TRÉBOR Carole – Lumière, le voyage de Svetlana
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Titre : Lumière
Autrice : Carole Trébor
Plaisir de lecture : Livre sympa
Avant sa mort, la mère de Svetlana lui a brièvement parlé d’une promesse à tenir. C’est à travers ses journaux intimes qu’elle la découvre : Jeanne Horville souhaite ardemment que sa fille aille en Russie. Elle a même inscrit le nom de deux contacts, Varlaam et Mira. Svetlana quitte le Paris des Lumières pour rejoindre l’empire des tsars.
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Diderot me sourit avec malice, se lève, saisit le sablier sur son bureau et le retourne.
— Vois-tu, ce sablier m’évoque la vie, tout est mouvement, la réalité est instable, fluctuante, soumise au temps qui passe comme ce sable qui s’écoule. Ce qui existait n’existera plus dans quelques secondes. Mais, poursuit-il d’un ton espiègle, on peut aussi décider de donner un coup de pouce pour l’infléchir nous-mêmes, cette réalité insaisissable !
Et d’une pichenette, il bascule le sablier, qui tombe à l’horizontale, ce qui interrompt la chute du sable. Je fixe l’objet et une vision m’assaille : le sable se transforme en neige d’où surgit un petit renard blanc.
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Dès les premières lignes, on sent la passion pour la Russie qui anime Carole Trébor. Elle souhaite faire voyager le jeune lectorat à l’époque au XVIIIe siècle, celui des Lumières. Le mouvement intellectuel lancé en Europe a pour but de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances.
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Le titre est donc pétri de bonnes intentions : l’autrice va donner du relief en intégrant moult informations : géographiques, politiques, coutume, mœurs, étiquette et mode vestimentaire de cet imposant pays.
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Le roman fixé dans cette réalité historique a, à mes yeux, un peu plus de mal à se perdre dans le fantastique. On ne fait que survoler la mythologie slave et les ajouts inventifs de l’écrivaine alors que je m’attendais à côtoyer davantage le monde onirique et les sorcières de l’Oural.
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Le suspense est très peu marqué, on devine très vite le déroulement des actions, où va nous mener l’intrigue et c’est à mon sens, pour ces raisons que le livre ne séduira pas le public adulte. La lecture est conseillée à partir de 12 ans et est agrémentée de notes de bas de pages, de glossaires et d’extraits en fin de roman pour remplir son rôle éducatif.
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Le récit est parfait pour se mettre dans une ambiance hivernale. Les illustrations intérieures et celle de couverture – enjolivée par du vernis sélectif – sont celles de Sébastien Pelon.
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Souvenir de lecture : Le renard blanc
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DEEDR (Morgana), Le livroblog (Hilde) ont aussi enfilé leur chapka.
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J’aime beaucoup le rendu très épurée des illustrations. Dommage pour le côté trop jeunesse.
Ah c’est vrai que les illustrations sont réussies !
Ca a l’air sympa mais peut-être destiné à un public un peu trop jeune pour moi (quoique parfois on peut avoir de belles surprises!) 🙂
Tout comme toi, j’aime me laisser surprendre ; je n’ai pas d’a priori sur la littérature jeunesse. Il ne manquait pas grand-chose pour que ce livre me plaise totalement, juste d’être décapsulé de sa portée éducative.
C’est vrai qu’on sent très bien où va nous mener l’intrigue, sans surprise. Néanmoins, j’ai trouvé la lecture plaisante. Je ne suis peut-être pas tout à fait adulte, je le savais! 😉
Les ficelles éducatives ne m’ont pas dérangée, ça vient peut-être du fait que je baigne dans le milieu éducatif, et que l’auteure étant historienne, ça allait de soi pour moi qu’il y ait toutes ces références. Plus jeune, je ne sais pas si je serais allée vers ce livre.
Je pense que les ficelles éducatives sont importantes et même bienvenues ; mais j’aurais aimé un peu plus de fantastique, de laisser glisser l’intrigue vers le folklore russe dans toute son immensité (comme le pays).
Okay donc, je passe mon tour 🙂 (je suis adulte, enfin il parait).
Non mais, oui, on ne peut pas tout lire non plus 🙂
Non… et c’est bien triste !