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Le silence de la cité – Elisabeth VONARBURG
Plaisir de lecture Livre à découvrir
La chronique complète est à lire ICI.
Chroniques du Pays des Mères
J’avais adoré « Chroniques du Pays des Mères » du même auteur qui se déroule postérieurement à ce livre-ci. L’ordre de lecture a été conseillé par Vert/Calenwen que je remercie chaleureusement. Cela a été un véritable plaisir de construire des hypothèses, de trouver les ponts entre les deux histoires et de vivre aussi pleinement cette partie de l’histoire qui s’avère être les ‘origines’. Il y a encore beaucoup de questions qui restent en suspens mais j’ai amplement profité de ma lecture grâce à l’imagination de l’auteur. Si j’ai aimé Elisa et ses questionnements, je me suis sentie plus proche de Lisbeï et de sa vie, que nous suivons dans « Chroniques du Pays des Mères ».
Lecture commune partagée avec quelques membres Atuaniens.

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Le portrait de Dorian Gray – Oscar WILDE
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
La chronique complète est à lire ICI.
Ce classique reprend la thématique de la jeunesse éternelle en intégrant trois protagonistes masculins. Ce conte fantastique a été considéré comme immoral à son époque car il tire le portrait de valeurs chéries et décrit un Londres aussi ravissant que malfamé. L’homosexualité fait également partie de ce récit par petites touches discrètes ; c’est l’homotextualité qui intrigue parfois les contemporains. « Le portrait de Dorian Gray » est une satire magistrale et un classique que tout le monde connaît mais qui n’a pas été forcément lu.

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Bande dessinée, comics & albums SFFF

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Bienvenue chez le p’tit (The boys, volume 13) – Garth ENNIS
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Volume 6, volumes 7 et 8, volumes 9, 10, 11 et 12.
Nous suivons P’tit Hughie qui part se ressourcer dans sa famille, au cœur de l’Irlande. Ce tome est comme une parenthèse dans la tourmente dans laquelle la bande des P’tits Gars s’investit totalement. Certains lecteurs ont pu trouver que ce tome était du remplissage, quelques pages superficielles ; mais en réalité, on y découvre non seulement les racines de Hughie mais aussi certaines peurs ou soucis qui refont surface. Cependant son problème actuel n’est pas resté de l’autre côté de l’océan. J’aimerai bien savoir comment l’histoire va se poursuivre et comment va être intégré cet à-côté.

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Monstrueux et Vengeance (Walking dead, volumes 5 et 6) – Robert KIRKMAN
Plaisir de lecture : etoile 3 Livre sympa peu s’en faut
La chronique complète est à lire ICI.
Tomes 1, 2, 3, 4, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 et 14.
Ces deux tomes sont pour moi indissociables car l’aventure de ces personnages partis à la recherche d’un hélicoptère scratché se réalise bien en deux temps. L’histoire est haletante, les quelques longueurs que j’aurai pu trouvées dans les volumes précédents ne sont plus présentes et on feuillette vite pour tout savoir. On a quand même franchi un échelon dans le « particulièrement gore » ; si voir des zombies ‘tués’ ne me dérange absolument pas, la violence face à l’être humain m’est plus difficile. Les personnes sensibles devraient s’abstenir de lire cette saga… mais généralement, au mot ‘zombie’ elles risquent de tourner de l’œil, donc je ne m’affole pas de les retrouver par ici, avec ces deux livres qui portent bien leur titre.

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L’herbier des fées – Benjamin LACOMBE & Sébastien PEREZ
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
Mazette ! J’ai été totalement happée : ce journal où un chercheur retranscrit ses trouvailles présente aussi la correspondance écrite avec son supérieur hiérarchique, celle avec sa famille mais aussi des photos. L’histoire se focalise sur les découvertes botaniques réalisées en Brocéliande par ce savant russe spécialisé en phytologie : c’est toute l’imagination de Lacombe et de Pérez qui apparaît dans ses pages. Le duo est magique, on aime, on adore, on déguste, on en prend plein les mirettes. J’ai aimé aussi bien les textes que les illustrations. Cet album présente un côté magique à l’état pur : on ne tergiverse pas dans le fantastique avec un pied dans le réel. Non, il s’agit de satisfaire les chercheurs de fantasy dans son plus simple habit. J’ai grandement apprécié la forme, les jeux de calque et de découpages des feuilles. Un véritable trésor.

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Anomalies (Masqué, volume 1) – Serge LEHMAN & Stéphane CRETY
Plaisir de lecture Livre à découvrir
La chronique complète est à découvrir ICI.
Même si on devine le super héros naissant, il va sans dire que cette bande dessinée n’est pas un comic book à la sauce frenchy, mais bien un travail avec une identité propre. J’ai trouvé la mise en scène judicieuse notamment par rapport aux angles de vue. Le tout est proposé avec des couleurs assez contrastées et un trait méticuleux. Cependant, je suis restée légèrement sur ma faim avec ce tome qui met en place les divers éléments de l’histoire. Cette bande dessinée est au format 42 pages + un bonus sous forme de nouvelles. Notons la superbe couverture qui propose un Paris futuriste avec son lot de suggestions.

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Rising Stars, Acte I – Joe Michael STRACZYNSKI
Plaisir de lecture Livre fantas… tique
En 1969, une boule de feu s’écrase sur une ville américaine. 113 enfants conçus durant cette nuit possèdent des pouvoirs surnaturels. Très vite l’Etat cherche à les contrôler. Quelques uns d’entre eux meurent et très vite on découvre que le tueur fait partie de leur bande.
Le point fort est la présentation de ces « spéciaux » : on découvre au fil des pages leur histoire par rapport aux souvenirs des uns et des autres, de documents divers et variés. Ces personnes sont tous différentes que ce soit par rapport à leur passé, leur façon d’appréhender leur situation et même la nature de leur pouvoir. Le scénario nous emmène vraiment loin et c’est un véritable plaisir de découvrir cette trame riche. Les personnages sont travaillés avec tous une personnalité soignée. Cette histoire ne traite pas de super-héros pour montrer leurs expériences et ce qu’ils valent mais sur un aspect psychologique plus fin, démontrer ce qu’est leur véritable vie et comment ils gèrent cette identité un peu à part. Le potentiel est également servi par des dessins superbes.
Cette série comporte trois volumes dans l’Acte I est composé de 241 pages (hors série inclus) et j’espère vivement que Delcourt publie la suite, chose qui n’a jamais été faite en VF !

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La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien – Zidrou & Collectif
Plaisir de lecture Livre à découvrir
Ce recueil de 15 nouvelles en bandes dessinées est typiquement la ressource indéniable qui vous fait sourire. La variété des dessins et des histoires promet des sentiments mélangés : si bien que le sourire prône mais également les frissons ; toute une palette d’émotions.
Vieillesse, indifférence, solitude, sexualité, amitié, enfance, famille sont les thèmes qui jalonnent les pages. Bien que les nouvelles n’aient pas tous la même force, nous sommes tous touchés différemment selon notre sensibilité. Ce recueil possède une grande force et présente notre humanité de bien diverses manières.

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VACHON Jean-Nicholas – Le voleur de voix ~ Le castrat et les rois fous, tome 1

08/06/2012 23 commentaires

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Titre : Le castrat et les rois fous (Le voleur de voix, tome 1)
Auteur : Jean-Nicholas VACHON
Plaisir de lecturecoeur notation Livre avec entrée au Panthéon

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En 1663,  Maximilien accompagne Tavernier et son équipe lors d’un grand voyage en Orient pour le commerce de joyaux et autres bijoux auprès des princes. Lors de leur périple Maximilien est obsédé par le diamant bleu représentant l’œil de la statue d’une divinité hindoue et le vole. Un asura s’empare de son corps. Il perd alors son humanité et va devoir trouver un but à sa non-vie.

C’est en 1705 dans les alentours de Naples que naquit Carlo Broschi. Sous la férule de son père, il devient castrat. Sous le pseudonyme de Farinelli, il embrase les scènes de théâtre et charme toutes les têtes couronnées d’Europe. Cependant, le fanatisme pour une personne peut aussi être synonyme de menace.

Ces derniers jours, Nathaniel a été obligé d’assouvir la volonté de son père en mauvaise santé : il a signé un antique pacte familial dont il n’avait jamais entendu parler. Un soir d’orage, il entre chez lui et un individu répugnant s’introduit dans son appartement.

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)°º•. Sous ces mots, nous suivons la vie de trois protagonistes, bien que la part essentielle revienne au castrat. L’auteur prend son temps pour nous faire vivre aux côtés de ses personnages : on entre de plain pied dans leur vie, on apprend leurs valeurs, on découvre leurs peurs, on s’y attache très vite. C’est pour moi la très grande force de ce premier tome : on est dans le livre, littéralement parlant : on a le nez plongé sur leur quotidien.
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Maximilien est sous l’emprise d’un asura – un démon indien, depuis qu’il a volé l’œil de la déesse hindoue située au cœur de la jungle. Cette pierre précieuse est aussi connue sous le nom du diamant Hope, ou encore le Bleu de France. Il est un buveur de sang que rien ne calme pour l’instant.  Il rencontre Chandini qui va l’ouvrir aux questions liées à son statut, et l’encourage à prendre conscience aussi de certains faits.
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Carlo Broschi dit Farinelli est un castrat qui suit son envolée. Grâce à son visage de poupin et sa voix d’ange, il connaît un très grand succès lors du XVIIIe siècle. Il est adulé par les compositeurs et les membres des différentes royautés. Métastasio se révèle en plus d’être un compositeur, un très grand ami de Carlo.
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Et puis il y a Nathaniel Champagne qui est le moins présent des trois dans ce tome-ci, il est plus effacé. Professeur à l’université, il est depuis peu soumis à la loi ancestrale familiale : le jour des 25 ans, se réalise la transmission sans en connaître ni les tenants, ni les aboutissants et encore moins la nature de l’aide à apporter. En 2004, il rencontre son père malade qui lui livre le secret de famille. L’individu qui entre chez lui est-il lié à toute cette affaire ?

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)°º•. Jean-Nicholas Vachon introduit la thématique du vampire. J’ai aimé qu’ils craignent l’or – et non l’argent – car le métal précieux se réfère au soleil. Ce sont des vampires « traditionnels » : ils ne vivent que la nuit, ils ont besoin de sang également. Ils possèdent tout de même une originalité selon laquelle ils peuvent manger des aliments mais n’en absorbent rien. Cela ne les rend pas non plus malades, le personnage Chandini considère la nourriture comme un loisir,  ‘juste’ pour utiliser leur temps infini ; une sorte de luxe.
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L’auteur mélange avec maitrise les faits historiques et les éléments fantastiques. Quand on lit le rendu du travail, on sait que les recherches on été de longue haleine, peut-être un peu fastidieuses mais le résultat est tout simplement admirable car nous n’avons pas la sensation d’un vieux collage réalisé avec de petits morceaux de ruban adhésif collés à la va vite, mais d’un véritable assemblage composé d’une multitude de détails. S’appuyer sur l’histoire des castrats et manier les exigences liées à la vie des personnes réelles est un sacré tour de main.
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Même s’il ne s’agit de voyages grâce à une machine, j’ai aimé également la traversée des époques. Ce concept est particulièrement bien trouvé pour pouvoir conter les trois histoires sans qu’on soit perdu : chaque chapitre vous indique si l’on suit le journal du vampire Maximilien, si ce sont les mémoires de Carlo Broschi ou bien le quotidien de Nathaniel. On saute d’une époque à l’autre au gré de l’intrigue mais les passages dans le temps sont très bien abordés. J’ai aimé que l’auteur jongle avec les données, nous introduisent dans leur univers séparés de plusieurs années et pourtant…

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)°º•. Pour cette trilogie « le voleur de voix », le premier tome se concentre sur les trois histoires de nos personnages. Il n’y a pas de combats de quartier ou de grandes batailles grandiloquentes. Bien que cela ne soit pas des coups d’épées, le poids d’une terreur psychologique latente est bien présente.
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L’auteur qui m’était inconnu au bataillon jusque là, possède une très belle plume pour placer les ambiances, développer les atmosphères et planter le décor. L’histoire révèle une grande richesse dans les détails mais aussi une trame intéressante. C’est exactement comme les arabesques qui illustrent le livre : l’ensemble doit être équilibré et esthétiquement fort mais les détails sont aussi importants pour la finesse et la structure.
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Ces tranches de vie sont tout bonnement captivantes. Le puzzle se construit bien à ce stade – on ne peut définitivement pas parler de tome d’introduction – bien que l’on apprenne pour le moment la courbure des pièces. Il m’a été assez difficile de fermer le livre (pour dormir par exemple) tant j’avais envie de savoir ce qui allait se passer, l’envie de poursuivre était très forte même si le lot de 537 pages peut faire peur à quelques uns.

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Un premier tome costaud où on entre dans la vie des personnages et commençons à poser les premiers ponts entre les histoires. Une trame où les ambiances et les atmosphères sont primordiales pour mieux appréhender cet univers approfondi. Préparez-vous à plonger dans « Le castrat et les rois fous » et à retenir votre souffle jusqu’à la dernière page.

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)°º•. Biographie
Né en 1978, Jean-Nicholas Vachon travaille actuellement dans les assurances après avoir exercé le métier de pâtissier durant trois années.  Attiré par la littérature fantastique dès son plus jeune âge, il publie son premier roman en 2004 avec le premier tome de la série « L’archipel des Sorcières ».

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Les premières pages sont à découvrir ici.
Le site de la saga « Le voleur de Voix« .

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Dans le chaudron :
¤ La diva et le prince romantique, tome 2

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Souvenir de lecture : La porphyrie aiguë intermittente a l’air d’être une sacrée maladie !

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La caverne de JainaXF a tout aussi aimé que moi.

CITRIQ

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Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Michel Quintin.

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WILDE Oscar – Le portrait de Dorian Gray

05/06/2012 24 commentaires

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Titre : Le portrait de Dorian Gray
Auteur : Oscar WILDE
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Basil Hallward finalise de quelques coups de pinceau l’œuvre de sa vie, un magnifique tableau représentant le portrait de sa muse. Elle n’est autre que Dorian Gray, ce jeune homme à l’élégance parfaite. Lord Henry Wotton, ami du peintre est également présent lorsque le portrait est achevé. Il charme Dorian Gray sur sa belle jeunesse et ce dernier formule le vœu de la garder éternelle. Son portrait va alors vieillir à sa place et avec son corps fringant, il va connaître Londres et la vie sous toutes ses coutures, des salons privés distingués aux fumeries d’opium des bas fonds.

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)°º•. Nous suivons nos trois dandies même si principalement l’histoire se concentre sur la vie de Dorian Gray. On remarque évidemment que le jeu des apparences prime et que le masque de la beauté est aussi important. Le livre se base sur des amours en triangle et l’indéniable dessein de Wilde est bien de nous montrer l’évolution psychologique de ces personnages. Cependant, je n’ai pas développé d’empathie pour eux et j’en ai été assez détachée.
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Basil Hallward est plus discret dans le roman mais non moins indispensable. Il semble moins perverti que ses homologues, il rétablit un peu l’équilibre de la balance qui penche pourtant du côté de Lord Henry Wotton. Celui-ci est cynique et a une vision particulière de la vie, du statut de la femme, de l’affection (ou non) pour l’entourage familial et de sa conception du mariage incluant l’adultère. Il se fait apprécier par Dorian Gray dès ses premières paroles grâce à un discours louangeur. De plus, il est ravi d’avoir façonné l’âme de Dorian, d’avoir précipité l’éclosion du jouvenceau. Quant à Dorian Gray, il a un tempérament exacerbé, il est non seulement capricieux mais aussi hautement narcissique. Au début du roman, il a 18 ans et tout du long, il représentera la beauté pure alors que son âme est ravagée par l’orgueil et la corruption.

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)°º•. Oscar Wilde propose de nous faire découvrir un Londres victorien, son Londres. On découvre alors la société anglaise avec ses mœurs, ses règles et ses codes. Le tout est fondamentalement basé sur les apparences, que ce soit sur le comportement des dandies ou les discussions dans les salons privés. Il met alors en évidence une ville du XIXe siècle où parfois les gentlemen côtoyaient sa face lugubre ainsi que les beaux quartiers.
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La thématique de la jeunesse éternelle est toujours d’actualité que ce soit le pacte de Faust avec le diable ou le vœu secret de Dorian Gray. On retrouve ici un pacte narcissique pour cette jeunesse après laquelle tout le monde court. On considère également le portrait comme un véritable objet-miroir de l’âme. Le culte de la beauté et de l’esthétisme prend le pas.
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Si le livre était considéré comme immoral à l’époque, c’est bien sur la question de l’homosexualité. Mais si le livre rend curieux bon nombre de lecteurs, comme le précise Jean-Pierre Naugrette dans la préface, c’est l’homotextualité mise en exergue  dans le texte par petites touches comme les papillons batifolant autour de Harry et Dorian, le parfum entêtant du lilas ou les aubépines rougissantes.

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)°º•. Par sa plume cynique, Oscar Wilde nous propose un conte fantastique doublé d’une satire morale. Ce grand classique propose un style corrosif même si l’écriture semble un peu surannée due à sa composition au siècle précédent.
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L’auteur se concentre sur le culte de beauté via Dorian Gray qui prône l’hédonisme sous la coupe de Lord Henry ; la morale anglaise de cette fin de siècle se voit alors bousculée par les écrits de Wilde.  Par ailleurs, nous avons une très bonne visualisation de la décadence de l’être humain, d’un certain désespoir qui se traduit par la visite de quartiers des bas-fonds et leurs activités illicites.
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Le débat sur l’âme humaine, les arts et la beauté est un peu déroutant, notamment avec le chapitre XI qui s’avère laborieux à la lecture ; il y est décrit toutes les nombreuses activités testées par Dorian Gray. Cependant, ce roman entre Art et Vie offre des dialogues bien pesés malgré quelque vocabulaire désuet.
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Si les notes m’ont été fastidieuses à lire quand elles citaient le nom des lieux (clubs, restaurants), elles m’ont été utiles pour montrer les références et les clins d’œil de Wilde à d’autres œuvres. Concernant la traduction, je n’ai rien à redire même si j’ai compris que le mot « picture » était utilisé de façon très précise par Wilde pour parler du tableau et non du portrait ; on peut en convenir que la version française n’est pas aussi pointilleuse et qu’il nous manque un peu de relief.

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Oscar Wilde signe ici un roman d’une pointe fantastique pour mettre en valeur le culte de l’esthétisme pur tout en introduisant un Londres à double tranchant où Dorian Gray va se perdre et découvrir l’immense force de son vœu silencieux. Un classique incontournable.

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)°º•. Oscar Wildé, né en 1854 et mort en 1900 est un écrivain irlandais. Il s’est illustré avec de nombreuses œuvres, tant en poésie qu’en pièces de théâtre sans oublier romans, nouvelles et essais.

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Souvenir de lecture :  La jeunesse éternelle ? Mais pour en faire quoi ?

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La soif de lire d’Ellcrys, Le blog bleu (Céline), Les lectures de Cachou, Le vallon fantastique (Ryû), Mon coin lecture (Karine), Sous le feuillage (Lael) ont aussi découvert l’envers du décor portrait.

CITRIQ

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Cette lecture fait partie du mois irlandais organisé par Cryssilda !

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Pics : Portrait de Dorian Gray par Gerwell – Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à cliquer dessus et à patienter un peu…

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