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RICE Anne – La saga des Sorcières Mayfair

04/11/2013 31 commentaires

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Le lien malefique Anne RiceL heure des sorcieres Anne RiceTaltos Sorcieres Mayfair tome 3 Anne Rice

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Titre : La saga des Sorcières Mayfair (Le lien maléfique, L’heure des sorcières, Taltos)
Auteur : Anne RICE
Plaisir de lectureetoile 5 Livre fantas… tique

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Deirdre Mayfair est devenue folle depuis qu’on lui a retiré sa fille Rowan pour l’envoyer vivre à San Francisco, où elle a été adoptée par Ellie Mayfair. Aaron Lightner la surveille derrière la grille de la villa, comme d’autres avant lui, ont surveillé les membres du Clan Mayfair. De génération en génération, ces femmes se transmettent leur don. Rowan est la treizième sorcière.

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Sorcieres Mayfair 02)°º•. Deirdre a été oubliée sur son rocking chair avec pour seule compagnie, celle de cet homme bien habillé. Rowan est éloignée de la famille pour lui épargner la malédiction de sa position de 13e sorcière. Elle est devenue brillante chirurgienne mais elle semble avoir un pouvoir de vie ou de mort sur les personnes. Son esprit cartésien le rejette totalement. C’est une véritable déconnexion cérébrale qui se produit : Rowan compartimente ses pensées. Elle sauve d’une bien étrange façon, Michael Curry ; qui deviendra son mari. Ce dernier est un pour moi une caricature de l’Irlandais gentil et aimant.
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Si la saga porte leur nom, c’est sans aucun doute parce que le Clan Mayfair est totalement hypnotisant. On y retrouve certaines caractéristiques de la Sorcière, comme la présence du sixième doigt pour certaines, mais autant oublier très vite le balai et le chapeau mité. Cette treizième sorcière porte 300 ans d’histoire sur ses épaules. A chaque génération, une seule sorcière aura un destin grandiose ou terriblement tragique. La généalogie est la pierre angulaire de ce récit.
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Les membres Mayfair sont nombreux – très ! -, j’y ai au moins relevé les noms de Julien, Katherine, Mary Beth, Stella, Antha, Suzette, Evelyne, Mona… les relations entre eux sont à découvrir au fil du récit ; et vous ne serez pas déçus avec le résultat de la consanguinité. Chaque personnage possède ses vices et ses forces, ils sont tous intimement liés. C’est la plume d’Anne Rice qui entre en scène avec cette faculté complètement saisissante pour nous donner l’impression qu’ils aient tous une personnalité approfondie. Certains personnages sont torturés, d’autres terriblement impressionnants. Le mystère enveloppe beaucoup d’entre eux. D’autres personnages tournent autour de ce Clan, notamment le Talamasca représenté par Aaron, un gentleman britannique plutôt bel homme. Il y a également ce très grand homme, M. Ash qui symbolise une infinie douceur. Et évidemment, le démon Lasher qui plane comme une ombre omniprésente sur la famille.

Les différents points de vue des narrateurs est une technique étonnante car nous avons parfois l’impression de lire une autre auteure qu’Anne Rice : ils changent de ton, de façon de s’exprimer et même de vision des choses. Et c’est terriblement bien rendu.
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Attirez-vous les foudres des sorcières Mayfair
et Dieu lui-même ne pourra rien pour vous.

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Sorcieres Mayfair 01)°º•. La majorité de l’intrigue se déroule à la Nouvelle-Orléans. Souvent réputée comme étant le berceau de la Sorcellerie, et ce, pour diverses raisons. L’histoire baigne dans une atmosphère mystique des mieux rendues. Par ailleurs, la maison de First Street parait angoissante et presque vivante. C’est la maison où a vécu Anne Rice pendant quelques années. Les descriptions détaillées et fluides sont le résultat du pouvoir de l’écriture de cet auteur. Malgré la brochette des personnages, tout demeure très limpide. L’histoire des Mayfair n’est pas fastidieuse à pénétrer ; c’est même le must de cette histoire. Anne Rice nous tient en haleine.
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La richesse de l’intrigue m’empêche d’exposer ici tout le bien que j’ai pensé de cette saga sans spoiler les tenants et les aboutissants. Ce livre est complexe mais bien cadré : il se révèle être un friand pour le cerveau. La découverte de secrets bien gardés repose sur la compréhension du pouvoir et de la richesse du clan. L’héritage familial ne se base pas que sur l’aspect financier. Le mal n’est jamais loin, le récit devient oppressant. Morts, mensonges, manipulation sont les maitres mots. Du côté de la sexualité, l’auteur malmène nos idées et y détaille certaines déviances.
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Les tomes m’ont paru très inégaux : j’ai trouvé le premier exquis, le deuxième m’a moins plu ; la période qui a séparé mes lectures des tomes 2 et 3 m’a permis de mieux profiter de cet ultime volume. Le premier se concentre essentiellement sur l’Histoire du Clan ; nous sommes moins dans le rythme et plus dans l’exploration extraordinaire d’une telle famille. Le tome 2 est une course aux indices : on se focalise à la manière d’une enquête policière sur les poursuites, les drames et sur une traque en particulier. Il repose sur une partie de cache-cache grandeur nature. L’intrigue est tarabiscotée mais demeure plaisante. Le discours est également plausible, fortement étayé par des recherches documentaires. Le tome 3 met aussi en scène un autre personnage – pas une sorcière – et sur un succédané d’amour « Mayfair », un peu comme une marque de fabrique « made in ».  La sorcière est à son honneur sur l’ensemble.
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Le côté suranné est travaillé, le style descriptif méticuleux. Le récit est tout sauf linéaire, ce qui permet d’envelopper le lecteur. Le rythme peut paraître terriblement lent à certains lecteurs, mais c’est aussi toute la force du récit car il encourage une intrigue très prenante. J’avoue que certains événement ne m’ont guère convaincue, mais c’est peu de choses au regard de l’intrigue envoutante et de l’imagination fertile d’Anne Rice.
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Si je ne devais tenir compte que des Sorcières Mayfair, ces écrits mériteraient d’entrer dans mon Panthéon de la lecture ; mais pour l’intrigue qui m’a moins plu sur les tomes 2 et 3, je ne peux pas être juste en déclarant un coup de cœur ; d’où la notation des cinq étoiles. Mais il est vrai que je conseille très fortement cette histoire à tout le monde.

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Avec la saga des Sorcières Mayfair, Anne Rice signe une histoire majestueuse. Sous sa plume vive, les sorcières se présentent au lecteur comme jamais auparavant. Entrez dans l’histoire du Clan pour découvrir l’insoupçonnable. Retenez votre souffle en tournant les pages… car vous n’êtes réellement pas au bout de vos surprises.

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Sorcieres Mayfair extrait
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Souvenir de lecture : Par deux fois, en 2010 et en 2012, j’avais noté Julien parmi mes 14 Valentins préférés. Lire cette trilogie est à réaliser, rien que pour ce personnage. Mais entre vous et moi, je suis bien contente qu’il ne soit que de papier..

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logo Halloween 2013 Defi valeriacr0Voici une entrée pour le challenge Halloween. Cette lecture que j’avais recommencée cet été, m’a été choisie par Valeriane pour notre défi Valeriacr0 pour le mois d’octobre. C’est également LE livre que j’ai dévoré lors du marathon de lecture.

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Mon coin lecture (Karine) a aussi été soufflée par cet arbre généalogique.

CITRIQ

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Pics : #01 par Ichigoso ; #02 par TaltosGirl16.
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RICE Anne – L’heure de l’ange

17/02/2010 24 commentaires

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Couverture du roman "L'heure de l'ange" d'Anne Rice : aile blanche sur fond noirTitre : L’heure de l’ange
Auteur : Anne Rirce
Plaisir de lecture : etoile 3  Livre sympa

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Lucky le Renard. Perfectionniste de son état, dénué de sentiments, Lucky achève toujours ses missions de manière rapide et professionnelle. C’est pour les gentils, qu’il travaille. Enfin, qu’il essaye de se persuader. Le FBI et Interpole n’arrivent pas à le nommer : ils restent pour eux, un mode opératoire. Sous les ordres de l’Homme Juste, il tue froidement ses cibles avec une précision et une délicatesse extraordinaires.

Difficile de croire avec les besognes abattues, qu’il y a réellement un homme derrière cette ombre… alors qu’il se révèle passionné de luth et lecteur fébrile de livres traitant sur le sujet du moyen-âge. Lucky le Renard n’existe pas : connu sous diverses identités anonymes, connu comme une simple image floue des caméras de surveillance par le FBI et Interpol, Lucky vit sa vie… sans témoin.

L heure de l ange 01Actuellement résidant en Californie, le cœur de Lucky bat à l’unisson avec Mission Inn et San Juan Capistrano. Il se perd dans la contemplation de leurs églises et cathédrales, dans ces petits détails médiévaux, dans leur reconstruction et dans leur Histoire au fil du temps. Il aurait voulu être prêtre. Dès son enfance, il se voit plutôt dominicain bien que les prédications franciscaines l’attirent tout aussi. Cependant, bouleversé par la découverte du luth lors d’un opéra, Lucky à 12 ans, veut profiter des plaisirs de la vie et devenir un homme du monde.

Son plus grand plaisir est certainement « sa » suite à Mission Inn : il y va chaque fois qu’il peut : admirer la fresque plafonnière, profiter du lit à demi-baldaquin, jouer du piano à queue ou simplement s’asseoir à la magnifique table de granit. En ce moment, Lucky a peu de repères, il ne croit pas en Dieu, et se surprend à espérer pouvoir emmener ses livres historiques s’il devait aller en prison.

Ce matin, il reçoit un appel téléphonique de l’Homme Juste. Sa prochaine mission se déroule à Mission Inn, dans SA suite. Difficile de voir ce chez-lui se transformer en lieu d’une tâche professionnelle. Quelque peu ébranlé, il va devoir encore tuer. Mais la proximité entre son semblant d’intimité et sa charge le trouble plus que de raison.

Lucky, lui toujours si discret et invisible aux yeux des autres, se retrouve épié par d’étranges yeux bleus. Malchiach, propriétaire du regard azuré lui parle de son passé. Lucky ou Toby O’Dare, quelle différence ? Déconcerté, Lucky ne sait plus à quels saints se vouer…

Malchiach lui propose un pacte : sauvegarder des vies plutôt que de les voler. Se retrouver, se réinventer… et aider autrui. Le voilà catapulté au XIIIe siècle , au cœur de la juiverie de Norwich, à défendre un couple des persécutions d’émeutiers chrétiens.

Etrange rêve ou douce folie ?
L’heure de l’ange est capable de l’emmener… bien loin.

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L heure de l ange 02)°º•. Qu’il soit Toby O’Dare ou Lucky le Renard, il n’en reste pas moins indifférent.
Dès les premières pages, on approche Lucky le Renard dans son quotidien : sans nous révéler quoi que ce soit vis-à-vis de sa personne ou de son histoire, il va nous conter ce qu’il l’aime, le passionne ou ce qui l’irrite.
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C’est un bonheur de se balader au chant de sa description de ces lieux saints vénérés, de leur prodigiosité ou de leurs fonctions extraordinaires. C’est par rapport aux choses, que Lucky se dévoilera : la présentation des fresques tant aimées, du son de la chaussure sur les pierres bancales ou encore de la fraicheur des arches de divers endroits.
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L’histoire est majoritairement contée par Lucky le Renard, à la première personne du singulier. Pourtant, tour à tour, ce sont les autres personnages qui vont devenir narrateur au cours d’un ou plusieurs chapitres. Et c’est finalement grâce à ces morceaux assemblés que Luky le Renard va quitter cette enveloppe anonyme pour devenir quelqu’un à nos yeux.
Petit à petit on se rapproche de sa personnalité et de son passé pénible, à cette personne blessées aux idéaux noyés, à cette figure solitaire. Irrémédiablement, on s’attache à lui.

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L heure de l ange 03)°º•. Comme toujours,  Anne Rice nous transporte littéralement : commencer un de ses livres, c’est être plongé directement en son cœur, c’est entrer naturellement dans son univers, c’est être happé par l’histoire. Il en convient que le travail de traduction y est aussi dans la réussite de cette immersion totale.
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Elle nous entraine tour à tour à différentes époques, actuellement, vingt ans en arrière ou encore au XIIIe siècle. Invariablement, elle nous emmène dans différent lieux, avec la vieille Europe et la Nouvelle Orléans, si chères à son cœur.
Le tourbillon est mené d’une main de maitre : tous les aspects – lieux, époques, personnages – nous révèlent judicieusement par petites touches, l’aspect psychologique.
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Le thème principal et non moins très fort se concentre sur la civilisation juive médiévale, avec les relations entre chrétienté et judaïsme à une époque ou les persécutions des révoltés démarraient au quart de tour.

La grande présence de la religion ne doit pas rebuter ; bien que soient mis en avant les ordres des mendiants (prêcheurs dominicains et franciscains), les confessions chrétienne et juive, le livre est ouvert à et compréhensible par tout le monde.

Il existe des lecteurs qui n’aiment ou ne poursuivent pas leur lecture, au premier mot de « religion » rencontré ; qu’ils soient d’une autre confession que celle présentée ou athés (ou agnostiques). Cependant, avec l’heure de l’ange, on peut se rendre compte que ces religions révèlent un fond de toile intéressant pour une histoire captivante.
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Le travail de recherches, bien qu’utilisé naturellement pour le roman, se ressent. Les documents pris en appui sont nombreux et quelques uns sont cités en bas de page et à « la note de l’auteur » en fin de livre. Cette fonction est d’autant plus importante à l’histoire qu’elle l’enveloppe d’une véritable authenticité et permet au lecteur de pénétrer les pages. de notre nouvel amour, Lucky.

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Bon, en soit, l’histoire m’a plu. Bon, en soit, on attend forcément « mieux » d’Anne Rice. Elle nous a habitué dans ses romans fantastiques, à mêler le monde réel avec celui plus invisible. Elle a su nous emmener dans des intrigues très bien ficelées, avec un travail d’écriture époustouflant qui demande généralement et imagination débordante et efforts « techniques » pour un roman quasiment parfait. Ici, la deuxième partie du roman est un peu plus lâche que la première et un peu décevante. Certaines « solutions » s’avèrent un peu tirées par les cheveux et le rythme, mollasson. Alors sont-ce de réels défauts, ou une projection du lecteur qui veut toujours « plus », toujours « mieux » de la part de l’auteur ?

La seule chose qu’on pourrait reprocher à ce roman est sa brièveté. 270 malheureuses pages se révèlent bien trop courtes ! Surtout lorsqu’on est habitué à un tome de deux tiers supérieurs à celui-ci… qui prend sa place au sein d’une trilogie.

Anne Rice qui a déclaré être athée prend un chemin différent dans sa vie personnelle avec l’envie de « glorifier » Dieu. Et c’est avec « l’heure de l’ange » sans aucun doute que ce tournant s’inscrit dans sa vie d’écrivain.

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Anne Rice nous entraine en différents lieux et époques pour nous offrir un roman sur l’univers des anges, de leurs relations particulières avec les humains. Le thème de la civilisation juive médiévale est le bâti de l’histoire. Menée joliment, l’histoire de Lucky le Renard se découvre par petites touches. Mais malheureusement, avec cette nouvelle trilogie, elle ne comble pas nos espérances, elle se perd un peu en chemin et rend le tout un peu brouillon.

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Anne Rice)°º•. Biographie
Anne RICE, écrivain américain aux 100 millions de livres vendus, devient un des auteurs « actuels » les plus lus. Auteur des célèbres trilogie des vampires et trilogie des sorcières Mayfair, elle a écrit pas moins 22 de romans fantastiques, de nouvelles ou encore de livres à thème religieux. Elle est notamment connue pour ses histoires mêlant l’épique au style baroque et aux intrigues de différentes époques.

¤ Pour une fois, on ne pourra rien reprocher à des éditions françaises dans un titre traduit, judicieusement et sans faux-pas par rapport au titre anglais « Angel Time : The Songs of the Seraphim ». L’heure de l’ange

¤ Notons aussi que la couverture des Editions Michel Lafon est superbe : Une aile blanche sur un grand aplat noir et mat. Avec un vernis sélectif pour le nom d’Anne Rice. D’accord, l’aile est jolie, cependant, tout petit regret de la retrouver seule, en illustration à côté du titre du chapitre.

est un concept à découvrir entre les pages…

Je ne manquais jamais de m’aventurer dans le restaurant pour déjeuner. La piazza était magnifique, avec ses hauts murs percés de fenêtres arrondies et de terrasses semi-circulaires ; je sortais le New York Times, que je lisais tout en déjeunant à l’ombre de dizaines de parasols rouges.
Mais l’intérieur du restaurant n’était pas moins attirant, avec ses murs recouverts de carreaux de faïence bleu vif et ses arches beiges artistement peintes de plantes grimpantes. Le plafond à solives figurait un ciel bleu avec des nuages et même de minuscules oiseaux. Les portes de plein cintre à meneaux étaient couvertes de miroirs, tandis que d’autres laissaient passer le soleil venant de la piazza. Le bavardage des gens rappelait le murmure d’une fontaine.
Je me promenais, dans les couloirs sombres, sur des tapis poussiéreux, de styles différents. Je m’arrêtais dans l’atrium devant la chapelle Saint-François, contemplant l’embrasure lourdement sculptée, chef-d’œuvre en ciment moulé de style churrigueresque. Cela me réchauffait le cœur d’entrevoir les préparatifs de mariages, inévitablement luxueux et apparemment interminables, avec leurs buffets dressés dans de l’argenterie sur des tables drapées de nappes autour desquelles s’affairait le personnel.
Je montais jusqu’à la plus haute véranda et, appuyé sur la balustrade en fer laquée de vert, baissais les yeux vers la piazza du restaurant et l’énorme horloge située en face. J’attendais souvent son carillon, qui sonnait tous les quarts d’heure. Je voulais voir ses gros chiffres bouger lentement.
Un élément très puissant m’attire vers l’horlogerie. Quand je tuais quelqu’un, j’arrêtais sa montre. Et que font les horloges, les pendules, les montres, sinon mesurer le temps dont nous disposons pour devenir quelqu’un, découvrir en nous quelque chose dont nous ignorions la présence ?

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