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LIGNY Jean-Marc – Mal-Morts

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Titre : Mal-Morts
Auteur : Jean-Marc LIGNY
Plaisir de lecture Livre à découvrir

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Depuis ses plus lointains souvenirs, Elodie sait qu’elle a combattu toute sa vie les mal-morts. Ces esprits des morts n’ayant pas trouvé le repos, errent sur terre et aspirent l’énergie et donc la vie d’Elodie. Malheureusement, des morts, il y en a à tous les carrefours et Elodie a bien du mal à résister à leur emprise. Ses parents, terrorisés par le comportement d’Elodie la croient folle. Sa psychothérapie ne semble pas fonctionner, ils emploient donc les grands moyens et conviennent d’un séjour dans un établissement psychiatrique contre son gré. La clinique étant gérée par une ramasseuse de fric, Elodie part en soins intensifs. Sans l’aide de Mathilde et de Sandra, elle aurait rendu l’âme. Malheureusement, de nouvelles épreuves arrivent bien trop vite…

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)°º•. On éprouve beaucoup d’empathie pour notre petite héroïne, Elodie. Chétive, oisillon et très très mince, Elodie a de gros soucis dans la vie : les morts. Non seulement ce n’est pas un passe-temps pour le moins agréable mais là dessus, il faut aussi qu’elle se batte contre les incompréhensions de ses propres parents. Et à cet âge-là, on a déjà bien assez de mal à se concentrer sur soi et à essayer de s’assumer. Notre héroïne nous touche par son combat, son envie toute simple de vivre. L’identification à l’héroïne est assez aisée, on souffre pour elle. Cet aspect est renforcé également par la présence des mal-morts : ces fantômes ne cessent de la séquestrer et sincèrement, ils représentent une des composantes principales de notre intérêt quant à l’histoire.
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Cependant, au cours du récit, elle devient potentiellement le cliché d’un certain type de jeunes filles au moment où elle tombe sur une affiche de concert de son groupe fétiche Orfan. Que ce soit dans la description des papillons dans le ventre, de son projet de faire de la musique ou même de rencontrer son idole – si facilement – diminue notre contentement « littéraire ».
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Dans la sphère d’Elodie, évoluent ses parents Charles et Nicole. Il leur est extrêmement difficile de la comprendre, surtout quand il faut appréhender le concept de morts voleurs de vie, et pas n’importe laquelle, celle de leur fille. Bien qu’ils ne veuillent que le bien de cette dernière, ils s’y prennent plutôt mal. L’autre pendant est représenté par Sandra, une policière tout fraichement sortie de son école qui retrouvera Elodie dans un piteux état allongée dans un caniveau. Mathilde est l’infirmière en chef et le bras droit de la psychologue et gestionnaire de la clinique des Tilleuls, femme façon « roc », elle n’en demeure pas moins avec tout plein de sensibilité dans le dedans.

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)°º•. L’atmosphère relativement sombre, un peu glauque où le désespoir règne est très bien rendue. L’utilisation du fantastique est judicieuse pour souligner le mal être de l’adolescente. Malgré cette bonne idée, l’auteur s’éparpille et le manque d’intérêt au développement est assez éloquent.
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On notera quelques clichés comme les parents incompréhensifs, les adultes ultra gentils pour aider notre héroïne, et celui des institutions psychiatriques. Cependant, Jean-Marc Ligny ne berce pas ses plus jeunes lecteurs et va aborder quelques thématiques, toute en retenue : viol, anorexie, fugue, séjour à l’asile, suicide ; chose plutôt rare dans les livres adressés à cette cible.

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)°º•. Ce livre jeunesse réunit de très bons ingrédients. Les rebondissements et intrigue sont rigoureusement orchestrés, l’écriture est fluide et accessible. Les premiers chapitres se focalisent sur les combats avec les mal-morts : on est tenu en haleine ; le roman se dévore sur les deux premiers tiers. Par la suite, le récit prend une autre orientation et cela sent bon fleurette : quête de l’amour, l’estime de soi.
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L’horreur côtoie la guimauve et c’est sans doute cette partie pleine d’amour avec un réel message d’espoir qui ne convaincra pas assez les « adultes ». Le départ est tellement prometteur que nous avons l’impression d’autant plus vive que l’intrigue s’essouffle très vite. La fin onirique peut laisser perplexe mais elle a l’avantage de ne se pas se laisser deviner facilement.

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)°º•. Biographie :
Né en 1956, Jean-Marc Ligny se plonge littéralement dans la littérature (huhu) après le bac : il écrit une quarantaine de romans en Science-Fiction et Fantastique, la seule littérature digne d’intérêt à ses yeux.
Son site.

La couverture – magnifique ! – est signée par Xavier Collette.

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Souvenir de lecture : Le frisson qui parcourt l’échine quand on lit le combat d’Elodie contre les mal-morts.
« On ne dit pas mal mort mais zombie » ; « il y a les bien-nés et les mal-morts ».

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If is dead (Serafina), Imaginelf (Lelf), Parchments of Sha’ (Shaya) se sont aussi retrouvés au milieu de ces pages.
Et une courte chronique vidéo, Siham & Maÿlis, 14 ans.

CITRIQ

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Et nous voici à la première étape « La célèbre, l’incontournable Maison hantée ! » du train fantôme du Challenge Halloween.

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Pic : The city is full of ghosts – NoMirar

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  1. 05/10/2011 à 18:03 | #1

    Entièrement d’accord, j’ai été peu convaincue par le côté guimauve comme tu dis… mais je vois pas le côté « maison hantée » ? En même temps ça fait plus d’un an que je l’ai lu, mais quand même 🙂

    • 07/10/2011 à 19:36 | #2

      Bon je t'ai déjà répondu sur le groupe ;) Mais c'est pour les fantoôôôômes

  2. 05/10/2011 à 18:29 | #3

    Ah chouette! Je voulais justement avoir ton avis sur ce livre qui me fait de l’œil depuis un bon moment. Tu m’as convaincu ^^

    • 07/10/2011 à 19:37 | #4

      j'espère que tu prendras autant de plaisir que moi pour la première partie dubouquin, pour la seconde... hum, j'attends ton avis ;)

  3. 05/10/2011 à 19:13 | #5

    Ce titre est malgré tout très tentant. J’avais déjà repéré cette jolie couverture. Question frissons, qu’est-ce que ça donne? Merci pour ta participation. 🙂

    • 07/10/2011 à 19:38 | #6

      La couverture est magnifique, j'adore le trait de Xavier Collette. Ce n'est pas vraiment du frisson que nous avons, mais beaucoup d'empathie : et c'est ce qui nous fait tourner les pages très vite (au début) "comment va-t-elle sans sortir?"

  4. 05/10/2011 à 19:46 | #7

    L’est dans ma PAL grâce à une gentille fée Herisson, j’ai hâte de le découvrir 🙂

  5. 05/10/2011 à 20:01 | #9

    Voilà un moment que je croise ce livre, je l’ajoute à ma wish.

  6. 05/10/2011 à 20:59 | #11

    Merci pour ton billet 🙂 Je dois avouer que malgré la belle couverture tes commentaires sur le caractère « guimauve » me refroidissent. J’essaierai de le feuilleter quand même, peut-être aurai-je finalement envie de le lire ?

  7. 06/10/2011 à 13:10 | #13

    Malgré le côté un peu guimauve, ça donne envie. Je m’y plongerais si j’en ai l’occasion ( En gros, si un jour j’ai une médiathèque facile d’accès à partir de chez moi >>)
    (Je viens de me rendre compte que j’avais un peu raté le coche pour le challenge Halloween… TT )

    • 07/10/2011 à 19:50 | #14

      Mais non, tu peux toujours t'inscrire :) On est que le 7 ;) Cela court jusqu'au 2 novembre.

  8. 07/10/2011 à 14:52 | #15

    J’ai bien envie aussi, malgré la guimauve et les clichés… mais bon ça ne presse pas nécessairement hein!

    • 07/10/2011 à 19:51 | #16

      Tu me fais rire :D J'ose pas imaginer la taille de ta wish list ^^

  9. 07/10/2011 à 20:56 | #17

    Tu es quand même plus conciliante que moi avec tes quatre étoiles. 🙂
    Dommage que cette deuxième partie gâche un peu l’ensemble, un peu comme si on lisait deux livres différents !

    As-tu lu autre chose de l’auteur ? Est-ce que ça vaut le détour ?

  1. 21/10/2011 à 10:58 | #1
  2. 04/12/2011 à 08:02 | #2
  3. 25/11/2013 à 10:34 | #3