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CONEY Michael – Le chant de la Terre ~ La grande course de chars à voiles, tome 1

08/06/2009 12 commentaires

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Titre : La grande course de chars à voiles (Le chant de la Terre, tome 1)
Auteur : Michael Coney
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir
Tome 2, tome 3, tome 4, tome 5

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« Le Chant de la Terre est supposé extrait d’un chant épique qui relate l’histoire de l’humanité, plus quelques autres, et qui a tant proliféré au fil des temps qu’il faudrait plus d’un siècle pour le réciter en entier. Nous ne disposons donc que de fragments en cinq volets, La Grande Course de chars à voiles, La Locomotive à vapeur céleste, Les Dieux du grand loin, Le Gnome et Le Roi de l’île au sceptre. »
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La grande course de chars à voiles nous propulse dans un monde où la technologie a été oubliée car elle a failli conclure sa fin. Sous les préceptes des grands Chihuahuas, les différentes peuplades nichées au cœur d’un Brésil méconnu, tentent de survivre à cette jungle.
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Les moyens de locomotion demeurent de grands chars à voiles qui se déplacent sur des rails de bois. Avec l’interdiction formelle d’utiliser des métaux, qui renfermeraient une certaine violence pour l’humanité, les chars à voiles restent lents et des transports instables. Chaque année se voit rythmée par la grande course de chars à voiles. Cette dernière bien qu’adulée, ne fait que mettre en exergue les tensions d’ores et déjà accumulées entre les deux peuples (Félinos et Vrais Humains) qui se partagent difficilement rails de bois & pays. Cependant, les exemples Chihuahuas prônant le respect des espèces, vont être très vite remis en cause…

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)°º•.  Ce livre pourrait même plaire à ceux-qui-aiment-la-fantasy-et-presque-rien-que-ça, genre moi. La preuve, cela m’a séduit !
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Par contre, comme tu vas lire sur le net partout, partout, l’avènement tant attendu de la libération de Starquin Le grand, mon enfant, il va te falloir attendre au moins la lecture du prochain tome pour ça. Parce que le coco, tu n’en apprends que le nom dans ce roman, et qu’en plus au début tu vas te demander si tu vas plutôt l’appeler Starqu’un ou plutôt Starqueen. Et puis, tu ne sais même pas si c’est un dieu ou un démon. Alors avant de le connaitre et ne serait-ce qu’imaginer sa libération, toi futur lecteur, tu vas commencer par apprécier les personnages de ton tome.
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Et oui, car la Grande Course de Chars à Voiles est une introduction à ce monde fantastique. Il aurait fallu plus d’un livre pour l’approcher, mais ici tu vas connaitre les diverses espèces, connaitre les déclinaisons de spécimens et bien sûr tous les sentiments qui régissent cet univers. Tu en auras à te mettre sous la dent, crois-moi !

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De plus, des flashback sont disponibles en rayon : et oui, si l’on veut comprendre la vie la vraie, des personnages, quelques flash back bien pensés te seront nécessaires.
Il est possible d’éprouver quelques difficultés à suivre les différentes actions. Ce n’est que par un saut de ligne qu’elles sont interrompues, et non pas par des « parties » distinctes. Bien sûr, elles existent avec un titre qui en dit un peu trop à mon goût mais elles ne débutent pas sur une nouvelle page, le texte est continu. Quelques mots espagnols sont présents ici ou là, mais faciles à interpréter. On rencontre également de l’italique qui a permis à l’auteur d’appuyer certains mots ou idées.

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Et comme un « bonus », tu peux même apprendre les « aléas ». Ce genre d’hypothèses de vie, où telle action aurait été préférée à une autre, ou le non choix entraîne également un destin différent. Ce sont les « aléapistes« , ces bifurcations permettent d’entrevoir ce que les personnages auraient pu devenir/faire. Elles sont suffisamment nombreuses pour nous rendre curieux, mais point trop pour ne pas nous noyer. Mais si tu connais Michael Coney, tu sais qu’il aime exploiter ce genre de principe narratif : la trame et les chemins « qui auraient pu ». Il est très intéressant de découvrir en soulevant ainsi le pan, les voies de vie de ces personnages qu’ils ont refusées, fermant définitivement des bouts de vie imparfaits.

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Voilà comment ce livre a pu me séduire. Les différents aspects que je n’apprécie pas dans la Science Fiction s’effacent pour laisser libre court à l’imagination : il « suffit » de suivre les aventures des uns et des autres, de comprendre la problématique d’un monde qui se cherche et qui se trouve être en proie à de plus grandes problèmes qu’il n’ose définir. La dimension des peuples est la plus importante du livre, mais également la plus élaborée et soignée. La capacité de Coney a nous faire entrer dans son monde est tout simplement phénoménale. J’ai su apprécier le principe narratif du « et si… » avec les aléas proposés. Bref, une très belle découverte !

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)°º•.  Au début, avant tout, a posteriori, dans un univers parallèle, maintenant (rayez la mention inutile), il existe l’Arc-en-ciel ; c’est un ordinateur géant inventé aux alentours du 52e millénaire. Son but est de chapeauter le tout.
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Il y a fort fort longtemps (an cyclique 143642), un institut scientifique a joué avec les gènes et a créé cinq espèces d’humains : les Vrais Humains (toi, moi, eux,…), les Humains Sauvages, les Néoténites, les Spécialistes (les Félinos, les Nou n’Ours, etc.) et les Cuidadors. Se greffent les Didon, les Loups du Malheur, et autres oiseaux. A force de vouloir faire une étude poussée d’un livre, on ne fait que dissuader les lecteurs potentiels, et croyez-moi, ce n’est guère mon envie.
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Notons quand même, la présence quasi inévitable de Karina. Croisement entre Vrai Humain et chat, est née la race des Félinos : souplesse, beauté, inclémence et férocité. Elle rencontrera une multitude de personnages tel le Capitaine Tonio, son fils Raoul, un Cornac et son baleinier…
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Ce roman est un véritable tapisserie où chaque fil représente un personnage : l’entremêlement de ces derniers crée une fresque abondante & intrigante. Les personnages se croisent et s’entrecroisent et nous proposent une véritable myriade des caractères.
Leur destin n’est pas scellé, mais leurs différents choix sont déjà dessinés : tout est sagement pondéré par les Exemples des Chihuahuas. Ces derniers pestent contre la technologie et imposent de grandes valeurs éthiques aux différents peuples. Cependant, l’équilibre n’est pas atteint et tout mouvement de la balance engendre une infinité d’enchaînements.

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)°º•. Biographie
Michael Coney, écrivain britannique né en 1932 s’est mis à sa quarantaine à écrire de la Science Fiction. Il a tout d’abord reçu le prix British Science-fiction en 1977 pour son roman « Brontomek ». Ce n’est que durant les années 1980, qu’il commence à écrire le grand cycle « Le Chant de la Terre »; cette œuvre originale et présentant une certaine sensibilité contemporaine a été récompensée en 1987 par le Prix Aurora.
Avant sa mort en 2005, Michael Coney a publié sur son site web plusieurs romans et des récits inédits pour en faire don à ses lecteurs.
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Notons enfin que la couverture des Éditions Laffont reprend le modèle d’anciennes collections basées sur un mélange de futurisme et de psychédélique. Par ailleurs, c’est aspect chromé qui en a fait sa renommée. Espérons que l’esthétique reprise pour ces éditions saura séduire les nostalgiques.
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La grande course de chars à voiles représente l’ouverture du cycle « Le Chant de la Terre ». Sont disponibles par la suite : la Locomotive à vapeur céleste, les Dieux du Grand-Loin, le Gnome,  le Roi de l’île au sceptre.

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Chatperlipotte (Katell) en parle aussi.

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Pic : Little sharpener par LinkyQ.

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SHEA Michael – La quête de Nifft-le-mince

18/05/2009 10 commentaires

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Titre : La quête de Nifft-le-mince
Auteur : Michael Shea
Plaisir de lecture :  Livre à regrets

Quatrième de couverture de l’éditeur :
« Au diable tout ça ! Allons-y au hasard! » Nifft le voleur et son comparse Barnar n’ont pas froid aux yeux.
Au fil de leurs hallucinantes pérégrinations, ils traverseront des marais putrides, rencontreront des géants, traverseront les Enfers et manqueront mourir d’innombrables façons. Drôles et grotesques, absolument tragiques et furieusement surréelles, les aventures de Nifft-le-Mince ne ressemblent à rien de connu. Récompensé par le World Fantasy Award à sa parution, ce roman est d’une audace et d’une imagination inouïes.

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Nifft-le-mince est le protagoniste mais ne semble pas particulièrement au centre de l’histoire. Je dirai même plus, il est éclipsé par les aventures : que ce soit pour la description des lieux, la rencontre avec des créatures ou même l’étrangeté des situations. Il est en duo avec Barnar, son comparse-de-(pas)-toujours.

L’écriture est satisfaisante, agréable et sans ambages. Cette suite d’aventures et autres péripéties ont eu des difficultés à me tenir en éveil. Il n’y a aucun lien les unes avec les autres… à mes yeux, il s’agit simplement d’une plate chronologie. Il y a très peu de retours en arrière (pour comprendre le pourquoi du comment), très peu de profondeur sur les sentiments des personnes ou même la façon dont ils évoluent. Certes, l’imaginaire est là, les situations rocambolesques, terrifiantes ou drôles se succèdent : mais le tout n’a pas pris chez moi, et je tournais les pages sans y entrer dedans.
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Récompense :  World Fantasy Award 1983
Livre abandonné à la page 175.

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A livre ouvert (Chimère),  Hugin & Munin l’ont davantage apprécié que moi.

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ROWLING J.K. – Les Contes de Beedle le Barde

16/05/2009 11 commentaires

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Titre : Les contes de Beedle le Barde
Auteur : J.K. Rowling
Plaisir de lecture Livre sympa peu s’en faut

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Peut-être avez-vous entendu parler des « Contes de Beedle le Barde »? Si vous êtes un(e) harrypottermaniac, vous savez que le tome 7 « Harry Potter et les reliques de la mort » en parle… y figurent non seulement ses références mais également un conte dans son intégralité, que, d’ailleurs Hermione lit. Si vous êtes quelqu’un avec les esgourdes ouvertes à tout piaulement, vous le savez aussi. Sinon, voici un livre de Rowling issu de son univers Harry Potter. Ça vous aide, bien, hein?
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Remontons en arrière, le 10 janvier, j’étais partie l’acheter. Oui, mesdames & messieurs, l’acheter ! Et quand j’ai lu les premières pages, alors que je m’étais expressément déplacée en pleines rues bondées de personne en quête de soldes, je l’ai reposé, oui, oui, car les premières pages de lecture m’avaient carrément déplu.
Au chaud à la maison, j’avais lu quelques critiques sur le net qui n’ont fait que me conforter dans mon idée. Donc, j’ai attendu, et attendu, et attendu, que la bibliothèque en achète quelques exemplaires et les relâche en prêts.

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)°º•. Un certain sorcier, inconnu au bataillon, Beedle le Barde, nous a fait la joie de nous transmettre ses contes. Issu du XVe siècle, il est fervent défenseur des Moldus (personnes n’ayant pas de pouvoirs) ou du moins ayant une grande sympathie pour eux; physiquement, il ressemble à Albus Dumbledore… avec une barbe blanche bien plus longue.
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Cinq petits contes sont proposés :

Le sorcier et la marmite sauteuse : à la mort de ses parents, un jeune sorcier compte bien faire comme il l’entend: condescendant à souhait, il rejette les voeux de son père quant à l’apport d’aide aux Moldus. Il ne se doute pas un seul instant, que son héritage, la marmite de son père, compte bien n’en faire qu’à sa tête, elle aussi…

La Fontaine de la Bonne Fortune : La fontaine de la Bonne Fortune est magique, protégée par de puissants charmes au cœur d’un jardin introuvable. Durant le jour le plus long de l’année, seule une personne, riche ou pauvre, vieille ou jeune, en dents cariées ou en genoux cagneux, est autorisée à se baigner dans ses eaux pour devenir riche à vie. Trois sorcières se lient d’amitié et font le serment de s’aider coûte que coûte; cela était sans compter l’invitation surprise d’une quatrième personne…

Le Cœur Velu du Sorcier : Beau, riche et surtout condescendant, voilà un tout jeune sorcier qui a su utiliser la magie pour s’éviter tout désagrément amoureux. Cependant, il surprend une conversation entre deux de ses gens qui le plaignent d’être sans femme alors que la vie lui sourit. Blessé par ces propos, il décide de chercher la femme parfaite qui surpassera toutes les autres. Au profit d’un banquet de séduction, il ne se doute pas que la réponse aux questionnements de la belle fille se fera à leurs propres dépens.

Babbitty Lapina et la souche qui gloussait : »N’est pas magicien qui veut » n’est certainement pas la pensée de ce monarque. Il décide d’engager un sorcier afin d’apprendre toutes les ficelles. Il est loin d’imaginer que ce dernier n’est autre qu’un charlatan, et qu’un digne représentant de la magie les surveille secrètement et prendra bientôt parti…

Le Conte des Trois Frères : Trois sorciers, au détour d’une rivière, arrivent à déjouer le plan machiavélique de la Mort et créent un pont pour l’enjamber. Vexée d’être privée de trois âmes, la Mort leur propose un cadeau à chacun. Cependant, n’est pas aussi si sage qui veut, face à la Mort…

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)°º•. Ce recueil pour enfants est à l’origine, réservé aux petits sorciers. Et heureusement (?), J.K. Rowling nous fait le grand honneur de le publier, pour nous, pauvres petits moldus sans pouvoir magique !
Qu’on se le dise, il n’y a pas besoin de pré-requis (sur l’univers d’Harry Potter) pour lire ce livre, ouf ! Néophyte, bienvenue !

Ce livre est un équivalent de nos contes (de fées) pour enfants: les histoires sont tour à tour touchantes et terrifiantes. Des contes frisant le ridicule-culcul-la-praline en côtoient d’autres, carrément morbides.
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Inhérent à tout conte, le mot d’ordre est de véhiculer des principes moraux. Même chez les sorciers, nous retrouverons l’idée du Bien: il ne s’agit pas d’avoir le plus de pouvoirs, mais de savoir les utiliser au mieux. En gros, la morale du BienBeauBon avant tout !
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Alors, oui, il y a des choses appréciables, à savoir qu’il est possible d’y trouver également les commentaires d’Albus Dumbledore (alors directeur de Poudlard, l’école de sorciers) écrits sur chacun des cinq petits contes. J’ai apprécié les petits détails dévoilés sur le monde d’Harry Potter. Ils se rattachent à cet univers, et il est plaisant de frôler (et seulement de frôler) de l’archi-bout de la pulpe du doigt, la bulle créée par Rowling. J’aime le plaisir ressenti lors de la lecture de ce « off » des petits contes : que ce soient les fausses références historiques ou bibliographiques. Par exemple, savoir que les trois sorts interdits l’ont été pour la première fois en 1717; lire un extrait de la version édulcorée de ces cinq petits contes écrits par Beatrix Boxam…

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Cependant, le sentiment le plus fort et qui reste après lecture, c’est qu’on reste sur sa faim. Clairement, ils ne valent pas nos bons vieux contes de Grimm, de Perreault ou d’Andersen: la mièvrerie est quasi-permanente, les contes se résument en une dizaine de pages (plus petits que des A5 avec des marges de 3cm). Sans oublier qu’on ne touche pas réellement la magie que distille Rowling dans les sept volumes de la vie d’Harry Potter. L’exaltation n’est pas au rendez-vous, on survole les pages, on soupire et on termine le livre en une heure top chrono.

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)°º•.  Ce petit livre tout en couverture bleutée et en relief, se compose d’environ 130 pages. Il est rangé dans un étui en carton… mais on emprunte à la bibliothèque ou non. Le carton a disparu, et c’en est pas bien grave !

Ces contes, au nombre de 7 exemplaires au monde, existent sous forme manuscrits (et non tapuscrits) et illustrés par Rowling. Si,si. Ils sont reliés et ornementés par des orfèvres d’Edimbourg. Il y a même eu un exemplaire mis aux enchères sur Amazon (tu trouveras de belles photos ici). Bref, soit tu payes 2,714 millions d’euros pour te payer les ornements en argent, soit tu te contentes d’une illustration de Rowling embellie par Jean Claude Gotting pour la modique somme de 12,90€.

Venons-en aux illustrations… j’vais peut-être paraitre pour une grosse saleté (ôuiii) mais je ne les trouve pas géniales. Même si elles sont signées Rowling herself, cela n’apporte aucune valeur ajoutée. (ni même me faire sauter au plafond, en passant).Oui c’est mignon. Mais sans plus… On peut s’essayer au dessin mais pas se faire prévaloir comme la plus grande artiste de tous les temps (Rowling ne l’a jamais fait, ses fans, si). Ils sont jolis, cela agrémente la lecture, mais elles ne cassent pas des briques.

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Bref, si vous souhaitez faire une bonne action (pas forcément trouver en ce recueil, LE livre que toute bibliothèque se doit d’avoir), vous pouvez acheter ce livre pour 12,90€. Ainsi, les fonds récoltés sont reversés à l’association caricative Children’s High Level Group, créée par Rowling et et la députée Emma Nicholson of Winterbourne. Elle a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de jeunes en difficulté et faire entendre leur voix.

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Dans le chaudron :
¤ Harry Potter à l’école des sorciers, tome 1
¤ Harry Potter et la chambre des secrets, tome 2
¤ Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, tome 3
¤ Harry Potter et le coup de feu, tome 4
¤ Harry Potter et l’ordre du Phénix, tome 5
¤ Harry Potter et le prince de sang mêlé, tome 6
¤ Harry Potter et les reliques de la mort, tome 7

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Marque ta page (Pimpi) et Mon coin lecture (Karine) ont aussi parlé.

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CLARKE Susanna – Jonathan Strange & Mr Norrell

09/04/2009 34 commentaires

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Titre : Jonathan Strange & Mr Norrell
Auteur : Susanna Clarke
Plaisir de lecture Livre fantas… tique

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Dans une Angleterre meurtrie, en 1806, George III veille sur son peuple. La magie en ce territoire a disparu en même temps que le Roi Corbeau, il y a de ça, maintes années. Aux prises des guerres napoléoniennes,  les britanniques ne savent plus où donner de la tête ni à quel saint se vouer. Le gouvernement de Gladstone remet alors aux mains des magiciens, le sort de la nation.
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En ces temps mémoriaux, Mr Norrell travaille pour la restauration de la magie, et sera alors alerté et devra offrir ses services à son pays. Afin de s’établir en référence incontestée, Mr Norrell essaye tant bien que mal de s’incruster à la mondanité so british. Les personnes qui façonnent sa notoriété l’inciteront alors à prendre un apprenti. Jonathan Strange devra alors apprendre à composer avec un maître imbu de lui-même et individualiste pour s’instruire à la magie.
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Cependant, les élucubrations de Mr Norrell ne se dérouleront pas comme prévues, et Jonathan Strange se tournera vers les côtés sombres et profonds de la magie, se détournant petit à petit du monde couvé par l’hégémonie de son maître.

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)°º•. En ce livre, la magie est une science exacte. Elle devient alors un privilège réservé à une élite restreinte, soit… Mr Norrell seul en son nom. C’est ce qu’il nommera « la restauration de la magie anglaise ». Cette dernière est alors assujettie aux relations et à un certain lobbying.
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Ce livre s’inscrit avec beaucoup de détails précieux tant pour la description, les lieux géographiques ou même la chronologie : on bascule facilement dans une sommes de références et de précisions pseudo historiques. On rentre alors dans une Angleterre de rêve et de magie où l’Histoire est revisitée avec finesse et habilité.
Le livre se révèle de plus en plus noir, et le suspense grandit au fil des pages. Le roman est composé de trois volumes distincts, dont le suivant est plus fort que le volume précédent.
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L’histoire n’est pas linéaire, les débuts peuvent paraître longs (voire très longs pour certains lecteurs) mais la troisième partie est réellement salvatrice. D’autres stipuleront que la fin est bâclée mais ne serait-ce pas un sentiment de frustration ? Car la fin est tout… sauf comme on l’imagine.

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)°º•. Qu’ils soient principaux ou plus anonymes, tous les personnages sont façonnés avec grand soin, entre retenue et humour, « à l’anglaise ». Nous y retrouvons, également pour le côté historiques, des personnages célèbres, qui ont existé en chair et en os, comme Lord Wellington et Lord Byron. Le premier connu en tant que vainqueur de Napoléon à Waterloo, le second, illustre poète britannique en littérature romantique.
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Comme dit précédemment, la sempiternelle lenteur ressentie par de nombreux lecteurs est pour moi l’opportunité de développer et de camper les caractères des personnages et même plus : avancer avec eux en évaluant les modifications spécifiques à leur propre expérience. Pour une fois, que l’on n’accuse pas le contraire à un roman… ! L’humain serait-il alors toujours mécontent de ce qu’il possède ?
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Les deux personnages principaux, Strange et Norrell, vont tenter de rendre ses lettres de noblesse à cette science tombée en désuétude.
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Norrell est pour sa part, relativement fier et imbu de lui-même. On pourrait alors lui ajouter les défauts d’inhumain et d’individualiste. En tant qu’unique et officiel représentant de la magie moderne, il pense que la magie est une discipline spirituelle de chaque instant, inaccessible à à peu près tout le monde.
Il n’est pas inimaginable pour sa part, et même plus, il est nécessaire que l’apprentissage demande des années d’études. Par ailleurs, il ne verse pas dans les sortilèges « démonstratifs » jugés par lui-même comme de la poudre aux yeux. Il paraît relativement désoeuvré, et le fait qu’il soit coincé dans son monde d’érudit provoque davantage la pitié du solitaire de la part des lecteurs.
Portrait faussement craché d’un « terriblement intellectuel »,  le secret des livres est jalousement gardé. En attendant, la lecture du roman tend à lui trouver des excuses quant à l’invention de son monde nombriliste ; on notera d’ailleurs que la passion poussée aux extrêmes lui est aussi néfaste qu’à son environnement. Quelque peu bancal et mal conseillé, Norrell s’appesantira douloureusement à la suite des événements.

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Jonathan Strange est son miroir social : il est bien marié, très amoureux. Il se révèle comme aventurier, fantasque, curieux. En disciple intéressé, il supportera l’enseignement de son maître Norrell avec force. Cependant, il choisira sa propre voie avec en étendard, la démocratisation de la magie. Quitte à en délaisser sa femme.
Il supporte d’avantage l’expérience : guerre au Portugal, traversées de routes imaginaires,…). Il s’attaque directement à la conception norelliennes.

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Parallèlement, on fait la connaissance du Gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon dont le caractère s’appuie sur son immense impétuosité. Ses objectifs vont à l’encontre des valeurs humaines et il n’hésitera pas à user et à abuser de ses savoirs pour mener à bien les destinées qu’il proclame (et sincèrement, il me fout la pétoche, lui). Les personnages dits secondaires offrent un panel de caractères, d’histoires et d’émotions propres à eux. C’est une véritable histoire chorale ou la vie de chacun se lie. Je me suis réellement attachée à certains et c’était un délice littéraire de suivre leurs pas de danse en fond de trame.

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)°º•. 10 ans. C’est le temps qu’il faudra à Susanna Clarke pour l’écriture, pour le peaufiner ce livre et nous le présenter.
Il est difficile de lui mettre une étiquette ou de ranger ce roman dans des cases prédéfinies de par les genres littéraires qu’il aborde. Certainement, une essence victorienne flotte sur cette histoire. Cependant, cette œuvre très XIXe siècle est quelque peu difficile à lire à cause des lenteurs de ce genre tant pour le rythme que pour le déroulement des actions.
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Les influences prêtées à Susanna Clarke s’appuierait sur des auteurs du XIXe siècle telle que Jane Austen (n’en ayant jamais lu, je ne confirmerai pas). Le quatrième de couverture, dans un objectif commercial selon moi, citera les noms de J.R.R. Tolkien et de Rowling – aucune comparaison n’est possible avec Harry Potter car il est plus sérieux et la noirceur y est omniprésente – ; mais aussi d’Ursula Le Guin, qui est, elle, un grand nom de la Fantasy. Et si mon observation est bonne, nous retrouvons une multitude de clins d’œil à Shakespeare et à ses œuvres dans les notes de bas de page.

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Ce monde fantastique repose sur des connaissances poussées du mélange de plusieurs univers magiques qui se lient et se délient au fil des pages.  Cependant, le tout reste rationnel, très ancré dans la réalité ; et le duel permanent des deux magiciens est finement ciselé, sophistiqué et même archaïque. L’auteur éveille notre curiosité de par une intrigue intéressante. D’accord, il demeure quelques longueurs à des moments clefs. On pourrait alors scinder son avis selon les trois parties que propose le livre : un début fastidieux, de longues pauses narratives mais une fin salutaire. Il faut prendre le temps de le lire, prendre le temps de rentrer dans l’histoire : le suspense, les rebondissements et actions ne sont pas présentes à toutes les pages : c’est un divertissement de qualité.
Il en convient tout de même, qu’on attend avec un zeste d’impatience (immense) l’arrivée de Jonathan Strange… qui mettra quelques cinquantaines de pages à se réaliser !

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Il arrive même à Susanna Clarke de s’adresser directement à ses lecteurs, chose surprenante mais non moins essentielle pour les inclure dans l’histoire. J’ai beaucoup apprécié les analyses pour définir les différences entre les livres de magie et les livres sur la magie. De petites précisions, des habilités sur le sujet agrémentent le texte.

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Le triptyque : Mr Norrell, Jonathan Strange et John Uskglass est de plus loin, le plus piquant et passionnant.
Nous remarquerons aussi une bipolarité permanente qui se définie très bien dans les personnages de Mr Norrell/ Jonathan Strange, comme de lumière symbole du présent/souvenirs du passé mais aussi, par la forme : des couverture de livres blanche/noire qui finalement, sous-tendra le triptyque.

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Enfin, et certainement en dernier mot, hormis le fait que Susanna Clarke nous police en nous éduquant que la magie ne s’apprend que par un travail long, dur et acharné ; elle s’investit sur le fondement que ce qu’il importe : c’est la vie.

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Susanna Clarke se fait alors connaître du grand public grâce à Jonathan Strange & Mr Norrell, et remporte les prix suivants :
– Prix Hugo du meilleur roman 2005
– Prix Locus du premier roman 2005
– World Fantasy Award 2005
– Prix BookSense du roman de l’année 2005
– Roman de l’année par le Time Magazine
– Prix des Lecteurs du Livre de Poche.

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Biographie selon www.livredepoche.com
Née en 1959 à Nottingham, Susanna Clarke a passé son enfance dans différentes villes d’Écosse et du nord de l’Angleterre. Après des études à Oxford, elle travaille un temps dans l’édition, puis part enseigner l’anglais à l’étranger, d’abord à Turin, ensuite à Bilbao. Elle revient en Angleterre en 1992. De 1993 à 2003, elle est directrice de la publication chez Simon & Schuster à Cambridge. Parallèlement, elle commence à publier des nouvelles. L’une d’elles, « Mr Simonelli or The Fairy Widower », est sélectionnée pour le World Fantasy Award en 2001. Mais c’est son premier roman, Jonathan Strange & Mr Norrell, paru en 2004, qui la fait connaître du grand public et lui vaut plusieurs prix.

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Enfers & Damnation : étant une véritable quiche en anglais, j’ai bien évidemment lue la version traduite. Aïe ! Préférez de loin la version originale car le budget alloué pour la traduction (par Isabelle D. Philippe) devait être restreint au vu des nombreuses coquilles inacceptables…

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Notes de bas de pages
Petit paragraphe qui vaut ce qu’il vaut : les notes de bas de pages.
J’ai régulièrement vu qu’elle agaçait un grand nombre des lecteurs dudit roman. Pour moi, elles ont été de véritables bouffées d’air. Elles sont fraîches et reposantes. Elles sont indéniablement des références qui propulsent le livre sous son côté « historique ». De petites histoires, des correspondances postales, quelques explications historiques véridiques, de références à des livres inexistants : bref, du petit plaisir qui, quelque fois, prend plusieurs pages voire même… 90% de la superficie d’un recto !

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)°º•. Comme la magie, le marketing est une véritable science concernant le roman Jonathan Strange & Mr Norrell.
Commençons par la couverture, sobre, frappée d’un logo de corbeau : elle ne passe pas inaperçue. Les packaging sont classieux et à éditions multiples : le livre se décline en noir (couverture noir mais aussi les tranches des pages) et en blanc ; une version rouge relancer l’impact quelques mois plus tard…

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Sa sortie est savamment organisée : une baguette de chef d’orchestre en est son symbole le plus fort. Le teasing s’organise plusieurs mois à l’avance :
¤ Acquis par les éditions Bloomsbury (qui signe le contrat du succès d’Harry Potter & Rowling), Seront disponibles 1500 épreuves du roman (au lieu d’une dizaine habituellement) enroulées dans du papier kraft et cachetées à la cire pour se faire promouvoir dans la sphère professionnelle. Certaines ont même été vendues via ebay au prix de 200$.
¤ Durant le Salon du livre à Londres : ils créent une ancienne gazette avec des extraits du livre
¤ Les sorties littéraires s’enchaînent : août 2004 en Grande-Bretagne, septembre aux Etats-Unis, puis en octobre, dans plusieurs pays en simultané.

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A l’heure actuelle, le livre s’est vendu à 2 millions de ventes…
Il ferait l’objet d’une adaptation par les studios New Line (qui ont été les créateurs de la saga « Le seigneur des anneaux ») par le scénariste de Christopher Hampton (connu pour les liaisons dangereuses).
A l’avenir, on parle également un deuxième tome, mais qu’en sera-t-il ?

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)°º•. Extraits :

¤ La veille du jour où Mr Norrell devait accomplir son acte de magie, il neigea sur York et, le lendemain main, la poussière et la boue de la cité avaient entièrement disparu sous une blanche immaculée. Les bruits de pas et de sabots étaient assourdis, et les voix des citoyens d’York altérées par un silence blanc qui étouffait les sons. Mr Norrell avait fixé une heure très matinale. Chacun dans sa maison, les magiciens d’York prenaient seuls les peut-déjeuner. Sans un mo, ils regardaient une servante servir leur café, rompre leurs pains au lait chauds, aller quérir le beurre. L’épouse, la sœur, la fille, la belle-fille ou la nièce qui accomplissaient ordinairement ces menues tâches n’étaient pas encore levées ; le plaisant papotage domestique féminin, que les messieurs de la société d’York affectaient tant de mépriser et qui, en vérité, formait un doux et gentil refrain dans la petite musique de leur vie quotidienne, était absent. Les salles à manger où ces messieurs étaient installés avaient changé par rapport à ce qu’elles étaient la veille. L’obscurité hivernale avait disparu, chassée par une formidable lumière – le soleil d’hiver réverbéré maintes fois par le sol enneigé. La nappe damassée blanche avait un éclat éblouissant, où dansaient les boutons de rose ornant les délicates tasses à café de la fille de maison. La cafetière d’argent de la nièce étincelait sous les rayons, les bergères souriantes en biscuit de la belle-fille s’étaient métamorphosées en anges flamboyants. La table paraissait dressée de couverts et de cristaux magiques.

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¤ Cependant, la peinture qui tira l’œil de Strange était une immense fresque murale s’étendant sur toute la longueur du mur nord. Au milieu, on voyait deux rois assis chacun sur un trone. De part et d’autre, debout ou à genoux, se pressaient chevaliers, dames, courtisans, pages, dieux et déesses. La partie gauche de la fresque était baignée de soleil. De ce côté-ci, le roi était un homme beau et robuste, présentant toute la vigueur de la jeunesse. Il portait une toge claire et avait les cheveux dorés et bouclés, le front ceint de lauriers et un sceptre à la main. Les figures des dieux qui l’entouraient étaient tous équipés de casques, de cuirasses, de lances et d’épées, l’artiste suggérant ainsi que ce monarque n’attirait dans son amitié que les plus guerriers des hommes et des divinités. Dans la partie droite du tableau, en revanche, la lumière devenait terne et crépusculaire, comme si le peintre avait voulu figurer un soir d’été. Des étoiles brillaient au-dessus des personnages et tout autour. De ce côté-là, le roi avait la peau pâle et les cheveux bruns. Il portait une toge noire, et sa physionomie était indéchiffrable. Couronné de sombres feuillages de lierre, il tenait en sa main gauche une fine baguette d’ivoire. Son entourage se composait de créatures surnaturelles : un phénix, une licorne, une mantichore, des faunes et satyres. On distinguait également quelques personnages mystérieux : une silhouette masculine en robe de moine avec le capuchon tiré sur le visage, une silhouette féminine enroulée dans une cape foncée et semée d’étoiles, le bras jeté en travers les yeux. Entre les deux trônes se dressait une jeune femme vêtue d’une tunique blanche flottane et coiffée d’un casque d’or. D’un geste protecteur le roi martial lui avait posé la main gauche sur l’épaule ; le roi ténébreux, lui, tendait la main droite vers elle, qui avait allongé la sienne, de sorte que les bous de leurs doigts se touchaient légèrement.
C’est l’œuvre d’Antonio Verrio, une gentilhomme italien, expliqua le valet. – Voici Edward III de l’Angleterre du Sad. – Il montra ensuite le roi de droite. – Et voilà le roi magicien de l’Angleterre du Nord, John Uskglass.

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¤ Cela étonnera mes lecteurs (car cela étonne tout le monde qu’un roi soit si peu maitre de son destin. Songez pourtant avec quelles alarmes la suspicion de démence est accueillie dans les familles privées. Songez alors combien ces alarmes sont bien plus grandes quand le patient est le roi de Grand-Bretagne ! SI vous ou moi devenions fou ce serait un malheur pour nous-mêmes, nos proches et notre famille. Mais quand un roi devient fou, c’es une calamité pour la nation entière.

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Fiche technique :
– 864 pages (de bonheur ?)
– Broché, 153 x240 mm (ça, ça veut dire que dans le métro, tu ne pourras point le balader, un sac à lui seul tu devras donner)
– Prix : 23€
– www.jonathanstrange.com

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En résumé :
Suppositoire soporifique :
– longueurs narratives
– début long, très long…
– écriture très XIXe siècle
– coquilles de la langue française (dans la traduction)
– fin salutaire
– imaginaire réaliste et rationnel
– 864 pages soporifiques

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Brillant chef-d’œuvre :
– personnages travaillés
– triptyque des personnages fabuleux
– bipolarité permanente
– références scientifiques et historiques très documentées
– fin salutaire
– imaginaire réaliste et rationnel
– (presque) 864 pages salvatrices

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Pics : #01 Moment privilégié ; #02 Version noire ; #03 Un extrait… ; #04 Oh une invasion des notes de « bas » de page ; #05 une note, page 1 et page 2 ; #06 page 3, la note continue et se la joue solo ; #07 Le chapitre qui anéantit tous les magiciens britanniques ; #08 Enfin l’arrivée de Strange !

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WYNNE JONES Diana – Le château de Hurle

05/03/2009 12 commentaires

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Titre : Le château de Hurle
Auteur : Diana Wynne Jones
Plaisir de lecture : Livre à découvrir

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Halle-Neuve, du Royaume d’Ingary bourgade typique du XVIIIe siècle ampli de magie…
Après la mort de leur père, trois sœurs se voient devenir apprentie grâce aux choix réalisés par Fanny, leur (belle)-mère. Lettie se verra attribuée à une pâtisserie familiale reconnue, Martha s’en ira vers de nouveaux horizons auprès d’une sorcière ; Sophie, quant elle, restera à la boutique de chapeliers appartenant à Fanny et feu leur père. Sophie devient casanière, timide et se renferme petit à petit sur son monde à chapeaux. Elle en vient à accepter un tel destin de par sa position d’ainée : rien ne réussit à la première de la famille…

Sophie rend très peu visite à ses sœurs, car la rumeur court qu’un étrange magicien rode dans les rues pour conter fleurette aux jeunes demoiselles et dévorer leur cœur. Halle-Neuve retient son souffle et vit dans une peur tapie, en observant le château ambulant du magicien parcourir les collines avoisinantes.

A la fermeture de boutique qui tardait, Sophie voit entrer en ces lieux une dame imposante et non moins impolie. Cette dame n’est autre que la sorcière du désert, et pour punir de son impétuosité, ensorcèle Sophie. Cette dernière se retrouve dans le corps d’une femme de quatre-vingt dix ans.

Très vite, Sophie décide de fuir sa vie et de partir loin. Peu importe où, mais loin. Son dernier refuge devient celui du Château de l’affreux Hurle. Après moult efforts, elle entre dans un des capharnaüms les plus impressionnants qu’il soit. Tant bien que mal, elle se hisse jusqu’au fauteuil moelleux. A peine a-t-elle le temps de reprendre son souffle que Calcifer, démon du feu, lui proposera un marché. Les escaliers verront débouler un petit garçon prénommé Michael… Et la porte s’ouvrira d’un grand claquement sur Hurle. Que va devenir Sophie ?

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)°º•. Le Royaume d’Ingary et plus amplement, les environs du Château sont des univers parallèles où le fantastique règne.  La magie existe au quotidien par de petites touches discrètes. Diana Wynne Jones tire pour son scénario de bonnes ficelles ; et même si le plus gros de l’histoire est facilement devinable, de petites surprises nous restent agréables. La mise en place de l’histoire est quelque peu longuette ; mais son début par une malédiction concernant l’ainé et son destin est intéressant. Contrairement à beaucoup de lecteurs, je n’ai pas eu le moindre ressenti de « cauchemar » en lisant ce livre… Bien mieux, je trouve que les paysages relatés, les diverses scènes sont baignées d’un brin de poésie relativement frais. Cependant, le happy end est très facile et la fin on ne peut plus brutale. Le roman entier est coloré, plein de bons sentiments mais ne verse pas tendancieusement dans la mièvrerie.

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)°º•. L’histoire recèle de plusieurs personnages, dont le premier à évoquer est le Château lui-même. Sans nul doute, il demeure mon personnage préféré. Une immense bâtisse sombre, quelque peu délabrée craque, bouge, en un mot : vit. Le mystère autour de lui est celui qui a le plus suscité mon intérêt.
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Vient ensuite Sophie. Cette dernière est la gentille incarnée, le personnage « bon » par excellence, quelque peu naïve et innocente. Ses défauts trop bien définis, ne lui donne que du charme en plus. Cependant, sa condition de « vieille » n’est que trop peu réaliste. Timide et effacée en tant qu’enfant, elle gagne en assurance et en caractère avec son ensorcèlement de vieille peau.
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Calcifer, démon du feu et assujetti à de grandes humeurs et à leurs sauts particuliers détient également ma sympathie. Il est asservi et emprisonné, mène la vie dure et pourtant, il est on ne peut plus attachant.

Michael est l’apprenti du magicien Hurle. Il est très ou trop gentil. C’est un habitant greffé également au Château et sera une aide utile à Sophie.
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Nous découvrons aussi Hurle le magicien, qui s’avère effectivement très peu présent. La présence de Sophie redonnera du poil à la bête et malgré ses scènes sur scène, les habitants du Château arriveront à vivre avec ce caractériel. La volonté de l’auteur est d’appuyer sur sa crainte mais les effets demeurent… nuls.

Quant à la Sorcière du désert, elle est également peu présente mais on ne redoute qu’une chose : sa venue avec le basculement de la vie des habitants du Château. Pour moi, son démon représente le personnage le plus horrible de l’histoire.

Petit tour d’horizon rapide pour vous donner envie de découvrir ces multiples personnages attachants nés d’une histoire sucrée.

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)°º•. Quelques petits mots sur l’écriture de Diana Wynne Jones : le vocabulaire est simple tout comme la grammaire et la syntaxe, leur immense avantage est l’accessibilité pour tous. Ce roman se lit facilement, comme du petit lait. Bien qu’il ne possède que très peu de longueurs et un rythme régulier. Le suspense existe uniquement à la fin du roman, le reste est un long fleuve tranquille. Les thèmes développés sont coutumiers : l’amitié, l’amour, la trahison mais aussi l’acceptation du vieillissement et la réconciliation avec la sphère familiale.
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Cependant, un gros défaut dudit livre est le titre de chaque chapitre : ils se composent d’une phrase… qui commence ce qui se passe dans le chapitre que l’on s’apprête à lire. Tout bonnement, ils ruinent les espoirs et révèlent un bon nombre d’indices. Il manquera alors un peu de profondeur quant à l’histoire et décevra les amateurs de personnages travaillés. Notons tout de même quelques passages rigolards qui ont su me tirer quelques sourires.
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Pour résumer, c’est un roman mi-conte, mi-fantasy qui saura convenir aux enfants et charmer les adultes.

Et si malgré tout cela, vous n’êtes toujours pas intrigués, je vous invite à le lire, rien que pour découvrir le roman qui est bien différent de l’animation japonaise que vous connaissez.

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Ce livre est d’une belle et bonne douceur qui ensorcellera petits et grands. La magie existe par petites touches au quotidien, et la bourgade respire selon les allées et venues du Château de l’affreux magicien Hurle. Les personnages sont tous attachants, souvent « bons » et innocents. Le suspense n’est présent qu’à la fin du livre et la fin sera très vite arrivée, limite bâclée dans un grand mouvement de « happy end » et autres joyeusetés. Malgré un rythme régulier, le roman nous surprend à quelques surprises. Les quelques notes de poésie seront présentes pour donner une fraicheur au tout.

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)°º•. Quelques petites informations :

– lecture conseillée à partir de 9 ans
– publié en 1986
– « le château des nuages » se révèle la suite de ce premier opus
– a été adopté et adapté par Miyazaki « le Château ambulant » en 2004

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COE David B. – La couronne des sept royaumes ~ Le complot des magiciens, tome 1

14/02/2009 5 commentaires

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Titre : Le complot des magiciens (La couronne des 7 royaumes, tome 1)
Auteur : David B. Coe
Plaisir de lecture :  Livre à découvrir

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En ces temps, le festival s’installe dans la ville de Curgh. Il emmène avec lui, les Qirsi qui sont aptes à révéler la destinée de jeunes gens de 16 ans. Tavis, fils du Duc de Curgh et amené à devenir Roi à la suite de son père, est inquiet quant à sa future révélation. Cependant, à l’ombre étouffante de la tente des Qirsi, ce que lui révèle la pierre terrorise Tavis quant à son avenir. Pourra-t-il échapper à son sombre destin ?

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En ce jour, Tavis, va assister à sa Révélation. Celle-ci est effectuée par des magiciens, les Glaneurs Qirsi. Elle révèle une partie de la destinée de chaque jeune gens. Selon les Règles d’Ascension à la couronne du royaume d’Eibithar, Javan de Curgh doit succéder au Roi à sa mort, et par la suite, son fils Tavis. Cependant, la destinée révélée par Grinsa le glaneur est si sombre que Tavis fuit son avis et ne veut pas le croire. Dans le grand doute, cette révélation va basculer les habitudes politiques et les Terres du Devant vont devenir le premier plan de complots.
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Les Terres du Devant sont dirigées par les Eandi, et sont partagées en plusieurs royaumes (eux-mêmes partagés en duchés). Les Qirsi sont des magiciens, et après avoir été battus il y a quelques siècles par les Eandi, ils ont encore l’immense privilège de pouvoir travailler aux côtés de ces derniers. Leurs pouvoirs, intelligence et puissance sont des atouts indéniables pour gouverner. Il ne va pas sans dire que la confrontation entre les Qirsi et les Eandi servira pour fond à cette trame. Un jeune noble va devenir paria, un allié exceptionnel sera découvert parmi le peuple magicien. Les imbrications des races vont être la base des intrigues politiques.

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)°º•. Voici un livre que je n’aurai point lu si on ne me l’avait point conseillé. Quelque peu déroutant en premier lieu, le livre se révèle être une scène de théâtre pour de nombreux personnages. Leur destin est étroitement lié et nous en connaitrons les nœuds et autres parallèles au fil des pages.
L’univers médiéval et fantastique est un décor agréable où nous seront plongés directement dans un complot dramatique tenant en haleine. Pour ma part, je me suis longtemps questionnée sur le côté bon ou mauvais de certains personnages et à discerner leurs véritables objectifs. Nos sentiments envers tels ou tels personnages changent selon les évènements et on se surprend à s’attacher à ceux dont les agissements nous paraissent inhumains, colériques ou malveillants.
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Dans ce tome, nous commençons tout juste à comprendre la confrontation permanente entre peuple Qirsi et peuple Eandi; et à apprivoiser les relations politiques et enjeux de pouvoir. Il en convient qu’il faudra certainement attendre les autres tomes pour que chaque personnage révèle un pan de profondeur et que la magie s’installe au milieu de ses machinations et complots.

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)°º•. C’est une belle histoire facile à lire. Trahison, magie, combat : de l’héroïc fantasy en veux-tu, en voilà. Mais sans trolls ni autres lutins.  Les nombreux personnages permettent de nombreuses intrigues en parallèle, on laisse peu de répit au lecteur, mais qu’est ce qu’on aime ça.

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Les Qirsi, brimés par de trop belles intentions politiques se retrouvent liés au silence et au conformisme. Cependant, ils restent des insoumis à forte personnalité. Suspicion, insurrection, utilitarisme de la magie enclencheront la machine politique. Le pouvoir représentatif est aux mains des Eandi… mais pour combien de temps ?
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Chaque chapitre est souvent vu par les yeux de tel ou tel personnage et nous le suivons le temps de quelques pages, sur son histoire personnelle, son vécu… Et nous avançons au rythme des hésitations et décisions politiques. Le rouage est-il si bien graissé? Les grains de sable ne vont-ils pas être trop nombreux ?

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)°º•. David B. COE, romancier fantasyste etasunien.
Extrait de wikipedia :
David suit ses études à la Brown University puis à la Stanford University d’où il sort diplômé en histoire en 1993. Son premier roman Children of Amarid, premier volume de la série The Lontobyn Chronicle est édité en 1997 puis suivi par les deux tomes suivants en 1998 et 2000. En 1999, il reçoit le prix William L. Crawford Memorial Fantasy Award pour cette série.
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La Couronne des sept royaumes est un long cycle qui se compose de 10 tomes (en français, sinon c’est « seulement » 5 tomes VO, ça va de soi)

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Dans le chaudron :
¤ Le prince Tavis, tome 2
¤ L’armée de l’ombre, tome 7
¤ La guerre des clans, tome 8
¤ L’alliance sacrée, tome 9
¤ Le pacte des justes, tome 10

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PAOLINI Christopher – L’Héritage ~ Eragon, tome 1

04/02/2009 16 commentaires

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Titre : Eragon (L’héritage, tome 1)
Auteur : Christopher Paolini
Plaisir de lecture Livre sympa

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Dans un autre temps, une autre époque… et peut-être si proche, l’Alagaësia est dominée par l’Empire. Eragon, jeune habitant de Carvahall, ne se doutait pas qu’il rencontrerait l’étrangeté dans la forêt. Lors de sa dernière excursion, il découvre une pierre précieuse, lisse et d’un magnifique bleu. Un dragon ancestral nait et adopte Eragon. Un couple inséparable qui va devoir combattre l’Empire et son roi démoniaque qui règne sur tout le pays…

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)°º•. Existence des Dragons

Ce n’est pas une personne, de quelle que race que soit qui choisit son dragon. C’est ce dernier, à travers la coquille de son œuf qui choisit la personne digne de lui… Il est donc impossible de percer le mystère du choix d’un Dragonnier. Dragons souffrent comme souffre la Terre, ils en sont les gardiens. Ce ne sont pas que des animaux, mais des êtres doués de raison, d’intelligence, bref, d’une personnalité (bien trempée ?)
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Les dragonniers, plus forts que n’importe quelle autre race, ne pouvaient être détruits si facilement. Ils se réunirent en Confrérie, afin d’allier leurs forces… Cependant, à l’apogée de leur puissance, ils se détruisirent entre eux.
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Au temps où fleurissaient le bonheur et la bonne entente dans les cités, les dragonniers bénéficiaient d’un entrainement intense et qualifié. Ils étaient invincibles… Bien que Galbatorix suivit cet apprentissage, sa dragonne mourut d’une flèche fichue dans son cœur. La démence était née dans l’esprit de Galbatorix. Ce dernier exécuta un long périple afin de rejoindre la Confrérie des Dragonniers pour les prier de leur donner un second œuf. Dans sa folie, il entraina d’autres membres et causa la perte de tous.

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)°º•. L’Histoire

L’Histoire est assez riche en ce qui concerne les peuplades. Différentes races s’y côtoient et s’y mélangent : elfes, nains, hommes, urgals, ombres et tant d’autres. Eragon est bien entouré avec Saphira, Murtagh, Brom, Garrow et Roran (sa famille). Cependant, ce dernier doit prendre en main sa destinée, choisir un camp et surtout trouver sa propre quête. Les dragonniers ont une histoire différente des autres, il n’existe pas vraiment d’alliances. Ces hommes sont doués, possèdent des qualités surhumaines, ont la vie éternelle. Toutefois, le dragon n’est pas un animal ordinaire, ils détiennent une dignité, une personnalité, une entité à part entière.
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Nous remarquons dans l’histoire que la psychologie et la télépathie tiennent une grande place ; une forte liaison de chaire et mentale lie le dragon et son dragonnier.
Existe-t-il une bipolarité du monde en Alagaësia ? Pas si sûr ! Il existe le Camp du mal (avec l’Empire), le peuple, les Vardens (nains et humains), le royaume des nains, celui des elfes. Mais pouvons-nous parler d’une alliance véritablement établie ? Il existe une fragilisation à l’intérieur de ladite alliance que Galbatorix, depuis Urû’Baen n’hésitera pas à utiliser…

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)°º•. Ecriture

Christopher Paolini est un jeune écrivain. Né en 1983, fan de Tolkien, il commence à écrire sa trilogie à l’âge de 15 ans… Pas dupes, les parents, éditeurs littéraires, font de ce futur business, une histoire de famille ! (pour garder les droits d’auteur) Bien que découvrant quelques difficultés de conter et de raconter, de tenir en alerte son lecteur, Christopher Paolini possède une écriture prometteuse. Nous nous attachons assez facilement à l’un des personnages mais je regrette que les portraits ne soient pas plus précisés et détaillés permettant de s’immerger dans ce roman.

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)°º•. Grimoire

Le livre présente une carte magique proposant la position des lieux, tous les sites ne sont pas indiqués, mais permet un très bon repère. (pour l’Histoire racontée, pour les périples effectués). J’apprécie particulièrement la disponibilité de différents dictionnaires en fin de livre : tous les mots ne sont pas traduits, et nous sommes fiers de pouvoir en retenir quelques uns (répertoire de l’ancien langage, répertoire du langage des nains, répertoire du langage des Urgals).

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L’histoire est assez riche ; différentes races s’y côtoient et s’y mélangent. L’écriture demeure bancale : Paolini rencontre quelques difficultés pour conter et pour raconter, de tenir en alerte son lecteur : espérons que les prochains tomes seront plus prometteurs. Malheureusement, le portrait des personnages mériterait d’être davantag travaillé ; entrainant une immersion mitigée du lecteur dans le roman.

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