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PRIEST Christopher – L’adjacent

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L adjacent Christopher PriestTitre : L’adjacent
Auteur : Christopher Priest
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique
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Tibor Tarent, photographe, assiste démuni à la disparition de sa femme, Mélanie lors de leur séjour en Anatolie. A la place où elle se trouvait, un triangle équilatéral et aux bords parfaits se dessine maintenant. Il doit faire face au choc, cette situation est incompréhensible.

Il décide de revenir en Angleterre, où le chamboulement se poursuit : son pays se nomme maintenant la République Islamique de Grande-Bretagne et Manhattan vient de subir une attaque : le quartier est rayé de la carte. Lors de son transport, on fait tout pour lui cacher la vue, pour qu’il ne voit pas les paysages, pour qu’il soit coupé de cette horreur. Il distingue pourtant un immense triangle parfait là aussi. Serait-ce la perspective d’une certaine réminiscence ?

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L adjacent Priest lecture)°º•. L’adjacent peut être qualifié de roman chorale puisque il s’agit de plusieurs récits contés par plusieurs personnes, à des époques et des lieux différents. On note tout de suite l’omniprésence de l’amour : les personnages tombent amoureux, se cherchent, et se redéfinissent aussi.

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Christopher Priest nous entraine dans un univers étrange. J’y découvre une Angleterre post-apocalyptique. Cette histoire uchronique s’articule autour de récits mosaïques mais fait aussi référence à des personnages gigognes.

Ces imbrications s’appuient sur des entremêlements de personnages et sur l’entrelacement de personnages.

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Les phénomènes d’adjacence font partie du quotidien : ils sont effleurés, sublimés, tour à tour franchement évoqués ou vous laissant totalement dans l’ombre. Il y est question de complémentarité, de divergence et d’alternatives. Notre perception évolue tout comme notre compréhension de l’intrigue.

La définition de l’adjacence prend son sens au fil des pages, s’affine même. Je ne me doutais pas de la nature de l’adjacence car je me suis focalisée sur les éléments qu’on nous donne en tout début de livre.

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)°º•. Et mon avis est un peu alambiqué dans la description du livre (tu veux être spoilé ou tu ne veux pas être spoilé ?!) que vous vous dites « oké ce livre n’est pas pour moi ». Et pourtant !

Cette lecture aux mille facettes est accessible. Les écrits de Christopher Priest sont toujours plaisants à découvrir car il a le talent fou de « savoir faire » : il suffit de se laisser porter, se laisser surprendre. Ce récit est intelligent, on en vient même à magnifier son propre égo car on comprend quelque chose (alors que ce n’était pas forcément gagné au début, on peut être honnête). On se sent bien en la compagnie de cet auteur.
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Certains thèmes chers au cœur de l’écrivain se retrouvent ici : l’illusionnisme, le cadre de la seconde guerre mondiale, l’aviation, les îles, la malléabilité du temps. Il y saupoudre aussi un peu de manipulations, de faux semblants, grandement de doutes et de la peur et puis, là au milieu de tout ça, cet étrange sentiment d’un amour universel.

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La trame peut se révéler un peu complexe. Christopher Priest nous offre une fin laissée à la libre interprétation. Il n’y a pas d’explications franches et honnêtes. Mais ce livre atypique ne laisse pas le lecteur au bord du chemin.
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J’ai été réceptive au récit. Très vite. Je tissais des liens pour accrocher, entourer, enlacer des éléments, des idées, des schémas que je sentais là, au bout des doigts sans pouvoir les serrer pour en deviner la forme. Si j’ai bien compris, ce ressenti, nous lecteurs l’avons tous eu, mais pas au même rythme, pas au même moment.

A la fin de ma lecture, je me suis dit que je l’avais aimée. Beaucoup. Quelques jours après, je me suis dit que ladite lecture avait empruntée le chemin de la réflexion, et je l’ai encore plus aimée.

Et si ce que nous lisions était réel ?

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« L’adjacent » de Christopher Priest est un roman chorale, un roman avec un peu d’amour, mais surtout un roman avec un sacré concept derrière. Si vous êtes de nature curieuse, que vous êtes intrigué∙e∙s par la plume de cet auteur ou que vous la connaissez déjà, foncez. Votre appétit sera récompensé (et en plus, l’auteur prend soin de vous, dans le rôle de lecteur)

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extrait L Adjacent Christopher Priest

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Souvenir de lecture : L’adjacence, et une certaine forme de violence mentale.
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Dans le chaudron :
¤ Cartographie des nuages de David Mitchell (parce qu’il m’a laissé la même impression)
¤ La séparation de Christopher Priest (car c’est mon préféré de cet auteur)

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Les lectures de MarieJuliet, Naufragé Volontaire (Julien), Un papillon dans la Lune se sont aussi demandé s’ils n’étaient pas touchés par l’adjacence.

CITRIQ

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« L’adjacent » de Christopher Priest, traduit de l’anglais par Jacques Collin, Denoël collection Lunes d’encre, avril 2015.

  1. Mariejuliet
    26/05/2015 à 19:22 | #1

    En effet, à classer dans les lectures qu’on aime de plus en plus une fois terminée!

    • 26/05/2015 à 22:53 | #2

      Tout à fait ! Je trouve qu'on se sent toujours bien quand on lit la plume de ce Cher Monsieur.

  2. 26/05/2015 à 23:49 | #3

    Cet auteur m’intrigue. J’en entends dire beaucoup de bien. Je pense que je vais me laisser emportée par l’Adjacence bientôt 🙂

  3. 27/05/2015 à 08:24 | #5

    J’aime beaucoup les écrits de Priest, je lirai donc celui-là.
    Mais un peu plus tard, je veux d’abord m’imprégner de certains de ses autres récits avant de me pencher sur celui-ci qui semble rassembler un peu toute son oeuvre. 🙂

    • 30/05/2015 à 14:11 | #6

      Tu me diras si l'expérience aura réussi alors. Je n'ai pas tout lu et je n'estime pas non plus être passée "à côté de quelque chose".

  4. 27/05/2015 à 10:02 | #7

    Il faut vraiment que je le lise alors, surtout qu’il vient depuis peu de rejoindre ma PAL.

  5. 01/06/2015 à 11:08 | #9

    J’essaye de le chroniquer et je n’y arrive pas.
    Franchement, j’ai aimé l’écriture, le soin apporté dans le contexte d’anticipation.
    Mais je ressors de ce roman en me sentant totalement débile. Car je vais être honnête, je n’ai rien compris. Et du même coup j’ai du mal à le trouver accessible mise à part la fluidité de l’écriture et l’empathie qu’on ressent pour les personnages. Je ressors de ce roman avec le sentiment d’avoir lu une grande œuvre surtout avec une énorme frustration. Et un peu le sentiment de la foule dans les habits neufs de l’empereurs :p

    • 01/06/2015 à 12:56 | #10

      Oh je comprends ta déception d'avoir l'impression d'être passée à côté. Cela me le fait parfois... tant pis ! (même si parfois on aimerait ressentir la même chose que les autres lecteurs). Courage pour la chronique :) Elle sera très intéressante pour des lecteurs potentiels qui pourraient finalement obtenir le même "résultat" de lecture que toi.

  6. 03/06/2015 à 20:48 | #11

    Fiou. Juste ça ! Quelle chronique, Acro ! Je le fais de ce pas entrer dans ma wish prioritaire. Il me tarde de découvrir les écrits de cet auteur, il a l’air vraiment fantastique 🙂

    • 07/06/2015 à 20:38 | #12

      J'aime beaucoup ces écrits :) Il a une plume très appréciable. Merci :)

  7. 05/06/2015 à 19:54 | #13

    Tous tes arguments ont fait mouche, et je n’ai maintenant qu’une envie, me le procurer très vite ! D’autant que ce sera ma première incursion dans l’univers de cet auteur ^^ J’aime énormément ta chronique et te remercie d’avoir suscité une telle envie 🙂

    • 07/06/2015 à 20:39 | #14

      Ah chouette :) Je suis contente d'atteindre mon objectif et que d'autres aient envie de le lire :)

  8. 09/06/2015 à 11:55 | #15

    J’ai lu ton billet avec d’autant plus d’intérêt que tu as abordé « L’adjacent » directement, sans passer par les étapes préalables que représentent « La fontaine pétrifiante » et « L’archipel du rêve » (ce que Cachou, qui les a lus, recommande de faire). C’est intéressant de voir que tu as malgré tout apprécié le roman.

    • 18/06/2015 à 22:42 | #16

      Il faut faire confiance à Christopher Priest pour qu'on prenne du plaisir : je dirais même l'inverse, ce serait étonnant qu'il ne réserve un roman que pour le public qui a lu toute son œuvre. Peut-être n'ai-je pas senti toutes les subtilités, mais cela reste mineur à mes yeux.

  9. 12/06/2015 à 13:28 | #17

    Tu piques ma curiosité.
    Bon d’abord, faut vraiment que je découvre la plume de Priest. (J’étais tentée par l’illusionniste évidemment). Tu conseillerais lequel pour commencer?

  1. 01/06/2015 à 23:00 | #1
  2. 10/08/2015 à 19:04 | #2
  3. 13/09/2015 à 11:01 | #3
  4. 29/12/2015 à 20:02 | #4
  5. 31/12/2015 à 10:02 | #5