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FUNKE Cornelia – Cœur d’encre ~ Sang d’encre, tome 2

12/06/2010 14 commentaires

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Sang d encre FunkeTitre : Sang d’Encre (Cœur d’Encre, tome 2)
Auteur : Cornelia Funke
Plaisir de lecture : etoile 5  Livre fantas…tique
Tome 1, tome 3

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Doigt-de-Poussière vit dans notre monde depuis dix ans… dix ans qu’il se languit de son univers, dix ans qu’il se languit de ses compagnons, dix ans qu’il désire tant retourner chez lui ! Grâce à l’aide d’Orphée, le voilà de nouveau chez lui, dans le Monde d’Encre.
Farid, son jeune compagnon apprend qu’une grande menace va anéantir la vie du Cracheur de feu. Il part à la recherche de Meggie et Mo qui habitent chez Elinor, la tante folle de livres. Malgré l’interdiction formelle de parler et de rêver du Monde d’Encre, Meggie n’a que ce royaume en tête. L’avertissement que Farid souhaite transmettre à Doigt-de-Poussière est l’occasion rêvée pour Meggie de rejoindre ce pays.
Après avoir créé et écouté une douce chanson de mots charmants, Farid & Meggie sont propulsés dans le Monde d’Encre à la recherche de Doigt-de-Poussière. Ils vont rencontrer tous les personnages que Resa a contés, connaître la géographie et les lieux enchanteurs du royaume. Mais dans cet univers, les personnes nourries de mauvaises intentions y sont nombreuses et tout ne se passe pas vraiment vraiment comme prévu. De fil en aiguille, Meggie, entourée de ses proches et amis, va devoir aider les habitants, participer à différentes aventures et faire sauter quelques obstacles. Les langues magiques ne sont point reines dans le Monde d’Encre.

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Sang d encre 02)°º•. Dans Cœur d’encre, nous avons fait la connaissance d’une pléiade de personnages avec notamment Meggie, Mo, Elinor, Doigt-de-Poussière, Fenoglio, Resa, Mortola, Basta, Farid & Gwin.  Après quelques aventures quelque peu périlleuses et même hautement dangereuses, notre beau monde a dû lutter contre Capricorne, une saleté finie et son Ombre, un méchant super méchant.

Entourés de l’amour des livres, avec un papa relieur, une tante collectionneuse et Meggie , une grande amoureuse des histoires ; nous avons pu toucher du doigt le Monde d’Encre. Dans ce nouvel épisode, nous allons tâter du terrain : poser pied & bagages dans ce royaume… et nous embarquons pour de pas peu tristes affaires, attention !
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Cornelia Funke nous présentait Cœur d’Encre, un one-shot qui pouvait se lire seul, avec une belle fin complète. Les tomes deux (Sang d’Encre) et trois (Mort d’Encre) reprennent les personnages évoqués dans ce premier tome et surtout l’univers magique. Par contre, ils demeurent inséparables : une fois le tome deux entamé, sachez que sa « fin » vous attendra dans le tome trois.

En attendant, bien que nous puissions considérer Sang d’Encre comme une suite facultative, j’y ai trouvé une intrigue bien plus complexe, une histoire rondement menée et sans aucun doute, un scenario bien plus mature.

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Sang d encre 03)°º•. Dans ce deuxième volet, nos personnages prennent de la profondeur, on s’y attache bien plus facilement. Indubitablement, nos sentiments envers eux, évoluent. Nos préférences se renforcent, et mon affection est d’autant plus importante pour Doigt-de-Poussière. Mais parallèlement, on se surprend à moins apprécier l’un ou l’autre au vu de leur comportement exaspérant et désastreux. Notons tout de même que les personnages qui deviennent secondaires dans Sang d’Encre ne sont pas en reste… et l’auteur nous permet de prendre régulièrement de leurs nouvelles.
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Assurément, le Monde d’Encre est bien plus qu’un coin de papier et d’encre : nous entrons littéralement dans un univers très moyenâgeux mais non moins super féerique. Les émotions des personnages jouent un rôle primordial pour l’histoire et leur réalisme plus que convaincant est un des grands atouts de la plume de Cornelia Funke. Elle les développe à l’exquis : aimer, détester, haïr, être triste, avoir du ressentiment. Les thèmes y sont étroitement liés avec l’amour, l’amitié et bien sûr, la magie présente de tous les côtés.

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Sang d encre 01)°º•. Tout comme dans Cœur d’encre, Cornelia Funke nous fait voyager dès les premiers mots : ils étaient charmants au premier tome, ils deviennent ici envoûtants ! Cela se ressent sur l’ensemble du livre, il semble mieux réussi. Sa plume est excellente et pas trop enfantine, ce qui permet de surcroît de renforcer notre curiosité. On a tellement envie d’entrer dans ce Monde d’Encre ! Quelques faiblesses sont à noter au sujet de l’intelligence et du comportement des personnages, des faits quelque peu prévisibles, et d’une visite trop express des lieux et paysages alors que nous aimerions tant en apprendre davantage. Petite note quant aux titres des chapitres un peu trop révélateurs, qui m’ont cassé quelque fois l’effet de surprise. Au fil des pages, ils s’améliorent de deviennent énigmatiques. Mais ils demeurent un piège vite agaçant.

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Les petits plus du livre :
– En fin de livre, nous découvrons un bref résumé de chaque personnage, sans spoil (histoire de se remettre dans le bain après la lecture du premier tome),
– La couverture est vraiment magnifique, elle donne une impression de tenir un vieux livre en cuir, avec ornements et enluminures,
– Chaque début de chapitre possède une citation d’un autre livre, et toutes sont répertoriées en « référence » en  fin de livre, et c’est une vraie mine pour découvrir des histoires inconnues jusqu’à lors,
– En fin de chapitre, Cornelia Funke nous propose ses petites illustrations qui ne payent pas de mine.

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Cornelia Funke)°º•. Biographie
Cornelia Funke est connue en tant qu’écrivain et illustratrice de livres enfants et jeunesse. Allemande de nationalité et éducatrice pour enfants de métier, Cornelia Funke s’est essayée à son premier roman en 1988 et travaille maintenant de manière indépendante. Elle a reçu le Book Sense Award de l’année, le Mildred L. Bachelder Award, le Prix Suisse de la littérature jeunesse, le Prix du Livre pour enfants de Zurich ainsi que le Torchlight Children’s Book Award anglais. En 2008, elle reçoit également la plus haute distinction allemande, l’Ordre du Mérite.
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La trilogie « Cœur d’Encre »
est un best-seller, traduit en 19 langues et vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. En 2006, elle reçoit pour ce roman le Grand Prix de L’imaginaire.

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)°º•. Extraits

Meggie regarda les lettres, les belles lettres noires. Elle chercha le goût des premières syllabes sur sa langue, essaya de se représenter l’univers dont les mots parlaient à mi-voix, les arbres, les oiseaux, le ciel inconnu… Alors, le cœur battant, elle se mit à lire. Son cœur battait presque aussi fort que la fameuse nuit où, avec sa voix, elle avait dû donner la mort. Et pourtant, ce qu’elle devait faire cette fois-ci n’était rien en comparaison. Simplement pousser une porte, une petite porte entre les lettres.

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Souvenir de lecture : Me demander dans quel monde de papier j’aimerai rentrer… Indubitablement, dans « la tapisserie de Fionavar » de Guy Gavriel Kay, mon premier amour littéraire.

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Ce livre a été apprécié en lecture commune avec Laure.
Littérature passion (Clochette) et Raison et sentiments (Matilda) sont aussi entrées dans les pages de papier.

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Pics : #1 Tintenblut par Lenas-Darkroom, #2 Staubfinger par Gold-Seven, #3 Meggie par Kiko

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BLANCK Jean-Sébastien – Chronique du bon roi Philibert

05/03/2010 6 commentaires

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Chronique du bon roi Philibert BlanckTitre : Chronique du boi roi Philibert
Auteur : Jean-Sébastien Blanck
Illustrateur : Jonathan Bousmar
Note : etoile 3 Livre sympa

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Proches de la France, existent deux royaumes, Neustrie et Austrasie, où respectivement règnent Adalbéric et Philibert. Ces deux rois fainéants sont sans pouvoir ni autorité. Le véritable seigneur demeure le maire du Palais.

Et en monarchie Philibertenne, c’est Pépin, son oncle qui siège. Cependant, le Roi Philibert a le don de formuler des songes fantastiques lors de ces nuits. Afin d’être adulé par son peuple, il décide de les lui raconter. C’est son bouffon Clodomir, surnommé « Crieur de rêves » qui se met ardemment à la tâche. Pour sublimer le tout et être davantage apprécié, le Roi Philibert annonce que ses songes sont en fait… des prophéties. Et au grand plaisir de la foule, il décide d’en réaliser quelques unes.

Emporté dans son élan, le Roi Philibert dépense des fortunes au risque que le royaume devienne sans le sou. Il s’attire la jalousie de Pépin son oncle et de l’Abbé Saint Arnauld. Ses rêves deviennent de plus en plus démesurés et un drame se trame…

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Chronique du bon roi Philibert 01)°º•. Cette chronique est découpée en petits chapitres et expose une fresque médiévale étonnante.
La complicité avec les lecteurs se créé dès les premières pages quand le narrateur les prend à partie et les tutoie. Le vocabulaire reste relativement simple et les propos sont relativement fins et peu choquants pour raconter la guerre, la lutte du pouvoir, la jalousie et le complot.
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Édité dans la catégorie « Histoires d’en rêver » des éditions Alzabane, l’album permet de stimuler l’imagination des 9-12 ans. Comme toute bonne histoire de jeunesse qui se respecte, il faut y trouver une belle morale en dernières lignes. Jusqu’où et que sacrifier pour ses rêves en reste le thème principal.
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Cependant, j’émets une retenue certaine : si les enfants prennent un raccourci tendancieux mais non moins réaliste, on arrive au fait qu’il ne faille pas raconter ses rêves sous peine d’être puni ?
Un peu limite quand on sait la place importante que prennent rêves et cauchemars dans la vie d’un enfant, surtout qu’ils sont assujettis à une imagination débordante et que ressurgissent certaines peurs… Mais je suis la seule lectrice à trouver ce point litigieux.

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)°º•. Par contre, grand bonheur à la découverte des illustrations.
Chaque illustration peint à la mode moyenâgeuse chaque décor, personnage et détail. Les aquarelles sont truffées de détails, certains burlesques. Et c’est un immense plaisir que de contempler de fond en comble chaque page pour trouver ces petits ornements délicieux.
A chaque double page, dessins et textes se mélangent adroitement et proposent une composition différente de la page précédente.

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Chronique du bon roi Philibert 03  Chronique du bon roi Philibert 02

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)°º•. Biographies
¤ Jean Sébastien BLANCK ; Né en 1970, à Paris, il est un auteur de contes et fables. Il créé en 2007, Alzabane Editions dont il est le principal auteur.
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¤ Jonathan BOUSMAR. Par Alzabane Editions : Né en 1984, il est l’un des jeunes talents de l’illustration jeunesse de Bruxelles. Par son sens du détail, du comique et de la caricature, il s’inscrit avec succès dans le genre de la caricature sociale et de la tradition de Daumier.
Son site web est vraiment à découvrir !

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A partir de 10 ans (9 ans si accompagnée)
Reliure cousue
52 pages, 20 illustrations
Format 13×15 cm

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 Chaise longue et bouquins et Histoire de lectures ont aussi crié leurs rêves.

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WILSON Jacqueline – Violette

27/01/2010 4 commentaires

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Violette WilsonTitre : Violette
Auteur : Jacqueline Wilson
Plaisir de lecture : etoile 4 Livre à découvrir

Violette, toute jeune adolescente, se cherche énormément. Coincée entre les préjugés des camarades et le caractère débordant de son frère Will, elle n’arrive pas à vivre pleinement sa vie. C’est dans l’univers de Casper Dream, illustrateur de l’imaginaire, qu’elle s’échappe et s’y enfonce. Côté cocon familial, ce n’est pas mieux… il est lentement rongé par de lourds secrets. Un imprévu entre dans la vie de Violette, elle a de magnifique cheveux blonds, est habillée de volants et talons hauts, répond au nom de Jasmine… et va bien vite tout bouleverser !

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Violette 01Violette est une considérée comme une jeune fille marginale. Elle se renferme souvent dans le monde « imaginaire » pour se sauver du quotidien. Elle est plutôt charmante, ne cause pas de souci à ses parents, mais doit supporter les regards des autres collégiens. Pour ajouter à son cauchemar actuel, son frère Will lui en fait voir de toutes les couleurs. Rattachée à lui par un amour inconditionnel, elle lui obéira bien au-delà de l’acceptable. Décidément, Violette se retrouve dans de beaux draps.
Will, adolescent charmeur joue en toute impunité avec les sentiments de sa sœur. Adulé au collège, il préférera l’ignorer au sein de l’établissement et lui en faire des vertes et des pas mûres à la maison : il adore la plier à ses quatre volontés et prend un malin plaisir à son jeu pernicieux.
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Jasmine, nouvelle venue en classe est plutôt l’inverse de Violette : superbe blonde aux cheveux longs, talons hauts et courte jupe, elle s’assume jusqu’au bout des ongles. Entrée de plain pied dans l’adolescence, elle répond aux professeurs et arrive toujours à ses fins. La rencontre improbable entre Jasmine et Violette vient d’avoir lieu… et donne naissance à une toute nouvelle relation. Violette tombe en adoration de Jasmine mais cette dernière va traiter notre héroïne d’égale à égale… mais cela va-t-il durer ?

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Violette 02Le livre de Wilson présente la construction de soi… Violette est fortement nostalgique de l’enfance (puisqu’elle ne veut pas réellement la quitter) et l’étiquette collée de « marginale » n’aide en rien. Son palliatif ? Se refugier dans l’univers de Casper Dream. Cependant, elle arrive à s’accepter en trouvant un intérêt qui lui permet non seulement de grandir mais de se prendre en charge. Pour elle, ce sera la couture.
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On voit par ailleurs qu’en vivant dans le cadre d’une famille rongée par des secrets, son amour fraternel pour son frère est sans limite. Et son amitié pour Jasmine commence à lui faire perdre pied. Le livre montre ingénieusement les risques du « trop » dans ses relations : comment ne pas devenir celui ou celle que les autres veulent, comment rester soi.
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Au demeurant, les relations Will et Violette sont quelque peu perturbantes à la lecture : les menaces restent latentes mais non moins réelles. Cela alourdit clairement l’ambiance et symbolise le côté sombre de l’histoire. Pour ma part, je me suis demandée jusqu’à quelles limites, elle emmènerait notre protagoniste. Peut-être un défaut d’un œil « adulte », je m’attendais au pire !
Autre petite note à relever, le langage parfois familier accorde une crédibilité aux paroles des adolescents, qui fait que, quelque part, se reconnaît soi ou un proche dans des scènes vécues.

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Petite précision : même si Violette s’enferme dans le monde imaginaire de l’auteur Casper Dream et qu’elle possède et créé nombre de fées, il ne s’agit pas d’un livre fantasy. Il n’empêche que le concept « d’auteur mythifié » est intéressant et va se développer au cours du roman.

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Jacqueline WilsonJacqueline Wilson est une auteur britannique de littérature jeunesse et enfant. C’est à 24 ans qu’elle écrit ses premiers romans à destination des adolescents et pré-adolescents. Elle sera connue pour sa facilité et sa détermination à aborder des thèmes quelques peu difficiles tels que le divorce, les mauvais traitements, les femmes battues, la maladie mentale ou l’homosexualité.
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Grâce à son roman « Lulu Bouche-cousue » elle remporte le Children’s Book Award et le prix Tam-Tam, en 1995. En 2008, elle est promue au rang de « Dame de l’Empire britannique ».

. L’auteur parle de « Violette » ici
. Notons que la couverture française est super réussie ! C’est d’ailleurs cette dernière qui m’a donné envie de prendre le livre.

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J’évite de me mêler de leurs disputes [à Marnie et Terry], tout comme de me joindre à leurs gloussements de dindes. D’ailleurs, je ne leur parle pas beaucoup. Je ne sais pas quoi leur dire, on n’a pas les mêmes goûts. Marnie et Terry sont raides dingues des derniers chanteurs à la mode, se fabriquent des petits bracelets en perles  » mignons tout plein « , dessinent la chambre de leurs rêves avec une abondance de détails ridicules. Elles font toutes deux, collection de jouets en peluche. Marnie possède 123 Beanie Babies et une quantité impressionnante de mini-animaux. Terry s’est spécialisée dans les vieux nounours – pitoyables créatures borgnes, informes ou miteuses qu’elle déniche dans les brocantes ou les vide-greniers. Sa chambre ressemble à un refuge de la SPA. Cela dit, la mienne ressemble à une grotte gothique, alors je suis plutôt mal placée pour critiquer.

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Tout Zazimuth, Book’In et Le CDI du lycée Paul Arène de Sisteron en disent quelques mots.

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FUNKE Cornelia – Cœur d’encre ~ Cœur d’encre, tome 1

18/12/2009 22 commentaires

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Coeur d encre FunkeTitre : Cœur d’encre (Trilogie Cœur d’encre, tome 1)
Auteur : Cornelia Funke
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique
Tome 2, tome 3

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 Meggie, jeune fille passionnée par les livres habite avec son père Mo, relieur de profession. Un soir, Meggie surprend une drôle de personne attendre devant leur porte d’entrée. Mo averti, il fait entrer la personne qui se présente sous le nom de Doigt de Poussière. Intriguée, Meggie ne pourra entendre réellement leur conversation, hormis le nom de « Capricorne » et le fait qu’il recherche urgemment un livre rare. Le lendemain, sans crier gare, Mo plie bagages et remplit des caisses de livres : ils partent chez la tante Elinor de Meggie en Italie. C’est une urgence, des livres à réparer ! La venue d’un étranger et la précipitation de leur voyage imprévu inquiètent Meggie… Et si c’était le début d’une nouvelle histoire ?

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Coeur d encre 01)°º•. Cornelia Funke nous propose une histoire originale autour d’un livre peu commun. J’avoue que j’éprouve certaines difficultés quant à vous donner envie sans vous en révéler trop de peur que son côté magique ne soit plus une surprise.
Hormis quelques actes prévisibles, ce livre a le doucereux bruit de murmures et de pages froissées. L’histoire est délicatement brodée et nous emmène naturellement auprès des personnages. Il y a quelques redondances dans l’histoire (enlèvement, échappée, enlèvement,…). Cependant, il fait tout simplement partie des livres si chers à nos cœurs car ils ont la faculté de nous propulser très vite dans l’imaginaire et de nous rappeler certains souvenirs d’enfance.
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Bien qu’une première impression d’une histoire un peu enfantine, le livre sait charmer par le côté « magie ». Y est déployé un monde fantastique où… littéralement, on entre dedans !
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L’auteur a exploité le livre, en tant qu’entité, sous toutes ses coutures. Nous y retrouvons différentes fonctions autour du livre : le réparateur, le conteur, le lecteur, l’auteur et le livre lui-même. Cet attachement au livre apparaît même dans la structure du livre : une citation de littérature « jeunesse » introduit chaque chapitre (La Belle et la Bête, Peter Pan, le Petit soldat de plomb, Les quatre filles du Docteur March, etc.). L’équilibre entre imaginaire et réalisme est un attribut certain pour enivrer le lectorat. Dans la façon de raconter, le vocabulaire parait très imagé, les nombreux dialogues aidant. Le livre se suffit à lui-même avec une fin exquise mais l’ouverture subtile permet de caracoler en direction des autres tomes.

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Coeur d encre 02)°º•. Qui n’a jamais rêvé de voir les personnages sortir du livre ?
Leurs préoccupations sont réalistes, ils ont, en majorité les pieds sur terre. L’identification aux personnages est forte. Toutefois, les méchants demeurent un peu unidimensionnels et quelque peu caricaturaux.
Cornelia Funke a pourvu chaque personne d’un rapport particulier au livre : il peut être tantôt considéré comme une menace, une passion, un instrument de pouvoir, un ami ou un objet de grande valeur sentimentale. Indéniablement, cet aspect où le livre figure au cœur de l’histoire est le point fort de ce livre.
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Funke s’appuie énormément sur l’utilisation des personnages pour « raconter » les sentiments ressentis lors de telle ou telle action. Cela permet bien souvent d’avoir un panel intéressant, des émotions différentes selon le caractère et de visualiser une scène de plusieurs manières. Notons tout de même que cela sera le personnage de Meggie à travers lequel essentiellement, l’histoire sera vécue.
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Meggie, notre jeune héroïne demeure un personnage peu charismatique au vu de sa place dans l’histoire. Elle est relativement fermée et j’ai eu du mal à m’y accrocher. Néanmoins, elle va entrer dans un monde qui la dépasse et saura prendre des décisions. Jeune fille volontaire, elle devrait charmer les « jeunes » lecteurs. Nous avons également, Mo, son papa , encore appelé « langue magique » est plutôt discret. Il détient des secrets qui semblent peser lourd mais sa voix est scellée… Nous rencontrons aussi Elinor, la tante bibliophile excentrique. Autant vous dire qu’elle a eu de suite et indéfiniment toute ma sympathie. Plus que passionnée, elle est folle. Folle des livres, et dans les grandeurs. Et ses malheurs m’ont énormément touchés car ils sont inversement proportionnels à sa gentillesse. Nous découvrirons les énigmatiques Doigt de Poussière et sa martre Gwin, ainsi que l’effroyable Capricorne et ses infernaux acolytes Basta & Nez Aplati.
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Hormis celui manifeste de l’amour du livre, l’histoire fait la part belle à l’enfance ; sans pour autant tomber dans la facilité ni dans la mièvrerie. Au demeurant, nous entrons dans un monde ni tout blanc ni tout noir. On se surprend à éprouver de la crainte envers les gentils et de la pitié envers les méchants. La psychologie des personnages est travaillée et cela favorise indubitablement à la qualité du récit.

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Cornelia Funke nous propose une histoire autour du livre en tant que véritable symbole. L’histoire qui se déroule, nous l’avons tous rêvé un jour… Meggie, Mo et Elinor l’excentrique ne sont pas au bout de leurs surprises. Accompagnés par Doigt de Poussière, ils vont rencontrer Capricorne qui est bien décidé à obtenir ce qu’il souhaite avec l’aide de son acolyte Basta. Entre réalisme et imaginaire, laissez-vous porter dans un monde magique où les méchants suscitent la pitié, où les plus grands malheurs inimaginables peuvent arriver. Sans aucune mièvrerie, l’auteur offre un livre très imagé et qui nous prend au cœur et aux tripes.
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stamp coeur d encre

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Cornelia Funke)°º•. Biographie
Cornelia Funke est connue en tant qu’écrivain et illustratrice de livres enfants et jeunesse. Allemande de nationalité et éducatrice pour enfants de métier, Cornelia Funke s’est essayée à son premier roman en 1988 et travaille maintenant de manière indépendante. Elle a reçu le Book Sense Award de l’année, le Mildred L. Bachelder Award, le Prix Suisse de la littérature jeunesse, le Prix du Livre pour enfants de Zurich ainsi que le Torchlight Children’s Book Award anglais. En 2008, elle reçoit également la plus haute distinction allemande, l’Ordre du Mérite.
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La trilogie « Cœur d’Encre » est un best-seller, traduit en 19 langues et vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. En 2006, elle reçoit pour ce roman le Grand Prix de L’imaginaire.

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En 2008, Iain Softley a adapté Cœur d’Encre au cinéma. Film sympathique mais sans plus…

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)°º•. Extrait

Quand tu emportes un livre en voyage, lui avait dit Mo en mettant un premier livre dans sa caisse, il se passe quelque chose d’étrange: le livre se met à rassembler tes souvenirs et, plus tard, il suffit que tu l’ouvres pour te retrouver à l’endroit même où tu l’avais lu. Dès les premiers mots, tout revient : les images, les odeurs, la glace qu’on mangeait alors…

Crois-moi, les livres sont comme le papier dont on se sert pour attraper les mouches. Les souvenirs n’adhèrent nulle part aussi bien que sur des feuilles de papier imprimé.

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Coeur d encre 04  Coeur d encre 03

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 Les lectures d’Alexielle et A livre ouvert l’ont aussi lu.

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DESPLECHIN Marie – Verte

08/10/2009 10 commentaires

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Titre : Verte
Auteur : Marie Desplechin
Plaisir de lecture : Livre à découvrir

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Ursule est une sorcière. Mais une moderne, pas de celles qui portent des chapeaux pointus et voyagent en balai. Non, Ursule est une sorcière moderne et maman. Elle entend bien que sa fille Verte aura un grand destin, celui de devenir elle-même une sorcière. Cependant, son rejeton ne voit pas sa vie du même œil. Ulcérée, Ursule envoie sa fille Verte chez sa propre mère, Anastabotte pour la remettre dans le droit chemin. Mais que peut devenir une jeune fille qui ne pense qu’aux garçons et souhaite, ô cauchemar ultime, un superbe mariage ?

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)°º•. Verte a commencé sa vie avec cet incroyable prénom. Sa mère, Ursule et Sorcière de profession a ensorcelée l’employé de l’état civil pour que le papa n’appelle pas sa fille « Rose ». Parce que ce n’est pas un prénom pour Sorcière. Pourquoi pas Marron-CacaBoudin, aussi ? Puis Verte a continué son bonhomme de chemin, jusqu’au jour de ses onze ans. Elle venait d’entrer dans l’âge critique où les pouvoirs d’une future sorcière apparaissent. Cependant, Verte ne fait que penser aux garçons, et même pire : à vouloir se marier et à fonder une famille. Elle devient alors la cause des ennuis de cette pauvre Ursule qui s’en arrache les cheveux. Cette dernière envoie Verte chez sa propre mère, Anastabotte, dans l’espoir secret qu’elle saura la remettre dans le droit chemin.
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Le premier mercredi après-midi entre petite-fille et grand-mère commence… Avec horreur, Verte découvre l’atelier de sa grand-mère et assiste à la première réalisation magique et joyeuse d’Anastabotte ; Cependant à l’heure du goûter, arrive Soufi, l’intrigant garçon que Verte dévore des yeux…

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)°º•. Nous voici donc en compagnie de Verte. Petite fille ordinaire de son état, elle manque légèrement de respect envers sa grand-mère et mère. Elle ne voit pas pourquoi elle devrait porter ce trop lourd héritage sans qu’on lui demande son avis. Au cours de ces quelques pages, nous assisterons à ses quelques (més)aventures.
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Sa mère, Ursule est très très légèrement agressive. Elle passe son temps à la préparation de mixtures pour tuer le chien des voisins… et les voisins eux-mêmes si elle les entend trop râler. Elle a abandonné son mari voici quelques années dans l’unique but de se consacrer à son temps plein de sorcière. Elle en vient à se désespérer de la grâce qui ne se décide pas à toucher sa fille… qui est forcément, vouée à être une très grande sorcière, cela va de soi.
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Quant à sa grand-mère Anastabotte, elle n’est pas reste. Déchirée entre fille et petite-fille, elle base sa vie sur l’optimisme – et les formules magiques- et espère bien pouvoir satisfaire les deux parties. Bonne et très attachante, son personnage m’a ravi !

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)°º•. Ce roman à quatre voix permet à chaque narrateur de développer son point de vue face à l’histoire… et de ne pas se gêner pour critiquer autrui; ce qui fait du livre, son très grand point fort. Le roman commence très fort avec les propos peu tendres d’une Ursule indépendante au caractère de cochon. J’avoue que l’humour, plus que cynique est un peu particulier aux premiers abords : les critiques fusent et ne sont pas forcément empreints d’un très grand amour envers son prochain. Cependant, l’histoire demeure fraiche et drôle.
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Au travers des yeux des protagonistes, le livre traite avec légèreté des problèmes intergénérationnels, du passage de l’enfance à l’adolescence avec la construction de la personne, et bien évidemment des premiers amours ! Un livre plein de sentiments à mettre entre toutes les mains…

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 )°º•. Biographie
Marie Desplechin une auteure française qui écrit des romans et nouvelles pour jeunes et adultes. Ces derniers rencontrent succès et récompenses. Elle est impliquée au niveau de la littérature (éditions L’Olivier, éditions L’Estuaire, projets collectifs) et est également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de la non-violence

Récompenses du livre « Verte »
•  Prix du Livre le plus drôle de l’année décerné par la ville de Beaugency en 1997,
• Prix Tam-Tam/J’aime lire décerné par le Salon de Montreuil en 1997,
•  Prix Graines de Lecteurs décerné par la ville de Billière en 1998,
• Prix des 1000 Jeunes Lecteurs en 1998.
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Sa lecture est conseillée à partir de 9 ans et a été choisie par le ministère de l’éducation nationale pour son étude en classes. Il existe par ailleurs une suite, dont le livre porte le titre de « Pome ». Le roman a été adapté en dessin animé (que Marie Desplechin n’aime pas beaucoup).

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)°º•. Des extraits…

Les sorcières ne peuvent passer leur pouvoir qu’à l’aînée de leurs filles. Voilà pourquoi la plupart d’entre nous se contentent de donner le jour à une seule gamine. C’est bien assez de souci. Franchement, quand on n’aime pas beaucoup les enfants, pourquoi s’encombrer de toute une tripotée de braillards sans le moindre avenir dans la profession ?

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Sorcières : je n’aime pas le mot. Il sent le château fort et le bûcher, le bonnet pointu et le manche à balai, j’en passe et des meilleures. Tout un folklore désuet qui date du Moyen-âge.
Moi, de ma vie, je n’ai jamais porté de chapeau, et encore moins de chapeau pointu. Pointu pour pointu, je préfère les escarpins à très hauts talons. Quant au balai volant, laissez-moi rire. Quand je veux voler, je prends l’avion comme tout le monde.

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_ Qu’est ce que c’est que CA ? A-t-elle fini par demander d’un ton accusateur en tendant le doigt vers un mur.
_ Eh bien, ce sont de petites chauves-souris. On les ouvre en deux et on les met à sécher pour les conserver. N’est-ce pas mignon, ces bestioles éventrées ? On dirait de petits manteaux taillés pour des gnomes.
_ Et ces trucs, là-bas, dans les bocaux posés sur l’étagère ?
_ Hum, ce sont des mandragores dans du formol.
_ Mais c’est dégueulasse, on dirait de monstrueux petits hommes avec des racines.
J’ai toussoté, un peu gênée.

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_ Si tu veux, je peux t’apprendre quelques tours. Pour commencer, je peux t’enseigner celui de l’ombre bleue. A moins que tu n’aies une meilleure idée.
_ Justement, j’ai une idée. Voilà ce que je voulais te demander…
_ Pas question de revenir dans le passé, ni d’autres blagues de ce type. Nous sommes des sorcières, pas des écrivains de science-fiction. D’accord ?

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Mary Book et Petite Noisette l’ont également aimé.

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TENOR Arthur – Le Félin ~ Le Sorcier de Brocéliande

26/06/2009 4 commentaires

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Titre : Le Sorcier de Brocéliande (saga Le Félin, agent secret médiéval)
Auteur : Arthur Ténor
Plaisir de lecture Livre à découvrir
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Me voici avec un petit roman (si court, 160 pages !) qui ne paye pas de mine. Cet exemplaire est corné, il a voyagé, il a été trimballé malgré lui, mais tellement aimé ! Digne d’une lectrice consciencieuse, voici dans mes mains, un livre qui a tant plu à son propriétaire et qui a une très grande valeur de sa dédicace. Je vous emmène au temps du Félin…

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)°º•. En terres d’Auvergne, Hugues de Montbrisac souffre le martyr sous des douleurs inquiétantes et mystérieuses, serait-ce réellement des coliques frénétique s? L’alchimiste, Maitre Pirus se révèle désemparé car il ne peut soigner son fidèle seigneur.

Un aigle arrive sur ces entrefaites et délivre un message à Maitre Pirus : voilà maintenant cinquante ans, ce dernier avait défié en duel final un sorcier misérable, Barabas Obscurum. Ils s’étaient tous deux querellés au sujet de la primauté des sciences occultes ou de la magie blanche ; Sir Hugues avait mis fin à cette scène en défenestrant Obscurum.

C’est aujourd’hui que Obscurum vient réclamer son dû: une promesse est une promesse. Une équipe d’Auvergnats se forme : Maitre Pirus l’alchimiste, Isabeau de Montbrisac, fille tant aimée de Sir Hugues et pour les protéger Yvain le Bréa dit le Félin un chevalier et son écuyer Gilles. Ils s’en vont alors en Petite Bretagne, retrouver leur hôte Sir Monfoënan pour affronter le cruel Obscurum. Ce dernier n’a pas dit son dernier mot; habitué aux sciences occultes, il voit en Damoiselle Isabeau, la chance inouïe d’accroître ses pouvoirs et satisfaire son dieu. Il est prêt à tout – et surtout à la triche – pour gagner son duel et assouvir ses besoins personnels.

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)°º•. Notre bande auvergnate se compose d’un sir bien mal au point, Hugues de Montbrisac. Il espère bien que le Maitre Pirus, Isabeau, le Félin et son écuyer résoudront le mystère qui entoure ses douleurs.

Maitre Pirus, alchimiste de métier n’aurait jamais cru que des paroles lancées innocemment à 152 le conduirait aujourd’hui à mettre sa vie en jeu. Tout jeunot à l’époque, il s’en veut terriblement d’avoir eu la tête brûlée.

Isabeau Montbrisac, damoiselle et fille unique du sir Hugues, se joint à l’aventure avec engouement. Ce n’est certainement pas la place d’une telle personne, mais Isabeau, elle, s’en fout. Heureusement, elle requiert de talents qui ne seront pas de trop !

Gilles, est l’inestimable écuyer du Félin. Avec la tête dans la lune, cette aventure se révélera être pour lui, une bien belle mission-catastrophe !

Le chevalier Yvain Bréa, appelé le Félin se retrouve agent secret bien malgré lui. Pour protéger toute la petite troupe mal troupée, il va devoir faire face à bien des dangers. Habillé d’une belle armure, personne ne se doute qu’elle regorge de 1001 secrets et autres gadgets. Ses gants possèdent en outre, des griffes rétractiles et le Félin est reconnaissable à son heaume en forme de tête de panthère ! Notre protagoniste ne va laisser personne indifférent dans cette bien belle épopée.

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)°º•. Ce roman, à lire à partir de 9 ans ne laisse pas la place aux longueurs. Les actions s’enchainent rapidement, et les dialogues sont nombreux. C’est un véritable bonheur que je retrouve à chaque fois avec les livres jeunesse: le suspens est maintenu. Il arrive à nos pauvres personnages, une aventure pas très rigolote qui se détériore à cause de nos bras cassés. Arthur Ténor arrive à mélanger action et humour dans un cadre idéal !
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Comme nous sommes au moyen-âge, Arthur Ténor nous a concocté un récit un peu médiévalisé, sans pour autant tomber dans la lourdeur littéraire, nous avons quelques expressions comme « avant peu » « a none », « en nos terres », etc. Le vocabulaire de certains outils ou techniques médiévales est tout gentiment expliqué en astérisque en pied de page. (de quoi s’amuser en se culturant).
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Bref, non seulement j’ai été tenue par l’histoire mais je me suis retrouvée à glousser plusieurs fois; car l’humour est présent par petites touches, quelques fois pas très fine (ou très terre à terre, mais ce qui a le don de me faire sourire), mais tellement agréables que je relisais les phrases juste par plaisir.
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Vous allez atterrir dans un Brocéliande comme vous ne l’avez jamais vu. Certes, le petit peuple et autres dames du lac sont présents, les objets abracabrants tels que les Fioles Renversantes, les Hurlantes-de-l’Epouvantes et les Bâtons-de-feu, aussi. Mais ce Brocéliande là, est complètement loufoque ! Vous comprendrez qu’ici, on peut avoir des pincements au nombril, des chats bretons dans la gorge; que les damoiselles peuvent avoir le regard-qui-tue et que Lancelot, franchement… il est vraiment moche !
Le livre est ponctué de plusieurs illustrations… une pour chaque début de chapitre. Le livre n’en comptant pas moins de 16, c’est un vrai bonheur de les zieuter !

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)°º•. Biographie

Christian Esplaf est considéré comme un auteur de littérature de jeunesse. Ancien instituteur, il écrit maintenant pour toutes les tranches d’âge et est aussi réputé pour ses récits historiques (les deux guerres mondiales, le siècles des lumières,le moyen-âge…). Auteur auvergnat, il se décrit comme « explorateur de l’imaginaire » et a remporté le Prix Jeunesse du Salon du Livre d’Histoire de Senlis en 2006 pour La Table de feu. « Le Félin, agent secret médiéval » s’avère être une série de plusieurs livres dont « Le sorcier de Brocéliande » demeure le plus connu.
Le blog de l’auteur.

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)°º•. Extraits

_ Ma parole, s’inquiète l’alchimiste, on les croirait capables de nous attaquer, et commes des harpies, de nous réduire en charpie.
_ Très jolie rime, le félicite le chevalier. Rassurez-vous mon cher ami, j’ai dans mes fontes… ici, assez de Hurlantes-de-l’épouvante, pour les chasser… séance tenante !
_ Hum, pas mal.

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Un petit personnage rondouillard trottine à leur rencontre. Tout essoufflé, il s’incline et se présente:
_ Messires, soyez les bienvenus au manoir du grand Barabas Obscurum ! Je suis Sigu, son humble bras droit qui l’assiste en tout et dont il ne peut se passer, soit dit en passant modestement. Suivez-moi, mes bons seigneurs.
Il exécute une génuflexion grotesque, et le voici qui se remet à trotter, à reculons !
_ On ne tourne jamais… pff, pff… le dos à un visiteur…pff, pff… de grande marque, explique-t-il en soufflant.

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_ Qu’y a-t-il? s’enquiert Yvain.
_ Eh bien… j’ai cru voir…Dites-moi, sire Yvain, cette boisson âcre que nous a servie notre hôte, le chouchou-quelque chose.
_ Le chouchen.
_ Oui, c’est cela.

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Précisément, [le savant] demande au châtelain s’il sait comment entrer en contact avec des druides.
_ Voilà quelques lustres, j’en ai connu un, explique-t-il, aussi sage qu’un chêne centenaire. Malheureusement, depuis je n’en ai plus jamais revu et ce serait un vrai bonheur de pouvoir échanger avec ces esprits éclairés.

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_ Mais bien sûr ! répond le baron. Cela ne pose aucun problème, car ici les druides nous aussi familiers que chez vous les…les…
_ Cochons? suggère l’écuyer du Félin, sans arrière-pensée.
_ Oh ! Gilles, en voilà une comparaison ! le tance Isabeau.
Le pauvre garçon rougit comme une pivoine, mais leur hôte le sauve en éclatant de rire. Puis il annonce:
_ Demain, nous irons voir rien moins que le druide Suprême, Gwineventer Le Gouëzec !
_ A vos souhaits, marmonne Gilles, facétieux.
Cette fois, c’est son chevalier qui lui fait les gros yeux.

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ROWLING J.K. – Les Contes de Beedle le Barde

16/05/2009 11 commentaires

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Titre : Les contes de Beedle le Barde
Auteur : J.K. Rowling
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut

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Peut-être avez-vous entendu parler des « Contes de Beedle le Barde »? Si vous êtes un(e) harrypottermaniac, vous savez que le tome 7 « Harry Potter et les reliques de la mort » en parle… y figurent non seulement ses références mais également un conte dans son intégralité, que, d’ailleurs Hermione lit. Si vous êtes quelqu’un avec les esgourdes ouvertes à tout piaulement, vous le savez aussi. Sinon, voici un livre de Rowling issu de son univers Harry Potter. Ça vous aide, bien, hein?
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Remontons en arrière, le 10 janvier, j’étais partie l’acheter. Oui, mesdames & messieurs, l’acheter ! Et quand j’ai lu les premières pages, alors que je m’étais expressément déplacée en pleines rues bondées de personne en quête de soldes, je l’ai reposé, oui, oui, car les premières pages de lecture m’avaient carrément déplu.
Au chaud à la maison, j’avais lu quelques critiques sur le net qui n’ont fait que me conforter dans mon idée. Donc, j’ai attendu, et attendu, et attendu, que la bibliothèque en achète quelques exemplaires et les relâche en prêts.

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)°º•. Un certain sorcier, inconnu au bataillon, Beedle le Barde, nous a fait la joie de nous transmettre ses contes. Issu du XVe siècle, il est fervent défenseur des Moldus (personnes n’ayant pas de pouvoirs) ou du moins ayant une grande sympathie pour eux; physiquement, il ressemble à Albus Dumbledore… avec une barbe blanche bien plus longue.
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Cinq petits contes sont proposés :

Le sorcier et la marmite sauteuse : à la mort de ses parents, un jeune sorcier compte bien faire comme il l’entend: condescendant à souhait, il rejette les voeux de son père quant à l’apport d’aide aux Moldus. Il ne se doute pas un seul instant, que son héritage, la marmite de son père, compte bien n’en faire qu’à sa tête, elle aussi…

La Fontaine de la Bonne Fortune : La fontaine de la Bonne Fortune est magique, protégée par de puissants charmes au cœur d’un jardin introuvable. Durant le jour le plus long de l’année, seule une personne, riche ou pauvre, vieille ou jeune, en dents cariées ou en genoux cagneux, est autorisée à se baigner dans ses eaux pour devenir riche à vie. Trois sorcières se lient d’amitié et font le serment de s’aider coûte que coûte; cela était sans compter l’invitation surprise d’une quatrième personne…

Le Cœur Velu du Sorcier : Beau, riche et surtout condescendant, voilà un tout jeune sorcier qui a su utiliser la magie pour s’éviter tout désagrément amoureux. Cependant, il surprend une conversation entre deux de ses gens qui le plaignent d’être sans femme alors que la vie lui sourit. Blessé par ces propos, il décide de chercher la femme parfaite qui surpassera toutes les autres. Au profit d’un banquet de séduction, il ne se doute pas que la réponse aux questionnements de la belle fille se fera à leurs propres dépens.

Babbitty Lapina et la souche qui gloussait : »N’est pas magicien qui veut » n’est certainement pas la pensée de ce monarque. Il décide d’engager un sorcier afin d’apprendre toutes les ficelles. Il est loin d’imaginer que ce dernier n’est autre qu’un charlatan, et qu’un digne représentant de la magie les surveille secrètement et prendra bientôt parti…

Le Conte des Trois Frères : Trois sorciers, au détour d’une rivière, arrivent à déjouer le plan machiavélique de la Mort et créent un pont pour l’enjamber. Vexée d’être privée de trois âmes, la Mort leur propose un cadeau à chacun. Cependant, n’est pas aussi si sage qui veut, face à la Mort…

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)°º•. Ce recueil pour enfants est à l’origine, réservé aux petits sorciers. Et heureusement (?), J.K. Rowling nous fait le grand honneur de le publier, pour nous, pauvres petits moldus sans pouvoir magique !
Qu’on se le dise, il n’y a pas besoin de pré-requis (sur l’univers d’Harry Potter) pour lire ce livre, ouf ! Néophyte, bienvenue !

Ce livre est un équivalent de nos contes (de fées) pour enfants: les histoires sont tour à tour touchantes et terrifiantes. Des contes frisant le ridicule-culcul-la-praline en côtoient d’autres, carrément morbides.
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Inhérent à tout conte, le mot d’ordre est de véhiculer des principes moraux. Même chez les sorciers, nous retrouverons l’idée du Bien: il ne s’agit pas d’avoir le plus de pouvoirs, mais de savoir les utiliser au mieux. En gros, la morale du BienBeauBon avant tout !
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Alors, oui, il y a des choses appréciables, à savoir qu’il est possible d’y trouver également les commentaires d’Albus Dumbledore (alors directeur de Poudlard, l’école de sorciers) écrits sur chacun des cinq petits contes. J’ai apprécié les petits détails dévoilés sur le monde d’Harry Potter. Ils se rattachent à cet univers, et il est plaisant de frôler (et seulement de frôler) de l’archi-bout de la pulpe du doigt, la bulle créée par Rowling. J’aime le plaisir ressenti lors de la lecture de ce « off » des petits contes : que ce soient les fausses références historiques ou bibliographiques. Par exemple, savoir que les trois sorts interdits l’ont été pour la première fois en 1717; lire un extrait de la version édulcorée de ces cinq petits contes écrits par Beatrix Boxam…

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Cependant, le sentiment le plus fort et qui reste après lecture, c’est qu’on reste sur sa faim. Clairement, ils ne valent pas nos bons vieux contes de Grimm, de Perreault ou d’Andersen: la mièvrerie est quasi-permanente, les contes se résument en une dizaine de pages (plus petits que des A5 avec des marges de 3cm). Sans oublier qu’on ne touche pas réellement la magie que distille Rowling dans les sept volumes de la vie d’Harry Potter. L’exaltation n’est pas au rendez-vous, on survole les pages, on soupire et on termine le livre en une heure top chrono.

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)°º•.  Ce petit livre tout en couverture bleutée et en relief, se compose d’environ 130 pages. Il est rangé dans un étui en carton… mais on emprunte à la bibliothèque ou non. Le carton a disparu, et c’en est pas bien grave !

Ces contes, au nombre de 7 exemplaires au monde, existent sous forme manuscrits (et non tapuscrits) et illustrés par Rowling. Si,si. Ils sont reliés et ornementés par des orfèvres d’Edimbourg. Il y a même eu un exemplaire mis aux enchères sur Amazon (tu trouveras de belles photos ici). Bref, soit tu payes 2,714 millions d’euros pour te payer les ornements en argent, soit tu te contentes d’une illustration de Rowling embellie par Jean Claude Gotting pour la modique somme de 12,90€.

Venons-en aux illustrations… j’vais peut-être paraitre pour une grosse saleté (ôuiii) mais je ne les trouve pas géniales. Même si elles sont signées Rowling herself, cela n’apporte aucune valeur ajoutée. (ni même me faire sauter au plafond, en passant).Oui c’est mignon. Mais sans plus… On peut s’essayer au dessin mais pas se faire prévaloir comme la plus grande artiste de tous les temps (Rowling ne l’a jamais fait, ses fans, si). Ils sont jolis, cela agrémente la lecture, mais elles ne cassent pas des briques.

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Bref, si vous souhaitez faire une bonne action (pas forcément trouver en ce recueil, LE livre que toute bibliothèque se doit d’avoir), vous pouvez acheter ce livre pour 12,90€. Ainsi, les fonds récoltés sont reversés à l’association caricative Children’s High Level Group, créée par Rowling et et la députée Emma Nicholson of Winterbourne. Elle a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de jeunes en difficulté et faire entendre leur voix.

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Dans le chaudron :
¤ Harry Potter à l’école des sorciers, tome 1
¤ Harry Potter et la chambre des secrets, tome 2
¤ Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, tome 3
¤ Harry Potter et le coup de feu, tome 4
¤ Harry Potter et l’ordre du Phénix, tome 5
¤ Harry Potter et le prince de sang mêlé, tome 6
¤ Harry Potter et les reliques de la mort, tome 7

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Marque ta page (Pimpi) et Mon coin lecture (Karine) ont aussi parlé.

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