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Articles taggués ‘★★☆☆☆’

LARUE Anne – La vestale du calix

26/04/2012 14 commentaires

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Titre : La vestale du calix
Auteur : Anne LARUE
Plaisir de lectureetoile 2 Livre à regrets

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Après un dur entrainement et des épreuves insupportables, Anna atteint le titre de Vestale. Celles qui ont échoué au concours deviennent des esclaves mais le nouveau statut d’Anna n’a rien d’enviable puisqu’elle ne vaut rien. Anna montre à son chevalier aimant Sergueï le très secret Calix d’Esclarmonde ; elle devra être ébouillantée jusqu’à ce que mort s’ensuive pour cette profanation. Cependant, le Pr. Aleister après quelques supplices l’envoie ailleurs pour la sauver. Elle atterrit dans un nouveau décor et trouve ce royaume des morts bien vivant : elle découvre son monde en 4660. Elle vit dans un appartement avec Ankh sa colocataire, travaille en tant que costumière « tradi » chez Thomasine Couture, se fait voler le prix Mafalda par une talentueuse cavalière. Cependant, Anna & Ankh font deux choses interdites : ne pas assister au dernier match obligatoire de trimslop et débusquer une personne assassinée. C’est le début des ennuis, heureusement, Holinshed détective équin en freelance pourrait bien un peu les aider.

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)°º•. Pour cette histoire, la focalisation sur les idées à intégrer au roman se fait un peu au détriment de la description des personnages qui est rudimentaire. Hormis quelques traits physiques et de caractère, nous appréhendons surtout les personnages pour leurs actions.
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Anna est innocente voire un poil naïve. Médiocre dans ses entrainements et résultats de concours, elle va pourtant se faire remarquer par le sacrilège qu’elle engendre. Pour la première fois dans l’Histoire des Vestales, Anna a le droit à un procès devant la justice grâce à Aleister. Secrètement, elle est propulsée dans le temps et vit sa vie de morte exactement comme on l’attend de sa part. De bonne nature, Anna suivra le chemin de sa « vie » sans opposer réellement de résistance.
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Elle fera la rencontre d’Ankh Delafontaine, blonde et médiéviste professionnelle : c’est grâce à une annonce qu’elles se trouveront pour enfin avoir un logement ensemble au lieu d’attendre le délai légal minimum de trois mois dehors. Sous le faux statut de « homosex », elles vont apprendre à se connaître et finissent par se lier d’amitié. Pourtant, elles vont devoir affronter les autorités pour différents crimes et aussi échapper à la Grande Déflagration.

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On ira également à la rencontre de Morphem, de Lucas, de Holinshed, de la morte La-que-sabe, de goules masculines, de villageois vivifiants et d’un homme qui disparaitra immédiatement dans la G.D. Sincèrement, hormis les trois premiers cités, je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir avec la rencontre de ces personnages secondaires : ils n’amènent pas d’eau au moulin, ils ne participent pas au comique de situation. Oui, avouons-le, je trouve qu’ils ne servent à rien et je n’ai pas pu m’empêcher de dire de nombreux « WTF ?! » lors de ma lecture. (What The F*ck, trad. : mais qu’est-ce que c’est ces bêtises ?!)

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)°º•. A travers son roman, Anne Larue se moque généreusement de certaines thématiques propres à notre société : le marketing et son phénomène de surconsommation, le sport et ses dérives, les relations entre l’élite intellectuelle et le peuple de province mais aussi du monde universitaire et de la recherche qui en prennent également plein la figure.
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Seulement, j’ai été un peu déçue de l’utilisation gratuite de thématiques qui font « vendre » comme le sexe et la violence. De mon point de vue, il est important de trouver un équilibre quand on part sur ce terrain notamment en intégrant des éléments indispensables pour l’intrigue.
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Ce qui m’amène à la place du féminisme dans la trame de ce livre. J’ai eu un peu de mal à accepter le rapprochement parfois trop systématique à mes yeux du sexe avec le statut de la femme. Cela m’a paru d’autant plus étrange de la part d’Anne Larue qui est adhérente au mouvement. Les Vestales ont une virginité intacte, si elles ne réussissent pas le concours, elles se retrouvent esclaves (sexuelles) ; de plus, le viol est reconnu comme une noble punition pour la Vestale en tort et comme un avantage social pour le bourreau. Enfin, on parle de la maison des plaisirs de Milly avec la permission d’y aller 4 soirs par mois comme une mesure d’hygiène fortement recommandée.

Enfin, on aura le droit à l’Apocalypse dans son ensemble : on l’entrapercevra de très loin « antérieurement », à tout juste avant, tout en la voyant se réaliser et la voir terminée. Cela ne rigole pas.

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)°º•. Au niveau de l’intrigue, on semble perdu : si Anna se révèle l’héroïne de cette histoire, elle passe très vite au second plan pour la deuxième moitié du roman sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. On a l’impression que la partie initiatique sur Ankh est un résultat hallucinatoire ; si dès les premiers chapitres, on ne voyait point où on allait, là, on perd complètement pied.
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Souvent qualifié de grinçant, l’humour ne m’a pas décroché un seul sourire lors de ma lecture. Il est assez présent… mais tombe toujours à plat pour moi. On s’attendrait presque à des enregistrements en boite en fin de phrase pour inciter à rire. Je pense que l’humour sous sa forme écrite est un exercice très difficile et on se rend compte d’autant plus de la haute voltige pratiquée par des auteurs humoristes comme – prenons au hasard, Pratchett – quand on se confronte à des tentatives avortées d’humour comme ici.
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L’auteur souhaite atteinte un public différent avec chacun de ses livres pour toucher au mieux l’ensemble de notre société et c’est un motif que je trouve tout à fait respectable. Si ses précédents ouvrages ont été appréciés, ce n’est pas pour autant que la plume peut se révéler parfaite pour écrire un roman de l’imaginaire. Je n’ai d’ailleurs trouvé aucune référence à ce genre littéraire, ou du moins pas de manière assez évidente pour ne pas croire que je l’avais imaginée.
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J’ai eu l’impression que le récit était sans queue ni tête ; ni même que l’auteur savait où elle allait. Tout est décousu : Anne Larue semble avoir plein d’idées et vouloir toutes les intégrer. La forme du roman me faisait penser à une juxtaposition de passages déjà rédigés qui n’ont pas de connexion avec ceux qui le précède et qui lui succède. Le côté fouillis me fait penser à un sac où tous les ingrédients auraient été jetés, secoués et tirés au hasard. Ce livre fourre-tout intègre des délires que j’ai ressentis relevant de la private joke et totalement incompréhensibles ; J’ai eu parfois aussi le sentiment que le livre était un ring où Anne Larue distribuait des règlements de comptes.
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Je trouve que le non-sens n’est pas maitrisé et que le tout perd totalement le lecteur. Cela est dommage car malheureusement ce sentiment de désorientation dessert la fluidité de sa plume. Si l’auteur voulait un livre décalé, j’aurai aimé qu’elle l’assume jusqu’au bout. Je tiens à préciser que cette perception générale de l’histoire m’est propre et que d’autres lecteurs ont été totalement emballés. En ce qui me concerne, j’en viens à regretter mon achat malheureusement. Ceci dit pour les fans de « La vestale du Calix », elle serait déjà entrain de rédiger le deuxième tome.

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Ce livre peut être rangé dans différentes catégories ; cependant, si vous aimez les romans de l’imaginaire qui sortent complètement des sentiers battus, « La vestale du Calix » pourrait vous plaire. Personnellement, l’intrigue m’a semblé tourneboulée et je n’ai pas réussi à m’accrocher à quelque élément comme une bouée de sauvetage. Je suis passée définitivement à côté de l’histoire, trop interrogative pour que je puisse profiter.

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)°º•. Biographie
Née en 1958, Anne Larue est historienne de l’art français de profession. Elle a écrit divers ouvrages dont la thématique principale reste le statut de la femme ; son premier roman « La vestale du Calix » ne déroge pas à son principe.
La couverture signée par Genkis qu’elle plaise ou non, ne laisse pas indifférente.
Vous pouvez découvrir l’interview de l’auteur réalisée par la chaîne NoLife pour l’émission Rêves et Cris qui commence à 23min45s.

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)°º•. Extrait
Le seul passage qui a donné lieu à une pâle imitation de sourire :

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Souvenir de lecture : si je me réincarne en cheval, je pose immédiatement mon curriculum vitae à l’entreprise de Holinshed.

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Ce livre a été lu en commun avec Endéa sans qui, l’épreuve aurait été beaucoup plus difficile.

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Les humeurs de Svetambre, Rongeuse de livres (Marmotte), Traqueur Stellaire (Guillaume44) ont également lu ce livre.

CITRIQ

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Si ma chronique ne vous a pas trop refroidie – soit dit en passant, elle doit être la plus négative du web – je peux faire de ce roman, un livre voyageur.

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Voici un livre qui s’inscrit également au challenge Fins du Monde.

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Pic : de Myriam Sweeney.

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GUILLAUME Céline – La perle d’éternité et autres récits fantastiques

02/03/2012 11 commentaires

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Titre : La perle d’éternité et autres récits fantastiques
Auteur : Céline GUILLAUME
Plaisir de lecture Livre à regrets

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Julien vient de mourir et Blandine décide de reprendre ses travaux concernant des recherches au Château Aube-Croix construit au XIIe siècle. Sous le regard pervers de Charles Cornier le propriétaire, elle doit se concentrer. C’est évidemment sans compter l’apparition d’Albérède d’Aunis et son amant Thibault de Montbreuil. Elle rencontre également des acheteurs potentiels…

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Ce livre se compose d’un court roman (novella) d’une centaine de pages accompagné de courtes nouvelles. Le surnaturel est au cœur des histoires. Céline Guillaume traite de sujets peu évidents ou du moins, pas entièrement accepté par le lectorat comme la mort infantile, la réincarnation, les apparitions, etc. On notera que le deuil est omniprésent au sein des nouvelles.
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Concernant le roman « La perle d’éternité », j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans : il y avait une sensation de brouillard entre l’histoire et moi. Par ailleurs, j’ai trouvé l’introduction du fantastique brutale et demeure peu crédible à mes yeux. Enfin, je pense que le format de novella n’est peut-être pas adapté pour la magnificence à ce genre de récit : un roman aurait sans doute permis de mieux connaitre les personnages et d’y aller en douceur.
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Les nouvelles me semblent plus accessibles et agréables même si elles sont très courtes. On a accès à davantage de sentiments et j’avais l’impression que Céline Guillaume nous ouvrait alors les portes de ses souvenirs. Bref, ces nouvelles paraissent plus spontanées et plus sincères grâce à une auteur plus impliquée.
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Dernier point relativement négatif : la préface de Brasey construite sur une métaphore trop lyrique ne m’a pas du tout accrochée. Si je n’étais pas curieuse, c’est typiquement le genre de préface qui me fait avancer… à reculons, voire pire : à fermer tout simplement le livre. Parfois, trop, c’est trop ; “Elle écrit à la plume, ensevelie de dentelles noires, à la lueur d’une bouge rouge qui répand sur les murs de pierre un halo fantomatique.”
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« La perle d’éternité et autres récits fantastiques » et moi nous ne nous sommes point trouvés. Les points négatifs sont beaucoup trop importants dans la balance par rapport au positif. Si les nouvelles sont d’un caractère meilleur, ce n’est suffisant pour avoir satisfait ma lecture ; il faudra que je côtoie l’auteur avec d’autres de ses écrits.
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Céline Guillaume née en 1981 est une auteur française spécialisée dans le fantastique, son domaine de prédilection. Elle est également amoureuse de la période médiévale.
La couverture est cependant très belle, elle est une sorte de grimoire et me fait penser à la couverture de la saga Magyk d’Angie Sage ou encore d’Alera de Cayla Kluver (que je n’ai point lues). Il me semble par contre, que la bague est en argent et non en or.
Ce recueil a reçu :
¤ Premier Prix du Recueil « Regards 2006 »
¤ Première Mention « Arts et Lettres de France 2006 »
¤ Premier prix d’Albâtre du roman au Concours International des Editions Terriciaê 2006

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Book en Stock (Phooka) a également lu ce livre.

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Et hop une petite lecture équitable !
Parce que les éditions Lokomodo sont « petites mais costaudes ».

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.Cette lecture a été réalisée en partenariat avec les éditions Lokomodo.

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GUSO Isabelle – Présumé coupable

25/10/2010 14 commentaires

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Titre : Présumé coupable
Auteur : Isabelle Guso
Plaisir de lecture : Livre à regrets

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Cet homme, tourmenté par des démons intérieurs est parti au Japon, trouver de l’aide. Il sort du temple Hitorifutayaku déboussolé, en vain… et si son mal était une dette karmique, une malédiction ou… autre chose ?

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J’espère que ma trentaine de mots ne sera point vu comme un spoiler. J’ai décidé de ne point plus en révéler pour suivre les choix de l’auteur et des éditions.

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Je n’ai pas accroché à notre homme. Nous connaissons que très peu de détails sur ce personnage voulu « lambda »  ou sa vie. Du bout de la plume d’Isabelle Guso, on sait que cela a été voulu. Cependant, pour avoir envie de lire, il faut ressentir des émotions vis-à-vis du personnage principal, qu’on l’aime, qu’on le déteste et toute la palette intermédiaire. Là, rien. Je n’ai rien ressenti. Je trouve que c’est une tête trop pensante, il ne raconte que son « mal physique ». Ah. Oui. Et les méninges ? Et l’âme ? La description autour de ses sensations corporelles est juste mais j’aurai aimé connaître le toucher des rideaux et le contact du bois de la scène : l’essence même du personne, son cœur.

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Le quotidien et le questionnement du personnage ont du mal à retenir mon attention. L’histoire demeure peu crédible, trop surréaliste, les réactions des personnages sont préfabriquées.  Le tout est poétique, certes, mais un poil trop pour servir de substance à la véracité qu’on recherche… « Peter pan dans la forteresse, Yvain, armure de papier ».

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Alors même si le mot du « mal absolu » est lâché page 28, on s’en doute dès les premiers mots. L’idée du livre est non pas de mettre une étiquette collée proprement mais de faire avancer le lecteur sur un sujet très épineux en lui proposant un angle de vue qu’il renie de prime abord. Peut-être suis-je en dehors de toute réalité et ne suis-je pas aussi « tabou-tisée » que la société, mais je ne vois pas pourquoi on dit qu’il faut du cran pour écrire et publier ce genre de novellas.

Bien que le livre propose deux postfaces, je n’ai pas été convaincue par les quelques mots délivrés par Isabelle Guso et Maitre Mo. Je pense que l’histoire aurait pu s’en passer, mais je comprends leur présence au cas où quelqu’un arriverait à confondre auteur et narrateur.

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Non, le roman ne m’a pas émue. Il m’a ennuyée, absolument pas touchée et même pire, il a de fortes chances d’être oublié.

Oui, c’est trash dit comme ça, mais c’est ce que je pense. Je n’ai pas ressenti… d’empathie, de pitié, de compassion, de frustration, de colère, de chagrin, de haine, d’énervement, de tristesse, de dégoût, de frayeur, de terreur, de révolte, d’agressivité, de fureur, d’épouvante, d’effroi ou de choc.

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Je ne remets pas la plume d’Isabelle Guso en cause, ni même le motif de son livre. C’est juste que je ne l’ai pas trouvé assez réaliste et profond pour pouvoir m’entrainer dans les pages et adhérer au contenu. C’est dommage, car il a été indiqué que seules les personnes « capables d’appréhender le sens » du livre pourraient apprécier leur lecture.

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Heureusement, la couverture de Zariel un « cracheur d’encre » est superbe et le marque page aussi ! le blog d’Isabelle Guso.

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Ce livre a été lu en duo avec Laure. Un autre avis disponible : La mer à lire.

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Merci BOB et les éditions Griffe d’Encre 🙂

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BRADLEY Alan – Les étranges talents de Flavia de Luce

25/08/2010 8 commentaires

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Titre : Les étranges talents de Flavia de Luce
Auteur : Alan Bradley
Plaisir de lecture : Livre avec regrets


Flavia de Luce vivait presque tranquillement sous les railleries de ses sœurs, sous la coupe nutritionnelle désastreuse de Mme Mullet, avec le silence des sentiments de son père, avec le côté rêveur de Dogger mais surtout… dans son laboratoire de chimie !
Tout se déroulait comme dans le presque meilleur des mondes au manoir de Bukshaw pour la famille de Luce, jusqu’à ce que Flavia, la benjamine découvre le corps d’un homme parmi les concombres. C’est alors que d’étranges mystères apparaissent : le Colonel Flavia de Luce n’est plus lui-même, un oiseau mort est retrouvé sur le paillasson, et quelqu’un a osé goûter à la tarte toxique à la crème de Mme Mullet. Flavia prend alors son courage à deux mains et ses connaissances en chimie pour résoudre ces terribles énigmes.

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)°º•. Du haut de ses onze ans, notre chère Flavia de Luce est plus qu’inspirée en chimie : c’est en feuilletant les livres du manoir (qui appartenait alors, il a fort longtemps, à deux frères –  grands grands grands oncles– génies et chimistes entre autres) et en parcourant l’ancien laboratoire qu’elle se prend d’une passion soudaine et très forte. Ses deux sœurs, Daphnée et Ophélia passent leur temps à la houspiller. Son père le Colonel Haviland de Luce reste très discret envers sa famille : depuis la mort de sa femme et mère de ses filles, Harriet, il ne sait plus trop comment appréhender ses demoiselles. Bien qu’Harriet soit décédée il y a presque une décennie, elle n’en demeure pas moins présente par ses affaires : sa vieille Royce qui dort dans la grange, son boudoir laissé comme elle l’a quitté, sa bicyclette « Hirondelle » rebaptisée Gladys et utilisée par Flavia, ainsi que son laboratoire de chimie et sa grande bibliothèque. Pour assister la famille dans leur vie, Madame Mullet s’occupe de l’entretien de la maison et des tâches culinaires. Dogger, anciennement leur chauffeur est maintenant leur homme à tout faire.
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Les personnages secondaires ne sont pas en reste au vu de leur nombre. On reprochera juste à Bradley de ne point les utiliser… Ce qui rend la vie de Flavia très solitaire et pas très crédible quand il s’agit de vivre en Angleterre, d’enquêter mais de ne pas chercher d’indices en rapport avec ce que les gens auraient pu voir ou entendre.

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)°º•. Indéniablement, il se dégage du livre, une ambiance très british. Le décor tout juste élisabéthain et grandement géorgien n’est pas en reste avec notamment le manoir  (ô combien superbe) de Buckshaw. Cependant, l’auteur s’en est arrêté là, et c’est bien dommage car il aurait été essentiel de mettre davantage ce manoir en scène avec tous les secrets, les étrangetés dont il doit regorger. Il est relégué au rang de vulgaire cottage alors qu’il a abrité deux illustres frères de Luce qui se sont voués une haine infinie : ils ont construit chacun une aile (pour eux), avec séparation en deux du manoir via une ligne noire tracée sur le sol. N’oublions pas qu’ils étaient tous deux des génies et des hommes de sciences (voire occultes ?). Ajoutons que l’existence de l’ancien laboratoire de chimie où Flavia ne fait que de très courts passages.  Notre histoire se déroule dans les années 50 (George VI d’Angleterre) et Flavia roule de la rotule dans les différentes villes aux alentours avec notamment à Bishop’s Lacey.

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Il n’en demeure pas moins que l’auteur est plutôt habile pour transformer en mots des émotions et le rendu est réussi : flegme, cupidité et humour en principal.  Le livre est une sorte de lieu de confidence de notre personnage principal au lecteur (bien que Flavia ne s’adresse pas directement à lui).

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)°º•. Cependant, les talents de Flavia de Luce n’en sont pas : c’est juste qu’elle aime bien la chimie (je ne révèle rien, on le sait dès les dix premières pages). Flavia est une petite fille normale, sans charisme, sans personnalité réellement développée. Je noterai également que son vocabulaire n’est pas celui d’une enfant de onze ans et qu’elle parait très peu plausible dans son rôle.
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Elle retrouve un cadavre au milieu des concombres du potager et elle cherche le meurtrier (à découvrir avant la police bien sûr). Cela pourrait relativement réaliste sur le simple fait que toute information ne vient pas gonfler son pronostic (il manquerait plus que ça), mais alors, des fois, elle a une chance plus qu’inouïe où tout est révélé d’un coup, et sans trop forcer. Personne n’est trop inquiet qu’elle disparaisse pendant plusieurs heures (voire plus de 24 heures) pour une enfant de 11 ans alors qu’habituellement ses sœurs, l’homme à tout faire et la cuisinière la surveillent comme du lait sur le feu. Et bien sûr, la police la laisse faire, prête même à utiliser les « preuves » qu’elle trouve. Bien évidemment, il suffit que le papa ultra silencieux se mette à parler pour faire de suite le rapprochement et découvrir très (trop?) vite qui est le meurtrier. C’est d’ailleurs cette partie-ci, où Haviland de Luce raconte sa vie qui m’est apparue le moment le plus sympathique du livre. Le développement de l’intrigue est très lent, il n’y a pas réellement de surprises et la lecture s’essouffle en tournant les pages.
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Ce qui me dérange c’est le côté ultra plan-plan, on ne demande surtout pas au lecteur de réfléchir, de ne pas imaginer quoi que ce soit, de ne pas chercher l’énigme (qui est de toutes façons à moitié révélée tout juste au milieu du bouquin). Bref, il est demandé indirectement de rester un lecteur passif.
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Le début était prometteur sans aucun souci. Mais quand on m’a demandé s’il pouvait convenir à une fille de 8 ans qui était devenue un véritable rat de bibliothèque ces derniers mois, j’ai dit que non, elle allait s’ennuyer, cela ne valait pas le coup. Et pourtant, je suis dans une période où je suis très optimiste et bon public vis à vis des livres lus et que je ne formule pas trop de critiques négatives. Mais rassurez-vous, vous trouverez sur le net beaucoup de critiques positives 🙂
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Vous l’aurez compris, cette lecture ne me laissera pas de grands souvenirs, il est même à parier que je l’oublierai…

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)°º•. Un petit mot sur la couverture (jeunesse, parce que celle pour adulte est d’un moche !) qui est superbe et qui ne va pas sans rappeler Vendredi Adams et une certaine ambiance burtonienne. C’est sûr, cela fait vendre, mais pour quelqu’un comme moi, qui est très versée dans la SFFF (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique), cette couverture promettait autre chose, et c’est sans doute là aussi que le bât blesse.

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Biographie
 » Traduit dans douze pays, Alan Bradley, auteur canadien de soixante-dix ans, a été primé par le Debut Dagger Award pour ce premier roman brillant et plein de malice de la série Flavia de Luce. « 

Extrait

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Souvenir lié à ma lecture :
Ah, le plaisir des vacances farniente avec le seul souci de lire.

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C.L.A.P. : un livre trimballé au bord de la rivière, des pages qui sentent les vacances. (indépendamment de son contenu)

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Pics : #1 Flavia DeLuce par Huwman ; #2 Flavia de Luce par LeelooKido ; #3 Flavia de Luce par VanaVanille ; #4 Couverture anglo-saxonne ; #5 Portrait d’Alan Bradley ; #6 Un penny black ; #7 C.L.A.P.

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PATURAUD Laurent et MOSDI Thomas – Succubes ~ Camilla, tome 1

23/06/2009 4 commentaires

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Titre : Camilla (Succubes, tome 1)
Auteurs : Thomas Mosdi et Laurent Paturaud
Plaisir de lecture :  Livre à regrets
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Moi je dis,  » tout condamné à mort aura la tête tranchée « .*

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Depuis tout temps, les femmes étaient aussi aux pouvoirs, mais en tant qu’assistances et relayeuses de l’ombre. Elles ont eu néanmoins un role important dans l’Histoire. C’est donc pour illustrer et parler de ces femmes certes mystérieuses mais avec des couilles au corps, que Paturaud et Mosdi se sont lancés dans l’aventure.

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)°º•. 1794, à Paris. Maximilien de Robespierre.
La trame est donnée : Sur la scène, se joue une importante tragédie française. Sous l’euphémisme de la guillotine, la terreur bat son plein et les pavés de la Capitale sous le joug de Robespierre. Caché par le velours du rideau, un Ordre puissant répondant au nom de « Filles de Lilith » place ses pions sur l’échiquier politique.
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C’est alors que ces premiers jours de l’an 1794, voient des alliances changeantes et naissent dans un quotidien sans dessus-dessous. Les déroutes sont très nombreuses. Voilà un premier tome qui ne se suffit pas à lui-même: on reste sur sa faim ; on entrevoit seulement un capharnaüm sans nom. Il ne laisse pas une sensation d’inoubliable.

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)°º•. Nous sommes dans une période où la déferlante « secrets des soubassements du Vatican » est à la mode. Le mystico-religieux plait et fait vendre. Avec « Succubes » on se retrouve encore avec une BD ésotérique de plus sur au rayon.
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Mais tout va bien, nous avons du sexe dès la 10e planche. C’est comme le sexe au bout de 10 minutes dans un film: il assoie son côté ahmaiscestsympaça et ça fait vendre. Alors même si on y découvre un mamelon tendu et un ventre plat: il n’y a pas forcément du sexe à tous les étages. Quoique… nous comptons pas moins de 8 planches avec nudité. La plastique de Camilla, largement étalé en couverture vous sera révélée au fil des pages, rassurez-vous ! On passera bien évidemment sur la réalité d’une telle morphologie et du maintien d’une poitrine aussi généreuse. Mais il parait qu’en dessin, c’est quand même plus aisé de dessiner de gros seins que de donner vie au volume et à la rondeur d’une petite poitrine. Mais ça, c’est sans compter l’aspect érotico-marketing de l’affaire.
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J’avoue sans détour que le trait me plait. Non, pire, j’adore ! Même si quelques proportions bizarroïdes (des têtes notamment) sont visibles, on en reste pas moins assis sur son illustre popotin de par les couleurs magnifiques pour illustrer ces ambiances sombres. Cependant, on note du « tout au tout »: soit les personnages sont magnifiques, dignes de statues grecques, soit à l’inverse, ils se révèlent réellement moches. Question de choix…
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Quand bien même la thématique de la cabale se révèle très fort, le fait de prendre en compte le lecteur ne m’a pas intéressé : le récit pseudo-historique ne m’a jamais fait b*nder, les filles à gros seins, non plus.
Je ne vous révèlerai pas s’il s’agit du mythe de la véritable succube ou s’il s’agit d’un autre trésor caché. Mais ces femmes, les amants de Lilithe s’évertuent dans un complot qu’elles tiennent entre leurs poings. On ne loupera pas la très légère référence à la féminité avec les gros seins à tout va. Mais rassurons-nous ce sont des filles de « Soleil ». Et ça, on ne peut pas aller à leur encontre: c’est comme une marque de fabrique.

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Bilan:
Ah les filles au pouvoir c’est cool. Vas-y on en met.
Ah la conspiration c’est cool. Vas-y on en met.
Ah la mythologie égyptienne, c’est cool. Vas-y on en met.
Et maintenant… on shake.

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Bon, un dinosaure, cela aurait été cool aussi, mais ils se sont peut-être dit que pour ce tome-ci, cela ferait trop.

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)°º•. Les auteurs

Avec « Succubes », nous découvrons la deuxième collaboration des auteurs; des illustrations dignes de « Soleil », comme d’habitude. Blog de la série.
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Biographies issues du site de SoleilProd :

¤ Thomas Mosdi est né à Lille. Musicien, créateur de jeux de rôles, il se lance ensuite dans la bande dessinée. En 1991, il commence L’île des morts, avec Guillaume Sorel.
S’ensuit Xoco, avec Olivier Ledroit. S’il ne renie pas une attirance marquée pour les histoires fantastiques, Mosdi déclare alors que « tout l’intéresse ». D’ailleurs, un peu plus tard, il reprend la série Les héritiers du soleil, sous la houlette de Didier Convard, qui l’a aidé à faire « ses premiers pas dans le monde de la BD ». Depuis, abordant tous les styles de récit, Thomas Mosdi apparaît comme un auteur prolifique, éclectique et inspiré.
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¤ Laurent Paturaud est né en 1969 à Chartres en Eure et Loir.
Passionné par le dessin depuis son plus jeune âge, il découvre la bande dessinée à l’adolescence au travers de séries qui ont marqué plusieurs générations (Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, les passagers du vent, etc.). Mais ce n’est qu’après une formation de graphiste publicitaire qu’il décide de vivre de sa passion pour le 9 ème art ! Il réalise alors de nombreuses illustrations pour le compte d’associations locales et de magazines, puis anime des ateliers BD. En 2000, ses travaux en couleurs directes sont repérés lors du concours BDécouvertes organisé par les Éditions Glénat.
En 2001, sa rencontre avec Thomas Mosdi est décisive puisque qu’il réalise sa première série : Les passants du Clair de lune.

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* expression célèbre du Code pénal de 1791
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SHEA Michael – La quête de Nifft-le-mince

18/05/2009 10 commentaires

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Titre : La quête de Nifft-le-mince
Auteur : Michael Shea
Plaisir de lecture :  Livre à regrets

Quatrième de couverture de l’éditeur :
« Au diable tout ça ! Allons-y au hasard! » Nifft le voleur et son comparse Barnar n’ont pas froid aux yeux.
Au fil de leurs hallucinantes pérégrinations, ils traverseront des marais putrides, rencontreront des géants, traverseront les Enfers et manqueront mourir d’innombrables façons. Drôles et grotesques, absolument tragiques et furieusement surréelles, les aventures de Nifft-le-Mince ne ressemblent à rien de connu. Récompensé par le World Fantasy Award à sa parution, ce roman est d’une audace et d’une imagination inouïes.

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Nifft-le-mince est le protagoniste mais ne semble pas particulièrement au centre de l’histoire. Je dirai même plus, il est éclipsé par les aventures : que ce soit pour la description des lieux, la rencontre avec des créatures ou même l’étrangeté des situations. Il est en duo avec Barnar, son comparse-de-(pas)-toujours.

L’écriture est satisfaisante, agréable et sans ambages. Cette suite d’aventures et autres péripéties ont eu des difficultés à me tenir en éveil. Il n’y a aucun lien les unes avec les autres… à mes yeux, il s’agit simplement d’une plate chronologie. Il y a très peu de retours en arrière (pour comprendre le pourquoi du comment), très peu de profondeur sur les sentiments des personnes ou même la façon dont ils évoluent. Certes, l’imaginaire est là, les situations rocambolesques, terrifiantes ou drôles se succèdent : mais le tout n’a pas pris chez moi, et je tournais les pages sans y entrer dedans.
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Récompense :  World Fantasy Award 1983
Livre abandonné à la page 175.

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A livre ouvert (Chimère),  Hugin & Munin l’ont davantage apprécié que moi.

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BROOKS Terry – Les pierres elfiques

04/02/2009 Aucun commentaire

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Titre : Les Pierres Elfiques (Shannara, tome 2)
Auteur : Terry Brooks
Note Livre à regrets
Tome 1, tome 3

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L’Ellcrys est entrain de mourir. Cette barrière matérialisée par cet arbre, sépare ce monde de celui des démons. Comme cette dernière s’affaiblit, le roi-démon Dadga Mor parvient dans ce monde, accompagnée par ses deux compatriotes : le Métamorphe et le Faucheur. Leur survie dépend d’une graine. Une simple graine de l’Ellcrys fécondée dans la fontaine du Feu de Sang permettrait de rétablir l’équilibre. Encore faut-il savoir où trouver le Feu de Sang.

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A mon avis, ce tome est le plus fignolé de la trilogie « Shannara ». Il existe un petit sursis de magie à la fin du livre, comme une surprise pour remercier le lecteur de souffrir en lisant, même si inconsciemment nous connaissons la fin mais nous ne la souhaitons pas. L’auteur apprendre à gérer le rythme du livre et évite les passages trop longuets qui remplissaient la moitié du tome 1 de cette trilogie. Les personnages sont récurrents : Allanon, le druide, un descendant de la famille Ohmsfod. Les personnages Le Faucheur et Le Métamorphe valent quand même un petit coup d’œil. Cependant, l’intrigue reste identique en plusieurs points au premier tome : BROOKS a du mal à décoller des stéréotypes de Fantasy et il n’arrive à capter l’attention du lecteur.

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Dans le chaudron :
¤ L’épée de shannara, tome 1
¤ L’enchantement de Shannara, tome 3

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