Accueil > COUPLAND Douglas > COUPLAND Douglas – Joueur_1

COUPLAND Douglas – Joueur_1

.

Titre : Joueur_1
Auteur : Douglas COUPLAND
Plaisir de lecture Livre à découvrir

.

Dans un des bars de l’aéroport de Toronto, nous suivons un bout de vie de Karen qui vient de parcourir des milliers de kilomètres pour rencontrer un RDV internet ; de Luke, un pasteur peu tranquille d’esprit ; de Rachel, plante sulfureuse au grain de sable ; Rick le barman au bord du chemin. Aucun d’entre eux ne pensaient partager cette tranche de vie avec les autres clients du bar jusqu’au moment où le pétrole explose atteignant en quelques minutes 900$ le baril… et ce n’est que le début.

.
.

)°º•. Les personnages sont tous différents et tous timbrés à leur façon. Ce melting pot crée un décalage qui profite à l’histoire. L’interaction entre les personnages est la clef de voûte du roman : les protagonistes sont très peu décrits physiquement, ils n’existent aux yeux du lecteur que par leurs sentiments et leur humanité.
.

Rick est le serveur de ce bar et il attend… le messie – Leslie Freemont, célèbre auteur de séminaires pour le développement personnel – . Ce qui n’est pas du tout le cas de Luke, pasteur de son état, en cavale avec la caisse de sa paroisse sous le bras. Karen, toute fraichement dans la quarantaine croit au prince charmant et est venue retrouver un RDV on Web, le fameux Warren. Rachel quant à elle, cherche aussi le mâle reproducteur parfait : cette beauté fatale cherche à construire une vie familiale pour montrer au moins à ses parents, que oui, elle est normale. Il y a également une voix off mystérieuse et omnisciente.
.

Ce livre se base sur un huis clos : la narration change régulièrement de points de vue. Chaque personnage devient le capitaine d’un ou plusieurs paragraphes. Certains événements sont passés en boucle, vus par les yeux de plusieurs personnages sans la moindre lassitude mais au contraire, en entraînant un comique de situation. On bénéficie des pensées de chaque personnage, qui nous permettra davantage de les connaitre et… de les trouver encore plus loufoques.

.
.

)°º•. L’histoire nous fait vivre l’apocalypse en direct live. Et nous, que ferions-nous à leur place ?
.

Les personnages croisent leur destin sur quelques heures, alors qu’ils étaient venus dans ce bar anonyme – et peu glauque – d’aéroport pour y trouver un peu de normalité, en tout tranquillité, aussi. On y parle alors de tout, ou presque : de religion, du temps, de la connaissance de soi, de l’autre. Mais les points de vue pris individuellement font un peu froid dans le dos même si on ne se retrouve pas perdu dans la contemplation de leur déballage de vie.

.
.

)°º•. En 250 pages, Coupland fait au plus court : pas de décor, pas d’explications au contexte apocalyptique : il se focalise sur les personnages et leurs réactions. L’absence de description apporte davantage de vie au roman. L’écriture simple maximise alors le plus important.
.

L’histoire qui part en cacahuète est appréciable ; Il nous présente un petit théâtre de fin du monde grâce à des tranches de vie, des moments pris sur le vif sans oublier une bonne dose d’humour. Le monologue intérieur des personnages et les dialogues donnent un rythme particulier. Cette courte comédie dramatique permet de poser le cerveau et de passer un bon moment.
.

Coupland offre de très bonnes petites trouvailles comme la pilule du 10 septembre : en la prenant, l’individu aura l’impression que le 11 septembre n’aura jamais eu lieu. On se frotte inévitablement à quelques phrases d’envolées philosophiques, on a aussi le droit à des phrases chocs – et qui pourraient être en passe de devenir cultes. Les perspectives délivrées par l’auteur sont sympathiques, intéressantes mais il manque considérablement ce petit plus qui saura nous faire véritablement chavirer.

.
.

Petit bonus, le lexique de fin de livre est tout simplement excellent ! Je ne peux que vous faire partager un court extrait :

Repos fictionnel

Incapacité de nombreuses personnes à s’endormir sans avoir lu ne serait-ce que quelques pages de fiction. Bien que la routine joue un rôle important au moment de s’endormir, lire au lit permet à la voix intérieure d’une autre personne de venir s’emparer de notre voix propre, ce qui permet de préparer notre cerveau pour les cycles de sommeil en le relaxant et en le lubrifiant. Il y a un piège, toutefois : il faut éviter de terminer la lecture d’un livre avant de tomber endormi puisque cela fait inexplicablement tourner le cerveau à vivre allure durant des heures.

.
.

)°º•. Biographie
Douglas Coupland né en 1961 est un écrivain canadien. Il est surtout connu pour la popularisation de l’expression « génération X » grâce à son premier roman du même titre. Ses nombreux fans sont essentiellement issus de ses nombreux travaux en arts visuels. Son site.

.

.

————————————————————————~*

.

Souvenir de lecture : Note : en cas d’apocalypse, pense à parler du temps.

.

Blabbermouth Diary (Sophie and the sead of stories), Quoi de neuf sur ma pile ? (Gromovar), Tout à Fée… Bourbonnaise, Valeriane & Books, ont aussi vécu ces cinq heures d’apocalypse.

CITRIQ

.

Ce livre est voyageur !

.

.

Et hop, une petite participation pour le challenge « Fins du monde« .

.

.

.
Cette lecture a été réalisée en partenariat avec Babelio et les éditions Au diable vauvert.

.

Pics : Couverture VO « PlayerOne »

.

  1. 04/11/2011 à 09:37 | #1

    Merci pour ta chronique. Elle donne envie, mais avec réserve (rapport avec le petit plus qui manque).
    J’ai découvert Coupland avec toutes les familles sont psychotiques que j’avais adoré. Puis lu Girlfriend dans le coma et Eleanore Rigby; et j’ai ressenti aussi le manque de quelque chose, qui m’avait fait adoré le premier…
    J’ai encore Hey Nostradamus en stock… j’espère qu’il pourra me réconcilier avec lui…

    • 04/11/2011 à 09:50 | #2

      Pour ma part, je ne connaissais absolument pas Coupland. J'ai par contre vu que son premier roman est le plus connu "Génération X", tu l'as lu ?

      • 04/11/2011 à 13:18 | #3

        Non je n’ai pas lu celui-là, mais j’en ai entendu du bien.
        Je te conseille alors « toutes les familles ». Je l’ai trouvé assez drôle et cynique.

  2. 04/11/2011 à 16:42 | #5

    Il me faisait un peu envie celui-ci mais la bizarrerie de Coupland me freine toujours un peu, je ne suis pas sûre d’accrocher à l’univers si ça part dans tous les sens et que les persos manquent de contexte… Par contre, prochaine apocalypse, invite-moi prendre le thé, je t’en raconterai des bonnes sur le climat finlandais 😉

    • 04/11/2011 à 17:07 | #6

      L'histoire se tient ceci dit. Mais on a vraiment l'impression de lire "cinq" heures d'apocalypse : comme si on te contait une histoire réellement en cinq heures, donc pas le temps de s'attarder sur les personnages. T'es libre quel jour pour le thé ? ;)

  3. 04/11/2011 à 16:56 | #7

    Je ne connaissais pas du tout! Et ta chronique me donne bien envie de lire ce livre! 🙂

  4. 04/11/2011 à 18:50 | #9

    Je l’ai acheté, je l’avais commencé d’ailleurs mais j’ai été prise par mes lectures plus urgentes. Le début m’a quand même donné une impression assez space. C’est mon premier Coupland aussi !

  5. 04/11/2011 à 20:22 | #11

    Voici un livre qui me tente bien.

  6. feebourbonnaise
    05/11/2011 à 13:50 | #15

    Je n’avais jamais entendu parler de Coupland. Mais ton billet me rend curieuse (malgré le bémol). Je l’ajoute à ma liste.

    • 07/11/2011 à 16:10 | #16

      Je le propose en livre voyageur, si jamais tu es intéressée...

  7. 06/11/2011 à 15:12 | #17

    Je ne connaissais pas cet auteur et ta chronique me donne bien envie de le découvrir. 🙂

  1. 07/11/2011 à 16:33 | #1
  2. 04/12/2011 à 08:02 | #2
  3. 08/02/2014 à 12:22 | #3