VALLS DE GOMIS Estelle – Les Gentlemen de l’Étrange
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Titres : Les Gentlemen de l’Étrange ; Imago
Autrice : Estelle Valls de Gomis
Plaisir de lecture : Livres à découvrir
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Londres, XIXe siècle. Wolfgang Bloodpint et Manfred Glastone sont spécialisés dans la résolution d’affaires surnaturelles. Leur bon flair et leurs compétences les emmènent dans les ruelles sombres de la capitale mais aussi aux quatre coins de la planète. Il faut dire que leurs exploits les précèdent.
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Manfred et Wolfgang se sont rencontrés à l’université et c’est une amitié franche et profonde qui les lie depuis. Manfred est devenu psychiatre d’un asile et criminologue réputé. Wolfgang, rentier de son état, est passionné par la chasse aux spectres. Il semble avoir des compétences mystérieuses qui restent floues.
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D’autres individus viendront rejoindre le duo de dandys : Whilelmine officie comme gouvernante, Ernest, une souris mesurant cinquante centimètre viendra trouver refuge permanent chez eux ; tout comme Arpad Nocturnaeru, un zburator roumain qu’ils sortiront d’affaire. Ils adopteront Dita, une labrador noire et Gustock Mespin de Scotland Yard viendra leur prêter main forte.
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Ils sont connus sous l’appellation « la petite équipe de Belgravia », le quartier où ils résident. Je me suis attachée à tous les personnages, phénomène qui se révèle assez rare au cours de mes lectures.
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Les enquêtes auxquelles ils prendront part les amèneront à voyager : Italie, US, sud de la France, etc. Pour y rencontrer ou découvrir différentes créatures : vampire, goule, zombie, wendigo, fantôme, kraken, et des profils humains comme serial killer, nécrophile ou encore savant fou. Traquer le monstre leur fera aussi parcourir de nombreuses ruelles ténébreuses londoniennes. Ils croiseront Bram Stocker qui leur apportera une aide ponctuelle tout comme Alester Crowley. Ils recevront une lettre de Sherlock Holmes et validée par Scotland Yard leur demandant de faire moins de vagues.
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Avec « Les Gentlemen de l’Étrange », Estelle Valls de Gomis nous emmène en pleine époque victorienne, dans le Londres de la fin du XIXe siècle et lieu de terreur.
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Le texte se compose de dix nouvelles : j’aurais tendance à conseiller de les lire dans l’ordre car elles fonctionnent comme un roman-feuilleton, format de l’époque que l’autrice a emprunté.
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Chaque nouvelle est riche en rebondissements et se révèle aussi trop courte. C’est presque dommage car l’on reste un peu sur la faim et que certaines redondances naissent entre les différentes nouvelles. Presque dommage… car cela ne saurait diminuer l’intérêt porté au duo esthète. Et même si parfois les personnages trouvent des solutions un peu trop facilement à mon goût, j’ai aimé les suivre dans leurs aventures rocambolesques.
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Dans « Imago », le second tome : Wolfgang blessé va essayer de se recentrer pour mieux se retrouver. Estelle Valls de Gomis va davantage mettre l’accent sur ce personnage plutôt que sur le quatuor. On va découvrir la nature du protagoniste alors que le lecteur n’avait émis que quelques hypothèses jusque-là. J’ai aimé les jeux de miroirs avec Vesper qui montrent que c’est le temps de l’introspection durant laquelle les dernières illusions meurent.
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Alors que je possède le premier tome au format poche publié aux Black Book Editions, le second est un grand format publié aux éditions Sombres Rets. Le roman inclut des illustrations d’Estelle Valls de Gomis – dont certaines en couleurs – qui s’avèrent un véritable bonus et permettent une meilleure plongée dans l’univers. J’ai une légère frustration concernant la taille de ce second volume (132 pages) et la fin qui m’apparait quelque peu bancale me donne un petit goût d’inachevé.
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Le surnaturel côtoyant notre monde est plus que perceptible avec ces deux romans. Il se dégage des textes, un humour avec une certaine classe à l’anglaise, des personnages aussi courageux et courtois et baignés de nonchalance. « Crimes, châtiments, absinthe et opium » pourrait être un sous-titre explicite.
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Les personnages semblent vivre dans la vie de l’écrivaine depuis plusieurs années pour avoir une telle consistance. On dirait qu’elle écrit tout simplement des faits et actions qui se déroulent devant ses yeux. J’ai apprécié les références et clins d’œil discrets – qui n’alourdissent pas le texte – tant à la période choisie qu’aux personnalités qui en sont issues. L’originalité de l’histoire et de la plume m’a réellement séduite !
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Les lectures de Shaya, Asmodée de Vampirisme, pour le tome 1,
Les carnets d’une livropathe (Strega), Vladkergan de Vampirisme pour le tome 2,
ont été eux aussi interpellés par le zburator.
Illustrations : #01 et #02 par Estelle Valls de Gomis
Ça à l’air intéressant. Je n’ai jamais trouvé de livres sur des enquêtes avec des créatures fantastiques, pourtant il y aurait de quoi faire des trucs sympa…
Pour ce livre, cet aspect reste léger ; c’est la relation entre les personnages le plus important.
Le concept a l’aur sympa, je ne connaissais pas du tout
J’aime beaucoup la plume de l’autrice ; dommage qu’elle n’écrive/ne partage plus, snif.
ah! je suis assez partagée car je n’ai pas envie de nouvelles en ce meoment et pourtant tu le vends vraiment bien.
Je suis une lectrice exigeante vis à vis de ce format et toutes mes lectures n’ont pas su me convaincre. À mes yeux, Lisa Tuttle reste la plume la plus percutante et une nouvelliste accomplie.
OOh ils ont l’air sympa!
Faudrait que je note ça qque part.
Ta chronique m’a donné envie.
Je suis un poil triste que l’autrice ne publie plus rien, j’aimais beaucoup sa plume.